From 601dad6dfc651857d5457237af6508390c6041b1 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: pablo rodriguez <58742538+1-pablo-rodriguez@users.noreply.github.com> Date: Thu, 22 Jun 2023 13:51:14 +0200 Subject: [PATCH] MAJ --- .classpath | 2 +- base_evaluations_analyseWriter.xml | 2 +- bin/.gitignore | 167 ++++++++++++++++++ bin/fenetres/create$1.class | Bin 1458 -> 1458 bytes bin/fenetres/create$2.class | Bin 1458 -> 1458 bytes bin/fenetres/create$3.class | Bin 1454 -> 1454 bytes bin/fenetres/create$4.class | Bin 1481 -> 1481 bytes bin/fenetres/create$5.class | Bin 1335 -> 1335 bytes bin/fenetres/create$6.class | Bin 981 -> 981 bytes bin/fenetres/create.class | Bin 16128 -> 16603 bytes .../recupeNodeBaseEvaluations.java | 2 +- src/fenetres/create.java | 33 +++- src/fenetres/myTableModel.java | 45 +++++ 13 files changed, 239 insertions(+), 12 deletions(-) create mode 100644 src/fenetres/myTableModel.java diff --git a/.classpath b/.classpath index 033eb86..869a31d 100644 --- a/.classpath +++ b/.classpath @@ -12,6 +12,6 @@ - + diff --git a/base_evaluations_analyseWriter.xml b/base_evaluations_analyseWriter.xml index 2b0374c..74369c5 100644 --- a/base_evaluations_analyseWriter.xml +++ b/base_evaluations_analyseWriter.xml @@ -1 +1 @@ - / <>/ 2019-04-05T15:59:47.336000000 PT28M43S 9 LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. Mise en page d'un texte long L'aviation et son histoire Pablo Rodriguez 2023-02-09T11:22:10.125000000 Pablo Rodriguez 2019-01-20 Mon département Mon groupe Partie D : Typologie : les différents types d'avions Mise en page d'un texte long 16/ 17 L'aviation et son histoire 17 / 17 Mise en page d'un texte long / / Avion 1: L’avion III de Clément Ader Avion 2: Avion des frères Wright,1903 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Bernard Marck, Histoire de l’aviation, 2: Jean-Jacques Dufour, Une histoire de l’aviation commerciale, Sommaire Sommaire Partie A : Introduction 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 Table des matières Table des matières Partie A : Introduction 2 § A.1 - Étymologie et histoire 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 § B.1 - Morphologie 6 § B.2 - Les précurseurs 6 § B.3 - Premiers planeurs 7 § B.4 - Premier décollage motorisé 8 § B.5 - Premier vol motorisé contrôlé 8 § B.6 - Premiers vols motorisés contrôlés autonomes 9 § B.7 - Le perfectionnement des machines (1906-1914) 9 § B.8 - Le premier vol commercial 10 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 § C.1 - Comment un avion vole-t-il ? 12 § C.2 - La physique du vol 12 § C.3 - La technique du vol : le pilotage 13 § C.4 - Impact sur l'environnement 13 § C.5 - Les émissions de CO2 13 § C.6 - En termes d'écobilan 14 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 § D.1 - Avions civils 16 § D.2 - Avions militaires 16 § D.3 - Concurrence entre Airbus et Boeing 17 § D.4 - Histoire 17 Index des avions Index des avions Avion 1: L’avion III de Clément Ader 2 Avion 2: Avion des frères Wright,1903 9 L'aviation et son histoire Mise en page d'un texte long Mon département Pablo Rodriguez Mon groupe 20/01/2019 Sommaire Sommaire Partie A : Introduction 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 Introduction Avion 1: L’avion III de Clément Ader Un avion, selon la définition officielle de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), est un aéronef plus lourd que l'air, entraîné par un organe moteur (dans le cas d'un engin sans moteur, on parlera de planeur), dont la sustentation en vol est obtenue principalement par des réactions aérodynamiques sur des surfaces qui restent fixes dans des conditions données de vol. Celui ou celle qui le dirige est appelé pilote ou aviateur/aviatrice. Un avion qui est muni d'un dispositif lui permettant de décoller et de se poser sur l'eau (amerrir) est un type d'avion dénommé hydravion. Étymologie et histoire Le mot aviation (du latin avis, oiseau et actio, action) a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863, dans le livre Aviation ou navigation aérienne sans ballon, un ouvrage rendant compte des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris dans un appareil plus lourd que l'air. Le terme avion sera ensuite créé en 1875 par Clément Ader pour désigner sa série d'appareils volants, puis breveté par lui. C'est ainsi qu'il a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant le premier vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel. De fait, la performance de cette génération d'engins ne fera pas se bousculer les entrepreneurs car n'ayant pas assez de maîtrise de son domaine. Mais dans les premières années de l'aéronautique, après les exploits des frères Wright à partir du 17 décembre 1903, on ne parle guère d'avion mais d'aéroplane. En 1911, pour honorer la mémoire de Clément Ader, le Général Roques, créateur de l'aviation militaire, a décidé que tous les aéroplanes militaires s'appelleraient des avions. Mais ce n'est qu'avec la Première Guerre mondiale que les mots avion et aviation deviennent communs. Dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, les tensions grandissantes en Europe incitent les gouvernements à s'intéresser à l'aviation en tant qu'arme de guerre. D'où l'organisation par la France du fameux concours d’aéroplanes militaires de Reims (octobre et novembre 1911), premier concours de ce type de l'histoire mondiale de l'aviation. Les différents constructeurs, français et britanniques notamment, se livrent à une course contre la montre pour tenter d'obtenir des commandes à l'export. Léopold Trescartes, titulaire du brevet civil de l'Aéroclub de France no 842 délivré le 16 avril 1912, effectue le 7 septembre 1912 le premier vol au-dessus de Porto (Portugal) à bord d'un biplan de type MF-4 fabriqué par Maurice Farman. Cet avion, officiellement acheté par un journal de Porto et dont les exhibitions servent, pour le grand public, à financer la construction d'une crèche, est en réalité un modèle destiné à convaincre le gouvernement portugais d'acheter des avions français dans le cadre de la création d'une force aérienne. Après de nombreuses démonstrations, en présence notamment du ministre de la guerre portugais, le choix des autorités portugaises se portera finalement sur un appareil britannique de marque Avro, type Avro 500. Le MF-4 de démonstration sera ultérieurement offert au gouvernement portugais et sera utilisé au sein du bataillon Aerosteiros puis à l'école militaire d'aéronautique de Vila Nova da Rainha. Avions et pilotes pionniers (volontaires détachés d'autres unités qui gardaient leur uniforme d'origine, surtout recrutés dans la cavalerie) sont réquisitionnés pour des missions de reconnaissance. Cibles des deux camps au sol, ils sont décimés. Les grandes nations se dotent très vite d'une aviation militaire où les avions se spécialisent : reconnaissance, chasseurs, bombardiers. Une course aux records est engagée pour prendre l'avantage sur l'ennemi, l'armement étant amélioré avec l'apparition des premières mitrailleuses synchronisées. Le parachute fait son apparition, mais est seulement utilisé par les pilotes de dirigeables, les avions volant trop bas pour qu'il soit efficace. Au sol, on construit des aérodromes, et l'avion est fabriqué en séries. Le 5 octobre 1914, tout près de Reims, se déroule au-dessus du point de jonction des communes de Jonchery-sur-Vesle, de Prouilly et de Muizon, le premier combat aérien de l’histoire mondiale de l’aviation militaire, avec un avion abattu. Le combat est remporté par le pilote Joseph Frantz et le mécanicien Louis Quenault de l'escadrille V 24 sur un Voisin III, contre le sergent Wilhelm Schlichting (pilote) et l'oberleutnant Fritz von Zagen (observateur) sur un Aviatik allemand. À la suite, les duels aériens se multiplient. Si les premiers combats sont très rares et dangereux (fusils embarqués, qui nécessitent une dextérité extrême), le développement des mitrailleuses synchronisées (faisant suite aux hélices blindées sur le passage des balles, invention de l'aviateur français Roland Garros) améliore l'efficacité des batailles. Notamment parce que ce dispositif permettait de tirer les balles d'une mitraillette à travers les hélices des avions. Contrairement à l'horreur des tranchées (boue, bombardements constants…) la guerre aérienne est vue comme une guerre propre (si tant est que cela soit possible). Dans les représentations des pilotes comme des civils et de l'infanterie, qui suivent avec assiduité la guerre du ciel, l'aviation possède un côté noble, chevaleresque ; Guynemer refusera d'abattre Ernst Udet car sa mitrailleuse s'était enrayée. Il y a une grande compétition entre les « As », tant entre ennemis qu'au sein d'un même camp. Les grandes figures de cette époque sont les Français Guynemer et René Fonck (plus grand As français et de la guerre selon la méthode de calcul), ainsi que les Allemands Manfred von Richthofen (surnommé Le Baron Rouge), et Ernst Udet. Le soir du 10 juin 1916 a lieu le premier combat aéronaval de l’Histoire, en Afrique équatoriale. Un hydravion de fabrication britannique de type Netta, piloté par les lieutenants belges Behaeghe et Collignon, bombarde avec succès la canonnière allemande Graf von Götzen dans le port de Kigoma (actuelle Tanzanie) sur le lac Tanganyika à l’aide d’une de ses deux bombes de 65 livres qui l’atteint au gaillard d'arrière mettant hors d'état sa gouvern. Le navire est ainsi neutralisé ce qui brise le verrou allemand sur le lac, entre le Congo belge et l’Est Africain allemand qui avait été mis en place deux ans plus tôt. Les canonniers allemands n’ont pu riposter contre cette attaque aérienne car leurs pièces d’artillerie, prévues pour des cibles côtières ou navales (nous n'étions qu'au début de l'aviation), ne s’élevaient pas selon un angle suffisant pour menacer des avions (considérés par les Allemands comme inexistants en Afrique équatoriale). L’hydravion rejoignit sa base néanmoins avec 20 atteintes de balles de mitrailleuses tirées de Kigoma et un flotteur percé. À la fin de la guerre, il y a : 4 500 avions français ; 3 500 avions britanniques ; 2 500 avions allemands. Marie Marvingt invente en 1914 l'aviation sanitaire. Histoire de l’aviation et technique Morphologie Un avion est constitué : D'une cellule comprenant le fuselage, les train d'atterrissages, la voilure (aile et empennage) et les éléments mobiles de la voilure (ailerons, gouvernes, volets), y compris éléments aux fonctions combinées (aérofreinset gouvernes de profondeurs) ; D'un ou de plusieurs groupes moteurs et propulseurs à hélice ou à réaction; De commandes de vol capables de transmettre les actions du pilote aux gouvernes; D'instruments de bord d'indications et de contrôle pour informer le pilote sur le déroulement du vol : on parle d'avionique si ces instruments sont électroniques ; De servitudes de bord. Les précurseurs L'homme a probablement très tôt rêvé d'imiter le vol des oiseaux et la légende, telle celle d'Icare, ou de nombreux récits apocryphes revendiquent des tentatives de vol par des hommes harnachés d'ailes et s'élançant à partir d'une tour. Quelle que soit leur identité, ils tentaient d'imiter un mécanisme, celui de l'aile d'oiseau, dont ils n'imaginaient pas la complexité. Les égyptiens déjà fabriquent des jouets ou maquettes en bois de balsa ayant la capacité de s'élever et de planer dans les airs. On attribue à Archytas de Tarente l'invention d'une colombe en bois capable de voler. Vers 1500, Léonard de Vinci a dessiné et proposé plusieurs idées de « machines volantes » mais elles étaient basées, pour la plupart, sur le concept des ailes battantes. En 1655, Robert Hooke, mathématicien, physicien et inventeur anglais, concluait à l'impossibilité du vol humain sans l'assistance d'un moteur « artificiel ». Hezârfen Ahmed Çelebi (1609 — 1640) est un inventeur ottoman considéré comme l'un des premiers pionniers de l'aviation pour avoir plané depuis la Tour de Galata à Istanbul. En 1783, les frères Montgolfier grâce au ballon à air chaud et Jacques Charles grâce au ballon à gaz permettent à l'homme de s'élever dans l'atmosphère mais sans contrôle de la trajectoire. La solution viendra de l'étude d'un jouet, le cerf-volant, connu en Orient depuis l'Antiquité mais qui ne sera introduit en Europe qu'au XIIIe siècle. Le Britannique George Cayley (1773-1857), est le véritable précurseur de l'aviation. Il découvre les principes de base de l'aérodynamique et comprend que le poids et la traînée sont les deux forces qu'il faut vaincre. Il comprend également qu'il est inutile de reproduire le vol battu des oiseaux et que les ailes doivent être fixes ; il prévoit la nécessité d'un empennage pour stabiliser le vol. Il établit ainsi la forme de base de l'avion. S'inspirant des travaux des Français Launoy, il construit un hélicoptère en 1796 puis, en 1808, un « ornithoptère » à l'échelle humaine et, en 1809, un planeur qui volera sans passager. William Samuel Henson et John Stringfellow, reprenant les travaux de Cayley, font voler un modèle réduit d'aéroplane à vapeur. Néanmoins, les moteurs puissants pour les appareils à taille réelle sont beaucoup trop lourds pour leur permettre de décoller. En 1837, Isidore Didion en conclusion d'une étude théorique fine conclut que « La navigation aérienne n'aura de succès que si l'on trouve un moteur capable de produire une force motrice dont le rapport avec le poids de la machine qu'elle exigerait pour être soutenue, soit plus grand que les machines à vapeur actuelles, ou que chez l'homme ou la plupart des animaux ». Les progrès vont donc d'abord passer par les planeurs et par l'étude de l'aérodynamique. Entre 1857 et 1868, le Français Jean-Marie Le Bris essaie successivement deux planeurs de son invention, d'abord depuis les collines de la baie de Douarnenez (Finistère), puis sur la hauteur du Polygone de la Marine, près de Brest (Finistère), reprenant ainsi en France les travaux des pionniers britanniques de la décennie précédente. En 1863, le terme « aviation » est inventé par Gabriel de La Landelle. Le Britannique Francis Herbert Wenham, en 1871, construit ce qui est probablement la première soufflerie, qui va permettre d'expérimenter des maquettes. Le français Louis Mouillard s'inspire de l'aile d'oiseau pour concevoir des planeurs dont la voilure est courbée. Il propose le gauchissement des ailes. Entre 1857 et 1877, les Français Félix et Louis du Temple essaient des modèles réduits à moteur à ressort, en les aidant d'un plan incliné, puis peut-être un engin, muni d'un moteur à vapeur, monté par un matelot. Les essais de planeurs se succèdent, et s'y prêtent tour à tour l'Allemand Otto Lilienthal, le Britannique Percy Pilcher, les Américains John Joseph Montgomery et Maloney, et les Français Ferdinand Ferber, Maurice Colliex ainsi que les frères Voisin. Premiers planeurs Le premier homme ayant volé en contrôlant la trajectoire de sa machine est Otto Lilienthal, qui a effectué entre 1891 et 1896 deux mille vols planés depuis une colline artificielle à proximité de Berlin. Les premiers vols sur une machine volante pilotée par gouvernes agissant sur les trois axes (tangage, roulis, lacet) ont été réalisés par les frères Wright sur leur planeur en 1902. Premier décollage motorisé Le premier homme ayant déclaré avoir volé à l'aide d'un moteur est le Français Clément Ader, aux commandes de son Avion. La réalité de ces vols est discutée, à cause du manque de témoins et par l'absence de contrôle en vol de ses engins. La première tentative a lieu en 1890 aux commandes de l'Éole ; les marques laissées par les roues dans le sol meuble auraient présenté un endroit où elles étaient moins marquées et auraient totalement disparu sur une vingtaine ou une cinquantaine de mètres. Son engin volant aurait ainsi effectué un bond ; il n'y avait pas de témoins autres que des employés d'Ader. La même machine, essayée devant des témoins officiels en 1891, ne donne pas d'autres résultats. Les essais suivants d'Ader furent effectués au camp militaire de Satory, à Versailles, où avait été établie une aire circulaire de 450 mètres de diamètre pour effectuer une démonstration officielle. Le 12 octobre 1897, Ader effectua un premier tour sur ce circuit à bord de son Avion III. Il sentit à plusieurs reprises l'appareil quitter le sol, puis reprendre contact. Deux jours plus tard, alors que le vent est fort, Clément Ader lance sa machine devant deux officiels du ministère de la Guerre qui déclarent : « Il fut cependant facile de constater, d'après le sillage des roues, que l'appareil avait été fréquemment soulevé de l'arrière et que la roue arrière formant le gouvernail n'avait pas porté constamment sur le sol ». Les deux membres de la commission le virent sortir brusquement de la piste, décrire une demi-conversion, s'incliner sur le côté et enfin rester immobile (il semble que, les roues n'ayant plus assez d'adhérence du fait de la sustentation, le pilote ait perdu le contrôle directionnel de sa machine qui est alors sortie de la piste puis s'est renversée sous l'effet du vent). À la question « [...] l'appareil a [-t-il] tendance à se soulever quand il est lancé à une certaine vitesse ? » la réponse est « [...] la démonstration… n'a pas été faite dans les deux expériences qui ont été effectuées sur le terrain ». Devant cet échec, le ministère de la Guerre coupe les crédits à Ader. On peut conclure que, ce 14 octobre 1897, le Français Clément Ader aurait peut-être effectué le premier décollage motorisé – mais non contrôlé – d'un plus lourd que l'air. Premier vol motorisé contrôlé Après la mise au point en vol de leur planeurs entre 1900 et 1903, avec plus de 700 vols en 1902, les frères Wright ont expérimenté leur premier avion, le Flyer, dans les dunes de Kitty Hawk [1] le 17 décembre 1903. Les deux frères pilotent à leur tour ; ils effectuent quatre vols, le dernier étant le plus long : Orville vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. Ces vols sont généralement considérés comme les premiers vols motorisés et contrôlés d'un plus lourd que l'air. Leurs détracteurs, notamment les partisans d'Alberto Santos-Dumont et de Gabriel Voisin, leur reprochent d'avoir eu besoin d'un rail fixé au sol et d'une catapulte à contre poids pour le décollage, le Flyer étant dépourvu de roues ; la faible puissance du moteur ne permettait pas non plus le décollage par vent faible. Le souhait des inventeurs de protéger leur invention à partir des vols du Flyer III en 1905, l'absence de démonstrations publiques et le faible nombre de témoins de leurs vols jouèrent un rôle négatif pour leur publicité. La maîtrise de la technique de vol des Wright a été reconnue plus tard lors des différentes démonstrations que les Wright effectuèrent en France, notamment à Auvours dans la Sarthe en 1908. Des recherches historiques révèlent que le premier vol motorisé aurait été réalisé par l'ingénieur américain d'origine allemande Gustav Weißkopf en 1899. La journaliste américaine Stella Randolpha publié un ouvrage sur cet ingénieur en 1930 : Before the Wrights flew (Avant que les Wrigths ne volent) et ses travaux sont en voie d'être confirmés par l'historien de l'aéronautique John Brown. Ferdinand Ferber effectue à Chalais-Meudon le 27 mai 1905 le premier vol d'un avion à moteur en Europe. Le capitaine Ferber, polytechnicien et officier d'artillerie, était en contact avec les frères Wright. Comme eux il avait commencé par apprendre à piloter les planeurs qu'il construisait, puis en 1903 il avait motorisé et testé sous un portique son avion n°6 avant d'effectuer le premier vol libre. Comme le premier Flyer des frères Wright, son moteur n'était pas assez puissant pour assurer un décollage sans l'aide d'un dispositif de lancement. Pionnier oublié de l'histoire de l'aviation, il meurt en septembre 1909. Premiers vols motorisés contrôlés autonomes Avion 2: Avion des frères Wright,1903 Traian Vuia vola à Montesson le 18 mars 1906 avec un appareil plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement) sur une distance d'environ 12 mètres à une altitude d'un mètre. Ce vol se terminant par un accident, Vuia ne reprit ses essais qu'à partir du mois de juillet après avoir réparé et modifié son appareil. Le 19 août 1906 il vola sur une distance de 25 mètres à une altitude de 2,5 mètres à Issy-les-Moulineaux. Le Brésilien Alberto Santos-Dumont vola à Bagatelle le 23 octobre 1906 sur soixante mètres à une altitude de deux à trois mètres. Grâce à ce vol à bord du 14 Bis, il remporta devant un large public le prix Archdeacon décerné par l'Aéro-Club de France pour le vol d'un plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement). Ses détracteurs – entre autres les partisans des frères Wright – lui reprochent de ne pouvoir voler qu'en effet de sol, alors que le Flyer III pouvait déjà prendre de l'altitude lorsqu'il vola sur 39,5 kilomètres le 5 octobre 1905. Le perfectionnement des machines (1906-1914) En 1905, Robert Esnault-Pelterie invente l’aileron en modifiant un avion de sa construction conçu d'après le Flyer des frères Wright. En 1906, il invente le moteur en étoile. En décembre, il dépose le brevet du manche à balai. Le 30 octobre 1908, au Bouy aviation décolle Henri Farman au volant de son Voisin pour la réalisation du premier vol inter-villes, il atteint Reims après un vol de 17 min et a parcouru 27 km. Le 3 juillet 1909, au Champ d'aviation de la Brayelle près de Douai est organisé le premier meeting aérien au monde, Louis Blériot avec son monoplan vole 47 km en 1 h 7, Louis Paulhan avec son biplan, bat le record de hauteur avec 150 mètres. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot traverse la Manche aux commandes de son Blériot XI. L’évènement a un grand retentissement. Le Daily Mail, organisateur du concours, titre : « L'Angleterre n'est plus une île ». Du 22 au 29 août 1909, fut organisé le premier meeting international d'aviation de l'histoire : la prestigieuse « Grande semaine d'aviation de la Champagne » de Reims – qui se déroula très exactement sur la commune de Bétheny, à l'emplacement de l'ancienne Base aérienne 112 Reims-Champagne, fermée le 30 juin 2011 – à laquelle participèrent tous les grands pilotes de l'époque : Louis Blériot, Henri Farman, René Moineau, Louis Paulhan, Hubert Latham, Glenn Curtiss… Près d'un million de spectateurs y assistèrent. En 1909, fut établie à Pau la première école d'aviation organisée au monde par les frères Wright, suivie peu après par celle créée Louis Blériot qu'il put ouvrir grâce à sa traversée réussie de la Manche et dont il confia la direction à Henri Sallenave. Entraînée au pilotage par Léon Delagrange sur son biplan Voisin, Thérèse Peltier effectue son premier vol solo en septembre 1908, devenant de ce fait la première femme pilote. Le 8 Mars 1910, Élise Deroche (1882-1919) se voit décerner par l'Aéro-Club de France le brevet de pilote no 36 et devient la première femme brevetée au monde. Le premier vol autonome d'un hydravion fut réalisé par Henri Fabre, qui décolla le 28 mars 1910 de l'étang de Berre, à Martigues, en France, avec son hydro-aéroplane « Canard ». L'exploit fut constaté par huissier. Le premier vol autonome d'un avion monoplan muni d'un moteur à réaction, conçu et piloté par l'ingénieur roumain Henri Coandă et construit dans l'atelier de carrosserie de Joachim Caproni, eu lieu en octobre 1910 au deuxième Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget : l'air était aspiré à l'avant par un compresseur, puis dirigé vers une chambre de combustion (une de chaque côté, à l'avant de l'appareil) qui fournissait la poussée. Le compresseur était mis en mouvement par un moteur à piston classique et non par une turbine comme dans les réacteurs modernes. Le premier vol commercial Les premiers vols sont le fait d'aventuriers, de sportifs et aussi, considérant le coût, le terrain de jeux de quelques riches individus. Les avions étaient petits et peu de gens leur imaginaient un avenir commercial. Pourtant, dès 1914, un entrepreneur américain P.E. Fansler ouvre la première ligne aérienne régulière entre St. Petersburg et Tampa, en Floride, en utilisant un hydravion Benoist capable d'emporter un passager [2]. La compagnie survivra pendant quatre mois et transportera 1 205 passagers avant de cesser ses opérations. La Poste est, elle aussi, intéressée par le transport aérien du courrier mais la Première guerre mondiale interrompt les projets qui ne reprendront qu'en 1918. Le 10 février 1919, Georges Boulard ouvre la première ligne commerciale aérienne régulière à l'international, de capitale à capitale en concluant le Paris – Bruxelles. Fonctionnement : le vol Comment un avion vole-t-il ? Il faut d'abord rappeler qu'un avion vole grâce au vent relatif (l'écoulement d'air que subit l'aéronef s'il a de la vitesse). On peut d'ailleurs simuler ce vent relatif en soufflerie grâce à de puissants ventilateurs. Quand le vent relatif passe au-dessus et au-dessous de l'aile, l'air qui passe sur l'extrados va plus vite que l'air qui passe sur l'intrados, obéissant ainsi à la condition de Kutta. La pression à l'extrados va être plus faible que celle à l'intrados. La dépression sur l'extrados et la pression sur l'intrados engendrent une force sur l'aile appelée portance. Plus l'angle formé entre l'aile et le vent relatif (angle appelé incidence) est important, plus la résultante aérodynamique sera grande. Ceci reste vrai jusqu'au point de décrochage, où la portance commence à décroître à cause de la séparation des flux d'air. La résultante aérodynamique est orientée vers le haut et légèrement vers l'arrière. La résultante aérodynamique Ra est décomposée conventionnellement en deux forces correspondant à ces deux effets : la portance, perpendiculaire au vent relatif, la traînée, parallèle au vent relatif. La physique du vol Un avion subit trois types de forces : la poussée du réacteur ou la traction de l'hélice entraînée par le moteur ; le poids, effet de la gravité terrestre sur la masse de l'appareil ; la résultante des forces aérodynamiques décomposée en portance et en traînée : la portance, créée par le déplacement dans l'air d'une aile profilée, la traînée, somme des résistances aérodynamiques est opposée au mouvement. Ces forces sont représentées par 4 vecteurs : la traction vers l'avant s'oppose à la traînée vers l'arrière, la portance vers le haut s'oppose au poids vers le bas. Quand l'avion vole en palier à vitesse constante le poids est équilibré par la portance, la traînée est compensée par la traction. À partir de cette position d'équilibre, toute modification de l'un des paramètres entraîne une modification de l'équilibre. Si le pilote réduit les gaz, la traction diminue, la traînée devient prépondérante et la vitesse diminue. Étant proportionnelle au carré de la vitesse, la portance diminue avec la vitesse : l'avion s'inscrit dans une trajectoire descendante, entraîné par son poids. En descendant, l'avion accélère à nouveau : la portance croît à nouveau, égale et dépasse le poids : l'avion remonte. En remontant, la vitesse diminue, et ainsi de suite... Lorsque les oscillations s'amortissent du fait de la stabilité en tangage, l'avion se stabilise en un nouveau point d'équilibre : soit en descente à la même vitesse, soit en palier à une vitesse plus faible suivant son attitude de vol. La technique du vol : le pilotage Le pilotage dans le plan vertical (en tangage) consiste à intervenir sur la portance et la traction. Le pilotage dans le plan horizontal (en virage) consiste à intervenir en plus sur le roulis (inclinaison latérale) et le lacet (la direction). Impact sur l'environnement L'avion a, comme d'autres moyens de transport motorisé, un impact sur l'environnement, notamment en contribuant au dérèglement climatique. C'est au décollage, quand les réacteurs fonctionnent à pleine puissance qu'il pollue le plus (CO2, NOx, Métaux lourds contenus dans le kérosène ou provenant de l'usure des tuyères, imbrûlés...). Les avions sont aussi une source de pollution sonore importante aux abords des aéroports et sous les zones d’entraînement d'avions militaires. Les aérosols et la vapeur d'eau émise par les tuyères contribuent aussi à la formation de nuages artificiels (trainées de condensation) qui modifient le système atmosphérique et climatique, avec un effet de refroidissement à court terme, mais de réchauffement à long terme. Les émissions de CO2 Pour l'aviation civile, par passager et par vol, sont bien supérieures à celle du transport ferroviaire, (30 fois plus environ par passager). Par contre, s'il est rempli, et pour les longues distances, un passager n'émet, en moyenne, pas plus de gaz à effet de serre par passager qu'une voiture. Par exemple le nouvel A380 ne consomme que 3 à 4,5 l/100km par passager contre 1.5 à 15 litres pour une automobile (le chiffre varie avec le nombre de passagers, le type de moteur et la taille du véhicule). Les avions émettent aussi d'importantes quantités de NOx (oxydes d'azote, polluant et également contributeur au réchauffement climatique). Ces NOx ne peuvent être traités par des pots catalytiques comme dans les cas des voitures modernes. Globalement, on évalue aujourd'hui à 3% de la libération totale de gaz à effet de serre la part due à l'aviation, mais c'est le secteur, qui avec la marine marchande augmente le plus rapidement, sans être soumis au protocole de Kyoto. En termes d'écobilan La conception des avions fait appel à des matériaux dont la production est également en amont source d'impacts énergétiques écologiques et sanitaires. Et le traitement des avions en fin de vie pose encore problème, avec un nombre d'avions à démanteler de plus en plus élevé (environ 6 000, soit 300 avions/an à traiter, sans compter les épaves déjà stockées à proximité des aéroports dans le monde. Des avions ont été transformés en récifs artificiels, mais avec des controverses sur les impacts de ce type d'opération. Les avions contiennent des matériaux précieux et dont la fabrication a causé l'émission d'importantes quantité de gaz à effet de serre et de métaux lourds, mais les carlingues n'ont pas été conçu pour faciliter la récupération de ces matériaux en fin de vie. Typologie : les différents types d'avions Les deux grandes catégories sont les avions civils (commerciaux ou de tourisme) et les avions militaires (susceptibles de jouer un rôle dans la guerre). Avions civils Les avions civils peuvent être classés comme ; ultra légers ; avions légers ; avions d'affaire ; avions de ligne. Les avions de ligne sont également classés selon leur rayon d'action : court-courrier, moyen-courrier, long-courrier. Cette dénomination date de l'époque où les avions étaient principalement utilisés pour acheminer les lettres et colis postaux, l'Aéropostale. Avions militaires Les avions militaires sont généralement classés selon leur emploi : avion de chasse, ou chasseur, conçu pour l'interception et la destruction d'autres avions (Dassault Mirage III, Lockheed F-22 Raptor). bombardier (tactique, stratégique ou nucléaire), dont la mission est de délivrer une ou plusieurs bombes (Boeing B-17 Flying Fortress, Boeing B-52 Stratofortress). avion d'interception, ou intercepteur, conçu pour abattre les bombardiers ennemis avant que ceux-ci n'atteignent le territoire national (F-106 Delta Dart, Mig-31 Foxhund). avion de transport, chargé de transporter du fret et/ou du personnel (parachutistes par ex.) (A400M, Lockheed C-130 Hercules, C-160 Transall). avion d'entraînement, avion conçu pour l'entraînement initial (Fouga Magister) ou avancé (Alpha Jet) -Aero L-39 Albatros des futurs pilotes militaires. avion de reconnaissance ou de surveillance (U2, Lockheed SR-71 Blackbird), qui doit ramener des informations (électronique, photo, etc.) ou les transmettre en temps réel (Système de détection et de commandement aéroporté (SDCA)). l'avion multirôle (le Rafale par exemple), qui doit cumuler plusieurs de ces missions. l' ASV, avion sans pilote (Dassault nEUROn) Concurrence entre Airbus et Boeing Depuis la fin des années 1990, Boeing, dont l'activité de défense est considérable, et Airbus s'affrontent essentiellement dans le domaine des avions civils. Boeing est également concurrent d'EADS, maison mère d'Airbus, dans d'autres domaines, notamment celui des avions militaires et des lanceurs. Histoire Le duel Boeing/Airbus commence doucement en 1972 quand le nouveau constructeur d'avion dénommé Airbus met sur le marché son premier avion : l'Airbus A300. Il s'agit du premier biréacteur à large fuselage, et qui permit à Airbus de naître ; l'A300 s'est vendu depuis à environ 850 exemplaires toutes versions confondues. Un dérivé suivra dix ans plus tard, également à large fuselage : l'A310 en 1982. En 1988, Airbus met en service l'A320, biréacteur moyen courrier, monocouloir (donc à fuselage plus étroit), et qui intègre des concepts révolutionnaires pour l'époque. Les avions de cette famille (A318, A319, A320, A321) vont se vendre très largement (plus de 3 000 exemplaires livrés jusqu'en janvier 2007), et ce large succès (à hauteur de la réussite commerciale du Boeing 737 concurrent) va aider grandement Airbus à rattraper Boeing. Au début des années 1990, Airbus met en service deux autres long courriers à larges fuselages (même diamètre que l'A300 et l'A310) : l'A330 et l'A340, qui ont beaucoup d'éléments en commun, mais qui diffèrent sur le nombre de réacteurs : l'A330 est un biréacteur, l'A340 un quadriréacteur. À la fin des années 1990, Airbus conçoit son propre "jumbojet", alors nommé l'A3XX, destiné à concurrencer le Boeing 747. L'avion sera lancé quelques années plus tard, sous le nom de "A380", et le premier vol a eu lieu en avril 2005. Le premier exemplaire commercial a été livré à Singapore Airlines le 15 octobre 2007, et mis en service le 25 octobre sur la ligne Singapour-Sidney. Table des matières Table des matières Partie A : Introduction 2 § A.1 - Étymologie et histoire 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 § B.1 - Morphologie 6 § B.2 - Les précurseurs 6 § B.3 - Premiers planeurs 7 § B.4 - Premier décollage motorisé 8 § B.5 - Premier vol motorisé contrôlé 8 § B.6 - Premiers vols motorisés contrôlés autonomes 9 § B.7 - Le perfectionnement des machines (1906-1914) 9 § B.8 - Le premier vol commercial 10 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 § C.1 - Comment un avion vole-t-il ? 12 § C.2 - La physique du vol 12 § C.3 - La technique du vol : le pilotage 13 § C.4 - Impact sur l'environnement 13 § C.5 - Les émissions de CO2 13 § C.6 - En termes d'écobilan 14 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 § D.1 - Avions civils 16 § D.2 - Avions militaires 16 § D.3 - Concurrence entre Airbus et Boeing 17 § D.4 - Histoire 17 Index des avions Index des avions Avion 1: L’avion III de Clément Ader 2 Avion 2: Avion des frères Wright,1903 9 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Bernard Marck, Histoire de l’aviation, 2: Jean-Jacques Dufour, Une histoire de l’aviation commerciale, Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. Ne tapez pas de guillemet, etc. Pour insérer le champ "-!b!-Commentaires-!/b!-".-!br!-Sélectionner le menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!--!br!-Dans la boite de dialogue "Champ"-!br!-Onglet "Info document" Dans les -!b!-Propriétés-!/b!- du style de page-!br!-Onglet -!b!-Page-!/b!--!br!--!b!-Mise en page-!/b!- -!b!--!u!-Attention formatage local:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type d'élément, ici un formatage local.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce formatage local soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel, ou vérifier que vous avez formaté localement ce text.-!br!-N'oubliez pas d'effacer le format avant de reformater le texte. -!b!--!u!-Attention paragraphe de texte:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte de ce paragraphe n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le paragraphe par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un paragraphe.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un paragraphe.-!br!- -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier guillemet du texte.-!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère de votre condition. Menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-" Pour légender une image, il faut un clic droite sur l'image et sélectionner -!b!-Insérer une légende...-!/b!--!br!-Cependant, il faut retirer la protection du contenu. Dans la boite de dialogue -!b!-Propriétés-!/b!--!br!-Onglet Option-!br!-Vou devez cocher les protections (case à cocher) -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Il peut y avoir devant la numération un espace.-!br!--!br!-Par exemple : -!b!-§[espace]-!/b!- Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitres"-!br!-Onglet Position-!br!-Numerotation suivi par. Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitre"-!br!-Afficher les sous-niveaux. Le texte du lien qui permet d'atteindre le paragraphe. Ne tapez pas d'espace à la fin du nom de la colonne, Sinon Null. La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description null / / Pablo Rodriguez 2018-03-30T12:40:15.812000000 2023-04-03T18:29:22.807000000 Prénom Nom PT9H26M55S 68 LibreOffice/7.5.1.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/fcbaee479e84c6cd81291587d2ee68cba099e129 Résumé :Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. Mise en page d'un texte long Frontière entre l'Espagne et la France Pablo Rodriguez 2019-03-17 Mon département Mon groupe Frontière entre l'Espagne et la France 40 35/ Mise en page d'un texte long 3. Économie frontalière et transfrontalière Mise en page d'un texte long 41 / 35 / / Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes : 418-781, naissance d'une région., 2: Jean Sermet, La Frontière hispano-française des Pyrénées, Sommaire Sommaire 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 2. Caractéristiques géographiques 16 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 Table des matières Table des matières 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 § 1.a - Propos liminaire 2 § 1.b - Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol 2 § 1.c - La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 4 § 1.d - Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé 6 § 1.e - La commission internationale des Pyrénées de 1875 8 § 1.f - Le traité de Bayonne de 1995 10 § 1.g - Histoire militaire et fortifications 10 2. Caractéristiques géographiques 16 § 2.a - La frontière terrestre au XXIe siècle 16 § 2.b - Matérialisation de la frontière terrestre 16 § 2.c - Particularités territoriales 17 § 2.d - Passages et voies de communication terrestres 19 § 2.e - Les chemins de Compostelle 22 § 2.f - Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens 24 § 2.g - La frontière maritime 25 § 2.h - Voies maritimes 25 § 2.i - L’île des Faisans 25 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 § 3.a - Tourisme et migrations transfrontalières 28 § 3.b - Énergie et transports 28 § 3.c - Économie et accords frontaliers 29 § 3.d - Traités de Bonne Correspondance 30 § 3.e - Économie frontalière 31 § 3.f - Coopération transfrontalière institutionnelle 33 § 3.g - Douane et contrôles frontaliers 34 Index des cartes Index des cartes Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé 2 Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 22 Frontière entre l'Espagne et la France Mise en page d'un texte long Mon département Prénom Nom Mon groupe 17/03/2019 Sommaire Sommaire 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 2. Caractéristiques géographiques 16 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 Frontière entre l'Espagne et la France Propos liminaire Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol Le vocable frontière provient du substantif front ; il induit une notion d’opposition entre deux zones séparées par ce même front, comme une « troupe qui, se mettant en bataille pour combattre, fait frontière […] » [1]. Il apparaît pour la première fois en France au XIVe siècle et demeure réservé, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, aux limites les plus menacées du royaume. Du côté espagnol, le terme frontière semble avoir coexisté avec celui plus général de limites, désignant une zone abstraite entre les royaumes chrétiens d'Espagne ; il décrit également la réalité physique d'une opposition, comme la ligne de forteresses séparant la Castille des provinces musulmanes. L'époque de l'apparition du terme frontière correspond à celle de la constitution des États européens — par confrontations successives, dont les traductions guerrières ont été des facteurs d'indentification, de différenciation et d'unification— et à celle de la distinction entre droit public et droit privé. Jean de Terrevermeille défend en 1418 l'idée que le royaume n'est pas la propriété d'un monarque ; celui-ci n’en serait que le « bénéficier », induisant en cela que le royaume est devenu un territoire géré par un prince. Cette interprétation se trouve renforcée au cours du temps et, au XVIe siècle, du fait de la consolidation de la cohésion politique interne, de militaires les frontières deviennent la traduction politique d'une souveraineté territoriale. Le développement du concept d’État engendre une nouvelle dimension de la notion de frontière : celle-ci dessine dorénavant la limite des compétences juridiques et de police de l’organisation politique au pouvoir. Elle circonscrit, en outre, un espace administratif, enrichi d'une institution fiscale et de sa composante douanière. « […] ces frontières peuvent être dissociées : la frontière militaire est souvent éloignée de la frontière juridique ; la frontière douanière peut ne pas coïncider avec la frontière politique, comme en Espagne où l’Èbre a longtemps été une barrière douanière au sud d'une vaste zone franche ; la frontière ecclésiastique peut ignorer la frontière politique, comme ce fut le cas pour le diocèse de Bayonne qui englobait jusqu’en 1566 le Valcarlos et le bassin de la Bidassoa, avec la vallée du Baztan, qui faisait partie de la Navarre, et le nord du Guipuzcoa jusqu’à Saint-Sébastien, qui était castillan […]. » Maïté Lafourcade, La frontière franco-espagnole : lieu de conflits interétatiques et de collaboration interrégionale, 1998, p. 2. L’analyse de Maïté Lafourcade montre que plusieurs conceptions coexistent et décident du tracé d’une frontière ; ainsi une frontière pourra suivre ou non des éléments naturels —ligne de partage des eaux, ligne de crête, cours d’eau, limite de propriété privée ; elle pourra être définie par une ligne précise ou par une zone No man's land par exemple ; elle pourra encore caractériser un lieu d’échanges, résultant de l’isolement d'une zone montagneuse s’étalant sur plusieurs vallées partageant la même langue, ou une zone d’affrontements politiques ou religieux. La frontière entre l’Espagne et la France ne déroge pas à la logique décrite ci-dessus ; elle est en effet le résultat de l’histoire politique et économique d’une zone qui dépasse celle circonscrite par la barrière physique que constitue la chaîne des Pyrénées. Cette dimension de zone se trouve d'autant plus vérifiée que la construction de l’Espace européen entraîne un réaménagement du concept de frontière, impliquant la disparition des frontières intérieures de la Communauté s’appliquant aux travailleurs, aux marchandises, aux capitaux et aux services. En conséquence, après une longue période durant laquelle elle s’est construit un profil linéaire, en réponse aux pressions militaires, politiques, puis juridiques, la frontière acquiert une dimension supplémentaire, interne à un espace communautaire, au sein d’une construction complexe du principe de territorialité. « [La frontière], expression de l’exclusivisme territorial, est inapte à rendre compte des devoirs qu’entraîne entre États voisins une communauté d’intérêts, qui appelle non l’arrêt des compétences, mais leur collaboration […]. » Charles de Visscher, Problèmes de confins en droit international public, 1969, p. 7. La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 Nombreux sont les peuples qui, du nord au sud et du sud au nord, ont traversé la chaîne des Pyrénées, que ce soit pour des migrations définitives, des conquêtes guerrières ou pour pratiquer des activités d’échanges économiques. Maïté Lafourcade dénombre ainsi les Celtes, les Carthaginois, les Romains, les Vandales, les Suèves, les Wisigoths, les Maures, les Francs, les Anglais, les Français et les Espagnols. Les Pyrénées ont, pour la première fois, formalisé une limite sous l’Empire romain, séparant l’Hispanie romaine — province de Tarraconaise — au sud, des Gaules au nord Gaule narbonnaise et Gaule aquitaine. Il s'agit, à cette époque, d’une optimisation administrative visant à une administration territoriale plus efficace. Le royaume wisigoth, de 418 à 711, englobe les Pyrénées, et il faut attendre Clovis, qui repousse les Wisigoths au sud de la chaîne montagneuse, pour voir les Pyrénées commencer à jouer un rôle de frontière naturelle. Il ne s’agit pas encore d’une véritable frontière, mais d’une limite, Clovis étant roi des Francs, mais pas d’un territoire. Charlemagne, à son tour, franchit les Pyrénées, et établit au tournant des VIIIe et IXe siècles, la marche d'Espagne entre le massif montagneux et jusqu’aux rives de l’Èbre. Le démembrement de l’Empire carolingien à partir de 843 laisse à Charles le Chauve la Francia occidentalis, qui sur le versant nord des Pyrénées, s’appuie sur des seigneuries qui regroupent plusieurs vallées, telles Béarn, Bigorre, Nébouzan, Comminges, Couserans, comté de Foix, Roussillon, Cerdagne. Les Vascons occupent alors un territoire à cheval sur les Pyrénées, divisé en deux comtés dont Charles le Chauve reconnaît respectivement en 852 et en 860 les dirigeants. La frontière se caractérise par sa mouvance, du fait de « l’importance donnée aux hommes plutôt qu’aux territoires […] et de l’enchevêtrement des droits et des fiefs ». La lutte contre l’invasion arabe concourt à la formation d’un futur État par la constitution de la Castille, qui s’unit au royaume de León au XIIIe siècle, et des royaumes d’Aragon et de Navarre qui, à eux deux, contrôlent le sud des Pyrénées. En 1035, la mort de Sanche le Grand — sous l’autorité duquel toutes les terres basques sont réunies, y compris ce qui constitue le Pays basque français d’aujourd’hui  engendre le démembrement de la Navarre. Le duché d'Aquitaine absorbe le Labourd et la Soule, avant de passer sous le contrôle du royaume d'Angleterre en 1152, par le mariage d’Aliénor d'Aquitaine avec Henri II d’Angleterre. Le 12 mai 1258, la signature du traité de Corbeil acte l’abandon des prétentions du royaume de France. dont le roi est, à cette époque, Louis IX. sur la Catalogne, en échange de celui du roi d’Aragon. Jacques Ier. sur une partie du Languedoc et la Provence. Le sud du massif des Corbières détermine alors la frontière entre le royaume de France et celui d’Aragon. Alors qu’en 1449, Mauléon est conquise par le royaume de France, et qu’en 1451, la Couronne de France s'empare du Labourd, le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon en 1469 unit les deux royaumes du sud des Pyrénées. Le souverain navarrais, Jean d’Albret, perd à son tour ses possessions espagnoles, après l’invasion des troupes du duc d’Albe, Fadrique Álvarez de Toledo, aux ordres de Ferdinand d’Aragon, dit le Catholique ; il ne conserve que les terres d'ultra-puertos, connues aujourd’hui sous le nom de Basse-Navarre. L’héritier des rois catholiques et de la maison de Habsbourg, Charles Quint se retrouve à la tête d’« une Espagne à la dimension du monde […] ». Commence alors un conflit qui dure près d’un siècle et demi, initié par les deux souverains, François Ier et Charles Quint, alors que jusque-là, la paix avait régné entre les deux royaumes, à l’exception des points sensibles concernant le Roussillon et le val d'Aran, revendiqués par les deux parties. Bien qu’encore imprécis, le tracé d’un front militaire se dessine alors. Sur le flanc nord, le Roussillon et le val d’Aran demeurent espagnols, alors que l’Andorre et la Basse-Navarre jouissent d’une suzeraineté indépendante des deux pays antagonistes. Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé Le pays Quint est de nouveau la proie d’affrontements violents, de 1827 à 1856, qui sont demeurés sous le nom de guerre des limites. Ces conflits n’étant pas isolés le long de la frontière, les souverains Napoléon III et Isabelle II parviennent à s’entendre sur une frontière qui tient compte « des vœux et des besoins des populations frontalières ». Si l’acte final est signé le 26 mai 1866, il fait suite à trois traités préalables paraphés à Bayonne le 2 décembre 1856 pour la section occidentale — de l’embouchure de la Bidassoa jusqu’au point où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre —, le 14 avril 1862 pour la portion centrale s’achevant au « val d’Andorre », et le 26 mai 1866 pour la partie orientale, d’Andorre à la mer Méditerranée. La commission internationale des Pyrénées de 1875 La commission internationale des Pyrénées (CIP) est créée en mai 1875, et, malgré la mise en application de l’accord de Schengen signé en 1985 et la création de l’espace homonyme définitivement en vigueur à partir du traité d'Amsterdam en 1999, elle est toujours active au 1er juin 2015, soit 140 ans après sa création. La commission, qu’il ne faut pas confondre avec la commission de délimitation des Pyrénées, responsable de 1853 à 1868 de la définition de la frontière franco-espagnole, est créée à l’initiative de Louis Decazes, ministre des Affaires étrangères français, à la suite de différends frontaliers survenus en 1872, puis le 7 mars 1874 à l’embouchure de la Bidassoa, et ayant provoqué localement une situation de quasi-guerre civile, à un moment où la troisième guerre carliste complique les relations entre la France et l’Espagne. Cette commission mixte, menée à l’origine par le duc Decazes pour la partie française, et par le ministre d’État de Castro, du côté espagnol, n’a pas vocation à survivre au règlement du différend frontalier qui a justifié sa création en 1875, mais dès janvier 1880, un autre conflit se déclare, portant sur les droits de pêche au saumon sur la Bidassoa, repoussant la dissolution annoncée de la commission. Sa compétence est alors élargie à l’élaboration d'un règlement général sur la pêche côtière dans le golfe de Gascogne [2]. En 1885, le différend entre Llívia et le village d’Err, portant sur un canal d’irrigation — quoique réglé directement par les chancelleries — provoque une prise de conscience des deux gouvernements de la nécessité de « […] soumettre dorénavant à l’examen des délégués espagnols et français à la commission internationale de la frontière pyrénéenne les questions litigieuses qui peuvent surgir sur les limites des deux pays ». Cette reconnaissance officielle de la commission, dans ses compétences élargies — qui, au passage, reçoit son nom de baptême — est actée le 12 avril 1888 par une lettre de Segismundo Moret, ministre espagnol, à Paul Cambon, ambassadeur de France à Madrid. Elle siège depuis l’origine à Bayonne. Au début du XXe siècle, les ministères de l’Agriculture, des Travaux publics et de la Guerre rejoignent la commission, qui interrompt ses sessions lors de la Première Guerre mondiale et qui vit au ralenti entre les deux guerres mondiales avec seulement trois réunions (1921, 1927 et 1934). À nouveau, les sessions sont suspendues, en raison de la guerre d'Espagne et de la Seconde Guerre mondiale. Les décennies qui suivent voient l’intensification des échanges et des réunions — qui deviennent biennales — et le renforcement des structures. Plus d’une centaine d’experts et de fonctionnaires se répartissent entre comités techniques et sous-commissions, qui prennent en compte, de manière élargie, les besoins des populations locales ; les discussions de la commission portent à présent sur les projets de voirie et de travaux publics, d’agriculture et d’économie, d’équipements hydroélectriques et d’environnement. Le traité de Bayonne de 1995 Depuis les années 1980, les régions ou départements français et les communautés autonomes espagnoles ont pris à leur compte l’initiative des contacts et des collaborations, donnant, par exemple, naissance en 1983, à la communauté de travail des Pyrénées, ou à des structures territoriales comme l’Eurocité basque Bayonne - San Sebastián — l’objectif de cette dernière structure est la création d’une métropole européenne, qui, en l’état actuel, regroupe près de 600 000 habitants, par la mise en commun de moyens techniques et politiques concernant « les infrastructures, les services urbains et les instruments de gouvernement »— ou le consorcio Bidasoa-Txingudi. La création de groupements européens de coopération territoriale comme l’Eurorégion Aquitaine-Euskadi et le GECT Pyrénées-Méditerranée sont à porter à l’actif des efforts de coopération décentralisée. Ces initiatives sont à présent encadrées et facilitées par une base législative nationale et des accords internationaux, dont le traité de Bayonne, signé le 10 mars 1995 et relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales de France et d’Espagne, est une illustration importante ; il est étendu à la principauté d’Andorre le 16 février 2010. « Sous l’emprise de ce texte, les collectivités frontalières pourront enfin traiter dans leur globalité des domaines aussi divers que ceux ayant trait à l’urbanisme, l’environnement, l’utilisation des infrastructures ou la gestion urbaine. Lieu de passage économique et humain, la frontière passe enfin de l’état de limite administrative à celui de point de rencontre […] » Pierre Cambot, La frontière franco-espagnole : commentaire du traité de Bayonne du 10 mars 1995 relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales, 1998, p. 129. Histoire militaire et fortifications Plusieurs épisodes politiques ou guerriers ont entraîné la construction de lignes de protection, matérialisées par des châteaux ou des redoutes. Il en est ainsi de la Reconquista, qui correspond à la reconquête des royaumes musulmans de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. Elle commence en 718 dans les Asturies, et s'achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille chassent le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade. Ainsi, Sanche Ier d’Aragon renforce le château de Loarre et pas moins de dix autres entre Sos et Barbatros, comme le fort d’Alquézar et les tours d’Abizanda et de La Fueva. Le début du conflit entre François Ier et Charles Quint, dès 1520, est également à l’origine de la fortification de la frontière, de Bayonne à Mont-Louis. La fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant voient des combats violents se dérouler dans la partie occidentale des Pyrénées. La campagne de 1793 - 1795 a lieu en particulier à proximité de la Bidassoa. Les combats commencés tout d’abord au val d’Aran, c’est-à-dire en Catalogne— se concentrent dans les vallées de la Bidassoa et de la Nivelle. En 1793, le Comité de salut public qui, par décret du 1er mai 1793 vient de créer l’armée des Pyrénées occidentales, fait construire une redoute au sommet de la Rhune, sur l’emplacement de l’ermitage préalablement détruit. Celle-ci est rapidement prise par les troupes espagnoles, qui s’y installent le 1er mai. Après la défaite de Vitoria, le 21 juin 1813. qui voit la retraite des troupes françaises escortant Joseph Bonaparte. suivie de celles de Sorauren, le 28 juillet, et de San Marcial, le 31 août, les troupes de Wellington se trouvent sur les rives de la Bidassoa. Wellington déclenche une grande offensive le 10 novembre et lance 40 000 hommes contre les fortifications de la Rhune et dans la vallée de la Nivelle. Malgré une résistance farouche des troupes du maréchal Soult, Wellington s’empare des fortifications, et pénètre dans Saint-Pée-sur-Nivelle dans la journée. De 1941 à 1943, le fort du Portalet, dont la construction débute dans les années 1840 pour contrôler la route du col du Somport, sert de prison politique pour des personnalités de la Troisième République comme Édouard Daladier, Paul Reynaud, Léon Blum, Georges Mandel ou Maurice Gamelin. Il abrite un temps une garnison allemande avant d’être repris par la Résistance en 1944. Il accueille le maréchal Pétain du 15 août au 16 novembre 1945. L'opération Reconquista de España, lancée pour établir un pouvoir républicain dans le val d'Aran, rassemble 13 000 vétérans de la guerre d'Espagne et de la Résistance française aux points de recrutement de Foix et de Toulouse. De 4 000 à 7 000 hommes se portent volontaires pour participer à l'opération. Le 3 octobre 1944, une première formation franchit la frontière peu avant le col de Roncevaux. Le 5 octobre, une brigade pénètre dans la vallée de Roncal. Les incursions se multiplient alors, avec le versant français comme base de repli, jusqu’au 19 octobre, date de l’invasion principale. Un moment prises par surprise, les troupes espagnoles basées le long de la frontière réagissent et stoppent l’avancée de l’invasion ; le soulèvement populaire espéré ne se produit pas. Le 27 octobre, l’état-major de la guérilla auquel participe Santiago Carrillo décide la retraite. La France, sur décision de son gouvernement, a totalement fermé ses frontières terrestres avec l'Espagne entre le 1er mars 1946 et le 10 février 1948 à la suite des problèmes politiques entre le régime franquiste et le gouvernement provisoire français. Dès les années 1930, l’essor du nationalisme en Pays basque espagnol s’étend à la France, et en 1934 naît le mouvement eskualherriste et son journal Aintzina. À partir du début des années 1970, le conflit basque, qui est jusque-là circonscrit à l’Espagne, se caractérisant par la lutte d'Euskadi ta Askatasuna (ETA) contre le régime franquiste pour la reconnaissance des spécificités politiques et culturelles des Basques et l’indépendance du Pays basque, s’étend au nord de la frontière. Iparretarrak, bientôt rejoint par Euskal Zuzentasuna, milite pour l’autonomie du Pays basque français et multiplie les attentats. La coopération entre les deux États conduit à l’arrestation d’activistes d’ETA tant en France qu’en Espagne — en 2011, 35 etarras sont interpellés en France et 22 sur le territoire espagnol, faisant suite à 138 arrestations en 2010, dont 28 en France. En 1957, un tribunal arbitral tranche un différend entre les deux États, portant sur l'affaire dite du « lac Lanoux ». Ce lac situé en France est alimenté par le Carol, un affluent de la rivière espagnole, le Sègre. Voulant dévier le cours d'eau afin de le faire passer via une usine hydroélectrique, la France se trouve alors confrontée à un véto espagnol persistant ; ce conflit local ne trouve sa résolution que par la décision arbitrale du 16 novembre 1957 qui donne raison à la demande française, qui s'engageait à restituer à volume égal les eaux dérivées, par une galerie sous le col du Puymorens. Caractéristiques géographiques La frontière terrestre au XXIe siècle La frontière terrestre franco-espagnole s'étend sur 623 kilomètres, au sud-ouest de la France et au nord-est de l'Espagne, plus longue frontière terrestre de la France métropolitaine devant celle avec la Belgique (620 km). Elle débute à l'ouest sur le golfe de Gascogne au niveau de la commune française d'Hendaye et de la ville espagnole d'Irun. La frontière suit ensuite une direction générale vers l'est, respectant à peu près la ligne de partage des eaux des Pyrénées jusqu'en Andorre, au pic de Médécourbe. La principauté interrompt la frontière entre l'Espagne et la France sur 33 kilomètres. Elle reprend à l'est de la principauté et se poursuit jusqu'à la Méditerranée, qu'elle atteint au niveau de Cerbère en France et de Portbou en Espagne. Pour l'Espagne, et d'ouest en est, la frontière borde le nord de la province du Guipuscoa (communauté autonome du Pays basque), la Navarre, la province de Huesca (Aragon), la province de Lérida (Catalogne) avec le val d'Aran, et enfin la province de Gérone (Catalogne). En ce qui concerne la France, et toujours d'ouest en est, ce sont les limites sud des Pyrénées-Atlantiques (région Nouvelle-Aquitaine), des Hautes-Pyrénées (Midi-Pyrénées), de la Haute-Garonne (Midi-Pyrénées), de l'Ariège (Midi-Pyrénées) et des Pyrénées-Orientales (Languedoc-Roussillon) qui sont définies par la frontière. Matérialisation de la frontière terrestre La frontière est matérialisée par 602 bornes, numérotées d'ouest en est à partir de 1856, en respectant un tracé souvent ancien. Certaines bornes pastorales ont été placées avant la seconde moitié du XIXe siècle et viennent compléter le bornage officiel. Le traité de 1856 détermine l’emplacement de 272 bornes ou croix, de l'Atlantique à la Table des Trois Rois ; celui de 1862 ajoute 154 bornes, numérotées de 273 à 426, de la Table des Trois Rois au port de Bouet, à la frontière ouest avec l'Andorre ; enfin l’acte de 1866 détermine 176 bornes supplémentaires, de 427 à 602, au départ du tripoint est France - Espagne - Andorre, jusqu’à la Méditerranée. La borne no 1 se situe sur les bords de la Bidassoa, à environ 8,5 km en amont du pont ferroviaire entre Hendaye et Irun, à l'endroit où la frontière ne suit plus ce fleuve et s'incurve vers l'est. Cette borne est ainsi située entre la commune de Vera de Bidassoa et la commune de Biriatou. Le col du Somport accueille la borne no 305 et celui de Pourtalet, la borne no 310. D'autres ports recèlent eux aussi une balise, comme le port qui permet le passage de Cauterets à Panticosa (borne no 313), ou le port de Venasque (borne no 332) entre la vallée de la Pique en France et celle de l'Ésera en Espagne. La borne no 602 est matérialisée par une croix située sur les pentes du cap Cerbère, dominant la mer Méditerranée entre les communes de Portbou et Cerbère. De plus, 45 bornes marquent la frontière autour de l'enclave de Llívia. Elles sont numérotées dans le sens anti-horaire à partir de la borne no 1 située au niveau de l'entrée de la route neutre RD 68 des Pyrénées-Orientales dans l'enclave. Ce point marque aussi la rencontre entre les communes françaises de Bourg-Madame et Ur, avec la commune espagnole de Llívia. Particularités territoriales L’histoire a fortement marqué le tracé de la frontière et il demeure encore aujourd’hui des particularités territoriales dont l’origine remonte aux conflits et accords du Moyen Âge, et qui relèvent d’un droit international qui a dû s’adapter à ces anciennes règles. La principauté d’Andorre, dont le territoire est entièrement enclavé entre l’Espagne et la France dans la chaîne des Pyrénées, est une nation souveraine dont la création remonte à l’an 780, sous le règne de Charlemagne. Elle est régie par un contrat de droit féodal, le paréage, qui concède le trône andorran à deux coprinces, l'évêque espagnol d'Urgell et le chef d'État français. Elle possède une superficie de 468 km2 et une population estimée à 85 458 habitants en 2014. L'Andorre adhère à certains programmes de coopération frontalière établis entre l’Espagne et la France. Peu après le début occidental de la frontière, alors que celle-ci suit le cours de la Bidassoa, se trouve l'île des Faisans, au milieu du fleuve. Elle possède un régime frontalier particulier, l'île étant un condominium, dont la souveraineté est partagée entre les deux pays. Autre particularité, la ville de Llívia, ancienne capitale de la Cerdagne, est une enclave espagnole en territoire français, dans les Pyrénées-Orientales. Une route « neutre » c’est-à-dire sans contrôle douanier ; il s’agit de la route espagnole N-154 entre Puigcerdà et Llívia, qui coupe N20 entre Bourg-Madame et Ur la relie à l'Espagne. Son sort d’enclave semble être décidé lors du traité des Pyrénées de 1659, mais il faut attendre le traité de Bayonne de 1866 pour que la situation soit définitive. Plus à l’est, le village français du Perthus, dont le territoire n’est définitivement fixé qu’à partir du 29 avril 1851, est situé à cheval sur la frontière qu’il partage en ce point avec la commune espagnole de la Jonquera ; particularité géographique, le village se situe au sud de la ligne de crêtes. La frontière est marquée par l’épaulement est de la RN 9 située en France sur toute sa largeur. La traversée piétonne de la route permettant le passage d’un pays à l'autre, cette situation est restée favorable au trafic incontrôlé de marchandises, jusqu’à la disparition des frontières douanières en 1995. La vallée des Aldudes s’étend en zone frontalière de la Haute et de la Basse-Navarre. Une ordonnance du 12 octobre 1200 fixe les modalités de répartition de cette région indivise entre les différentes vallées limitrophes. Nombre de conflits et de procès émaillent l’histoire des relations entre ces vallées ; pas moins de huit sentences prononcées au XVIe siècle confirment que « la propriété et possession des Aldudes appartiennent à Valderro ». La notion de jouissance apparaît pour la première fois lors des capitulations signées le 25 septembre 1614 par les représentants des suzerains français et espagnols. La fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle sont marqués par des conflits armés, telle l’action du marquis de Valero en 1695, pour contrer les incursions des pasteurs et des troupeaux de Baïgorry, qui ne manquent pas d’avoir des retentissements internationaux. Un « aménagement des frontières » a lieu le 23 août 1769 à Ispéguy, et le bornage est vérifié le 9 octobre suivant en présence du représentant royal et de ceux des villages et vallées concernés, bientôt modifié en 1785 dans un traité des limites. Las, la Révolution vient bouleverser ce bel ordonnancement, et la France ne reconnaît pas le traité, malgré ceux de Bâle en 1795 et de Paris en 1814. Le début du XIXe siècle voit de nouvelles tentatives d’accords qui aboutissent le 21 novembre 1829 à une première transaction divisant la jouissance du pays Quint. Ce pays Quint est un territoire de 25 km2, situé au sud de la vallée des Aldudes, à la limite des communes d'Aldudes, d'Urepel et de Banca. Le traité de Bayonne de 1856 accorde la propriété du territoire à l’Espagne, et la jouissance à la France. Plusieurs dispositions d’application ont été encore nécessaires — ordre du 22 décembre 1948 portant sur celui du 31 juillet 1892— pour faciliter l’application du traité de 1856. Au début des années 2010, la France verse toujours une somme forfaitaire aux vallées du Baztan et d’Erro, pour l’utilisation des pâturages, et les habitants du pays Quint paient l’impôt foncier en Espagne et la taxe d'habitation en France. Enfin, il faut noter que les représentants français et espagnols à la commission d'abornement de la frontière entre les deux États ont constaté des différences d'appréciation sur son tracé, notamment au pic du Néoulous, sommet du massif des Albères. Passages et voies de communication terrestres Le col du Perthus est emprunté en 218 av. J.-C. par Hannibal et son armée accompagnée d'éléphants lors de la Deuxième guerre punique. Plus à l'est, au col de Panissars où se dresse le trophée de Pompée, et que les Romains nomment Summum Pyrenaeum, se trouve le point de jonction de la Via Domitia au nord — entreprise depuis 118 av. J.-C. — et de la Via Augusta au sud. Le site de Panissar est partagé entre l’Espagne et la France depuis le traité des Pyrénées ; il a fait l’objet de fouilles et de publications conjointes menées par la direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon et son homologue de la généralité de Catalogne. Le trophée de Pompée, dont la construction est estimée des années 70 av. J.-C., possède une symbolique forte puisqu’il incarne la restauration en 1659 de la frontière franco-espagnole perdue lors du traité de Corbeil de 1258, également appelé « acte de paix ». Le 27 novembre 711, les armées musulmanes débarquent au djebel Tarik ou Gibraltar et s’emparent de Narbonne en 720, après avoir traversé les Pyrénées en provenance de Barcelone. La bataille de Roncevaux, le 15 août 778, voit l'arrière-garde commandée par Roland, neveu de Charlemagne, attaquée et détruite par les Vascons, alors que Charlemagne et le reste de l'armée franque franchissent le col sans être inquiétés. Près de trois siècles plus tard, en 1064, l’armée catalane d’Armengol, comte d’Urgell, à laquelle se sont alliés des contingents venus d’Italie, et celle de Guillaume VIII, duc d’Aquitaine, renforcée de la chevalerie normande, flamande, champenoise et bourguignonne, traversent les Pyrénées par le col du Somport pour mettre le siège devant Barbastro. Le réseau d’autoroutes et de routes nationales franchissant la frontière est assez distendu ; le relief montagneux force les voies de communication à privilégier les zones côtières et quelques cols de la chaine pyrénéenne. À l'est et à l'ouest de la chaine des Pyrénées, deux autoroutes permettent des échanges routiers entre l'Espagne et la France. Il s'agit de la route européenne qui, venant de Narbonne sous le nom d'autoroute A9, rejoint Perpignan, puis se dirige vers Barcelone, sous le nom d'autoroute AP-7, après avoir passé la frontière au Perthus. De son côté, la route européenne E80 qui vient de Toulouse, rejoint, au niveau de Bayonne, la route européenne E70 en provenance de Bordeaux, et pénètre en Espagne à Biriatou / Irun. Avant son passage en Espagne, la voie se nomme autoroute A63, puis, dès le passage de la frontière, autoroute AP-8. Peu de routes nationales ou départementales permettent aux véhicules routiers le franchissement de la frontière, en reliant les réseaux routiers des deux pays. À l’extrême est, dans les Pyrénées-Orientales, la route départementale 86 (RD 86) franchit la frontière à Cerbère / Portbou, en suivant la côte méditerranéenne. En se dirigeant vers l’ouest, le col du Perthus, à 290 mètres d’altitude, connecte l’Espagne et la France par la route européenne 15. Il permet également le raccordement de la route nationale 9 française, en provenance de Perpignan, à la RN espagnole N-II qui se dirige vers Barcelone. En provenance de Céret, l’ancienne route nationale 615 parvient au col d’Ares, à 1 513 mètres d’altitude, sous le nom de RD 115. Elle rejoint alors la route espagnole C 38 qui se dirige vers Camprodon. Contournant l’enclave de Llívia, la RN 116 et la RN 20 retrouvent l’autoroute espagnole C-16 après avoir atteint Bourg-Madame / Puigcerdà. La RN 20, quitte Ax-les-Thermes vers le sud ; elle se divise en trois à l'Hospitalet-près-l'Andorre ; avant le col de Puymorens, elle se raccorde à la route desservant la principauté d'Andorre par le port d'Envalira et le tunnel d'Envalira sous les noms de CG 2 et CG 1, avant de rejoindre la N 14 espagnole. En Haute-Garonne, la RN 125 relie Montréjeau au Pont du Roi à Fos, desservant Vielha e Mijaran dans le val d'Aran par la N 230. En provenance d'Aínsa-Sobrarbe, la route espagnole A 138 traverse la frontière par le tunnel d'Aragnouet-Bielsa, long de 3 070 mètres, avant de remonter vers Lannemezan par la départementale D 173. En continuant vers l'ouest, le prochain passage d'importance est le col du Somport dans les Pyrénées-Atlantiques, à 1 632 mètres d'altitude. La route nationale 134 emprunte la vallée d'Aspe avant de franchir la frontière et de se diriger vers Canfranc par la route espagnole N 330. Puis, au sud de Saint-Jean-Pied-de-Port, la D 933 se dirige vers Arnéguy, franchit la frontière sur le pont international et trouve la route nationale 135 qui se dirige vers le col de Roncevaux et Pampelune. À partir de Saint-Jean-Pied-de-Port, le réseau routier transfrontalier secondaire se fait plus dense, au fur et à mesure de la réduction de l'altitude. Le long de l'océan, la RN 10 est à présent doublée par l'autoroute A63, et le passage entre la France et l'Espagne se fait à Béhobie, sur la commune d'Urrugne, point de jonction avec la N 1 espagnole. Plusieurs voies ferrées franchissent la frontière entre l'Espagne et la France ; elles font l’objet d'une convention entre États signée à Paris le 18 août 1904. La ligne de Perpignan à Figueras est une ligne ferroviaire à grande vitesse adaptée pour les trains de voyageurs et de fret à écartement standard UIC. Elle franchit la frontière franco-espagnole par un tunnel de 8,3 kilomètres. La ligne de Portet-Saint-Simon à Puigcerda est une voie ferrée secondaire. Le tronçon Latour-de-Carol - Puigcerda comporte deux voies, une voie à écartement standard et une voie à écartement espagnol. En d'autres points, compte tenu de la différence d'écartement des voies, la frontière est encadrée par deux gares terminus des réseaux nationaux. Il en est ainsi pour la ligne de Narbonne à Port-Bou. La jonction avec le train de la Renfe s'effectue dans le tunnel entre Cerbère et Portbou. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le transfert des fruits en gare de Cerbère des trains espagnols sur des wagons français, dont l’écartement des roues diffère, se fait à dos de femmes appelées les transbordeuses d’oranges. Celles-ci déclenchent en 1906 une grève qui dure plus d’un an et qui constitue la première grève féminine française. Quoique le terminus se situe en Espagne une fois franchie la Bidassoa, la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun, à écartement standard, électrifiée et à double voie, s'arrête à Irun, où arrive la ligne espagnole de Madrid à Irun. Enfin, la ligne de Pau à Canfranc est une ligne internationale, à voie unique et à écartement standard, qui est fermée au trafic depuis un accident survenu le 27 mars 1970. L'exploitation de la ligne est depuis lors réduite à la section Pau - Bedous. Les chemins de Compostelle Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au début du XIe siècle, Sanche III de Navarre, dit « le Grand », le monarque le plus puissant des royaumes chrétiens de la péninsule ibérique, transforme le pèlerinage de Compostelle, jusque-là circonscrit à la péninsule ibérique, en un pèlerinage international. En occupant et développant Nájera, il permet aux pèlerins qui viennent de franchir les cols pyrénéens, d’emprunter l’ancienne voie romaine qui passe par Astorga. L’action d’Alphonse le Batailleur, allié à Gaston le Croisé lors de la Reconquista, permet de libérer le bassin supérieur de l’Èbre, sécurisant ainsi l’accès à Saint-Jacques-de-Compostelle. « […] Il y a quatre routes qui, menant à Saint Jacques, se réunissent en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol. L'une passe par Saint-Gilles-du-Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport. La route qui passe par Sainte-Foy-de-Conques, celle qui traverse Saint-Léonard-en-Limousin et celle qui passe par Saint-Martin-de-Tours se réunissent auprès d'Ostabat, et après avoir franchi le col de Cize (ou de Roncevaux) elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport. De là, un seul chemin conduit à Saint-Jacques […]. Trois colonnes nécessaires entre toutes au soutien de ses pauvres ont été établies par Dieu en ce monde : l’hospice de Jérusalem, l’hospice du Mont-Joux [Grand Saint-Bernard] et l’hospice de Sainte-Christine sur le Somport […]. » Texte attribué à Aimery Picaud et daté des années 1130. L’hospice de Sainte-Christine et le chemin passant par le Somport connaissent leur apogée vers le milieu du XIIe siècle, avant que l’itinéraire passant par le col de Roncevaux et son hospice, fondé par Alphonse le Batailleur, ne les supplantent. Selon Pierre Tucoo-Chala, les routes médiévales entre Béarn et Aragon empruntent les ports de Vénasque, à 2 444 mètres d’altitude entre Bagnères-de-Luchon et Benasque ; plus à l’ouest les cols d’Aragnouet et de la brèche de Roland permettent de rejoindre Bielsa ; puis viennent les cols du Pourtalet, des Moines, du Somport, de Pau, de la Pierre-Saint-Martin et de Larrau, sans oublier le chemin qui, passant par Sainte-Engrâce, est le principal accès aux XIIe et XIIIe siècles. En ce début de XXIe siècle, trois des chemins contemporains — la via Turonensis, la via Lemovicensis et la via Podiensis — s'unissent à Ostabat, la traversée de la frontière se faisant par le col de Bentarte ou par Valcarlos, en amont du col de Roncevaux. La via Tolosane emprunte, quant à elle, le col du Somport pour franchir les Pyrénées. Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens La chaîne des Pyrénées est parcourue par de nombreux chemins de randonnée, qui empruntent parfois des voies traditionnelles pastorales ou antiques (romaines). Ces chemins font l'objet de balisages locaux, à l'initiative des communes. Certains d'entre eux se distinguent néanmoins parce qu'ils relient des points particuliers ou qu'ils parcourent des lieux chargés d'histoire. Le sentier de grande randonnée 10 (GR 10) est un sentier situé en France uniquement, qui traverse la totalité de la chaîne montagneuse depuis Hendaye sur la Côte basque, à Banyuls-sur-Mer sur la Côte Vermeille. Long de 910 km, il suit un itinéraire de moyenne montagne, alors que la Haute randonnée pyrénéenne suit les lignes de crête. Sur le versant espagnol, le sentier espagnol de grande randonnée 11 relie également les deux extrémités pyrénéennes du cap Higuer, sur l'Atlantique, au cap de Creus, côté méditérannéen. D’autres sentiers de randonnées sont référencés, comme le chemin des Bonshommes (GR 107), long de 224 km entre Foix en Ariège et Berga en Catalogne. Il franchit la frontière au col de la Porteille Blanche à 2 517 m et rencontre les châteaux de Foix et de Montségur, l'église de Mérens-Les-Vals et l'abbaye de Bellver de Cerdany. Le sentier cathare (GR 367) mène, quant à lui, de Port-la-Nouvelle (Aude) à Foix, en suivant 221 km de sentier qui font découvrir les châteaux d’Aguilar, Padern, Quéribus, Peyrepertuse, Puivert, Montségur, Roquefixade et enfin, celui de Foix. Le sentier dit « chemin Walter-Benjamin » relie Banyuls à Portbou. Cet ancien chemin de contrebandiers, long de 17 km, a vu le suicide du philosophe allemand Walter Benjamin, le 26 septembre 1940. ,Le « chemin de la Liberté », à travers le Couserans, part de Saint-Girons et conduit, par le mont Valier, à Sort sur 72 km. Il commémore le passage de près de 3 000 fugitifs durant la Seconde Guerre mondiale et de leurs passeurs. Les Pyrénées offrent, de part et d’autre de la ligne de crête, des refuges de montagne aux randonneurs et alpinistes ; du côté français, la plupart sont gérés par le club alpin français (CAF), et sur le versant sud, par des clubs affiliés à la federación Española de déportes de montaña y escalada (FEDME). La frontière maritime Deux zones, à l’ouest et à l’est de la frontière terrestre, font ou on fait l’objet d’une négociation en vue d’une délimitation maritime afin de déterminer la frontière maritime, l’une dans le golfe de Gascogne et l’autre en mer Méditerranée. En termes de frontières maritimes, le droit applicable est désormais celui défini par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, amendée par le protocole du 28 juillet 1994. La France et l’Espagne — et pour la mer Celtique, la France, l'Irlande et le Royaume-Uni — ont déposé le 19 mai 2006 une « demande conjointe à la commission des limites du plateau continental pour étendre leur plateau continental au-delà de la limite des 200 milles de la zone économique exclusive dans la région du golfe de Gascogne ». Les frontières maritimes font l’objet d’un désaccord entre l’Espagne et la France depuis les années 1970, et n’est toujours pas définitive au Ier janvier 2015. Voies maritimes Deux autoroutes de la mer ont été établies pour transporter des poids lourds entre l’Espagne et la France sur la façade atlantique, au départ de Gijón et de Vigo vers Saint-Nazaire. La ligne au départ de Gijón reliait les Asturies à la Loire-Atlantique en quatorze heures. Faute de rentabilité, elle est interrompue à compter du 14 septembre 2014 et remplacée en 2015 par la ligne partant de Vigo. L’île des Faisans L’île des Faisans, située dans l’estuaire de la Bidassoa entre Béhobie et Irun, est un cas particulier de la frontière entre les deux États. Elle possède le statut de condominium et elle est gérée alternativement par l’Espagne et par la France. Elle demeure dans l’histoire comme le lieu où le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne est âprement négocié en 1659 par le cardinal Mazarin et don Luis de Haro, en parallèle du traité des Pyrénées. En vertu de l'article 25 du traité de Bayonne de 1856, toute embarcation naviguant, passant ou pêchant dans la Bidassoa est soumise à la seule juridiction du pays auquel elle appartient. Néanmoins, « […] pour prévenir les abus et difficultés qui pourraient résulter de l'application de cette clause, il est convenu que toute embarcation touchant à l'une des rives, y étant amarrée ou s'en trouvant assez rapprochée pour qu'il soit possible d'y entrer directement du rivage [doit être] considérée comme se trouvant déjà sur le territoire du pays auquel appartient cette rive ». L'île a pour dimensions une longueur d'environ 210 m et une largeur maximum de 40 m. Sa superficie est de 6 820 m2. Les commandants de Marine installés à Bayonne et à Saint-Sébastien sont chargés à tour de rôle, par période de six mois, de faire appliquer la convention franco-espagnole qui régit l'estuaire de la Bidassoa ainsi que de l'entretien de l'île ; ils portent tous deux le titre de vice-roi de l’Ile des Faisans. L'un d'eux est le lieutenant de vaisseau Louis Marie Julien Viaud, plus connu sous le nom de plume Pierre Loti. Économie frontalière et transfrontalière Tourisme et migrations transfrontalières Les chemins de Compostelle ont engendré des échanges économiques que, dès la fin du XIe siècle, Sanche Ramirez tente de contrôler en imposant des droits de douane prélevés sur les produits de luxe à Jaca et Pampelune. Les produits concernés sont principalement les armes — lances, épées, écus et hauberts fabriqués en France — et les textiles, ces derniers provenant de Bruges, de Byzance ou d’Al-Andalus. Un millénaire plus tard, en 2011, plus de neuf millions de touristes français ont franchi la frontière — terrestre, maritime ou aérienne — pour se rendre en Espagne et cinq millions de touristes espagnols ont visité la France, alors que le transport routier a représenté pour cette même année le passage transfrontalier de 6 millions de poids lourds, essentiellement au Perthus et à Biriatou. Énergie et transports La zone frontalière fait l’objet de plusieurs projets dans les domaines de l’énergie et des transports. Ainsi, la ligne enterrée à très haute tension entre Baixas (Pyrénées-Orientales) et Santa Llogaia d'Àlguema (Catalogne), d'une longueur de 65 km, emprunte un tunnel de 8 km sous les Pyrénées dont le percement a commencé le 15 février 2012. La mise en service commerciale de cette nouvelle ligne de 1 400 mégawatts a eu lieu en juin 2015. Elle vient doubler un ensemble existant de quatre autres lignes — Arkale - Argia, Hernani - Argia, Biescas - Pragnères et Vic - Baixas — d’une capacité de 1 400 mégawatts. D’autre part, les deux États ont entrepris l’étude de faisabilité d’une ligne sous-marine d’une puissance supérieure à 2 000 mégawatts reliant le nord de la Gironde au Pays basque espagnol. Le réseau gazier à deux sens existant en 2012 se trouve renforcé en 2013 et 2015 par deux nouvelles liaisons sur la façade ouest résultant de deux investissements privés, l’un à Larrau et l’autre à Biriatou, contribuant à l’intégration des marchés gaziers des deux pays sur l’axe Afrique-Espagne-France. Ces investissements portent les échanges gaziers annuels entre les deux pays et dans les deux sens à 7,5 Mds m3. Économie et accords frontaliers Conséquence du relief montagneux et de la configuration des vallées, isolées les unes des autres, les populations pyrénéennes ont développé, depuis l’Antiquité et en toute indépendance, des systèmes juridiques et économiques propres. Insensibles aux changements politiques qui ont marqué l'histoire des deux versants du massif pyrénéen, elles ont passé, de vallée à vallée, des accords qui ont continué à se développer bien après la constitution des États espagnol et français. Dans une économie traditionnelle pastorale, qui jouit du régime de la propriété indivise des terres, un « système de démocratie directe à base familiale » se développe à partir de la cellule que constitue la maison. Compte tenu de l’absence de frontière précise entre versants opposés, ou sur le même versant, les communautés se sont souvent trouvées confrontées à des problèmes de voisinage, le plus souvent liés à l’utilisation des pâturages. Elles ont alors développé des conventions, ou faceries, permettant un usage consensuel et pacifique des pâturages. Cette pratique est avérée de l’ouest à l’est de la chaîne pyrénéenne. Les faceries les plus anciennes, dont des conventions écrites nous sont parvenues, datent de 1171 - 1175 ; elles régissent les relations entre Bagnères-de-Bigorre et le Lavedan, deux territoires situés sur le versant français. Un autre accord attesté date de 1314, entre Saint-Savin, en France, et Panticosa sur le versant espagnol. Nombreuses à partir du XIVe siècle, les faceries établissent avec précision les limites des pacages communs ou respectifs, leur bornage et les sanctions frappant les auteurs d’infractions. Alors que les États se constituent et que la frontière acquiert sa notion de limite militaire, politique, puis douanière, les faceries intègrent des dimensions nouvelles à partir du XVe siècle, qui consistent en la protection de l’économie locale et la liberté des transactions, indépendamment des conflits nationaux et des règles fiscales propres à chaque royaume. Dans le prolongement de cette évolution se développe un concept politique de « petites républiques », qui donne naissance à des traités de lies et passeries, c’est-à-dire de neutralité ou de surséance à la guerre. Durant la guerre de Succession d'Espagne, au début du XVIIIe siècle, les populations pyrénéennes « [refusent] de contribuer à l’effort militaire demandé par leur souverain respectif. Ils [préviennent] même leurs voisins du versant opposé à l’approche des troupes, afin qu’ils puissent se mettre à l’abri avec leur bétail, voire se défendre et attaquer […] ». Malgré les pressions centralisatrices des XVIIIe et XIXe siècles, les faceries perdurent et sont même officiellement reconnues dans le traité de 1856 ; certaines d’entre elles sont toujours en vigueur, comme la convention existant depuis une sentence arbitrale de 1375 entre la vallée de Barétous et celle de Roncal, ou celle renouvelée le 3 novembre 1997 au col de Lizarrieta entre les « nobles et valeureuses villes frontières de Vera de Bidassoa et de Sare ». Traités de Bonne Correspondance La notion de neutralité vis-à-vis des conflits entre États est l’idée centrale des traités de Bonne Correspondance. En cela, et même si les premiers d’entre eux semblent dater de la fin du XIIIe siècle et du début du siècle suivant — 1284, 1306, 1309, 1311 et 1328 ; il s'agissait à cette époque de régulariser la restitution de pinasses volées autant par des habitants de Bayonne ou de Biarritz que par ceux de Santander ou de Castro-Urdiales — ils prennent véritablement leur sens à partir du XVIe siècle, c’est-à-dire après la consolidation du concept d’État et au moment des premiers heurts d’importance entre François Ier et Charles Quint. Ces traités concernent la partie ouest de la chaîne des Pyrénées et plus précisément le Labourd, Bayonne — qui est anglaise jusqu’en 1451 —, le Guipuscoa et la Biscaye. Ils visent à régler les rapports et échanges maritimes entre ces entités dans le but de faire prospérer les ports, permettant par exemple aux bateaux labourdins de venir hiverner dans les ports basques espagnols, notamment celui de Pasajes, compte tenu de l’insuffisance des abris dans les ports français ou anglais (Bayonne). La collaboration interrégionale est en effet mise à mal par la survenue de guerres, permettant en particulier l'activité des corsaires. À la différence des lies et faceries, la signature des traités de Bonne Correspondance requiert l’approbation des suzerains espagnols et français. Le roi de France accorde une autorisation préalable. Il entend, en outre, confirmer expressément chacun des traités. Le 20 septembre 1694, le duc de Grammont représente « à Bayonne la ratification du traité de Correspondance fait par le Roy entre le gouverneur de Bayonne, le syndic du Labourd, la province du Guipuzcoa et la seigneurie de Biscaye ». Il en est de même pour la partie espagnole puisque l'article 12 du traité de 1653 prévoit qu'« il sera réciproquement ratifié par Leurs Majestés Très Chrétiennes et Très Catholiques » et enregistré dans les « Admirautez de France et dans celles d'Espagne ». Ces traités sont conclus suivant une structure type et un formalisme renforcé à partir du milieu du XVIIe siècle. Ils ouvrent la voie à la notion moderne d'eaux territoriales. En effet, un traité de 1719 fixe à « quatre lieues à partir des côtes l'étendue de la mer territoriale qui forme un prolongement fictif du territoire national ». Il ajoute qu'« aucun acte de guerre ne pourra avoir lieu dans cette zone […] » et que « si deux navires ennemis se rencontrent dans le même port, l'un ne pourra en sortir que vingt-quatre heures après l'autre […] ». À partir du traité de 1653, la course est réglementée dans le périmètre de la mer territoriale, que le corsaire soit basque ou belligérant étranger aux trois provinces signataires. Enfin, deux articles du traité de 1653 tentent de réguler les actes de contrebande qui pourraient résulter d’une application large du principe de neutralité, rappelant notamment les dispositions prises par le roi d’Espagne en la matière. Les marchandises de contrebande introduites à tort dans les ports sont menacées de saisie et les contrevenants de mesures strictes de justice. En 1808, alors que les deux États sont engagés dans la guerre d'indépendance espagnole, Napoléon ne déroge pas à la règle suivie par les rois qui l’ont précédé ; il autorise en effet les Bayonnais à approvisionner Irun, autorisation qu’il étend en 1810 à tout le Guipuscoa et à la Biscaye. Économie frontalière Les échanges de travailleurs transfrontaliers de la zone frontière France-Andorre-Espagne sont relativement limités, comparés à ceux d’autres frontières comme celle entre la France et la Suisse. Ils sont estimés en 2007 à 4 600 dans le sens France vers le sud, et autant dans le sens Espagne vers le nord. Compte tenu de l’ampleur de la crise espagnole depuis les années 2000, les flux nord-sud s’avèrent depuis sensiblement inférieurs. Ils se concentrent aux deux extrémités du massif, avec une estimation de 2 500 personnes en 2007 dans la bande littorale basque, dans le sens nord - sud, et 300 personnes à destination de la Catalogne. La zone centrale, principalement du côté espagnol, est faiblement peuplée et à dominante agricole et pastorale. En conséquence, les coopérations transnationales portent surtout sur le développement de l’économie rurale, du tourisme, de la culture et de la protection de l’environnement et des ressources. Ainsi, l’association de droit français Xareta regroupe sur un territoire à cheval sur la frontière, les villages d’Ainhoa, Sare, Urdax et de Zugarramurdi ; elle a pour objectif l’organisation économique autour des atouts touristiques, agricoles et naturels de la zone. Autre exemple, à l’initiative du comité Izpegi, des Amis de la Vieille Navarre et du gouvernement de Navarre, la communauté de communes de Garazi-Baigorri (Pyrénées-Atlantiques) et 16 communes espagnoles de la communauté forale de Navarre — vallées du Baztan, d'Erro et d'Esteribar ainsi que les villages de Valcarlos et de Burguete — ont signé en 2005 une convention ayant pour objectif le développement du tourisme autour des richesses patrimoniales locales. La coopération portant sur l’environnement est illustrée par les conventions développées entre des parcs nationaux de chaque côté de la frontière, comme celle rapprochant le parc national des Pyrénées et le parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu, ou encore entre le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et celui de Pallars Sobira. D’autres aspects de l’économie frontalière trouvent leurs racines dans les relations de communautés transfrontalières, souvent familiales et culturelles, comme c’est le cas par exemple dans la zone frontalière de Sare (Pyrénées-Atlantiques). L’activité pastorale a donné lieu très tôt à une compascuité naturelle, toujours d’actualité et présente tout au long du massif pyrénéen ; les disparités de taxes et la solidarité entre les communautés de part et d’autre de la frontière sont à l’origine de deux phénomènes économiques singuliers, l’apparition d'une part de points de vente peu après la frontière, du côté espagnol, les ventas, et l’émergence d’autre part de la contrebande, qui concernait initialement des produits de première nécessité, échangés entre les vallées. Le phénomène des ventas existe en d’autres points de la frontière, en particulier à l’est du massif pyrénéen, où se trouve l’autre grande voie de passage touristique. Le village de La Jonquera est devenu une ville-supermarché souhaitant attirer touristes et professionnels de la route. La contrebande est également un phénomène présent dans la partie orientale de la frontière — de même qu’à la frontière avec Andorre — et les douanes perpignanaises effectuent une grande partie des prises de contrebande de tabac du territoire français. En Roussillon également, l’activité économique liée à la contrebande est ancienne, datant de l’application du traité de 1659. Coopération transfrontalière institutionnelle La coopération transfrontalière institutionnelle est encadrée par le traité de Bayonne de 1995, mais également par le programme opérationnel de coopération territoriale Espagne - France - Andorre appelé programme Interreg IV POCTEFA. Le soutien financier communautaire prodigué vise à soutenir l'intégration économique et sociale de la zone frontalière franco-espagnole. Les axes de travail qui ont été privilégiés sont de « […] renforcer l’intégration transfrontalière en valorisant les complémentarités dans le domaine des activités économiques, de l’innovation et du capital humain, [de] valoriser les territoires, le patrimoine naturel et culturel dans une logique durable, [de] protéger et gérer les ressources environnementales et [d’]améliorer la qualité de vie des populations à travers des stratégies communes de structuration territoriale et de développement durable ». La gestion du programme est assurée par le consorcio de la communauté de travail des Pyrénées (CTP). La CTP est créée en 1983 et gérée en consorcio depuis 2005 pour contribuer au développement du massif pyrénéen, en suscitant et améliorant les relations entre territoires et acteurs. Elle propose et engage des actions transfrontalières en réponse à des problèmes et des enjeux partagés par les deux versants du massif. Sa compétence s'adresse à une zone couvrant plus de 220 000 km2 et regroupant près de 18 millions d'habitants. D’ouest en est, des groupements européens de coopération territoriale (GECT) recouvrent le massif pyrénéen en intégrant les régions des deux versants. Il s’agit de l’Eurorégion Aquitaine-Euskadi, du GECT Espace Pourtalet, du GECT Pyrénées-Cerdagne et du GECT Pyrénées-Méditerranée. La coopération entre France et Espagne s’exprime également en matière de santé par la création de l’hôpital transfrontalier de Puigcerdá, dans le but de fournir des soins médicaux à environ 30 000 habitants de la vallée de Cerdagne, de part et d'autre de la frontière franco-espagnole. De même, l’éducation fait l’objet de rapprochements transfrontaliers comme l’institut franco-catalan transfrontalier, au sein de l’université de Perpignan, ou encore un programme de la faculté de Bayonne, proposant un master « Affaires européennes et internationales » avec une spécialisation « Coopération transfrontalière et interrégionale ». Douane et contrôles frontaliers La France et l’Espagne adhèrent à l’union douanière de l'Union européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 1968, et sont toutes deux membres de l’espace Schengen depuis le 26 mars 1995. Depuis lors, les postes-frontière ont été fermés ; le Code frontières Schengen en vigueur depuis le 13 octobre 2006 stipule en effet, que les États participants doivent supprimer tous les obstacles à la libre circulation dans les frontières internes de l’espace. Les contrôles douaniers font l’objet d’une coopération bilatérale entre la France et l’Espagne, formalisée par le traité du 7 juillet 1998 ; ce dernier prévoit des échanges d’agents entre les services ou unités douanières des deux parties, en particulier dans le domaine des stupéfiants. En 2011, 188 personnes ont été interpellées dans les deux pays, dans le cadre de cette collaboration. Un groupe de liaison anti-drogue (GLAD) a été créé en 2008 pour améliorer la coopération judiciaire contre le crime organisé. De même des équipes communes d’enquêtes (ECE) existent depuis juillet 2003 pour lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. Table des matières Table des matières 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 § 1.a - Propos liminaire 2 § 1.b - Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol 2 § 1.c - La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 4 § 1.d - Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé 6 § 1.e - La commission internationale des Pyrénées de 1875 8 § 1.f - Le traité de Bayonne de 1995 10 § 1.g - Histoire militaire et fortifications 10 2. Caractéristiques géographiques 16 § 2.a - La frontière terrestre au XXIe siècle 16 § 2.b - Matérialisation de la frontière terrestre 16 § 2.c - Particularités territoriales 17 § 2.d - Passages et voies de communication terrestres 19 § 2.e - Les chemins de Compostelle 22 § 2.f - Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens 24 § 2.g - La frontière maritime 25 § 2.h - Voies maritimes 25 § 2.i - L’île des Faisans 25 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 § 3.a - Tourisme et migrations transfrontalières 28 § 3.b - Énergie et transports 28 § 3.c - Économie et accords frontaliers 29 § 3.d - Traités de Bonne Correspondance 30 § 3.e - Économie frontalière 31 § 3.f - Coopération transfrontalière institutionnelle 33 § 3.g - Douane et contrôles frontaliers 34 Index des cartes Index des cartes Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé 2 Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 22 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes : 418-781, naissance d'une région., 2: Jean Sermet, La Frontière hispano-française des Pyrénées, Résumé :Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches). La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». Mise en page d'un texte long Alimentation en Grèce antique Votre prénom et votre nom 2018-04-10 Histoire ou Géographie Votre groupe de TD Alimentation en Grèce antique 9 / 27 Mise en page d'un texte long B -Régimes alimentaires particuliers Mise en page d'un texte long 10 / 27 / / Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Janick Auberger, Manger en Grèce classique , 2: Philippe De Carbonnières , Olympie: La victoire pour les dieux., Sommaire Sommaire A - Alimentation en Grèce antique 2 B - Régimes alimentaires particuliers 20 Table des matières Table des matières A - Alimentation en Grèce antique 2 § A.α - Repas 2 § A.β - En famille 3 § A.γ - En société 4 § A.δ - Syssities 7 § A.ε - Pain 8 § A.στ - Fruits et légumes 9 § A.ζ - Viande 10 § A.η - Poisson 12 § A.θ - Œufs et fromage 14 § A.ι - Boissons 15 § A.ια - Le vin 16 § A.ιβ - Cycéon et ptisane 18 B - Régimes alimentaires particuliers 20 § B.α - Le végétarisme 21 § B.β - La diète des malades 23 § B.γ - Les régimes des athlètes 23 Index des céramiques Index des céramiques Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias 2 Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin 9 Alimentation en Grèce antique Mise en page d'un texte long Histoire ou Géographie Votre prénom et votre nom Votre groupe de TD 10/04/2018 Sommaire Sommaire A - Alimentation en Grèce antique 2 B - Régimes alimentaires particuliers 20 Alimentation e n Grèce antique Repas Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias Le régime alimentaire des Grecs antiques se caractérise par sa frugalité, reflet de conditions difficiles pour l'agriculture grecque. Il se fonde sur la « triade méditerranéenne » : blé, huile d'olive et vin. Les céréales constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur, d'épeautre et d’orge. Le blé est réduit en gruau et employé en bouillie ou moulu en farine pour fabriquer du pain ou des galettes. L'orge sert le plus souvent à fabriquer la maza, le plat de base grec. Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches) [1]. La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». Le beurre est connu, mais on lui préfère l'huile d'olive. La nourriture s'accompagne de vin (rouge, blanc ou rosé) étendu d'eau et parfois aromatisé. L’alimentation des Grecs est connue par des sources à la fois littéraires et artistiques : les comédies d'Aristophane et les extraits d'œuvres préservées par le grammairien Athénée d'une part, les vases peints et les figurines en terre cuite d'autre part. En famille Les Grecs font trois repas par jour : Le premier, froid, est composé de pain d'orge trempé dans du vin pur, éventuellement agrémenté de figues entre autres fruits ; fromage et olives. Le second, sommaire, est pris vers midi ou au début de l'après-midi. Le troisième, le plus important de la journée, a généralement lieu à la nuit tombée. Il peut s'y ajouter un goûter en début de soirée ; littéralement un déjeuner dînatoire, peut être servi tard dans l'après-midi à la place du dîner. Les femmes sont rares lors des repas et des banquets, et elles s'y tenaient dans la plus grande réserve, et le silence. Il était d'usage qu'elles sortent lorsque les convives, ayant cessé de manger, se livrent à la conversation libre. Il semble que, dans la plupart des cas, les femmes prennent leurs repas à part. Si la taille de la maison ne le permet pas, les hommes mangent les premiers, les femmes passant à table une fois que ces derniers ont terminé leur repas. Les esclaves assurent le service. Dans les familles les plus pauvres, ce sont les femmes et les enfants, s'il faut en croire Aristote, qui pallient le manque d'esclaves. L'usage de déposer dans des tombes de petits modèles en terre cuite représentant des pièces du mobilier nous permet aujourd'hui d'avoir une bonne idée des meubles grecs. Les Grecs mangent assis, l'usage de banquettes étant réservé aux banquets ou aux aristocrates. Les tables, hautes pour les repas ordinaires et basses pour les banquets, sont d'abord de forme rectangulaire. Au IVe siècle av. J.-C., la table habituelle prend une forme ronde, souvent à pieds zoomorphes (par exemple en forme de pattes de lion). Les galettes de pain peuvent servir d'assiette, mais les écuelles en terre cuite ou en métal sont plus courantes. La vaisselle se raffine au fil du temps et l'on trouve des assiettes en matériaux précieux ou en verre pendant l'époque romaine. Les couverts sont peu utilisés à table : l'usage de la fourchette étant inconnu, on mange avec les doigts. On s'aide d'un couteau pour la viande et d'une cuillère semblable aux cuillères occidentales contemporaines pour manger soupes et bouillies. Des morceaux de pain ( ἀπομαγδαλία / apomagdalía) peuvent être utilisés pour se saisir de la nourriture ou, en guise de serviettes, pour s'essuyer les doigts. En société L'histoire des banquets publics (repas et symposion) montre de grandes différences entre, par exemple, le banquet aristocratique archaïque (du VIIIe au VIe siècle) et le banquet public organisé par la cité ou les évergètes dans les cités hellénistiques. Dans tous les cas, cependant, comme le dit J.-P. Vernant « il y a des formes et des degrés divers de sacré, plutôt qu'une polarité sacré-profane » et le religieux est présent autant dans le repas que dans le symposion. Enfin, le fait de manger et boire ensemble fonde la communauté civique. Le lieu le plus fréquent est le sanctuaire du dieu en l'honneur duquel se font les sacrifices, dans le hieron ou le temenos. La plupart des sanctuaires attiques, recevaient des banquets publics. Le lieu du symposion était aussi, souvent, situé au cœur de la cité : à Thasos sur un côté de l'agora archaïque, à Athènes le prytanée ne sert, au début du Ve siècle, qu'au banquet des prytanes, et la stoa sud comportait des salles de banquet pour 500 lits de table. Sur l'Acropole, la Pinacothèque pouvait être aménagée pour recevoir 17 lits (entre 440 et 430), tout ceci pour les « officiels ». Dans le quartier du Céramique, le Pompeion, de la fin du Ve siècle, et ses abords pouvaient recevoir les masses lors des banquets publics. Cependant d'autres espaces pouvaient convenir en certaines occasions. « Ainsi un bienfaiteur à Metropolis a fait lors des jours bachiques une hestiasis pour le dèmos « dans la montagne », ce qui n'est guère surprenant dans une fête en l'honneur de Dionysos. » Le συμπόσιον / sympósion — traditionnellement traduit par « banquet », plus littéralement « réunion de buveurs » — est l’un des « loisirs » préférés des Grecs. Il comprend deux parties : la première est consacrée à la nourriture, généralement assez simple, et la seconde à la boisson. En réalité, on consomme tragếmata également du vin avec le repas, et les boissons sont accompagnées des τραγήματα / tragếmata ou friandises à grignoter : châtaignes, fèves, grains de blé grillés ou encore gâteaux au miel, chargés d'absorber l'alcool et de prolonger la beuverie. Certains banquets font d'ailleurs partie de rituels qui en manifestent la dimension « sacrée ». La seconde partie est inaugurée par une ou plusieurs libations, un péan ou une simple prière, généralement en l’honneur de Dionysos. Puis l’on discute ou l’on joue à divers jeux de table, comme le cottabe — en effet, les convives sont allongés sur des banquettes. Des danseuses, des acrobates et des musiciens de location peuvent agrémenter la soirée. Le philosophe péripatéticien Théophraste montre dans ses Caractères le propriétaire d’un esclave qui a loué des filles, musiciennes et danseuses qui peuvent assurer tous les plaisirs des convives. Un « roi du banquet », tiré au sort, est chargé d'indiquer aux esclaves la proportion à observer entre le vin et l'eau dans la préparation de la boisson. Le chant ou la prière sont assez libres de composition ; la libation est composée d'une partie offerte à Zeus et aux dieux olympiens, une deuxième offerte au bon démon, et la troisième à Hermès [2]. Une coupe est remplie, qui passe de main en main chez les participants qui formulent une prière. Les libations obéissent à certaines règles : le nombre de libations par personne n'est pas limité, mais l'invocation ne va pas sans la libation. Après le repas et avant la beuverie, on couvre la tête des participants de bandelettes ou des couronnes de rubans. Théophraste montre dans ses Caractères un avare qui fait une petite libation, et de surcroît compte le nombre de coupes vidées, puis se plaint du prix des bandelettes et autres rubans (les objets rituels nécessaires s'échangeaient). Strictement réservé aux hommes — à l'exception des danseuses et des courtisanes, les femmes se devaient de rester entre elles dans Le Banquet de Platon, Aristodème prie la joueuse d'aulos de rejoindre les femmes de la maison dans la pièce qui leur est réservée ; celle qui se mêle aux hommes est vue comme une esclave, comme tout sauf de condition libre, passible d'attaque en justice — le banquet est un élément essentiel de la sociabilité grecque. Il peut être organisé à l'instigation d'un particulier conviant ses amis ou sa famille, à l'instar de modernes invitations à dîner. Il peut également rassembler, de manière régulière, les membres d'une association religieuse ou d'une hétairie (sorte de club aristocratique). Les grands banquets sont évidemment l'apanage des plus riches, mais dans la plupart des foyers grecs, les fêtes religieuses ou les événements familiaux sont l'occasion de banquets plus modestes. Le philosophe péripatéticien Hippoloque de Macédoine, ami et condisciple de Lyncée de Samos, lui a écrit une lettre au sujet d'un banquet de mariage auquel il a été convié : on servit du vin, puis un pain d'égale largeur, des poules, des canards, du pigeon (ramier), etc. Chacun ayant pris ce qu'on lui présentait, le donna avec le plat aux esclaves ; on présenta aussi à la ronde nombre d'autres différents mets. Ce service fut suivi d'un autre, dont faisait partie un grand pain, des oies, des lièvres, des chevreaux, des tourtereaux, des perdrix. Les mêmes mets furent aussi donnés aux esclaves. Ayant ainsi pris assez de nourriture, les invités se sont lavé les mains, et des joueuses de flûtes, des musiciens, et des harpistes rhodiennes couvertes d'un voile[style à revoir]. Elles se retirèrent après un court début : aussitôt il en parut d'autres, portant chacune deux pots de parfum. On servit ensuite à chacun, pour souper, un plat contenant un très gros cochon rôti. Hippoloque ** TEXT:SOFT-PAGE-BREAK ** mentionne des grives rôties, des becfigues où l'on avait versé des jaunes d'œufs, des huîtres, des pétoncles. « Le cochon fut suivi d'un autre chevreau bouillant dans la sauce sur un autre plat. Dès que nous fûmes débarrassés de ce monde, nous nous mîmes à boire. » La dernière partie du banquet, celle consacrée à la beuverie, était également prétexte à la danse ; inviter une danseuse sans être au moins éméché est très mal vu en société ; l'ivresse doit servir de prétexte. Le banquet a servi de cadre à une littérature de genre : Le Banquet de Platon, Le Banquet de Xénophon, les Propos de table de Plutarque ou encore le Banquet des Deipnosophistes d’Athénée. Syssities Les syssities ( τὰ συσσίτια / tà syssítia) sont des repas obligatoires pris en commun dans le cadre de groupes sociaux ou religieux rassemblant hommes et jeunes gens. Ils concernent principalement la Crète et Sparte et prennent le nom d’hetairia, pheiditia, ou andreia. Ils fonctionnent comme des clubs aristocratiques et comme un mess militaire. Comme les banquets, les syssities sont le domaine exclusif des hommes ; quelques références décrivent également des syssities exclusivement féminines. Au contraire des banquets, cependant, les repas se caractérisent par la simplicité et la tempérance. Pain Les céréales ( σῖτος / sĩtos) constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur ( πύρος / pýros), d'épeautre ( ζειά / zeiá) et d'orge ( κριθαί / krithaí). Mondé par trempage, le blé peut être transformé de deux manières principales : réduit en gruau, il sera employé en bouillie ; moulu en farine ( ἀλείατα / aleíata) et pétri, il sert à fabriquer du pain ( ἄρτος / ártos) ou des galettes, simples ou mélangées à du fromage ou du miel. Le levain est connu ; à partir de l'époque romaine, les Grecs utilisent un composé alcalin ou de la levure de vin comme agent levant. Les pâtons sont cuits à la maison dans un four en argile (ἰπνός / ipnos) surélevé par des pieds. Une technique de cuisson plus rustique consiste à déposer des charbons ardents sur le sol en terre et de recouvrir le tas d'un couvercle en cloche ( πνιγεὐς / pnigeus) ; quand le sol est suffisamment chaud, on pousse les charbons sur le côté, on dépose les pâtons et le couvercle est remis en place, sous les charbons. Le four en pierre n'apparaît qu'à l'époque romaine. D'après une prescription de Solon, législateur athénien du VIe siècle av. J.-C., le pain de froment doit être réservé aux jours de fête. Cependant, dès l'époque classique et pour peu qu'on en ait les moyens, on le trouve tous les jours chez la boulangère, profession qui apparaît à Athènes au Ve siècle. L'orge est plus facile à produire mais peu panifiable. Elle donne des pains nourrissants mais très lourds. De ce fait, elle est plutôt grillée puis moulue pour donner une farine ( ἄλφιτα / álphita), laquelle sert à fabriquer (le plus souvent sans cuisson puisque les grains ont déjà été grillés) la μᾶζα / mãza, le plat de base grec, comme le souligne le surnom de « mangeurs d'orge » dont les Romains affublaient les Grecs. Dans la Paix, Aristophane emploie l'expression ἔσθειν κριθὰς μόνας, littéralement « ne manger que de l'orge », équivalent du français « être au pain sec et à l'eau ». Nous connaissons plusieurs recettes de la maza : elle peut être servie cuite ou crue, sous forme de bouillie, de boulettes ou de galettes. Là encore, la maza peut être agrémentée de fromage ou de miel. Fruits et légumes Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin La présence de figues carbonisées, près des restes de raisin, laisse supposer qu'elles ont servi d'adjuvant sucré pour camoufler l'amertume du jus des vignes sauvages. Les céréales sont souvent servies avec un accompagnement appelé génériquement ὄψον / ópson. Le mot désigne d'abord tout ce qui se prépare sur le feu, et par extension tout ce qui accompagne le pain. À partir de l'époque classique, il s'agit de poisson et de légumes : choux, oignons, lentilles, fèves, différentes espèce de gesses, vesces ou encore pois chiches. Ils sont servis en soupe, bouillis ou en purée ( ἔτνος / étnos), assaisonnés d'huile d'olive, de vinaigre, de γάρον / gáron — sauce de poisson proche du nuoc mam vietnamien — et d'herbes. S'il faut en croire Aristophane, la purée est l'un des plats favoris d'Héraclès, toujours représenté comme un goinfre dans la comédie. Les plus pauvres consomment couramment des glands de chêne ( βάλανοι / bálanoi). Les olives sont une garniture fréquente, qu'elles soient crues ou confites. En ville, les légumes frais sont chers et peu consommés : les citadins peu fortunés se rabattent sur les légumes secs. La soupe de lentilles ( φακῆ / phakễ) est le plat typique de l'ouvrier. Les rations militaires typiques contiennent de l'ail, des oignons et du fromage. Aristophane évoque ainsi le « rot de mangeur d'oignon » typique du soldat ; ailleurs, le chœur chante la paix et sa « joie d'être délivré du casque / du fromage et des oignons ». Les fruits, frais ou secs, sont mangés en dessert. Ce sont principalement les figues, les grenades, les noix et noisettes. Les figues sèches sont également consommées en apéritif, en buvant du vin. Dans ce cas, elles sont souvent accompagnées de graines de lupin, de châtaignes, de pois chiches ou de faines grillées. Viande Manger de la viande est chose rare, sauf aux fêtes ou autres banquets. La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée mais aussi son implantation : à la campagne, la chasse (principalement le piégeage pour les petites gens) permet de consommer du lièvre et des oiseaux. Les paysans possèdent également des basses-cours les fournissant en poulets et en oies ; les propriétaires un peu aisés ou riches pratiquent un élevage d'appoint de chèvres, porcs et moutons, et les chasseurs s'offrent le produit de leurs prises : sangliers, cerfs. À la ville, les viandes sont chères, à l'exception de la viande de porc : à l'époque d'Aristophane, un cochon de lait coûte trois drachmes, soit trois jours de travail d'un ouvrier de chantier public. Les riches comme les pauvres consomment des saucisses. Des boudins faits d'estomac de chèvre bourrés de graisse et de sang sont déjà mentionnés dans l'Odyssée. La civilisation mycénienne pratiquait l'élevage de bovins pour leur viande. Au VIIIe siècle av. J.-C. encore, Hésiode décrit son idéal de festin campagnard : « puissé-je avoir l'ombre d'une roche, du vin de Byblos, une galette bien gonflée et du lait de chèvres qui ne nourrissent plus, avec la chair d'une génisse qui a pris sa pâture au bois et n'a pas encore vêlé ou d'agneaux d'une première portée ». La viande est beaucoup moins mentionnée dans les textes de l'époque classique que dans la poésie archaïque ; il est possible que cette évolution ne reflète pas une évolution des habitudes de consommation, mais seulement les codes de chaque genre littéraire. La consommation de viande a principalement lieu à l'occasion des sacrifices religieux qui donnent lieu à des festins civiques : la part des dieux (graisse, fémurs et viscères) est brûlée alors que la part des hommes (viande) est grillée et distribuée aux participants. Il existe parallèlement un commerce florissant de viandes cuites ou salées, qui semblent elles aussi être issues de sacrifices. La technique bouchère grecque a ceci de particulier que l'animal n'est pas découpé suivant le type de morceau, mais en portions de poids égal : chacune d'entre elles peut donc être composée presque entièrement de graisse et d'os ou au contraire seulement de viande, et mêler morceaux à braiser, rôtir, bouillir ou griller. Un passage de comédie illustre les problèmes que la pratique suscite : « Chairéphon achetait un jour de la viande ; le boucher, dit-on, lui en coupa par hasard un morceau très osseux. Il lui dit : « Boucher, ne compte pas l'os », ce à quoi celui-ci répondit : « Mais la viande est tendre : on dit qu'elle l'est quand elle est près de l'os. » Et Chairéphon de dire : « Soit, cher ami, mais son poids supplémentaire me chagrine, où qu'il se trouve. » En Crète, les meilleures parts sont allouées aux citoyens particulièrement sages ou bons guerriers ; dans d'autres cités, comme Chéronée, les portions sont tirées au sort, ce qui donne à chacun une chance égale d'obtenir un bon ou un mauvais morceau. Par conséquent, un Grec achetant sa viande au marché ne peut guère choisir qu'entre les abats et la viande à proprement parler : aucune source n'en montre commandant une côtelette ou un gigot. Les Spartiates se nourrissent principalement d'un ragoût de porc, le brouet noir ( μέλας ζωμός / mélas zômós). Plutarque indique que « parmi les plats, celui qu'ils apprécient le plus est le brouet noir ; c'est au point que les vieillards ne demandent même pas de viande ; ils la laissent aux jeunes et font leur dîner du brouet qu'on leur verse. » C'est pour les Grecs un véritable sujet de curiosité. « Bien sûr que les Spartiates sont les plus courageux de tous les hommes », plaisante un Sybarite, « n'importe quel homme de bon sens préférerait mourir mille morts plutôt que de mener une si pauvre vie. » Le plat est composé de viandes rôties de chèvre et porc, de sel, de vinaigre et de sang. Il est complémenté de maza, de figues et de fromage et parfois gibier ou de poisson. Élien, auteur du IIe-IIIe siècle, prétend que Sparte défend à ses cuisiniers de savoir préparer autre chose que de la viande. Poisson L'attitude des Grecs face au poisson varie suivant l'époque. Comme le remarquent les Grecs eux-mêmes, on ne mange pas de poisson dans l’Iliade, mais seulement des viandes rôties. Platon l'explique par l'austérité des mœurs de l'époque mais il semble qu'au contraire, le poisson ait alors été perçu comme la nourriture des pauvres. L’Odyssée évoque bien que les compagnons d'Ulysse mangent du poisson, mais uniquement parce qu'ils sont affamés après être passés par Charybde et Scylla et parce qu'ils doivent se nourrir de ce qui leur tombe sous la main. Au contraire, à l'époque classique, le poisson devient un mets de luxe, recherché par les plus fins gourmets et suscitant, à l'époque hellénistique, des traités spécialisés, comme celui de Lyncée de Samos sur L'Art d'acheter du poisson pour pas cher. Pour autant, tous les poissons ne se valent pas. Une stèle de la fin du IIIe siècle av. J.-C. provenant de la petite cité béotienne d'Akraiphia, sur le lac Copaïs, fournit une liste de poissons et de leurs prix respectifs, probablement pour protéger les consommateurs d'augmentations excessives : le moins cher est le skaren (sans doute du perroquet de mer), tandis que la ventrèche de thon coûte trois fois plus cher. Le poète Ériphe range les seiches avec la ventrèche de thon, la tête de loup et le congre au rang des mets dignes des dieux, et que les pauvres ne peuvent pas s'offrir. Les convives du banquet mis en scène par Athénée au IIe-IIIe siècleapr. J.-C. consacrent une grande partie de leur conversation à des considérations œnophiles et gastronomiques. Ils discutent des mérites comparés de tels vins, légumes ou viandes ; évoquent des plats renommés (seiches farcies, ventrèche de thon, écrevisses de mer, laitues arrosées de vin au miel) et grands cuisiniers — ainsi de Sotéridès, cuisinier du roi Nicomède Ier de Bithynie (IIIe siècle av. J.-C.). Alors que son maître, en pleines terres, se languit d'anchois, il lui en sert des imitations : des raves femelles soigneusement découpées en forme d'anchois, huilées, salées et saupoudrées de graines de pavot noires. Cet exploit de cuisinier, la Souda, encyclopédie byzantine, l'attribue par erreur au gourmet romain M. Gavius Apicius (Ier siècle av. J.-C.) — preuve qu'alors les Grecs n'ont plus rien à envier aux Romains. Au plus bas de l'échelle, les sardines, les anchois et autre menu fretin constituent l'ordinaire des citoyens athéniens. Parmi les autres poissons de mer courants, on peut citer le thon blanc, le rouget, la raie, l'espadon ou encore l'esturgeon, mets de choix consommé salé. Le lac Copaïs est lui-même fameux pour fournir des anguilles, renommées dans toute la Grèce et chantées par le héros des Acharniens. Parmi les autres poissons d'eau douce, on peut citer le brochet, la carpe ou le peu apprécié poisson-chat. Les Grecs apprécient également les œufs de poisson et fruits de mer : coquillages, seiches ( σηπία), poulpes ( πολύπους) et calmars ( τευθίς) sont frits ou grillés et servis comme amuse-gueule, comme accompagnements ou dans les banquets quand ils sont de petite taille ; des oursins ; les spécimens de grande taille relèvent du répertoire de la grande cuisine. Seiches et poulpes sont des cadeaux traditionnels lors de la fête des Amphidromies, lorsque les parents nomment leur enfant. S'agissant des coquillages, on peut probablement reconnaître dans ceux que citent les sources le bulot, la moule, la grande nacre, l'ormeau, la palourde, la patelle, le pétoncle ou praire ou encore le troque. Galien est le premier à mentionner la consommation de l'huître ( ὄστρεον) crue. Enfin, le crabe ( καρκίνος), le homard ( ἀστακός), la langoustine ( κάραϐος), la cigale de mer ( ἄρκτος) sont appréciés. L'oursin ( ἐχῖνος) est davantage connu le long des côtes. Le poisson est issu d'une pêche le plus souvent individuelle, très près des côtes et très artisanale, voire à la main. Si l'on peut supposer l'existence de criées, la plus grande partie de la pêche semble être vendue sur les marchés des cités, sur des étals spécialisés. Le poisson se présente souvent sous forme salée. Le procédé est surtout courant pour les petits poissons : l'expression « moins cher que le poisson saur » désigne un bien extrêmement commun et très bon marché. Il est également appliqué aux poissons gras — bonite, thon, maquereau, ange de mer, esturgeon — et même aux crabes et aux oursins. Œufs et fromage Les Grecs élèvent des canards, des oies, des cailles et des poules en partie pour leurs œufs. Certains auteurs louent également les œufs de faisan et d'oie. Les oiseaux dans le commerce, chez un boucher, sont vivants et tués à la demande, mais on peut supposer qu'ils étaient assez rares. Les œufs sont consommés durs ou à la coque en tant que hors-d'œuvre ou inversement, comme desserts, ou encore gobés. Ils sont également employés, sous forme de blancs, de jaunes ou entiers, dans la fabrication de certains plats. Le lait ( γάλα / gála) est bu par les paysans mais n'est quasiment pas employé en cuisine. Le beurre ( βούτυρον / boútyron) est connu mais lui aussi peu employé : les Grecs considèrent son usage comme une caractéristique des Thraces, qu'ils considèrent volontiers comme des rustres incultes, que le poète comique Anaxandridès surnomme les « mangeurs de beurre ». En revanche, ils apprécient les produits laitiers. On sert comme friandise ce qui devait ressembler à du yaourt, le πυριατή / pyriatế. Surtout, le fromage ( τυρός / tyrós), de chèvre ou de brebis, est un aliment de base. On le vend dans des boutiques distinctes suivant qu'il est frais ou non, le premier coûtant environ les deux tiers du prix du second. On le mange seul ou en mélange avec du miel ou des légumes. Il entre également, comme ingrédient, dans la préparation de bon nombre de plats, y compris de poisson. L'unique recette préservée du cuisinier sicilien Mithécos (Ve siècle av. J.-C.) indique ainsi : « cépole : videz, enlevez la tête, rincez et levez les filets ; ajoutez de l'huile et du fromage ». Cependant, cette utilisation du fromage est controversée : Archestrate avertit ses lecteurs que les cuisiniers siciliens gâchent le bon poisson en y ajoutant du fromage. Boissons La boisson la plus répandue est évidemment l'eau. Aller chercher de l'eau est la corvée quotidienne des femmes. Si le puits est inévitable, on préfère naturellement l'eau « d'une source toujours coulante et jaillissante, qui n'est pas trouble ». L'eau est reconnue comme nourrissante — elle fait grandir les arbres et les plantes — mais aussi comme désirable. Pindare juge ainsi « agréable comme le miel » l'eau d'une fontaine. Les Grecs peuvent qualifier une eau de lourde, sèche, acide, douce ou dure, vineuse, etc. Un personnage du poète comique Antiphane jure qu'il reconnaîtrait entre toutes l'eau de l'Attique par son bon goût. Enfin, Athénée cite un certain nombre de philosophes réputés pour ne boire que de l'eau, habitude conjuguée à une alimentation végétarienne (cfr. ci-dessous). On boit aussi couramment du lait de chèvre et de l'hydromel. L'ustensile habituel pour boire est le scyphos, ustensile en bois, en terre cuite ou en métal. Critias préservé par Plutarque mentionne ainsi le cothon, gobelet spartiate qui présente l'avantage, à l'armée, de cacher à la vue la couleur de l'eau et de retenir dans ses bords la boue qui peut s'y trouver. On utilise également la coupe à boire appelée kylix (à pied et large vasque), et dans les banquets, le canthare (coupe profonde à pieds) ou encore le rhyton (cornet à boire souvent plastique, c'est-à-dire à la panse moulée en forme de tête d'homme ou d'animal). Le vin La Grèce découvre probablement la viticulture au cours des IVe et IIIe millénaires av. J.-C. Elle est bien attestée par des tablettes écrites en linéaire A et en linéaire B, qui évoquent des vignobles, des vignes associées avec des arbres ou des céréales, et des vins doux, passerillés ou miellés. Homère et Hésiode décrivent les travaux de la vigne comme des pratiques traditionnelles. Les Travaux et les Jours montrent ainsi le viticulteur vendangeant des grappes bien mûres, qu'il laisse sécher au soleil pendant dix jours pour concentrer les sucres ; la technique est utilisée jusqu'à l'époque d'Hippocrate et de Dioscoride. Les grappes sont ensuite foulées dans des foulons portatifs puis pressées. Le moût est placé dans des pithoi, sorte de jarres rendues étanches à la poix, à demi-enterrées pour assurer une température stable, et laissées à fermenter pendant 10 à 30 jours. Les jarres sont ensuite bouchées jusqu'à la fin de l'hiver, ce qui correspond en Attique à la fête des Anthestéries. Théophraste, auteur d’un Traité de l'ivresse, montre au IIIe siècle av. J.-C. dans Histoire des Plantes que le « thériclée » utilisé pour consommer le vin est un calice, lorsqu'il parle du térébinthe, expliquant que l'on ne peut distinguer ceux de térébinthe de ceux de terre. Selon Théophraste, c’est le potier de terre corinthien Thériclès, contemporain d'Aristophane, qui imagina cette sorte de récipient. Le vin a été à une époque reculée, antérieure à son époque, on ne versait pas l'eau sur le vin, mais le vin sur l’eau, afin d’user d’une boisson bien détrempée, de sorte qu’après en avoir bu, on fût moins avide de ce qui pouvait rester, et l'on en employait la plus grande partie au jeu du cottabe. Le vin est vinifié aussi bien en rouge qu'en rosé et en blanc. Les cépages employés sont très nombreux : Pramnos, Maronée, Phanaios de Chios, biblin de Phénicie, psithia, mersitis, etc On trouve toutes sortes de productions, des grands crus en provenance de Thasos, de Lesbos, Chios ou encore Rhodes au vin de table, et même une piquette légère, rinçage à l'eau du marc de raisin mêlé de lie, réservée à la consommation personnelle du producteur. Phanias, ami et condisciple de Théophraste, a décrit une préparation du vin dans laquelle il faut verser une partie d'eau de mer sur environ cinquante de vin doux ; il devient « anthosmias ». Il ajoute que l'anthosmias est beaucoup plus fort avec du vin de jeune plant, mais on faisait aussi de l'anthosmias en écrasant du raisin qui commençait à peine à tourner. Le vin doit être vendu pur. Vendre du vin coupé est une fraude contre laquelle les Géoponiques donnent des astuces : il suffit de jeter dans le vin un objet léger comme un morceau de pomme ou de poire, ou une cigale : si le vin est pur, l'objet flotte. Le vin est généralement consommé coupé d'eau ; pur, il n'est pas recommandé pour un usage courant : il semble en effet que son degré alcoolique ait été plus élevé que le vin actuel. Ceux de Santorin, de Crète, de Messénie, d'Arcadie et d'Attique varient entre 13° et 15°, voire atteignent 17° pour les plus forts. Le vin est mélangé dans un cratère et puisé par les esclaves à l'aide d'œnochoés (cruches) pour être servi dans les kylix (coupes) des buveurs. Le vin peut également aromatisé au miel, à la cannelle ou au thym. Élien mentionne également un vin mélangé de parfum. On connaît également le vin cuit et, à Thasos, un vin qualifié de « doux ». Certains vins sont salés, comme à Lesbos, en ajoutant de l'eau de mer ou en faisant tremper les grappes séchées au soleil dans de l'eau de mer ; si le goût semble avoir été apprécié, il peut également s'agir d'un moyen pour empêcher le vin de tourner. On connaît également, à l'époque romaine, un ancêtre du retsina (vin additionné de résine de pin) et du vermouth. Le vin pur peut être en revanche employé comme médicament ; de manière générale, on prête au vin des vertus médicales étonnantes. Élien mentionne ainsi que le vin d'Héraia en Arcadie rend fous les hommes et les femmes fertiles ; inversement, un vin achéen aide les femmes désirant avorter. Hors de ces applications thérapeutiques, la société grecque réprouve la consommation de vin par les femmes. S'il faut en croire Élien, une loi de Massalia l'interdit même et prescrit aux femmes de ne boire que de l'eau. Sparte est la seule cité où les femmes boivent couramment du vin. Les vins réservés à un usage local sont stockés dans des outres de peau. Ceux destinés à la vente sont versés dans des pithoi ( πίθοι / píthoi), grandes jarres en terre cuite. On les transvase ensuite dans des amphores enduites de poix, pour les vendre au détail. Les grands crus comportent des estampilles du producteur et/ou des magistrats de la cité afin de garantir leur origine (principe des appellations d'origine contemporaines). Cycéon et ptisane Les Grecs buvaient le cycéon, intermédiaire entre la boisson et la nourriture, gruau d'orge allongé d'eau et additionné d'herbes et d'aromates. Dans l’Iliade, la boisson préparée pour Machaon par une servante est un cycéon comportant du fromage de chèvre râpé en plus de l'oignon. Dans l’Odyssée, Circé y ajoute du miel et un philtre magique. Dans l’Hymne homérique à Déméter, la déesse refuse du vin rouge mais accepte un cycéon composé d'eau, de farine et de menthe pouliot. Utilisé comme boisson sacrée dans les mystères d'Éleusis, le cycéon est aussi un breuvage populaire, surtout à la campagne : Théophraste montre dans ses Caractères un rustre ayant bu force cycéon et incommodant ses voisins par son haleine à l'Assemblée. La boisson est réputée pour ses vertus digestives : dans la comédie La Paix, le dieu Hermès la recommande au héros qui a abusé de fruits secs. Décoction d'orge, la ptisane est une décoction d'orge mondée, filtrée ou non, qui sert de nourriture habituelle aux malades. Hippocrate la recommande plus particulièrement dans l'alimentation des patients atteints de maladies aiguës. Régimes alimentaires particuliers À l'époque archaïque et classique, la frugalité, imposée par les conditions physiques et climatiques grecques, est érigée en vertu. Les Grecs n'ignorent pas le plaisir que l'on peut prendre à se nourrir, mais celui-ci doit rester simple. Le campagnard Hésiode, cité plus haut, considère comme un festin de la viande grillée, du lait et des galettes, le tout à l'ombre par une belle journée. Encore le meilleur repas est-il celui qui est gratuit : « bombance sans écot n'est pas à laisser perdre », remarque le philosophe Chrysippe. La recherche culinaire et gastronomique est en revanche rejetée comme un signe de mollesse toute orientale : les Perses sont considérés comme décadents en raison de leur goût du luxe, qui se manifeste dans leur gastronomie. Les auteurs grecs se complaisent à décrire la table du Grand Roi achéménide et de sa cour : Hérodote, Cléarque de Soles, Strabon et plus encore Ctésias sont unanimes dans leurs descriptions. Au contraire, les Grecs se complaisent à souligner l'austérité de leur régime alimentaire. Plutarque raconte ainsi qu'un roi du Pont, curieux de goûter le fameux « brouet noir » spartiate, achète un cuisinier laconien. Il goûte le plat et le trouve très mauvais ; le cuisinier répond « Ô roi, pour goûter ce brouet, il faut s'être d'abord baigné dans l'Eurotas. » Selon Polyen, Alexandre le Grand, en découvrant la salle à manger du palais royal perse, se moque de leur goût pour la nourriture et y voit la cause de leur défaite. Pausanias de Sparte, en découvrant les habitudes alimentaires du Perse Mardonios, aurait pareillement ridiculisé les Perses qui « ayant le moyen de vivre [ainsi], est venu attaquer [les Grecs] pour [leur] ravir ce dont [ils] viv[ent] ainsi misérablement ». Conséquence de ce culte affiché de la frugalité, la cuisine reste longtemps le domaine des femmes, qu'elles soient libres ou esclaves. Malgré tout, dès la période classique, la réalité semble ne pas correspondre totalement au tableau peint par les Grecs : on voit déjà mentionner des spécialistes de l'art culinaire. Élien et Athénée mentionnent les mille cuisiniers accompagnant, à l'époque de Clisthène, Smindyridès de Sybaris dans son voyage à Athènes — même si c'est pour stigmatiser sa « mollesse ». Platon mentionne ainsi « Théarion le cuisinier, Mithécos, l'auteur d'un traité sur la cuisine sicilienne, et Sarambos, le marchand de vins, trois éminents connaisseurs en gâteaux, en cuisine et en vins. » Certains cuisiniers écrivent des traités de cuisine. Au fil du temps, de plus en plus de Grecs se présentent comme gourmets. Élien explique ainsi : « à Rhodes, celui qui fait grand cas des poissons et les apprécie et qui dépasse tout le monde en gourmandise est, dit-on, loué par ses concitoyens comme un noble esprit. » À la période hellénistique puis romaine, malgré les revendications de frugalité, les Grecs — du moins les riches — ne se montrent guère plus austères qu'ailleurs. Le végétarisme L'orphisme et le pythagorisme, deux courants religieux et philosophiques grecs, ont proposé un mode de vie différent, fondé sur l'idée de pureté et donc de purification ( κάθαρσις / kátharsis) — c'est au sens propre une ascèse : ἄσκησις / áskêsis signifie d'abord un exercice, puis un mode de vie particulier. Dans ce cadre, le végétarisme est un élément central de l'orphisme et d'un certain nombre de variantes du pythagorisme. L'enseignement de Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) est plus difficile à cerner. Les auteurs de la Comédie moyenne, comme Alexis ou Aristophon, décrivent des pythagoriciens strictement végétariens, certains subsistant même au pain et à l'eau. Cependant, d'autres traditions se contentent d'interdire la consommation de certains légumes, comme la fève, d'animaux sacrés comme le coq blanc, ou même seulement certaines parties d'animaux. En outre, même des pythagoriciens mangent de la viande de temps à autre dans le cadre des banquets sacrificiels, afin d'obéir à leurs devoirs religieux : « c'est uniquement dans les animaux qu'il est permis de sacrifier que l'âme de l'homme ne peut pas pénétrer ; c'est pourquoi il faut manger les animaux du sacrifice, si nécessaire, et jamais les autres. » Empédocle condamne la consommation de viande et adopte une position proche du végétarisme moderne. On la justifie souvent par la croyance en la transmigration des âmes et la justice que l'on doit aux créatures : « Jeûnez de la méchanceté ! » L'âme de chacune des créatures, humaines, animales ou végétales, passe d'un corps à un autre, de la mort à la naissance et de la naissance à la mort, pour se purifier. On a fait observer qu'Empédocle aurait dû également refuser de manger des végétaux, puisqu'il croit que son âme s'est déjà incarnée en buisson : Dodds voit dans le végétarisme une conséquence de l'« antique horreur du sang versé » : Orphée enseigne de ne pas verser le sang. D'autres contestent l'attribution à Empédocle de la doctrine de la métempsycose, et lient son végétarisme à la doctrine suivant laquelle tous les êtres vivants sont parents : il faut donc ne manger que les fruits des plantes à maturité. Le sacrifice aux dieux devient symbolique : « Empédocle, qui était pythagoricien, et ainsi ne mangeait de rien qui eût une vie, fit, avec de la myrrhe, de l'encens et d'autres aromates précieux, un bœuf qu'il distribua à toute l'assemblée des jeux Olympiques. » Dans son Manger la chair, Plutarque (Ier-IIe siècles apr. J.-C.) reprend la thématique de la barbarie du sang versé et, renversant le débat habituel, somme l'homme zoophage de justifier son choix. Le néoplatonicien Porphyre de Tyr (IIIe siècle), dans son De l'abstinence, rattache le végétarisme aux Mystères crétois et recense les végétariens du passé en commençant par Épiménide, selon qui c'est Triptolème, à qui Déméter a confié le blé pour apprendre l'agriculture à l'humanité, qui est à l'origine du végétarisme : ses trois commandements sont « honore tes parents », « honore les dieux par des fruits » et « épargne les animaux ». La diète des malades Les médecins grecs s'accordent sur la nécessité d'une diète particulière pour les malades, mais le consensus s'arrête là. Dans son Régime des maladies aigües, Hippocrate rapporte que la ptisane est souvent utilisée, parce qu'elle est facile à absorber et qu'elle est réputée calmer la fièvre. Cependant, certains l'administrent épaisse, avec ses grains d'orge, tandis que d'autres la prescrivent filtrée des grains d'orge. D'autres encore n'autorisent que les boissons jusqu'au septième jour, puis passent à la ptisane et enfin, certains interdisent toute forme de nourriture solide tout au long de la maladie. Les prescriptions d'Hippocrate sont elles-mêmes évaluées de manière diverse : certains médecins accusent le grand médecin de faire jeûner les malades ; au contraire, d'autres lui reprochent de trop les nourrir. À l'époque hellénistique, l'alexandrin Érasistrate fait grief aux disciples d'Hippocrate de contraindre les malades à ne boire qu'un peu d'eau, sans prendre de nourriture : c'est en fait la doctrine des méthodistes, qui ordonnent une diète stricte pendant les 48 premières heures de la maladie. Inversement, un certain Pétronas recommande de manger du porc rôti et de boire du vin pur. Les régimes des athlètes S'il faut en croire Élien, le premier athlète à s'être soumis à un régime alimentaire particulier est Iccos de Tarente, un athlète du Ve siècle av. J.-C.. Platon confirme qu'il suit un régime très strict, l'expression « repas d'Iccos » devenant proverbiale. Pourtant, Milon de Crotone, champion olympique de lutte, est déjà réputé avaler 7,5 litres de vin, 9 kilos de pain et autant de viande par jour. Avant lui, les athlètes de l'époque classique observent un régime à base d'aliments secs ( ξηροφαγία / xêrophagía) composé de figues sèches, de fromage frais, de noix, et de pain. Le vin leur était interdit. Pythagore (soit le philosophe, soit un maître de gymnastique) est le premier à proscrire aux athlètes de manger de la viande. Par la suite, les entraîneurs appliquent une sorte de régime standard : pour prétendre au titre olympique « on doit suivre une diète particulière, ne pas prendre de desserts (…) ; on ne peut pas boire d'eau glacée ni prendre un verre de vin quand on veut. » Ce régime semble reposer sur une consommation importante de viande : Pausanias évoque un « régime carné. » Le médecin Galien reproche aux sportifs de son temps de « toujours se gaver de viandes saignantes. » Pour lui, ce régime alimentaire conduit à un épaississement de la chair et donc l'extinction de la chaleur innée du corps, à terme à la mort de l'athlète. Au contraire, il estime que le régime diététique doit être adapté à chaque sportif et prescrit par un médecin hygiéniste. Table des matières Table des matières A - Alimentation en Grèce antique 2 § A.α - Repas 2 § A.β - En famille 3 § A.γ - En société 4 § A.δ - Syssities 7 § A.ε - Pain 8 § A.στ - Fruits et légumes 9 § A.ζ - Viande 10 § A.η - Poisson 12 § A.θ - Œufs et fromage 14 § A.ι - Boissons 15 § A.ια - Le vin 16 § A.ιβ - Cycéon et ptisane 18 B - Régimes alimentaires particuliers 20 § B.α - Le végétarisme 21 § B.β - La diète des malades 23 § B.γ - Les régimes des athlètes 23 Index des céramiques Index des céramiques Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias 2 Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin 9 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Janick Auberger, Manger en Grèce classique , 2: Philippe De Carbonnières , Olympie: La victoire pour les dieux., Résumé:Le régime alimentaire des Grecs antiques se caractérise par sa frugalité, reflet de conditions difficiles pour l'agriculture grecque. Il se fonde sur la « triade méditerranéenne » : blé, huile d'olive et vin.Les céréales constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur, d'épeautre et d’orge. Le blé est réduit en gruau et employé en bouillie ou moulu en farine pour fabriquer du pain ou des galettes. L'orge sert le plus souvent à fabriquer la maza, le plat de base grec. Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches). La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. //// / Exercice - TD 2 - Fables de Jean de La Fontaine Pierre Rodriguez 2023-01-14T16:41:53.156000000 7 PT41M7S 2023-01-14T17:54:02.916000000 Pierre Rodriguez LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Le corbeau et le renardLe lièvre et la tortue Mise en forme textuelle Fable de Jean de La Fontaine Fable de Jean de La Fontaine Le corbeau et le renard Maître Corbeau sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard par l’odeur alléché Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie : Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le Corbeau honteux et confus Gravure du 17ième siècle par Chauveau. Cette gravure représente le corbeau et le renard. Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. Le Lièvre et la Tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage. Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Etes-vous sage ? Repartit l’animal léger. Ma commère, il vous faut purger Avec quatre grains d’ellébore. – Sage ou non, je parie encore. Ainsi fut fait : et de tous deux On mit près du but les enjeux : Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire, Ni de quel juge l’on convint. Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ; J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteint Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes, Et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir, et pour écouter D’où vient le vent, il laisse la Tortue Aller son train de Sénateur. Elle part, elle s’évertue ; Elle se hâte avec lenteur. Lui cependant méprise une telle victoire, Tient la gageure à peu de gloire, Croit qu’il y va de son honneur De partir tard. Il broute, il se repose, Il s’amuse à toute autre chose Qu’à la gageure. A la fin quand il vit Que l’autre touchait presque au bout de la carrière, Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit Furent vains : la Tortue arriva la première. Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ? De quoi vous sert votre vitesse ? Moi, l’emporter ! et que serait-ce Si vous portiez une maison ? Fable de Jean de La Fontaine Pierre Rodriguez Mise en forme textuelle 2 Gravure du 17ième siècle par Chauveau. Cette gravure représente le corbeau et le renard. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Clique sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Groupe-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Clique sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données. Le style de paragraphe doit insérer un saut de page. Les padding sont des marges intérieures. Les padding sont des marges intérieures. Les padding sont des marges intérieures. Les padding sont des marges intérieures. Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. Ne tapez pas de guillemet, etc. Pour insérer le champ "-!b!-Commentaires-!/b!-".-!br!-Sélectionner le menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!--!br!-Dans la boite de dialogue "Champ"-!br!-Onglet "Info document" Dans les -!b!-Propriétés-!/b!- du style de page-!br!-Onglet -!b!-Page-!/b!--!br!--!b!-Mise en page-!/b!- -!b!--!u!-Attention formatage local:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type d'élément, ici un formatage local.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce formatage local soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel, ou vérifier que vous avez formaté localement ce text.-!br!-N'oubliez pas d'effacer le format avant de reformater le texte. -!b!--!u!-Attention paragraphe de texte:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte de ce paragraphe n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le paragraphe par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un paragraphe.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un paragraphe.-!br!- -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier guillemet du texte.-!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère de votre condition. Menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-" Pour légender une image, il faut un clic droite sur l'image et sélectionner -!b!-Insérer une légende...-!/b!--!br!-Cependant, il faut retirer la protection du contenu. Dans la boite de dialogue -!b!-Propriétés-!/b!--!br!-Onglet Option-!br!-Vou devez cocher les protections (case à cocher) -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Il peut y avoir devant la numération un espace.-!br!--!br!-Par exemple : -!b!-§[espace]-!/b!- Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitres"-!br!-Onglet Position-!br!-Numerotation suivi par. Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitre"-!br!-Afficher les sous-niveaux. Le texte du lien qui permet d'atteindre le paragraphe. Ne tapez pas d'espace à la fin du nom de la colonne, Sinon Null. La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. 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Elle fait suite à la monarchie de Juillet et est remplacée par le Second Empire. La Deuxième République se distingue des autres régimes politiques de l’histoire de France d’abord par sa brièveté, ensuite parce que c’est le dernier régime à avoir été institué à la suite d’une révolution. C’est enfin le régime qui applique pour la première fois le suffrage universel masculin en France et abolit définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Après une période transitoire où un gouvernement relativement unanime prend des mesures sociales demandées par la frange ouvrière des révolutionnaires, le régime se stabilise et évince les socialistes, puis se dote d’une constitution. Dès décembre 1848, la République a un président, Louis-Napoléon Bonaparte, élu pour quatre ans comme champion (jugé manipulable) du parti de l’Ordre. S’ensuivent plusieurs années de politique conservatrice, marquées notamment par la loi Falloux qui implique plus fortement l’Église catholique dans le domaine de l’éducation et la nette restriction du suffrage universel pour freiner le retour de la gauche, incarnée par la Montagne. Les conceptions sociales de Bonaparte l’éloignent du parti qui l’a amené au pouvoir, et il rassemble progressivement autour de sa personne une nouvelle sphère bonapartiste, tandis que le parti de l’Ordre espère faire arriver à la présidence, en 1852, un candidat monarchiste. Bonaparte, à qui la Constitution interdit de se représenter au terme de son mandat, fait pression pour obtenir qu’elle soit amendée, mais en vain. Il orchestre donc avec ses proches le coup d’État du 2 décembre 1851 qui lui permet par la suite d’instaurer un régime autoritaire, approuvé par le peuple par le biais d’un plébiscite. L’année suivante, Bonaparte reçoit la dignité impériale, mettant fin au régime au profit du Second Empire. Le souvenir de la fin agitée de la Deuxième République marque durablement la classe politique française, qui refusera pendant plus de cent ans que le président de la République puisse à nouveau être élu au suffrage universel. Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. Le milieu des années 1840 est marqué par une crise à la fois économique, sociale et politique qui touche la monarchie de Juillet et conduit le régime à sa fin. Les mauvaises récoltes de 1845 et 1846 et la déficience des moyens de transport pour acheminer des secours donnent lieu à une crise économique marquée par une hausse des prix alimentaires, avec son cortège de misère et d’émeutes (comme celles de Buzançais en 1847, qui se soldent par trois condamnations à mort). Cette crise cumule par ailleurs des aspects anciens et modernes : il s'agit notamment de la dernière grande crise de subsistance en France, mais aussi de la première véritable crise capitaliste de surproduction. En effet, si la crise est d'abord agricole, elle s'amplifie par la suite dans d'autres secteurs. La bonne récolte de 1847 fait baisser les prix, ce qui gêne les gros producteurs céréaliers comme les petits, qui ont du mal à écouler leur production. L'exode rural s'amplifie. De plus, le monde rural (75 % de la population) réduit sa consommation de produits artisanaux et industriels. Une crise économique secoue ce dernier secteur, qui s'est fortement développé depuis 1840. La crise économique et monétaire conduit des entreprises à la faillite, notamment dans les domaines de la métallurgie et de la construction ferroviaire, mettant à la fin de 1847 près de 700 000 ouvriers au chômage. Ce climat de crise fait baisser la natalité, augmenter la mortalité, et crée un important sentiment de peur sociale. La perte de confiance ne favorise pas la reprise, et nombre des victimes de la crise recherchent des responsables à leur situation, se retournant donc contre un pouvoir déjà fragilisé. Une crise plus ancienne touche en effet le régime. Divers scandales impliquant des notables d'influence locale et nationale ruinent leur prestige aux yeux de la petite bourgeoisie, et inquiètent certains dirigeants quant à leur légitimité. À cela s'ajoute le débat croissant sur la réforme électorale : en 1848, le pays ne compte que 241 000 électeurs pour près de 35,5 millions d'habitants. Une part croissante du corps législatif, notamment les membres de l'« opposition dynastique », attend un nouvel abaissement du cens et l'introduction de plus de « capacités » (corps de métier bénéficiant du droit de vote sans condition de cens), ainsi que l'impossibilité pour un fonctionnaire d'accéder à un mandat législatif. L'opposition espère ainsi doubler le nombre de votants, et réduire l'importance de François Guizot, à la tête du gouvernement depuis 1840 et qui avait encore obtenu une importante majorité aux élections de 1846. En 1847, cette majorité refuse l'abaissement du cens de 200 à 100 francs, conduisant à un inévitable blocage. Conscients de la nécessité d'une réforme pour arriver au pouvoir, et de l'impossibilité de cette réforme avec la majorité au pouvoir, les monarchistes de l'« opposition dynastique » organisent partout une vaste campagne de banquets par laquelle, Image représentant napoléon debout, la main sur son ventre et dans sa veste. en contournant l'interdiction de réunions politiques, ils tentent de convaincre Guizot d'élargir les conditions d'accès au vote en sollicitant l'opinion. Le premier banquet a lieu à Paris le 9 juillet 1847 avec 1 200 personnes, dont 85 députés. D'autres s'enchaînent en province, souvent dirigés par des opposants de renom. Pour contourner l'interdiction de réunions politiques, les participants portent des toasts à connotation politique, par exemple : « à la fin de la corruption », et parfois plus sociale comme « à l'amélioration du sort des classes laborieuses ». Cependant, malgré l'importante mobilisation, qui pousse un conservateur à proposer à la Chambre et à Guizot des réformes « sages, modérées, parlementaires », le chef du gouvernement reste inflexible. La révolution de 1848. Face à ce refus, l'opposition décide d'organiser à nouveau un banquet d'importance à Paris, en février 1848, dans un quartier populaire. La crainte de dérives insurrectionnelles pousse les chefs de l'opposition dynastique, comme Odilon Barrot, à faire machine arrière, mais il est trop tard. Pour limiter les risques, le banquet est déplacé aux Champs-Élysées et reporté au mardi 22 février au lieu du dimanche initialement prévu, mais l'arrivée du peuple dans la rue semble inévitable. De fait, si le banquet est officiellement interdit, une manifestation survient. Dès le 23, des barricades sont dressées et le maintien de Guizot semble un obstacle à l'apaisement 1 André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 247. . De plus, la garde nationale, chargée de maintenir l'ordre, n'est guère favorable au ministre. Sa démission le jour même n'empêche pas un drame : dans la soirée, des manifestants venus se féliciter de son départ devant le ministère des Affaires étrangères, boulevard des Capucines, sont fusillés dans la confusion. Seize d'entre eux sont tués, donnant un nouveau tour à la révolution. Le roi Louis-Philippe met alors en œuvre plusieurs solutions successives, faisant appel en l'espace de quelques heures à deux de ses anciens ministres, Mathieu Molé et Adolphe Thiers, qui ne satisfont pas les manifestants, puis à Odilon Barrot, l'un des chefs de l'opposition dynastique, qui ne parvient pas non plus à rétablir la situation. Le 24, la marche des insurgés vers le palais des Tuileries pousse le roi vieillissant à abdiquer rapidement en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, âgé de neuf ans. Il s'empresse ensuite de fuir en Angleterre, signant dans le même geste la fin de la monarchie de Juillet. La Chambre démissionne dans la foulée. Le pouvoir tend alors à se regrouper dans les mains des chefs républicains à la tête des insurgés, mais aussi autour des journaux d'opinion que sont Le National (républicain modéré) et La Réforme (socialiste). Le nouveau roi désigné étant trop jeune, une régence s'annonce pour la duchesse d'Orléans qui, selon ses principes libéraux, choisit de se faire investir par les députés et se rend au palais Bourbon, où la salle des séances est déjà envahie par les insurgés. Les indécis les plus influents, qui auraient pu permettre au régime de perdurer (comme Lamartine), penchent finalement dans le sens de l'insurrection — et donc de la République — et préparent un gouvernement provisoire. Des manœuvres semblables ayant lieu à l'hôtel de ville, les députés s'y précipitent. C'est là qu'est finalement mis au point le gouvernement provisoire, autour de cadres des courants de La Réforme et du National, ce dernier étant prépondérant. La République est proclamée dans la foulée, pour éviter une nouvelle hésitation comme en 1830. Histoire du régime. Gouvernement provisoire et tentatives sociales. Le gouvernement provisoire de 1848 réunit donc deux tendances, démocrates et libéraux. La tendance majoritaire est celle des libéraux non socialistes, représentée par les députés Dupont de l'Eure (qui en a la présidence symbolique, pour sa participation à la Révolution française), Lamartine, Crémieux, Arago, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, Marie, auxquels se joint Marrast du National. Si les démocrates se reconnaissent en Ledru-Rollin, ainsi qu'en Flocon, du journal La Réforme, ils demandent une plus grande représentation de leurs idées au gouvernement. S'y ajoutent donc Louis Blanc et Alexandre Martin, dit « l'ouvrier Albert ». Cependant, ces trois derniers ne bénéficient d'aucune fonction de ministre, signe de l'inégalité des forces entre les deux partis. Décidés à revendiquer l'héritage de la Révolution, mais pas de la Terreur, les représentants de la République, notamment Lamartine, souhaitent une conciliation des classes, une amélioration des conditions de travail, et rejettent le drapeau rouge que veut imposer la foule au profit du drapeau tricolore déjà adopté. Leurs premières mesures sont révélatrices de la tonalité qu'ils souhaitent donner au nouveau régime. Le 25 février, ils instituent le suffrage universel masculin. La peine de mort pour raisons politiques est également abolie, comme désaveu de cette Terreur. Les « principes de 1789 », comme la liberté individuelle, sont mis en application : le 27 avril un décret annoncé dès le début du régime met définitivement fin à l'esclavage dans les colonies françaises. Se réclamant de la Révolution française, ils souhaitent que les peuples puissent librement choisir leur destin et ils souhaitent que la République soutienne les Polonais et les Italiens de Milan et de Sicile insurgés contre leurs souverains, ou les Autrichiens, mais certains, comme Lamartine, prônent la prudence en ce domaine. Ce dernier, chef de la diplomatie, définit la politique de la France en ce domaine comme un équilibre entre les principes qu'elle défend et l'étendue de ses forces. Aussi la nouvelle République ne s'engage-t-elle pas à soutenir toutes les révolutions, et renonce aux guerres de conquête qui avaient marqué la Première République. Pour satisfaire la frange de gauche de ce gouvernement provisoire très hétérogène, l'État se dote de moyens de lutter contre le chômage qui touche de nombreux Français. Un compromis entre les ateliers sociaux gérés par les ouvriers voulu par Louis Blanc et la défense de la propriété défendue par ses opposants est trouvé avec la création des ateliers nationaux le 27 février. Ces grands travaux ont le double avantage de diminuer le chômage et d'éloigner les ouvriers de possibles révoltes. Faute d'obtenir la création d'un ministère du Travail, les socialistes bénéficient de la création de la commission du Luxembourg, où l'on réfléchit sous la présidence de Louis Blanc et d'Albert à une nouvelle organisation du travail en vue d'améliorer le sort des « classes populaires ». Cette commission permet aux ouvriers d'obtenir, le 2 mars, que le gouvernement diminue d'une heure la durée de la journée de travail, qui passe de onze à dix heures à Paris et de douze à onze heures en province 2 Maurice Agulhon 1973, p. 45-46. . En province, l'information circule vite et de nouveaux fonctionnaires favorables au régime sont mis en place. De nombreux notables légitimistes, heureux de l'éviction de Louis-Philippe, et même des orléanistes, rallient la République, tandis que les républicains, censurés sous la monarchie de Juillet, manifestent leur enthousiasme. Aux républicains « de la veille » se joignent donc les républicains « du lendemain », gagnés au nouveau régime : les légitimistes, notamment, profitent de cette occasion pour se débarrasser des Orléans. Nombre de catholiques se rallient également. Les populations de province profitent cependant dans un premier temps de la désorganisation suscitée par le changement de régime pour laisser exploser des tensions plus anciennes, et certains règlements de compte ont lieu, sous forme de pillages et destructions, avant que la majorité de la population ne rejoigne la République. Les paysans, oubliés par les réformes, restent en revanche distants vis-à-vis du nouveau régime. Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. L'unanimisme « républicain » est de mise pendant quelques semaines : les prêtres bénissent les arbres de la liberté qui sont plantés dans de nombreuses communes, dans l'illusion de l'avènement d'une « ère nouvelle », celle de la fraternité universelle. La situation change avec l'approche d'élections en vue de former l'Assemblée constituante, qui doit poser les bases d'un nouveau régime politique. Les républicains avancés, conscients du contrôle des ruraux par les notables, redoutent les résultats du suffrage universel. Afin d'avoir le temps de développer leur propagande en province, ils demandent, sous la direction de Blanqui, un report des élections. Ils obtiennent maigrement satisfaction, les élections étant décalées du 9 au 23 avril. Déçu, Blanqui s'obstine et mène des ouvriers dans la rue le 16 avril. Ils font face à la garde nationale devant l'hôtel de ville, mais la journée se termine sans effusion de sang, et sans modification du calendrier électoral. Un front de l'ordre se forme, décidé à contrer les revendications des ouvriers en passant dans un premier temps par les urnes. Les élections du 23 avril confirment les craintes des républicains avancés. Au début du mois, Ledru-Rollin avait demandé à ses commissaires d'éclairer le peuple provincial pour l'inciter à voter pour des républicains de la veille. Ainsi, si on cherche à contrer le courant socialiste à Paris, c'est le courant monarchiste qui est craint en province. Les élections mobilisent 84 % de l'électorat, qui doit souvent marcher longuement jusqu'au chef-lieu de canton dans ce qui est parfois une véritable procession civique guidée par le maire et quelques fois par le curé. La nouvelle Assemblée, d'environ 900 membres, est dominée par les républicains modérés (environ 500 élus). Mais les monarchistes, qui vont former le parti de l'Ordre, représentent 200 députés. Le courant socialiste occupe alors moins du quart de l'Assemblée et ses chefs ne sont pas élus, à l'exception d'Armand Barbès. Les membres du gouvernement provisoire sont réinvestis pour leur part, en particulier Lamartine qui est élu dans 17 départements. Par crainte de la fermeture des ateliers nationaux, seul moyen de subsistance d'une partie de la population ouvrière, une émeute survient à Rouen, première effusion de sang entre républicains sous ce régime. Le 4 mai, l'Assemblée proclame à nouveau la République, à une date qui devient symboliquement sa fête. La commission exécutive et les journées de juin. L'élection de l'Assemblée constituante permet de mettre en place un système de gouvernement moins confus. En s'inspirant du Directoire, il est décidé de créer une commission exécutive de cinq membres, choisis parmi l'ancien gouvernement provisoire. Les socialistes en sont exclus, et elle est composée de François Arago (qui la préside), ainsi que Louis-Antoine Garnier-Pagès, Pierre Marie de Saint-Georges, Alphonse de Lamartine et Alexandre Ledru-Rollin. Ce dernier, jugé par certains comme le responsable des tumultes parisiens, ne doit son entrée à la commission qu'à Lamartine, qui en fait une condition de sa propre participation. À la suite de la création de la commission, un gouvernement est formé dans la même tendance, proche du National, malgré deux concessions aux socialistes : le maintien d'Hippolyte Carnot à l’Instruction, et l'arrivée de Ferdinand Flocon à l’Agriculture et au Commerce. Des troubles se produisent rapidement. Le 15 mai 1848, à la suite d'une manifestation en faveur de la Pologne, Barbès, Blanqui, Raspail et l'ouvrier Albert rentrent de force dans l'assemblée élue trois semaines plus tôt. Aloysius Huber la déclare dissoute et acclame les noms des dirigeants révolutionnaires susceptibles de former un nouveau gouvernement, mais ils sont finalement arrêtés. L'historien Henri Guillemin y voit pour sa part un « piège », dans la mesure où Huber aurait pu être un provocateur de la police, rôle qu'il avait rempli sous Louis-Philippe. Sa personnalité douteuse entretient dans tous les cas la confusion sur l'origine réelle de l'événement. Qu'il s'agisse d'une provocation ou non, le résultat est la décapitation de l'extrême-gauche et les premières arrestations politiques du régime. L'élection en plusieurs lieux de certains des députés (notamment Lamartine, qui l'est 17 fois), laisse de nombreux sièges libres, et entraîne de nouvelles élections, le 4 juin. Arrivent ainsi de nouveaux venus, notamment Victor Hugo, mais aussi Louis-Napoléon Bonaparte (qui démissionne aussitôt), et pour l'extrême gauche, Marc Caussidière, Pierre-Joseph Proudhon et Pierre Leroux. Cela n'est pas sans danger pour le gouvernement, d'autant que les idées socialistes, mais aussi la popularité croissante de Bonaparte, ont trouvé un puissant moteur dans les ateliers nationaux dont la majorité craint qu'ils ne suscitent des mouvements insurrectionnels. Leur fort coût accroit encore la motivation de la majorité des constituants pour les détruire. Le 21 juin, sous la pression de l'Assemblée, la Commission exécutive prend un décret obligeant les hommes de moins de 25 ans à rejoindre l'armée, et les autres ouvriers à se disperser en province. Il s'agit de fait d'une dissolution des ateliers nationaux. Une partie du Paris populaire entre en insurrection le 22 pour protester contre cette fermeture. Ce sont les journées de Juin, qui durent jusqu'au 28. L'armée, commandée par le général républicain Cavaignac (à qui l'assemblée confie tous les pouvoirs le 24), réprime durement les insurgés avec ses 50 000 soldats, rejoints par 100 000 gardes nationaux de province. Plusieurs milliers d'insurgés sont tués, 1 500 fusillés, tandis que l'on compte plus de dix mille prisonniers. Outre l'agitation, qui marque aussi un certain recul de la domination de Paris sur la province (recul symbolisé par le suffrage universel), les journées de Juin marquent aussi l'avènement du gouvernement Cavaignac, et le retrait des cinq de la Commission. La peur bourgeoise face à ces événements est très forte, et les conséquences de ces violences sont durables dans les esprits. Le régime en sort affaibli et est désormais marqué par une forte peur sociale, renforcée par les rumeurs souvent infondées sur les atrocités commises par les insurgés. La République conservatrice. L'hypothèse d'une république sociale étant brutalement levée, la majorité de l'Assemblée (républicains modérés et monarchistes) soutient le gouvernement du général Cavaignac, républicain mais conservateur et autoritaire. Le gouvernement perd ses derniers éléments socialistes avec le départ de Flocon, mais aussi d'Hippolyte Carnot qui doit quitter l’Instruction publique le 5 juillet à la suite d'un vote de défiance, pour satisfaire notamment la droite cléricale qui apprécie peu d'avoir un tel libre penseur à ce poste. Le gouvernement annule les mesures sociales prises au printemps 1848 (limitation du temps de travail, notamment), il limite drastiquement la liberté d'expression (loi sur la presse et censure des théâtres), et poursuit certains des derniers socialistes, comme Louis Blanc, qui préfère s'exiler. Lorsque Proudhon propose son projet socialiste à l'Assemblée, il ne reçoit que 2 voix, contre 600. L'élimination de l'extrême gauche semble accroître les chances d'une république bourgeoise et modérée, sous l'égide de Cavaignac. C'est pourtant rapidement un échec. Pendant l'été 1848, les élections municipales du 3 juillet, et les cantonales des 27 août et 3 septembre, montrent une évolution de l'électorat. Les ruraux sont mécontents de la baisse des prix, liée à une bonne récolte, et ulcérés des moyens militaires utilisés pour percevoir l’impôt des 45 centimes, et désavouent par conséquent la République. Plus de 35 000 maires et adjoints élus (sur 65 000) occupaient déjà ces fonctions sous la monarchie de Juillet. Les élections législatives des 17 et 18 septembre confirment l'évolution : dans treize départements, sur dix-sept députés élus, quinze sont monarchistes. Le 4 novembre, l'Assemblée vote le texte d'une Constitution élaborée par une commission depuis le 17 mai. À côté d'un président de la République, chef de l'exécutif, élu pour quatre ans au suffrage universel masculin et non rééligible immédiatement, siège une Assemblée législative élue pour trois ans au suffrage universel toujours masculin, qui vote les lois et contrôle le gouvernement. Rien n'est prévu pour régler pacifiquement un possible conflit durable entre le président et l’assemblée. À gauche, certains, comme Jules Grévy, se sont opposés à cette fonction suprême, jugeant que l'exécutif devait revenir au chef de gouvernement, révocable par l'assemblée ; mais leur proposition a été très nettement rejetée. La Constitution annonce les grandes valeurs de la République : « Elle a pour principes la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Elle a pour base la Famille, le Travail, la Propriété, l'Ordre public ». En revanche, l'extrême-gauche ne parvient pas à y faire exprimer le principe de « droit au travail ». L'élection du président par le peuple suscite des craintes de retour à la monarchie, et un amendement supprimant cette élection est proposé, sans succès. Des dispositions sont cependant prises pour garantir la non-rééligibilité du président, et des mesures en cas de coup d’État de sa part. L'élection présidentielle de décembre 1848. L'automne est occupé par la préparation de l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le 10 décembre 1848. Regroupés autour du National, les Républicains modérés pensent que la popularité d'Eugène Cavaignac assurera son élection. Face à lui se présente Louis-Napoléon Bonaparte qui, en septembre, a été réélu à l'Assemblée. Entre eux s'engage une lutte pour séduire l'électorat conservateur de droite, qu'il s'agisse de libéraux ou de catholiques. Pour ce faire, Cavaignac fait entrer deux orléanistes au gouvernement, et propose d'accueillir le pape Pie IX, chassé de ses États par la révolution et la proclamation de la République romaine. Cela lui fait perdre une partie du soutien des modérés, tandis que la gauche lui est opposée depuis les événements de juin. De leur côté, les chefs du « parti de l'Ordre », peu convaincus, se rabattent sur Bonaparte, dont Adolphe Thiers juge qu'il sera ensuite facile à manipuler. À gauche, Alexandre Ledru-Rollin propose sa candidature, afin de rassembler les déçus de Cavaignac et les socialistes modérés, tandis que les socialistes intransigeants présentent Raspail, alors emprisonné. Comptant sur sa popularité démontrée par ses succès aux législatives, Lamartine se présente également. Quelques légitimistes portent pour leur part la candidature du général Nicolas Changarnier. Le résultat est sans appel : Bonaparte obtient plus de 5 millions de voix, soit 74,2 % des suffrages exprimés, alors que Cavaignac, arrivé second, ne récolte qu'un million et demi de voix. Ledru-Rollin en obtient moins de 400 000, Raspail 37 000, et Lamartine moins de 18 000 tandis que Changarnier, bon dernier, est encore nettement derrière. Il est alors évident que l'assemblée élue en avril n'est plus représentative de l'électorat. Les campagnes, notamment, ont plébiscité Bonaparte car, chose rare, il leur est possible de voter pour un nom qu'ils connaissent. Ce jour de vote fait donc figure d'entrée en scène du monde rural sur la scène politique française. Les élections législatives de 1849. Le président nomme Odilon Barrot à la tête d'un gouvernement à forte coloration monarchiste. Très représentatif des visées du parti de l'Ordre, ce gouvernement ne compte aucun républicain. La nouvelle tendance est clairement affichée et, rapidement, certains préfets républicains sont remplacés par des anciens de la monarchie de Juillet ou des bonapartistes. Le gouvernement œuvre pour affaiblir le camp républicain en vue des élections législatives que l'Assemblée, à majorité républicaine, est contrainte d'accepter le 29 janvier sous pression militaire (l'armée étant mobilisée au vague prétexte d'émeutes). Elles doivent avoir lieu le 13 mai 1849. Le ministre de I'Intérieur, Léon Faucher, obtient difficilement le 24 mars l'interdiction des clubs politiques. L'expression publique des républicains démocrates-socialistes regroupés au sein de la Solidarité républicaine (créée pour Ledru-Rollin lors de l'élection présidentielle), est ainsi rendue plus difficile. Cette nouvelle Montagne (dont le nom fait référence à la Montagne de 1793) se retrouve être la seule opposition conséquente face au parti de l'Ordre, puisque les quelques républicains modérés ne parviennent pas à créer une faction centrale conséquente après la défaite de Cavaignac. Si le parti de l'Ordre remporte ces élections (53 % des voix, 64 % des élus), les démocrates-socialistes progressent (25 % des voix), alors que les républicains modérés sont laminés (11 % des voix). La géographie politique de la France à cette époque pose les foyers durables de l'extrême-gauche dans le pays. L'espoir est alors grand pour les démocrates-socialistes (qui voient fortement progresser le vote paysan en leur faveur depuis l'élection présidentielle) d’une plus forte progression à l’avenir, ce qui est symétriquement une crainte pour les conservateurs effrayés par le « spectre rouge ». Cependant, le pouvoir est aux mains du parti de l'Ordre, et c'est donc dans le sens d'une politique conservatrice et catholique qu’agit le gouvernement. C'est notamment le cas lors de l'expédition de Rome, où le corps envoyé pour défendre la jeune République romaine contre les Autrichiens est détourné de sa mission pour rétablir le pape Pie IX dans ses prérogatives temporelles. Certains républicains sont choqués que la République française s'attaque à une autre république pour restaurer une monarchie, et Ledru-Rollin appelle à des manifestations le 13 juin. Cependant, il n’est pas suivi, une partie des chefs sont arrêtés, et Ledru-Rollin lui-même s'exile pour vingt ans en Angleterre. Des manifestations ont lieu en province, notamment à Lyon où des barricades sont dressées : on compte des dizaines de morts et des centaines d'arrestations. Crépuscule d'une République avortée. La reprise des hostilités contre la République romaine permet au gouvernement de se débarrasser des chefs républicains qui s'y opposent après le fiasco de leur manifestation du 13 juin 1849 : 34 députés sont suspendus de leur mandat, la plupart se trouvent sur le chemin de l'exil. L’état de siège est déclaré dans les départements qui se sont révoltés, et de nouveaux délits sont créés, notamment celui d'offense au président dans la presse. Peu à peu, une répression des idées républicaines se met en place, servant les intérêts communs de Bonaparte et du parti de l'Ordre. Afin d'éviter de nouvelles révoltes, notamment à Paris, et suivant le courant du catholicisme social, le gouvernement entreprend de lutter contre la misère. Les conservateurs innovent dans leur démarche en reconnaissant que l’État doit intervenir dans la question sociale. Ainsi apparaît le 13 avril 1850 une loi sur les logements insalubres ; en juillet de la même année, une loi encadre les sociétés de secours mutuels, en février 1851, une loi est adoptée sur l'apprentissage, et le 30 juin, une autre concerne les caisses d'épargne. Ces innovations n'ont qu'un impact limité, et ne parviennent à combler les attentes de 1848, tout en créant le débat entre les députés. D'autre part, les catholiques effrayés par le socialisme et, notamment, les projets d'Hippolyte Carnot sur l'éducation, renforcent leur lutte contre le monopole de l'Université. La loi Falloux votée en mars 1850 donne une plus grande place à l’Église dans l'enseignement, et une plus grande liberté aux préfets concernant la nomination et l'éviction des instituteurs. Cela a également pour effet d'entraîner une poussée d'anticléricalisme chez les intellectuels et l'effacement du courant socialiste chrétien par rapport à la défense de l'ordre. Cependant, l'harmonie n'est pas parfaite entre le président et la majorité qui l'a porté au pouvoir. Le 31 octobre 1849, il renvoie le gouvernement Barrot pour former à la place un ministère de partisans qui dépend davantage de son autorité. Sa politique restant la même, le parti de l'Ordre finit par s'en accommoder. Face à lui, l'opinion républicaine poursuit sa résistance, notamment lors des élections législatives complémentaires du 10 mars et du 28 avril 1850. Les républicains parviennent à faire élire vingt-et-un des leurs pour remplacer trente-et-un de leurs chefs, déchus de leur mandat par la Haute Cour. Cette persistance d'une faction montagnarde qu'elle croyait avoir éliminée effraie la majorité, qui décide d'agir. La loi électorale du 31 mai 1850 réduit ainsi l'électorat de 30 % sans pour autant remettre en cause le principe du suffrage universel : elle s'assure notamment que les électeurs ont résidé trois ans dans leur canton et prend d'autres dispositions qui éliminent dans les faits les plus pauvres et les militants du corps électoral. La loi suscite des critiques pour son hypocrisie, et réduit de 9 600 000 à 6 800 000 le nombre des électeurs, laissant penser au pouvoir que la menace montagnarde est définitivement passée. De nouvelles perspectives apparaissent donc pour l'élection présidentielle de 1852. Une nouvelle loi réduit la liberté d'expression dans la presse (16 juillet 1850). Les républicains se scindent : la majorité opte pour une action légale, la minorité, soutenue par les chefs en exil, préconise l'action de sociétés secrètes, qui sont particulièrement nombreuses dans la vallée du Rhône. Cette mise au silence de la faction républicaine n'est pas sans conséquences sur les relations entre le président et le parti de l'Ordre, qui se sentent désormais libre d'afficher des désaccords croissants avec Bonaparte, notamment en ce qui concerne ses idées sociales. Ce dernier rend également les conservateurs responsables de la mutilation du suffrage universel, qu'il condamne. Peu à peu, un « parti de l’Élysée » se crée. Fin du régime. Ayant jugulé l'opposition républicaine, le parti de l'Ordre prépare l'avenir et tente la fusion des courants monarchistes légitimiste et orléaniste en vue d'établir une monarchie constitutionnelle. La mort de Louis-Philippe en 1850 semble en effet permettre d'établir une voie commune entre les deux factions. Cependant, l'intransigeance du comte de Chambord et de ses partisans légitimistes (notamment au sujet du drapeau tricolore et de l'idée d'une constitution libérale) ainsi que la perspective probable pour les orléanistes de voir l'un des héritiers de Louis-Philippe se présenter à l'élection en 1852 font échouer cette fusion. La position de Bonaparte en sort renforcée. Pendant ce temps, le président se rend populaire auprès des militaires et effectue une tournée en province, séduisant tour à tour les républicains (en critiquant à mots voilés la loi électorale de mai 1850) et les conservateurs. Il se retrouve cependant confronté à un obstacle de taille : la Constitution lui interdit de se représenter en 1852. Au printemps 1851, il lance par l'entremise des préfets une campagne visant à populariser l'idée d'une révision de cette Constitution, mais il n'obtient pas les trois quarts des voix nécessaires à l'Assemblée le 19 juillet suivant. Envisageant alors un coup d’État, Bonaparte place ses fidèles à des positions stratégiques, notamment Saint-Arnaud au ministère de la Guerre. Ce dernier venant de rappeler aux soldats de Paris qu'ils lui doivent une totale obéissance, une partie de l'Assemblée prend peur, et rédige (principalement sous la plume des royalistes) la « proposition des questeurs », qui cherche à rappeler à l'armée que la Constitution prime sur toute hiérarchie militaire. Cependant, une grande partie de la Montagne rejoint les bonapartistes pour voter contre cette proposition, voyant dans les orléanistes le plus grand danger. Le coup d’État survient le 2 décembre 1851, date symbolique, anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la bataille d'Austerlitz. Au matin, une double proclamation à l'armée et au peuple est placardée dans Paris. La proclamation au peuple tient une ligne démagogique plus à gauche que l'Assemblée, promettant notamment le retour du suffrage universel et la fin des lentes délibérations. L'Assemblée est dissoute, le palais Bourbon envahi, les chefs républicains et orléanistes arrêtés. Lorsque 200 députés se réunissent dans un édifice voisin pour délibérer de la marche à suivre, tous sont arrêtés. Quelques élus ayant échappé aux rafles, comme Victor Hugo et Victor Schœlcher, tentent de mobiliser la population de Paris, qui n'a pas oublié les massacres de juin 1848 et reste donc plutôt en retrait. Le député Baudin est tué sur une barricade, ce qui suscite une amplification de l'insurrection. Dans le même temps, Saint-Arnaud demande que quiconque participe à la construction ou la défense de barricades soit exécuté. Une fusillade éclate également sur les boulevards, créant ensuite une certaine panique. Le 4 décembre au soir, la situation est calmée dans une ville de Paris terrorisée. La marche vers l'Empire. Alors que la province avait jusqu'à présent la réputation de toujours suivre les changements parisiens, elle marque son indépendance en décembre 1851. C'est en effet hors de Paris qu'une réelle résistance républicaine apparaît, originalité de ce coup d’État. Cette résistance républicaine en province, dans le Centre, le Sud-Ouest, en Languedoc et dans le Var, terrorise les notables par son ampleur en certains lieux où le sang coule. Certaines villes et même des départements tombent aux mains des insurgés, puis sont reconquis. Cependant, une grande majorité des régions ne bouge pas, et la répression importante permet au régime de rassurer les notables. Des proscriptions touchent de nombreux républicains, et les condamnations contre ceux qui se sont insurgés sont souvent dures. Cependant, Louis-Napoléon Bonaparte est gêné par cet état de fait : il ne souhaitait pas que son régime naquît dans un bain de sang, et prononce donc un certain nombre de grâces. Malgré cela, le prince-président s'est aliéné une grande partie des intellectuels français : beaucoup émigrent lorsqu'un serment de fidélité à Bonaparte est rendu obligatoire pour occuper certaines fonctions. Les 21 et 22 décembre, après avoir rétabli le suffrage universel, le chef de l’État fait valider par la population son coup d’État, sous la forme d'un plébiscite. Avec 7,5 millions de « oui », contre 640 000 « non » et un million et demi d'abstentions, le changement est approuvé. Les rares villes où le « non » recueille la majorité des suffrages ne s'étaient pas insurgées : les villes révoltées, en revanche, ne se sont pas opposées par leur vote, trop effrayées par la répression. À la suite de ce vote, Bonaparte met en place une nouvelle Constitution en 1852. Celle-ci prévoit que Bonaparte demeure président de la République, pendant dix ans. Le parlement est divisé en deux chambres, Corps législatif et Sénat, contrairement à l'unique assemblée de 1848. Le Sénat, dont les membres sont nommés à vie par le prince, est chargé de contrôler les lois votées par rapport à la constitution et à certains principes fondamentaux, et il peut seul proposer une modification de la constitution. Le Corps législatif, qui ne peut ni proposer ni amender les lois, est pour sa part élu au suffrage universel. Cependant, le régime use fortement de candidatures officielles pour garantir un corps législatif docile. De même, la liberté de la presse est limitée. Si le régime n'a pas officiellement recours à la censure, il envoie des « avertissements » lorsqu'un article lui déplait, qui peuvent aboutir à la fin de la publication. Les journaux sont donc poussés à s'autocensurer. De fait, les élections de 1852 ne font sortir des urnes qu'une poignée d'opposants qui, refusant de prêter serment, n'entrent pas en exercice. La transition de la Deuxième République vers le Second Empire est alors presque terminée. Le prince-président entreprend une tournée officielle en province, au cours de laquelle il prononce à Bordeaux en octobre : « L'Empire, c'est la paix ». Peu à peu, la nouvelle du changement de régime annoncé se répand. Le 7 novembre 1852, ce changement est proposé par le biais d'un sénatus-consulte. Le 20 novembre, un nouveau plébiscite appelle le peuple à se prononcer sur ce choix. On compte 7 824 000 « oui » contre 253 000 « non ». Après cette validation populaire, Louis-Napoléon Bonaparte se fait proclamer empereur sous le nom de Napoléon III, le 2 décembre 1852, un an jour pour jour après le coup d’État, mais, avec une volonté plus symbolique, quarante-huit ans après le sacre de Napoléon Ier. La culture politique sous la Deuxième République. Les forces politiques. Plusieurs courants de pensée coexistent durant la Deuxième République, dont l'évolution se révèle très forte. Ainsi, lors des débuts du régime, la polarisation se fait principalement entre les partisans d'une république sociale et les républicains plus modérés, ces derniers regroupant également des royalistes opportunément ralliés, provisoirement, au nouveau régime. L'entente est d'abord bonne entre les deux factions, organisées autour des journaux La Réforme et Le National. Si ce dernier domine très nettement, les deux courants sont représentés au sein du gouvernement provisoire. C’est à l’époque de cette union républicaine que sont adoptées un certain nombre de mesures progressistes et sociales (abolition de l'esclavage, fin de la peine de mort politique, baisse du temps de travail, ateliers nationaux). Les élections législatives de mai 1848 marquant une nette faiblesse du courant socialiste, celui-ci est progressivement exclu de la vie politique. Le « danger rouge » étant provisoirement écarté, les monarchistes et conservateurs s'éloignent peu à peu des républicains modérés pour former le parti de l'Ordre, réuni autour des valeurs du catholicisme et du conservatisme, qui favorise l'accession de Louis-Napoléon Bonaparte au pouvoir. Aux élections législatives de mai 1849, les modérés sont marginalisés, leur courant étant dépassé à sa droite par le parti de l'Ordre, et à sa gauche par l’émergence du courant démocrate-socialiste, la Montagne. S'il est en partie décapité en juin, ce courant parvient à se maintenir à l'Assemblée jusqu'à la fin de 1851 malgré les persécutions. À l'opposé, le parti de l'Ordre voit émerger un nouveau concurrent qu'il a contribué à créer. Bonaparte s'émancipe en effet peu à peu des conservateurs, et rallie à lui des partisans attirés notamment par ses idées sociales. Un « parti de l’Élysée », bonapartiste, se forme, permettant la marche vers le coup d’État. Une politisation progressive de la population. La Deuxième République favorise, par le biais du suffrage universel, la politisation de la population. Dès le début du régime, la fin de la censure permet une circulation plus facile des idées, notamment au sein des milieux ouvriers. De très nombreux journaux, souvent éphémères, se créent : plus de 300 titres à Paris et quasiment autant en province. Les ateliers nationaux deviennent également un biais pour la propagation de la pensée socialiste chez les ouvriers, ce qui est un des motifs de leur fermeture. Cependant, au début de la République, cette circulation est surtout aisée dans la capitale, ce qui explique la crainte des socialistes face à des élections législatives qu'ils jugent prématurées, mais aussi la différence des cibles de la propagande gouvernementale lors de ces mêmes élections : alors que les idées socialistes sont combattues à Paris, c'est la monarchie qui est crainte en province, où la population pourrait être amenée à suivre les notables. En province, les idées de la Montagne circulent aussi par le biais du folklore, des danses et des chansons. Les clubs et associations sont également un moyen important pour cette propagation au sein de la gauche, ce qui conduit le parti de l'Ordre à en faire interdire plusieurs. Ses propres idées, pour leur part, circulent surtout par le biais de l’Église, de ses missions et processions, et plus généralement par le rôle d'encadrement qu'il juge avoir sur la population. Une division provinciale se crée (notamment visible lors des élections de 1849) avec une France conservatrice au nord et à l'ouest, et une France montagnarde au centre et à l'est : cette carte politique qui se révèle en 1849 s'avère durable. La réaction au coup d’État du 2 décembre est représentative de l'évolution de l'engagement des populations. Alors que la population ouvrière parisienne, encore marquée par les journées de juin 1848, rechigne à défendre un régime qui l’a combattue, la province se mobilise fortement en plusieurs endroits. Cette insurrection de province suscite un long débat entre les conservateurs, qui y voient avant tout une jacquerie tant redoutée avec son lot de destructions et de pillages, et, au contraire, les républicains qui y voient un mouvement de défense de la République. Il est en effet difficile d'évaluer avec précision la limite entre l'engagement politique des paysans et les exactions aux causes plus locales, mais aussi la part d'implication des paysans dans ces mouvements. Le rôle des femmes dans la vie politique. La révolution de 1848 et la Deuxième République marquent une étape importante dans l'émergence politique des femmes, à l'époque encore considérées aux yeux de la loi comme mineures. Certaines femmes de lettres se manifestent ainsi politiquement, comme George Sand qui s'engage au côté du gouvernement provisoire. Plus encore, les libertés nouvellement acquises, notamment en ce qui concerne les droits de réunion et les publications, entrainent la naissance de plusieurs journaux féministes comme La Voix des femmes, La Politique des femmes ou encore L'Opinion des femmes. Au sein de ces journaux émergent des personnalités de premier plan, telles qu'Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin et Désirée Gay. Il est cependant difficile de quantifier cette implication des femmes dans la révolution. Bien que les femmes restent exclues du suffrage universel mis en place à l'époque, elles s'expriment notamment par divers types de publications. Le fond de leur propos varie sans réelle unité. Certaines s'engagent pour le droit au travail, ce qui leur permet d'obtenir des ateliers nationaux qui leur sont destinés. Le désir d'égalité sur des sujets sociaux est également présent, et certaines s'engagent pour le rétablissement du divorce. Enfin, la question politique est importante, et des comités sont créés pour obtenir auprès du gouvernement un réel suffrage universel. Niboyet tente même d'obtenir la candidature de George Sand aux élections législatives, ce que celle-ci refuse. Elles bénéficient d'une certaine audience : ainsi, Armand Marrast, alors maire de Paris, reçoit une délégation de femmes et promet de rapporter leur parole à l'Assemblée. Après les journées de Juin et le tournant conservateur, une vague d'antiféminisme déferle. Les femmes sont en effet soupçonnées d'avoir contribué aux soulèvements, et leur présence au sein des clubs est interdite dès le mois de juillet. Peu à peu, également, l'image d'une femme mal éduquée et trop soumise à la volonté du clergé émerge chez les républicains. Cette image, durable, reste longtemps leur argument rejetant le suffrage des femmes. Arts et politique. Les arts reflètent l'ambiance politique de l'époque. Les peintres se font l'écho de l'évolution du régime : L'Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848 de François-Auguste Biard illustre bien l'utopie quarante-huitarde, tandis que le célèbre tableau Un enterrement à Ornans, de Gustave Courbet, crée la polémique en étant perçu comme une illustration de la déception du peintre après la victoire des conservateurs en 1849. Si on ne peut parler d'une peinture révolutionnaire, un tournant décisif s'amorce néanmoins, avec l'émergence d'une peinture davantage empreinte d'émotion et la naissance de la peinture de reportage, qui anticipe l'avènement de la photographie. Cette dernière est quant à elle utilisée comme source documentaire. L'Illustration emploie ainsi des photos des personnalités ou des événements, comme la barricade de la rue Saint-Maur-Popincourt du 26 juin 1848, pour en tirer des gravures qu'elle publie. Le théâtre, pour séduire un public que la crise politique et l'épidémie de choléra pourraient détourner, brocarde le régime à partir de la fin de l'année 1848, présentant la République comme l'héritière de la Terreur. Il s'en prend aussi violemment aux femmes qui militent pour leurs droits. Héritage de la Deuxième République. Influence du régime sur la pensée politique. Bien qu'il s'agisse d'une période particulièrement courte, la Deuxième République fait figure de « laboratoire » et d'expérience dans la pratique républicaine en France. Dès 1852, Victor Hugo écrit dans Napoléon le Petit que, désormais, l'idée de République ne sera plus liée à celle de Terreur, car le régime n'a pas vécu dans le sang. Les journées de Juin contribuent pour leur part à la théorie de lutte des classes que définissent Karl Marx et Friedrich Engels à la même époque. L'enthousiasme des premiers mois de 1848 est également une période fondatrice pour les socialistes, et fait naître chez eux l'idée que le socialisme est l'aboutissement de l'idéal républicain. C'est une idée que reprend notamment Jean Jaurès dans son discours d'Albi, en 1903. Les années conservatrices de 1849 et 1850, avec notamment la loi Falloux, ont également un effet sur la mentalité républicaine en accroissant leur anticléricalisme. C'est ainsi que le combat pour la laïcité sera un des grands enjeux de la Troisième République. Cependant, cette période républicaine ne donne pas d'héritage qu'à la gauche. Cette période sans monarque permet en effet à certains conservateurs, qu'ils soient légitimistes ou orléanistes, de voir que le concept de république ne remet pas forcément en cause ni leurs biens, ni leurs principes. C'est ainsi qu'un homme comme Adolphe Thiers, qui a accepté la Deuxième République comme une contrainte temporaire, deviendra l'un des fondateurs de la Troisième. C'est donc de cette période que la gauche et la droite contemporaines tirent une partie de leurs racines communes. La fin de la Deuxième République et le coup d’État de Bonaparte ont également durablement marqué la vie politique française, en donnant naissance à une certaine peur du suffrage universel. La dérive du régime fait apparaître la nécessité d'éduquer le peuple pour lui permettre de voter : l'éducation des masses sera un enjeu de la Troisième République. L'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848 a prouvé que le suffrage universel pouvait devenir un danger pour la démocratie lorsqu'il sert à plébisciter un nom célèbre suscitant des espérances diverses et contradictoires. Cette élection du président de la République au suffrage universel est donc durablement rejetée. Lors de l'établissement des lois constitutionnelles de 1875, les radicaux vont jusqu'à demander la suppression de la fonction présidentielle, et son élection est finalement l’œuvre des chambres législatives. Il en va de même au début de la Quatrième République où le souvenir de Bonaparte, mêlé à celui, plus récent, de Pétain, pousse à rejeter à nouveau le suffrage universel pour l'élection présidentielle. De même, lorsque Charles de Gaulle propose un référendum pour que le président soit de nouveau élu au suffrage universel, le tollé de la part de la classe politique (à l'exception des gaullistes de l'UNR) est général, sans pour autant empêcher une nette majorité du « oui » de l'emporter. Persistance de la Deuxième République dans la culture. Après sa chute, le régime reste très présent dans la littérature, sous la plume d'écrivains comme Gustave Flaubert, qui le met en scène en 1869 dans L'Éducation sentimentale, ou encore de Victor Hugo qui en dresse un portrait élogieux en opposition tranchée avec le Second Empire. D'autres témoins de l'époque ont laissé de précieuses sources, qu'il s'agisse des mémoires de Charles de Rémusat, d'Alexis de Tocqueville, ou de la correspondance de George Sand. Karl Marx a également analysé cette époque sous l'optique de la "lutte des classes". Par la suite, le cinéma aussi s'inspire de la période, par exemple avec le documentaire 1848 commenté par Bernard Blier, qui est, en 1950, nominé pour l'Oscar du meilleur court métrage documentaire. Historiographie. L'historiographie de la Deuxième République a longtemps été principalement limitée aux mois de 1848 suivant la révolution : ceux qui ont traité cette période ont souvent été guidés par leurs opinions politiques lorsqu'ils ont mis en place, tantôt la « légende rose » d'une République progressiste apportant la fin de l'esclavage, le suffrage universel et le début de la résolution de la question sociale, traîtreusement abattue par « Badinguet » ; tantôt la « légende noire » d'une République idéaliste, sombrant dans l'improvisation stérile et dangereuse. Cela s'est longtemps traduit par une opposition entre historiens spécialistes de la Seconde République et du Second Empire, les uns et les autres s'accusant mutuellement d'une trop grande complaisance à l'égard de leur sujet d'étude. Depuis le milieu du XXe siècle, cependant, les historiens se penchent de plus en plus sur la période de 1849 à 1851, qui voit le centre de la vie politique française se déplacer de Paris vers la province par le biais du suffrage universel. Cette dynamique trouve son origine dans le paradigme labroussien alors en vogue, qui privilégie les études à l'échelle régionale ou départementale. Par ailleurs des historiens étrangers se sont penchés sur le xixe siècle français, avec une approche plus culturelle que politique, contribuant à un renouvellement historiographique. Tous ces travaux entraînent une meilleure compréhension, moins politisée, du régime. Toutefois les recherches sur les années 1849 et 1850 restent trop peu nombreuses par rapport à celles sur le début et la fin du régime. Table des matières Table des matières Deuxième République. 1 Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. 2 La révolution de 1848. 5 Histoire du régime. 7 Gouvernement provisoire et tentatives sociales. 7 Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. 9 La commission exécutive et les journées de juin. 10 La République conservatrice. 12 L'élection présidentielle de décembre 1848. 14 Les élections législatives de 1849. 15 Crépuscule d'une République avortée. 17 Fin du régime. 19 La marche vers l'Empire. 20 La culture politique sous la Deuxième République. 23 Les forces politiques. 23 Une politisation progressive de la population. 24 Le rôle des femmes dans la vie politique. 25 Arts et politique. 26 Héritage de la Deuxième République. 28 Influence du régime sur la pensée politique. 28 Persistance de la Deuxième République dans la culture. 29 Historiographie. 30 Pablo Rodriguez 2023-01-21T15:52:52.437000000 3 PT10M23S LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Mise en page d'un texte long TD informatique 2023-01-21T17:50:51.821000000 Pablo Rodriguez TD informatique Pablo Rodriguez Mise en page d'un texte long 31 Table des matières Table des matières Deuxième République. 1 Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. 2 La révolution de 1848. 5 Histoire du régime. 7 Gouvernement provisoire et tentatives sociales. 7 Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. 9 La commission exécutive et les journées de juin. 10 La République conservatrice. 12 L'élection présidentielle de décembre 1848. 14 Les élections législatives de 1849. 15 Crépuscule d'une République avortée. 17 Fin du régime. 19 La marche vers l'Empire. 20 La culture politique sous la Deuxième République. 23 Les forces politiques. 23 Une politisation progressive de la population. 24 Le rôle des femmes dans la vie politique. 25 Arts et politique. 26 Héritage de la Deuxième République. 28 Influence du régime sur la pensée politique. 28 Persistance de la Deuxième République dans la culture. 29 Historiographie. 30 Image représentant napoléon debout, la main sur son ventre et dans sa veste. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. // / Monsieur Albert Dupuis, Rue des fleurs coupées, 75016 PARIS LETTRE D E DESISTEMENT Madame, Monsieur, Suite à notre conversation téléphonique du 15 courant, j'ai le regret de vous confirmer mon désistement à la réunion du 23 décembre 2016 suite à une convocation à la préfecture du nord. Salutations respectueuses, Albert Dupuis, Traducteur 1 choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. pierre louis 2022-06-23T17:17:22.653000000 6 PT4H57M16S 2022-06-26T11:09:54.406000000 pierre louis LibreOffice/7.3.3.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/d1d0ea68f081ee2800a922cac8f79445e4603348 null/ //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// \ No newline at end of file + / <>/ Pablo Rodriguez 2020-07-04T15:15:32.048000000 PT32M50S 7 LibreOffice/6.4.5.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/a726b36747cf2001e06b58ad5db1aa3a9a1872d6 TD MEPTL Mise en page d’un texte long Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine La Maison au grand péristyle ou de manière erronée Villa au grand péristyle, aussi appelée domus du bas de Vieux est une domus gallo-romaine du site archéologique de Vieux-la-Romaine, l'antique Aregenua, située à environ 15 km au sud de Caen. 2020-09-18T13:21:25.725000000 Pablo Rodriguez 2020-07-02 UFR Histoire TD n°1 Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine Mise en page d’un texte long 28/ 39 / / Plan 1: Plan simplifié d'Aregenua. Plan 2: Maison double qui est la base de ce qui deviendra la maison au grand péristyle. Photographie 1: Vue générale de la maison au Dauphin de Vaison. Sommaire Sommaire A - Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine 2 B - Localisation 4 C - Histoire 6 § C.1 - Histoire de la cité 6 § C.2 - Histoire de l'édifice 6 § C.3 - Déclin et destruction 9 § C.4 - Redécouverte 11 D - Description de l'édifice à l'époque de son apogée 14 § D.1 - Architecture 14 § D.2 - Équipements 22 § D.3 - Fresques et mosaïques 25 § D.4 - Cour et jardin 31 E - Interprétation 36 § E.1 - Témoignage de l'acculturation des élites locales 36 § E.2 - Espace de représentation 37 Table des matières Table des matières A - Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine 2 B - Localisation 4 C - Histoire 6 § C.1 - Histoire de la cité 6 § C.2 - Histoire de l'édifice 6 C.2.a Des origines à l'épanouissement 6 C.2.b Premières occupations dans le secteur 7 C.2.c Maison au petit péristyle 8 C.2.d Maison au grand péristyle 9 § C.3 - Déclin et destruction 9 C.3.a Maison à la mosaïque en damier 9 C.3.b Destruction progressive 10 § C.4 - Redécouverte 11 C.4.a Fouilles 11 C.4.b Restauration et ouverture au public, nouvelles études du matériel archéologique 12 D - Description de l'édifice à l'époque de son apogée 14 § D.1 - Architecture 14 D.1.a Organisation générale 14 D.1.b Organisation du rez-de-chaussée 15 D.1.c Emprise de l'ancienne maison orientale 16 D.1.d Emprise de l'ancienne maison occidentale 18 D.1.e Incertitude sur l'organisation de l'étage 20 D.1.f Aile occidentale 21 D.1.g Aile septentrionale 21 § D.2 - Équipements 22 D.2.a Chauffage 22 D.2.b Eau 22 D.2.c Autres équipements 24 D.2.d Décor 24 § D.3 - Fresques et mosaïques 25 D.3.a Fresques et stucs 25 D.3.b Mosaïques 29 D.3.c Décor architectural 30 D.3.d Colonnes de la galerie de façade 30 D.3.e Piliers 30 § D.4 - Cour et jardin 31 D.4.a Colonnes du péristyle 31 D.4.b Jardin central 32 D.4.c Colonnes du laraire et du balcon 33 D.4.d Mobilier statuaire 34 D.4.e Statue dite tutela 34 D.4.f Autres éléments 35 E - Interprétation 36 § E.1 - Témoignage de l'acculturation des élites locales 36 E.1.a Témoignage de la romanisation 36 E.1.b Témoignage d'un habitat non exceptionnel fouillé entièrement 36 § E.2 - Espace de représentation 37 E.2.a Manifestation ostentatoire de la richesse du propriétaire 37 E.2.b Affirmation d'un message politique, culturel ou religieux 38 Index des plans Index des plans Plan 1: Plan simplifié d'Aregenua. 4 Plan 2: Maison double qui est la base de ce qui deviendra la maison au grand péristyle. 8 Index des photographies Index des photographies Photographie 1: Vue générale de la maison au Dauphin de Vaison. 9 Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine Mise en page d’un texte long Pablo Rodriguez UFR Histoire TD n°1 02/07/2020 Sommaire Sommaire A - Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine 2 B - Localisation 4 C - Histoire 6 § C.1 - Histoire de la cité 6 § C.2 - Histoire de l'édifice 6 § C.3 - Déclin et destruction 9 § C.4 - Redécouverte 11 D - Description de l'édifice à l'époque de son apogée 14 § D.1 - Architecture 14 § D.2 - Équipements 22 § D.3 - Fresques et mosaïques 25 § D.4 - Cour et jardin 31 E - Interprétation 36 § E.1 - Témoignage de l'acculturation des élites locales 36 § E.2 - Espace de représentation 37 Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine La Maison au grand péristyle ou de manière erronée Villa au grand péristyle, aussi appelée  domus du bas de Vieux est une domus gallo-romaine du site archéologique de Vieux-la-Romaine, l'antique Aregenua, située à environ 15 km au sud de Caen. La cité est créée au ier siècle et connaît son apogée aux IIe et IIIe siècles. Touchée par les invasions du IIIe siècle, la cité n'est pas pourvue d'une enceinte et ne devient pas le siège d'un évêché. Le territoire des Viducasses dont Aregenua est la capitale, est absorbé par la cité de Bayeux de manière attestée au début du Ve siècle et la cité cesse d'exister comme centre urbain, même si le site reste occupé de façon continue. La maison du bas de Vieux est un édifice particulier dont l'apogée est daté des IIe siècle et IIIe siècle. Du fait de la ruralisation de la cité à partir du Ve siècle, les vestiges de l'ancienne cité sont accessibles à la recherche et font l'objet de fouilles précoces à partir de la fin du XVIIe siècle. Le site de la maison est plus systématiquement fouillé au XIXe siècle puis surtout à la fin des années 1980. La fouille exhaustive a également permis de retracer l'histoire de l' insula sur laquelle elle est située, du ier au Ve siècle apr. J.-C.. L'ampleur des découvertes est à l'origine du projet d'ouverture d'un musée de site, le musée archéologique de Vieux-la-Romaine, inauguré en 2002. Les enduits ont été réétudiés en 2010. Par ses proportions et l'état de conservation de ses éléments de décor, dont un ensemble de colonnes sculptées, la Maison au grand péristyle est unique au nord de la Loire. Édifice non exceptionnel tant dans sa taille que dans son décor, il est cependant un archétype, un « cas sans doute banal » selon Vipard de ce genre de maison appartenant aux élites désireuses de jouer un rôle social et politique, au-delà du rôle d'habitat individuel. La maison témoigne donc à la fois de la diffusion des modèles architecturaux méditerranéens dans les élites gauloises, du processus de romanisation et du rôle de ces édifices dans la vie sociale. Localisation Plan 1: Plan simplifié d'Aregenua. La commune de Vieux-la-Romainese situe à 10 km environ au sud-ouest de Caen et occupe le site de la ville antique d'Aregenua, centre urbain du peuple gaulois des Viducasses qui s'étendait sur une surface de 2 300 km ². La Maison au grand péristyle dont la façade est reliée au cardo se situe sur le coteau de la Guigne dans le quartier des thermes, un quartier dense disposant d'un « système de rues à galerie de façade » et d'un réseau de voies constitué au IIe siècle. 1 Pascal Vipard, La cité d'Aregenua (Vieux, Calvados); chef-lieu des Viducasses. état des connaissances , Château-Gonthier, 2004, p57. Vestiges du forum de Vieux présentés lors des Journées européennes du patrimoine de 2016. À proximité de l'édifice ont été retrouvées des bornes chasse-roues qui laissent supposer qu'une fontaine était présente. À environ 40 m au sud-ouest se trouve un second édifice thermal, fouillé aux XVIIIe et XIXe siècles. Cet édifice d'environ 90 m sur 50 m disposant d'une probable bipartition entre hommes et femmes a été offert à la ville par deux notables gallo-romains du nom de Sollemninus et de Titus Sennius Sollemnis à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle selon l'inscription honorifique gravée sur le piédestal appelé marbre de Thorigny. Dans le voisinage immédiat de la maison se trouvent à l'est des  insulae composées en bois et en torchis ainsi qu'une  domus de taille modeste sur son côté nord et une seconde située à proximité de boutiques, et au nord des thermes datés du milieu du IIe siècle et fouillés au XIXe siècle. Non loin de là se situe également le forum de la cité, qui a fait l'objet de fouilles au XIXe siècle et également à la fin du XXe siècle et début du xxie siècle. Le mur de façade de la Maison au grand péristyle est visible au nord-ouest du site. Les archéologues, n'ayant pas découvert d'autres vestiges au sud de la maison, en déduisent qu'elle correspond à la limite de la cité antique. Histoire Histoire de la cité La cité d'Aregenua, siège de la tribu des Viducasses, est fondée au ier siècle et connait son apogée aux IIe siècle et IIIe siècle sous la dynastie des Sévères. Au cours des troubles qui affectent l'Empire romain au IIIe siècle, la ville est durement touchée mais n'est pas dotée d'une enceinte contrairement à d'autres cités voisines comme Jublains, Lisieux, Bayeux ou encore Évreux. Si le site continue d'être habité, il perd toutefois de son importance au profit de Bayeux qui devient le siège d'un évêché. À la fin du IIIe siècle et au début du ive siècle, le déclin amorcé devient encore plus net : la ville fusionne avec Bayeux au début du ive siècle puis disparaît administrativement avant l'an 400. Une grande partie de la population quitte alors la ville. Histoire de l'édifice Des origines à l'épanouissement Les fouilles ont mis en évidence l'histoire du quartier ; les archéologues ont pu démontrer que les matériaux de construction utilisés pour les maisons du secteur se sont améliorés et qu'un luxe croissant caractérise l'évolution de l'édifice. Premières occupations dans le secteur Les premières occupations du site, datées du ier et IIe siècles apr. J.-C., consistent en constructions légères en bois, torchis et sols en terre battue. Le secteur de la  domus possédait probablement une vocation artisanale comprenant des ateliers de bronziers ou de verriers. Le quartier est quadrillé de voies à partir de 125-150 apr. J.-C.A 1. C'est à cette période que l'utilisation de la pierre dans la construction se généralise à Aragenua. L' insula du milieu du IIe siècle est occupée par deux constructions, la maison orientale (de 751 m2) et la maison occidentale, qui sont davantage connues pour la réutilisation de certains de leurs éléments dans des constructions ultérieures. La maison occidentale est, quant à elle, en partie rasée. Maison au petit péristyle Plan 2: Maison double qui est la base de ce qui deviendra la maison au grand péristyle. Les maisons du troisième quart du IIe siècle sont déjà des bâtiments de grande taille. L'un d'entre eux est détruit vers 170-180 apr. J.-C. afin de permettre l'extension d'un second bâtiment que les archéologues baptisent Maison au petit péristyle du fait de la présence d'un péristyle de modeste dimension. Outre cette extension, des changements affectent tout l'édifice : une aile est adjointe à la maison, des pièces sont ajoutées côté sud et des restructurations ont lieu dans l'aile ouest. La maison obéit désormais à un plan rectangulaire gréco-italique classique d'environ 50 m sur 30 m. La superficie de l'édifice est augmentée par l'ajout d'un jardin, et il est pourvu dans le même temps d'un décor luxueux. La cour mesure 5,30 m sur 7,90 m avec un bassin en briques fermé par un portique large de 2,70 m et comptant 10 colonnes d'un décor rare. La maison possède également un  tablinum qui constitue un archaïsme pour l'époque, bien qu'une disposition similaire soit attestée dans la maison au Dauphin de Vasio. Maison au grand péristyle Photographie 1: Vue générale de la maison au Dauphin de Vaison. À la fin du IIe ou au début du IIIe siècle ont lieu des aménagements importants : un  viridarium vient occuper la cour et le péristyle double de surface, justifiant ainsi l'appellation de Maison au grand péristyle. La maison est occupée jusqu'au dernier quart du IIIe siècle. Déclin et destruction Maison à la mosaïque en damier La bâtisse subit un incendie au cours de la seconde moitié du IIIe siècle mais elle est réparée et reçoit le nom de Maison à la mosaïque en damier du fait de l'apparition de ce nouvel élément de décor. La qualité de vie baisse et des artisans, métallurgistes et bouchers, s'installent dans la maison. Le plan architectural ne change pas et les aménagements témoignent d'une poursuite de l'occupation. Le système d'hypocauste ne semble toutefois plus utilisé, et une mosaïque est restaurée avec du mortier de tuileau, démontrant l'incapacité des occupants à réparer l'œuvre au moyen d'artisans locaux. Le système d'alimentation en eau des bassins est hors service et une évacuation d'eau est créée pour pallier la défaillance d'une canalisation. Destruction progressive Dans le premier tiers du ive siècle, un nouvel incendie ruine l'édifice déjà quasiment abandonné et les récupérations de matériaux débutent. Le  cardo perce les ruines vers 330-340, et génère « des destructions considérables », en particulier dans l'aile ouest puisque ce percement détruit les 3/4 des salles qui la composent. L'occupation du site semble toutefois perdurer comme en témoigne la découverte, dans une fosse remplie de déchets de boucherie, d'« un lot de 38 antoniniens, mais aussi (… d') une monnaie de Gratien frappée entre 368 et 375 », ainsi que celle, ailleurs sur le site, d'« une monnaie très usée de Flavius Arcadius, frappée entre 368 et 375 ». La maison sert par la suite de ressource pour la récupération de matériaux de construction, de manière ponctuelle d'abord, puis à plus grande échelle entre 475 et 550, comme l'atteste la découverte sur le site d'une hache franque de 13,50 cm. Les récupérateurs de matériaux taillent en particulier les colonnes et acheminent de nombreux fragments dans des fours à chaux afin de procéder à « une récupération très poussée » des éléments récupérés, ne laissant que des éléments non réutilisables (torchis, enduits, petites pierres...) qui créent une couche de destruction, mais qui préservent paradoxalement certains fragments permettant de reconstituer aujourd'hui une partie du décor. La maison disparaît physiquement du paysage à cette période. Beaucoup plus tard, sans doute au XVIIIe siècle, de la terre végétale est apportée pour mettre en culture la zone qui gagne alors « une physionomie tout à fait rurale ». Redécouverte Fouilles Les fouilles débutent à Vieux dès 1697, soit près d'un demi-siècle avant celles de Pompéi et plus d'un siècle après la découverte du marbre de Thorigny. En 1812, une partie de la zone méridionale de la maison est explorée par le propriétaire, qui découvre une mosaïque. La société des antiquaires de Normandie procède à une nouvelle fouille en 1826, mais seul un fragment de mosaïque est retrouvé. Les autres fouilles menées à Vieux au XIXe siècle ne concernent pas l'édifice. À partir de 1988, le Conseil général du Calvados lance un programme de fouilles dans la commune en axant prioritairement ses recherches sur l'habitat. La maison est alors fouillée par Pascal Vipard entre 1988 et 1991. Ce dernier parvient à mener efficacement ses travaux du fait de l'absence de toute construction au-dessus du site antique, faisant de ces fouilles les plus importantes menées à Vieux depuis 1864A 7. La maison au grand péristyle constitue d'ailleurs le sujet de thèse de doctorat de Pascal Vipard, soutenue en 1996 à Paris IV sous la direction de François Hinard : « Une  domus du quartier des thermes d'Aregenua (Vieux, Calvados). Contribution à l'histoire de l'habitat urbain en Gaule romaine ». L'étude du site permet de suivre l'évolution de la maison de sa construction à sa destructionA 7 et de mettre en évidence six périodes. 677 pièces de monnaies sont ainsi découvertes, dont aucune comprise entre les règnes de Commode et Gallien, ainsi que 770 kg de céramique réparties en 140 800 tessons, ce qui prouve l'intégration de la cité aux voies commerciales du Haut-Empire. Les tessons de céramiques communes proviennent ainsi essentiellement de l'actuelle Sarthe, de la Picardie et du Dorset, tandis que les céramiques plus luxueuses ont pour origine le centre de la Gaule. Les restes d'amphores correspondent principalement à des amphores du type Dressel 20 destinées au transport d'huile de Bétique, de vin de Gaule narbonnaise ou plus rarement d'Asie mineure, « denrée très coûteuse ». Le site livre également 3 576 tessons de verre ainsi que la statue dite tutela de Vieux-la-Romaine en août 1988. Restauration et ouverture au public, nouvelles études du matériel archéologique Dès sa découverte, la maison apparaît comme le seul édifice d'époque romaine visitable en Basse-Normandie et la seule maison à péristyle conservée dans le nord de la France. Après avoir été aménagée à l'initiative du Conseil général du Calvados à partir du mois de septembre 1992, la maison fait l'objet d'une présentation au public à partir de juillet 1993. Les choix de restauration sont à mi-chemin entre sauvegarde du site et visées pédagogiques, comme à Saint-Romain-en-Gal ou à Jublains. Les élévations n'ont pas été restituées, mais un hypocauste est remis en place ainsi que des copies d'éléments de décor assurés. La construction présentée au public est celle de la maison au grand péristyle de la fin du IIe siècle - début du IIIe siècle, à l'exception du maintien de la percée dans la construction du ive siècle. Toutefois, la restauration a nécessité des choix qui ont pu être infirmés par des études ultérieures. La partie sud en particulier n'a été étudiée qu'après la mise en valeur du site ayant entraîné une restitution à certains égards non conforme à la réalité. Les enduits peints, étudiés partiellement au début des années 1990, ont été réétudiés en 2010 : cette nouvelle analyse, qui a permis de relever des incohérences dans les restitutions proposées jusqu'alors, a soulevé des questions déontologiques sur l'étude de vestiges non traités « en une seule étude », ainsi que le problème de la réversibilité des restaurations effectuées. 2 Julien Boislève, « La Maison au Grand Péristyle à Aregenua (Vieux -Calvados), une relecture du programme décoratif peint et stuqué » , dans Décor des édifices publics civils et religieux en Gaule durant l’antiquité, Ier-IVe siècle : peinture, mosaïque, stuc et décor architectonique, Actes du colloque de Caen, 7-8 avril 2011 , Chauvigny-Caen, 2011, p. 135-154. Description de l'édifice à l'époque de son apogée Architecture Organisation générale La maison s’étend sur une surface de 1 250−1 500 m2, d'après un plan gréco-italique de 50,80 m sur 30,80 m dont un espace clos de 1 421 m2. Sa superficie la classe « parmi les plus grandes demeures de Gaule ». Le rez-de-chaussée comporte 14 pièces et 5 couloirs, et l'étage n'est pas connu mais estimé par les archéologues à 572 m2. L'édifice comporte en outre une galerie de façade. La maison, localisée dans le centre-ville, était importante et visible sur trois côtés au moins. L'ampleur des destructions rend toutefois difficile de déterminer les fonctions des différentes pièces résidentielles. Les fondations de l'édifice, d'une profondeur allant jusqu'à deux mètres, sont puissantes et constituées de blocs de grès. Les murs sont en opus vittatum ou en petit appareil de calcaire local, mais certains comportent des rangs de briques. Parmi les matériaux utilisés, la pierre de Caen et le travertin ont été identifiés et comportent des traces d'outils. La maison a été bâtie avec des matériaux locaux et à l'aide d'une main d’œuvre locale, ce qui a pu minorer le coût de la construction, même si la fortune du propriétaire devait être conséquente (l'achat de l'emplacement, souvent construit, représentait une part non négligeable de l'opération). Organisation du rez-de-chaussée Le rez-de-chaussée comprenait 14 pièces, plus 12 pièces de service et 5 couloirs et circulations. La maison s'organisait autour d’une cour centrale, ornée d’un bassin et entourée d’un péristyle. Un système d'hypocauste assurait le chauffage de plusieurs pièces. La  domus a conservé aussi une partie de son dallage d’origine en calcaire. La galerie, large d'environ 3,30 m, occupait toute la façade de la maison et protégeait ses occupants de la pluie, du fait de son orientation au nord, tout en permettant de soutenir un étage. Le sol de la galerie était composé de dalles de marbre rose local, fait inhabituel pour cette cité. Des colonnes lisses en façade, attestées par la découverte d'éboulis, supposent l'existence d'un étage. Une baie à deux arcades signalait l'entrée de la maison. Cette entrée monumentale faisait face au  cardo II et était destinée à marquer le rang social de son propriétaire en s’inspirant de l'architecture officielle, notamment des portes des villes d'alors. Emprise de l'ancienne maison orientale L'entrée comportait une porte en chêne à deux battants d'environ un mètre, dont on a retrouvé la serrure dans les couches de destruction faisant suite à un incendie. Cette porte permettait l'accès des clients du maître de la maison. Le vestibule était organisé en deux parties et mesurait 3,60 m sur 2,50 m. Deux pilastres hauts de 4,50 m étaient ornés de figures mythologiques et probablement du portrait des propriétaires. Le second espace correspondait à des  fauces (vestibules) également ornés de piliers. La loge, très grande car mesurant 6 m sur 4,30 m, possédait des murs en  opus vittatum, en torchis et en bois. Le sol était constitué d'un plancher large de 0,21 m et épais de 3 cm. Sa surface semble correspondre à un lieu de stockage ou à une boutique ; par ailleurs les archéologues ont reconnu la trémie d'un escalier d'accès à l'étage. Une cuisine de 4,50 m sur 4,75 m avec un sol en mortier était munie d'un puits. D'autres pièces de service étaient présentes dans le même secteur, dont des latrines — témoignage de la richesse de l'habitation — couvertes de chaux et par lesquelles passait une conduite se dirigeant vers l’égout extérieur. Plusieurs pièces de la maison étaient chauffées par hypocauste et un  praefurnium était situé non loin. Une des pièces chauffées, de 3,20 m sur 4,80 m, contenait un riche décor de divinité orientale. L'hypocauste, bien conservé, a été restauré et peut être aujourd'hui observé en écorché sur praefurnium le site ; il conservait des éléments d’enduit de tuileau ainsi que des  tubuli. La taille de la pièce laisse penser qu'il s'agissait d'un bureau ou d'une chambre. Le  praefurnium était accessible depuis la rue. La chambre ainsi qu’une autre pièce, sûrement une antichambre, communiquaient avec le portique par un vestibule. Certaines pièces assez grandes, dont une de 6 m sur 5,80 m, n’ont pu être identifiées précisément dans la partie sud de l'édifice, même si Vipard suppose que l’une d'entre elles, munie de cloisons de torchis, était un lieu de rassemblement où les occupants avaient pour habitude de boire ensemble. La présence de monnaies datant de Vespasien à Marc Aurèle, ainsi que de nombreux tessons de céramique et de verre allant du IIe siècle au ive siècle, semble étayer cette hypothèse. Une pièce de 6,60 m sur 6 m environ n’a également pas pu être identifiée. Un long couloir de presque 19 m de long sur 3 m de large comportait des murs revêtus d’enduits portant des cercles. Cette coursive disposait d'une porte secondaire ou  posticum donnant sur le  cardo I et sûrement destinée à un usage privé par les occupants de la maison. La partie ouest du couloir ne menait vraisemblablement nulle part. Les vestiges des pièces localisées au sud étaient mal conservés et certaines salles ne sont aujourd'hui connues que par des négatifs de murs. Une loge de portier, au sol en galets, a été identifiée et une pièce à proximité avait probablement une fonction de réserve pour le bois destiné au  praefurnium du secteur. La fouille de 1826 est située à proximité, les vestiges en place ont cependant permis une étude stratigraphique : la pièce était chauffée et la mosaïque possédait un décor géométrique qui a été remplacé à l’époque tardive par une nouvelle mosaïque contemporaine, lorsque cette dernière fut transformée en salle froide. Une cour à ciel ouvert de plus de 50 m2 avait un sol en terre et pierre, et une porte donnant accès vers le sud est supposée. Des traces d'enduit rouge ont été trouvées sur un des murs. Des caves, d'une contenance de 4 m3 à 10 m3 et fermées au moyen d'une serrure et d'une couverture de tuiles, se sont succédé dans le secteur. Un bac à huîtres a été découvert, et outre le stockage alimentaire, le secteur a livré des traces d'artisanat de textile et de travail de bronze. Emprise de l'ancienne maison occidentale Au sud-ouest, les archéologues ont dégagé un  praefurnium et un balnéaire qui appartenaient à la Maison occidentale préexistant à la Maison au petit péristyle. L'alimentation du  praefurnium se faisait par l'extérieur. Le secteur a été endommagé par le passage du  cardo au milieu de l'édifice durant la période du Bas-Empire. Une baignoire était située dans le  caldarium. Du fait de l'état de conservation du secteur, les conduites d'eau et d'évacuation n'ont pu être reconnues. La conservation de ces pièces en dépit des transformations profondes de l'édifice peut s'expliquer par cette installation. La pièce en forme de L qui est contiguë a probablement servi d' apodyterium ou de  frigidarium. Un balnéaire privé était réservé aux demeures les plus riches et témoigne donc ici du haut niveau social des propriétaires. La pièce cesse cependant d'être chauffée alors que la  domus reste occupée : cet abandon est probablement dû à la proximité immédiate d'édifices thermaux très bien équipés et propices à la vie sociale. Une salle de réception située au nord du complexe balnéaire, mesurant environ 8 m sur plus de 6 m, a livré un très riche décor conservé en dépit du percement du  cardo. La pièce était potentiellement ouverte sur le  viridarium et d'un niveau différent de 15 cm par rapport au portique. Elle était destinée aux repas et également à la réception d'invités et de clients du fait de son décor. Les salons étaient en effet des espaces publics ouverts sur le jardin. Au nord de cette pièce se situe la plus grande salle de la maison, de 9,20 m sur 7,80 m. Cet espace de réception a souffert de l'incendie de l'édifice, du percement de la rue et de prédations liées aux récupérations de matériaux. La présence de deux pièces de réception contiguës est connue par la maison de Méléagre de Pompéi ; elles étaient sans doute utilisées en fonction de l'effectif accueilli. La salle n'est toutefois pas un  triclinium puisque les gallo-romains ne mangeaient pas couchés. Elle a conservé des traces d'enduits initialement interprétés comme des indices attestant la présence d'un escalier pour rejoindre l'étage, sur le mur sud ou ouest. Cette interprétation a été battue en brèche par l'analyse de 2010, et le rapprochement avec des éléments similaires retrouvés à Chartres incitent Boislève à interpréter ces enduits comme des encadrements de fenêtres. Une pièce de 7,80 m sur 7,20 m, s'apparentant à une boutique, est présente sur la façade nord de la maison. Elle est décorée simplement, avec un sol en mortier recouvert d'un enduit datant de l'époque de la maison occidentale. La boutique, qui était louée ou tenue par du personnel de maison, a été détruite par le percement du  cardo. Une pièce située à sa gauche, également très simple, conserve un pan de mur de la maison orientale qui est « le plus ancien conservé ». Le péristyle a fait l'objet d'un doublement de sa surface à son apogée monumental et était alors pourvu d'un jardin ou  viridarium. Sa surface était supérieure à 322 m2 dont 130 m2 pour le jardin et 192 m2 pour les portiques. Le lieu s'agrémentait d'un sol en béton de tuileau et d'un décor de qualité. Un laraire était installé dans sa partie nord, relié à un balcon ou à une galerie située à l'étage. Trois côtés du péristyle s'ornaient de colonnes, tandis que le portique en comportait sept sur le long côté et quatre sur les petits. Les fouilles ont révélé de nombreux fragments de verre à vitre. L'accès au péristyle se faisait par une salle de réception. Sur la façade sud de l'édifice, les archéologues ont dégagé peu de choses : des traces d'appentis et des foyers d'un type commun dans les  villae, placés de façon à limiter les risques d'incendies. Cet espace semble avoir également servi de cuisine secondaire, comme en attestent les coquillages, moules, huîtres et bulots qui y ont été retrouvés. Les limites d'autres espaces situés au sud et à l'ouest n'ont pu être définies. Incertitude sur l'organisation de l'étage À l'origine, les maisons à étages étaient principalement destinées aux catégories les plus modestes, mais sous l'Empire les maisons nobles adoptent progressivement cette configuration afin d'obtenir un surcroît de place et de surplomber les autres constructions. Dans la Maison au grand péristyle, la présence d'un étage semble confirmée par le faible nombre de chambres retrouvées — le nombre de pièces d'habitation de cet étage, d'une superficie estimée à 570 m2, reste toutefois à ce jour inconnu. Les archéologues supposent que seules les ailes occidentale et septentrionale comportaient un second niveau, absence vraisemblablement liée à la nécessité de laisser entrer la lumière tout en permettant aux ailes dépourvues d'étage d'avoir des pièces chauffées. Aile occidentale L'épaisseur des murs et les traces d'un enduit impliquant la présence d'un escalier viennent conforter l'existence d'un niveau supérieur pour l'aile occidentale. Un mur éboulé dans le jardin et non détruit lors des récupérations de matériaux constitue également un indice supplémentaire. Les salles de l'étage étaient accessibles par une pièce richement décorée, induisant « l'existence de pièces nobles à l'étage ». Dans le jardin, un massif de maçonnerie a été mis au jour non loin du vestibule, et a pu servir à soutenir un balcon à l'étage pourvu de colonnes à décor bachique et peut-être un laraire au rez-de-chaussée, selon une disposition traditionnelle. Aile septentrionale Les éboulis, présents dans l'aile septentrionale, attestent également la présence d'un étage, tout comme l'espacement des colonnes de la galerie de façade qui évoque un étage surplombant le portique extérieur. Une cage d'escalier a aussi été mise en évidence. Cet étage existait peut-être dès les premiers états de l'édifice. Les fouilles ont découvert des vestiges de torchis, de bois et de clous : ce mode de construction permettait d'avoir une structure plus légère. Équipements Chauffage Le plan méditerranéen de la maison sous ces latitudes septentrionales a nécessité des adaptations au niveau de l'édifice, comme en témoigne l'usage de torchis, la présence d'un système d'obturation du portique et une installation de chauffage. Quatre pièces disposent d'un système d'hypocauste, d'autres devant disposer de braseros. Un foyer construit en tuiles est installé tardivement dans un pièce, du temps de la Maison à la mosaïque en damier. Cet équipement témoigne de la dégradation des conditions de vie des habitants de la maison à basse époque. Eau La cité comportait un réseau d’égouts « peu sophistiqué ». La maison nécessitait un système d'évacuation d'eau, notamment d'eaux de pluie, du fait des 1 300 m2 de toitures et d'eaux usées. Une conduite en briques et béton a ainsi été retrouvée, menant de la maison au  decumanus, à laquelle devaient également s'ajouter d'autres conduites en bois. Les conduites en plomb ont fait l'objet d'une récupération ; la fouille a livré une conduite en chêne assemblée par du fer. La maison possédait deux puits destinés à son approvisionnement en eau, dont l'un, profond de 6,60 m, était situé entre le jardin et le portique. La fouille de ce puits a livré des vestiges du ier siècle au ive siècle. La fouille du second puits, situé dans une pièce en bordure de la colonnade, n'a quant à lui rien donné. La maison était en outre raccordée au système de conduite d'eau publique, les éléments d'agrément du jardin nécessitant pour fonctionner une eau sous pression. L'eau était acheminée vers la salle de bains de l'aile ouest, tandis qu'une autre conduite menait l'eau du bassin du jardin aux latrines et passait dans l'angle nord-est du portique, où elle était divisée en trois sections. L'eau provenant du système public constituait un privilège réservé à quelques-uns, peut-être membres du collège des décurions ; c'est un témoignage de l'adoption d'un mode de vie et « un besoin de représentation sociale », témoin du luxe de l'édifice : la présence de fontaines et de jets d'eau rapprochaient ainsi l'édifice des thermes. Autres équipements Les fouilles ont permis de retrouver des éléments d'éclairage : trois lampes à huile, dont l'une portant le nom de Vibianus, ainsi que des supports pour des chandelles ou des torches. Le seul élément de bronze retrouvé sur le site est d'ailleurs un fragment de candélabre. De nombreuses serrures et clés ont été retrouvées lors des fouilles ; les clés étaient destinées surtout aux différentes pièces et permettaient de réguler l'accès des différents visiteurs. Les fouilles ont livré également des éléments liés à l'écriture, boîtes à sceller, stylets : l'écriture était donc une pratique répandue parmi les occupants de la demeure. Décor Les fouilles ont permis de mettre au jour un décor composé de peintures et de mosaïques relativement commun pour ce type de demeure, ainsi qu'un décor sculpté exceptionnel même s'il est très fragmenté. Un décor de qualité a été mis en évidence pour les espaces officiels de la maison, entrée,  viridarium et salons. Fresques et mosaïques Fresques et stucs Tout l'intérieur de la maison était peint et l'édifice devait donc présenter « un aspect très coloré ». La gamme chromatique utilisée était variée, et comportait du rouge vermillon, coloris très coûteux. 850 caisses de vestiges d'enduits ont ainsi été collectées pendant les fouilles. La maison a conservé cependant peu d'enduits peints identifiables : la chaux et le sable constituant les principaux éléments découverts dans les couches de destruction. Toutefois, cinq pièces ont livré des éléments de décor datés de l'époque de la Maison au petit péristyle. Une des pièces pourvue d'un hypocauste était munie d'un décor complexe, dont « un fronton peint sur champ vermillon ». À cet emplacement devait se trouver une statue de dieu oriental en stuc, coiffée d'un bonnet phrygien et identifié comme Attis bien qu'aucun indice ne prouve la présence d'une niche. Cette divinité a fait l'objet d'un traitement maladroit, tant pour les proportions que pour le visage. L'usage du cinabre et du relief stuqué est un indice des moyens utilisés pour les décors de la maison, qui prend place « parmi les ensembles luxueux connus en Gaule ». Les maisons servaient, outre le laraire, à honorer des divinités diverses selon la préférence des propriétaires. L'étude de 2010 a permis de préciser des éléments : la zone inférieure était pourvue d'un décor d'imitation de marbre vert et jaune, de panneaux rouge vermillon et d'espaces rouge bordeaux, pourvus de frontons et les bordures étaient ornées de scènes dont des Amours. Des stucs étaient disposés dans les bordures et fixés au moyen de clous. Julien Boislève a mis en évidence la présence d'un décor de plafond, peint et également stuqué. Dans la partie sud de la maison, un long couloir comportait un décor de cercles ocres et rouges, sécants et tangents de 0,25 m (ou 0,27 m) de haut, sur fond blanc. La bande fait environ 0,39 m et comporte aux extrémités haute et basse une bande rouge ainsi que des cercles réalisés au compas. La fresque a été retrouvée à plat et le fouilleur en a déduit une localisation dans la partie inférieure des murs. La nouvelle étude des enduits de 2010 a mis en évidence de nouveaux fragments s'imbriquant sur les éléments remontés au musée et pose la question de la réversibilité des restaurations. La comparaison avec les usages connus du motif dans d'autres maisons du IIe siècle et IIIe siècle (Mané-Véchen, Bavay ou Andigny-en-Bassigny) ainsi que l'observation du revers des fragments, plutôt lisse, invite à considérer le décor plutôt comme lié à une bordure de plafond. Le motif convient aux couloirs ou cryptoportiques. Une pièce située au nord de ce couloir comportait une imitation de placage de marbre. De l'autre côté du couloir, une autre salle a révélé un décor d'imitation de marbre de fresques et de stucs. La pièce située à gauche de l'entrée principale de la maison a livré des vestiges de stucs pouvant être considérés comme des éléments de plafond. Une salle de l'ancienne maison occidentale, vaste de 52 m2, a livré, malgré la destruction liée au passage du  cardo, des fragments de fresque dont un panneau de 0,50 m de côté représentant une scène mythologique. Au centre d'un cadre architecturé, un homme est assis sur un siège de bois, un pommeau de glaive à la main ; à sa droite une femme vêtue d'une tunique grecque tient des boucliers ; un autre personnage féminin tend un casque au héros. La scène est peut-être issue de l'Iliade, de l'épisode de la remise d'armes avant la guerre de Troie. Il s'agirait d'une fresque d’Achille et Thétis datée de l'époque de la Maison au petit péristyle : Thétis rapporte au héros les armes forgées par Héphaïstos ; le second personnage féminin serait Briséis. Ce genre de scène correspondait au «  nec plus ultra de la décoration peinte » ; celle-ci est « l'œuvre d'un peintre talentueux » et d'« un atelier particulièrement qualifié ». Ces scènes sont connues surtout pour le troisième et quatrième style pompéien. L'étude réalisée en 2010 a permis de reconnaître deux autres représentations très partiellement conservées : une scène d'extérieur pour l'une, avec un torse masculin et un bras tendu ; des fragments de main ou de patte pour l'autre. Boislève évoque la possibilité d'un décor de tableaux mythologiques, d'un « cycle cohérent », peut-être celui d'Achille. Des tableaux successifs abordant une seule et même thématique sont attestés de manière fréquente dans les salles d'apparat de Pompéi, mais plus rarement dans les demeures en Gaule. La pièce possédait une autre scène ainsi qu'une mosaïque polychrome, et une statue de divinité supposée être la  tutela d'Aregenua. Dans la pièce de 72 m2 contiguë à la salle où a été découvert le tableau de Thétis et Achille, a été retrouvé un décor peint interprété initialement comme appartenant à un escalier. La pièce comportait une scène avec des personnages indéterminés ainsi qu'un plafond peint de motifs géométriques. La nouvelle analyse de 2010 change l'interprétation de ces vestiges : le décor initialement attribué au plafond est finalement à attribuer aux parties basses des murs, formées d'un décor à bases de boucliers. La partie médiane du mur comportait un motif classique d'encadrement et d'inter-panneaux ornés de candélabres végétaux. Un personnage à moitié nu et pourvu d'un drapé bleu a été identifié, et des indices laissent supposer la représentation d'une danseuse. La partie haute du mur comportait probablement une corniche de stuc. La composition de l'ensemble est originale et la partie inférieure est « la véritable originalité de ce décor ». Des éléments de faux marbre et d'architecture, un chapiteau ionique, ont également été identifiés, tout comme des fragments de personnages à l'échelle1/2. La présence de colonnes dans le décor a pour objectif d'ajouter à son prestige tandis que les fragments de scènes peintes avaient peut-être une finalité commémorative. Dans le jardin, parmi de nombreux éléments, seule a pu être identifiée une frise de poissons, dont sept sont conservés. La fresque, de « haute qualité », ornait selon Vipard le bord du bassin périphérique et longeait le stylobate des portiques. Elle se situait selon lui au-dessus d'une toiture, cependant des fragments analysés en 2010 peuvent contredire cette interprétation : des éléments de corps dévêtu semblent pouvoir être rattachés à l'ensemble, et la fresque semble devoir se poursuivre au-dessus de la frise des poissons, ce qui bouleverse la présentation faite au musée et issue des premières recherches. Les poissons, inscrits dans un fond bleu de 0,15 m de haut, ne sont pas réalistes mais avaient pour rôle principal de peupler le bassin. L'association d'une telle peinture avec un bassin constitue selon Alix Barbet « un exemple remarquable ». Mosaïques Il y a peu de mosaïques à Vieux. Sur les dix œuvres découvertes sur le site, cinq sont issues de la Maison au grand péristyle. Les mosaïques géométriques ont été étudiées dans leur contexte archéologique, ce qui diffère de trouvailles anciennes comme la Grande mosaïque de chasse de Lillebonne. Les matériaux étudiés ne sont pas uniquement locaux et laissent envisager la présence d'artisans Éduens. Une des mosaïques a été détruite aux trois quarts lors du percement de la maison par le  cardo III et devait à l'origine mesurer près de 12 m2. Son dessin géométrique comportait des bandes obliques, des carrés droits ainsi que des carrés sur la pointe munis d'un décor floral, avec un fleuron à quatre pétales sur les uns et une croix bulbeuse sur les autres. Ce type de composition a déjà été observé en Germanie supérieure et daterait de la dynastie des Sévères. Une autre pièce située au sud de l'édifice et ayant possédé un hypocauste a livré des fragments d'une mosaïque dont le motif, répandu à Vienna, a pu être en partie reconstitué. Le fond comportait des motifs de nids d'abeille et des hexagones, de petite et grande taille. Les archéologues ont également retrouvé des tesselles en pâte de verre et des fragments de « motifs figurés » qui remplissaient les hexagones. Deux fragments d'une mosaïque ayant succédé à cette œuvre ont été retrouvés lors des fouilles du XIXe siècle et sont conservés au Musée de Normandie. D'autres tesselles ont été exhumées en 1990 et datent probablement de la Maison à la mosaïque en damier. Décor architectural La salle d’apparat, la cour et le jardin étaient richement décorés et toutes les sculptures étaient réalisées en pierre de Caen. Colonnes de la galerie de façade Les colonnes de la galerie de façade étaient lisses et possédaient une base attique, leur taille variant en fonction de l'inclinaison du sol. La galerie avait pour fonction de soutenir un étage et date vraisemblablement de la Maison au petit péristyle. L'entrée de la maison possédait deux colonnes géminées. Piliers L'entrée de la maison s'ornait d'un décor sur piliers partiellement conservés et datant de l'apogée monumental de l'édifice. Le portique, d'une hauteur estimée à 4,50 m, présentait un décor en bas-relief sur deux de ses faces, que les fragments retrouvés ne permettent toutefois pas de reconstituer. Les piliers portaient une cinquantaine de scènes, probablement liés à la mythologie et à l'idéologie impériale. Cependant, les vestiges conservés ne permettent pas de corroborer cette hypothèse. Seuls quelques indices retrouvés au cours des fouilles permettent d'établir des hypothèses quant aux scènes représentés. Ont ainsi été découverts : un fragment avec une fleur et des griffons affrontés, attribut d'Apollon et de Dionysos et « gardiens domestiques », des divinités incertaines (Apollon ou Diane), ainsi que Marsyas, un  putto, etc.. Les propriétaires étaient peut-être également représentés sur les piliers. Une Vénus anadyomène a été identifiée sur un bloc de 600 kg. Un personnage situé à sa gauche a disparu suite à « un prélèvement assez soigneux ». Cour et jardin Colonnes du péristyle Les fouilles ont permis de dégager des éléments de décoration exceptionnels, tels que des colonnes ciselées de motifs végétaux, des piliers ornés de bas-reliefs et des mosaïques. Il existe une continuité entre les piliers sculptés du vestibule et les colonnes du portique, « cœur de la  domus ». Les colonnes du péristyle proviennent de deux étapes de la construction : des fleurs inscrites dans des losanges pour les plus anciennes et imbriquées pour celles de l'extension, les deux types étant alternés. Les colonnes appartiennent à l'ordre toscan provincial et mesurent environ 2,70 m. Les colonnes sont pourvues de motifs habituellement liés, selon les spécialistes, à des bâtiments publics. Certains décors de ciselure et d'imbrication sont répandus surtout dans ce cadre. Les colonnes de la maison ont pu être rapprochés de celles des thermes de la ville. Certaines colonnes possèdent un décor de feuillage stylisé « extrêmement répandu », d'autres un décor de losanges avec des motifs végétaux et des feuilles d'acanthe. Ces dernières sont très rares, seuls quatre cas d'usage de ce décor sont connus en Gaule ou en Germanie, datant de la Maison au petit péristyle : ce décor est originaire d'Orient et se répand en Gaule au IIe siècle et IIIe siècle. L'usage dans des maisons est attesté à Rouen et à Bourges afin de leur « conférer un caractère plus solennel ». Les colonnes possèdent une rainure sur les côtés opposés, identifiée comme étant « un système d'obturation du portique par des panneaux de bois » afin de prendre en compte les contraintes climatiques locales et l'extension de l'ouverture lors de l'élaboration de la maison au grand péristyle. Cet aménagement est attesté également en Italie dès le milieu du ier siècle. Jardin central La fouille n'a pas permis d'identifier les végétaux présents dans le jardin. Un bassin périphérique en brique, mortier et blocage, apparenté aux « modèles italiques tardo-républicains », a été retrouvé et possédait probablement un système de jets d'eau composé de tuyaux de plomb. Une frise à motifs de poissons orne trois des côtés, suscitant « une illusion de faune aquatique ». Une faune de poissons similaire est connue dans la domus des Bouquets-Vesunna de Périgueux, et une fresque ichtyene a également été retrouvée à Lisieux. Un bassin central polylobé, d'environ 2 m sur 3,60 m, a été dégagé et comportait des absides tant sur les longs que sur les petits côtés. Sa hauteur originelle n'est pas connue. Une fontaine alimentée par un conduit placé à l'est se trouvait sans doute à cet endroit, selon un modèle connu dans des maisons de Pompéi (la Maison de la grande fontaine ou celle de Méléagre). L'alimentation en eau était située au nord-est. Des fragments sculptés de  putto et d'animaux étaient alors peut-être reliés à la fontaine sculptée. Colonnes du laraire et du balcon Deux paires de colonnes ont été retrouvées, liées selon les fouilleurs à un balcon ou une galerie de l'étage, une d'environ 3,40 m et l'autre de 2,40 m environ. Les colonnes les plus hautes comportaient des génies végétaux. Ces colonnes sont pourvues d'un riche décor de rinceaux de vigne et d'animaux et personnages dionysiaques : il avait un rôle ornemental et se trouvait aussi dans les édifices publics, temples ou autres. Sur une des colonnes se trouve un visage végétal avec des lièvres et des serpents dans les cheveux, sur un décor de personnages, de feuilles de vigne et de grappes de raisin. Il y a un personnage muni d'une serpe de vigneron, un satyre et un Amour. Les autres colonnes, les moins hautes, sont d'« une qualité nettement supérieure » : on trouve deux boucliers d'Amazones et un motif de vigne sortant d'un canthare, avec des personnages et des oiseaux, ainsi que trois représentations de satyres, mais sous forme humaine, dont l'un sous la forme d'Hercule au jardin des Hespérides, avec le serpent Ladon et un pied de vigne à droite. Mobilier statuaire Le site a livré des reliefs bacchiques mais également une statue exceptionnelle de  tutela, en plus de statuettes en terre-cuite blanche plus communes exhumées lors des fouilles. Statue dite  tutela La statue dite tutela a été découverte au cours des fouilles de la salle d'apparat située au rez-de-chaussée de l'aile occidentale. Six fragments dont cinq identifiables ont ainsi été découverts dans une couche correspondant à l'incendie qui ravagea la maison à la fin du IIIe siècle. L’œuvre, réalisée en calcaire local, de la pierre de Caen devait mesurer 1,10 m et comporte, au niveau de la tête, des traces de polychromie. L’œuvre a peut-être été sculptée par les mêmes artistes qui ont réalisé les piliers d'entrée de la demeure. Le personnage féminin, vêtu d'une tunique et d'un manteau, tient une corne d'abondance de la main gauche et une patère de la main droite. Elle porte sur la tête une couronne pourvue de tourelles et sur la face antérieure une représentation d'arc de triomphe ou de porte de ville. La coiffure correspond à une mode capillaire attestée au cours du règne des Antonins et que l'on peut observer sur les bustes de Faustine la Jeune ou Bruttia Crispina. Les archéologues identifient la statue comme une Fortuna ou Tyché, génie du lieu ou Tutela : la divinité civique est liée au culte impérial. La présence d'une telle représentation dans la maison d'un membre de l'élite locale est « naturelle et plausible », d'autant plus dans un salon officiel ; elle sous-entend une fonction publique au lieu, donnant corps à « l'officialisation du décor ». Autres éléments Les archéologues ont retrouvé des fragments d'éléments de mobilier ayant pu appartenir à un laraire : des statuettes de terre cuite blanche d'un modèle assez commun, une Vénus et une déesse-mère. Interprétation Témoignage de l'acculturation des élites locales Témoignage de la romanisation Ce type de maison à péristyle, peu adapté à certaines contrées, y est rare et lié à la romanisation. La maison témoigne de l'« universalité du type à péristyle en Gaule », même si des adaptations rendues nécessaires par « le climat normand » sont à souligner. Les fouilles ont mis en évidence une demeure typiquement méditerranéenne prouvant l’assimilation de l’architecture romaine par les Gaulois du Nord et leur « intégration à l'élite de la civilisation romaine », qui tend vers « une uniformité de pensée et de comportement ». Elle est un indicateur de la romanisation et de l'« uniformité culturelle » existante à la fin des Antonins, ainsi que de la brève période d'apogée qui s'étend jusqu'aux Sévères. Témoignage d'un habitat non exceptionnel fouillé entièrement L'édifice est « un cas moyen » des maisons urbaines, « assez représentatif » de ce qu'on pouvait trouver dans l'habitat des élites. Elle est selon le fouilleur « représentative des grandes demeures aristocratiques provinciales […] et présentant un caractère ostentatoire très affirmé ». La maison n'est pas caractéristique des demeures présentes sur le site, où prédomine un habitat plus modeste représenté par la maison à la cour en U, fouillée dans les années 1990 et mise en valeur sous un préau  in situ, à proximité immédiate du musée archéologique de Vieux-la-Romaine. La  domus a été entièrement fouillée, ce qui est exceptionnel pour ce type d'habitat, surtout au nord de la Gaule. La disparition du caractère urbain du site a permis la préservation et l'accès aux vestiges, dont la fouille a apporté beaucoup à la connaissance de l'histoire et de la topographie de la ville. Espace de représentation Manifestation ostentatoire de la richesse du propriétaire Les maisons à péristyle sont surtout situées dans les chefs-lieux de cités. Ce type de demeure est le cadre de la vie des élites tant pour l'otium que pour le negotium. Le propriétaire, qui occupait « une place de choix dans la cité », recherchait l'ostentation, et ce dès l'extérieur de la demeure, avec la colonnade et l'entrée aménagée telle une porte de ville. Les décors sculptés, les mosaïques, les marbres et stucs ainsi que les enduits peints vont dans le sens d'une demeure aménagée « sans viser à l'économie ». Le décor est proche de ce qui se trouve en Gaule belgique ou lyonnaise ; cette richesse du décor est peut-être « une particularité des Trois Gaules et non un mode d'expression universel ». Les artisans ne peuvent être connus : seule a pu être déterminée l'origine bourguignonne des auteurs des mosaïques par l'analyse des matériaux utilisés. Quant aux stucs en reliefs, ils sont présents dans les pièces les plus importantes de la demeure ; certaines pièces de moindre importance étaient peu ou pas décorées. Les enduits peints à thème mythologique sont rares en Gaule et les pigments utilisés à Vieux étaient coûteux. Affirmation d'un message politique, culturel ou religieux La maison joue un rôle dans « l'affirmation d'un statut social, au sein même de la sphère privée » : le propriétaire souhaite ainsi faire passer aux visiteurs « un message politique, culturel ou religieux ». Selon la  Lex Ursonensis, les décurions devaient habiter le chef-lieu, même s'il existait de grandes disparités de richesse dans l'ordre. La possession d'une telle maison correspondait alors à une « manifestation de la  dignitas », « forme consciente d'ostentation », permettant d'accéder aux fonctions publiques, génératrices de dépenses élevées. Le décor mis en scène dans la demeure n'a pas qu'un but esthétique, il est lié à « l'expression et […] l'exercice du pouvoir », d'où une proximité avec ce qu'on trouve dans les bâtiments publics. Cet aspect est commun à tout l'Empire romain, et l'usage dans l'architecture domestique de formes ou décors architecturaux officiels — édifices civils ou religieux, dans les espaces publics — est une manifestation de « puissance politique ». Cependant, le rôle politique des maisons à péristyle est moins bien documenté pour l'Empire que pour la fin de la République romaine ; la manifestation architecturale du pouvoir et du rang social perdure malgré tout sous l'Empire, même si la finalité est un pouvoir régional ou local. La maison à péristyle de Vieux a donc possédé un but politique, même s'il s'agit d'un exemple tardif. Le décor dionysiaque retrouvé est « de très bonne qualité » pour un site du nord de la Loire, même s'il reste inférieur à ce qui se trouve en Italie. Le décor chargé des colonnes est « une caractéristique provinciale », la thématique bacchique ayant surtout un rôle symbolique et iconographique. L'inspiration dionysiaque est peut-être liée à un aspect religieux ou social, ou les deux car le culte dionysiaque est la « religion de la classe possédante » à partir du règne de Trajan. Le thème avec son esthétique connaît alors un grand succès en Gaule Lyonnaise. Les éléments retrouvés à Vieux permettent de considérer le site comme suivant « une mode générale » et la maison présente un décor typique des maisons les plus riches. L'édifice acquiert un « caractère grandiose et officiel », « la maison est […] un instrument de pouvoir et de promotion personnelle permettant d'afficher sa richesse et sa puissance sociale et politique ». La maison de Vieux, tardive car datée de la fin du IIe siècle, représente finalement un exemple du mode de vie des élites provinciales. Table des matières Table des matières A - Maison au grand péristyle de Vieux-la-Romaine 2 B - Localisation 4 C - Histoire 6 § C.1 - Histoire de la cité 6 § C.2 - Histoire de l'édifice 6 C.2.a Des origines à l'épanouissement 6 C.2.b Premières occupations dans le secteur 7 C.2.c Maison au petit péristyle 8 C.2.d Maison au grand péristyle 9 § C.3 - Déclin et destruction 9 C.3.a Maison à la mosaïque en damier 9 C.3.b Destruction progressive 10 § C.4 - Redécouverte 11 C.4.a Fouilles 11 C.4.b Restauration et ouverture au public, nouvelles études du matériel archéologique 12 D - Description de l'édifice à l'époque de son apogée 14 § D.1 - Architecture 14 D.1.a Organisation générale 14 D.1.b Organisation du rez-de-chaussée 15 D.1.c Emprise de l'ancienne maison orientale 16 D.1.d Emprise de l'ancienne maison occidentale 18 D.1.e Incertitude sur l'organisation de l'étage 20 D.1.f Aile occidentale 21 D.1.g Aile septentrionale 21 § D.2 - Équipements 22 D.2.a Chauffage 22 D.2.b Eau 22 D.2.c Autres équipements 24 D.2.d Décor 24 § D.3 - Fresques et mosaïques 25 D.3.a Fresques et stucs 25 D.3.b Mosaïques 29 D.3.c Décor architectural 30 D.3.d Colonnes de la galerie de façade 30 D.3.e Piliers 30 § D.4 - Cour et jardin 31 D.4.a Colonnes du péristyle 31 D.4.b Jardin central 32 D.4.c Colonnes du laraire et du balcon 33 D.4.d Mobilier statuaire 34 D.4.e Statue dite tutela 34 D.4.f Autres éléments 35 E - Interprétation 36 § E.1 - Témoignage de l'acculturation des élites locales 36 E.1.a Témoignage de la romanisation 36 E.1.b Témoignage d'un habitat non exceptionnel fouillé entièrement 36 § E.2 - Espace de représentation 37 E.2.a Manifestation ostentatoire de la richesse du propriétaire 37 E.2.b Affirmation d'un message politique, culturel ou religieux 38 Index des plans Index des plans Plan 1: Plan simplifié d'Aregenua. 4 Plan 2: Maison double qui est la base de ce qui deviendra la maison au grand péristyle. 8 Index des photographies Index des photographies Photographie 1: Vue générale de la maison au Dauphin de Vaison. 9 La Maison au grand péristyle ou de manière erronée Villa au grand péristyle, aussi appelée domus du bas de Vieux est une domus gallo-romaine du site archéologique de Vieux-la-Romaine, l'antique Aregenua, située à environ 15 km au sud de Caen. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description / 2019-04-05T15:59:47.336000000 PT28M43S 9 LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. Mise en page d'un texte long L'aviation et son histoire Pablo Rodriguez 2023-02-09T11:22:10.125000000 Pablo Rodriguez 2019-01-20 Mon département Mon groupe Partie D : Typologie : les différents types d'avions Mise en page d'un texte long 16/ 17 L'aviation et son histoire 17 / 17 Mise en page d'un texte long / / Avion 1: L’avion III de Clément Ader Avion 2: Avion des frères Wright,1903 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Bernard Marck, Histoire de l’aviation, 2: Jean-Jacques Dufour, Une histoire de l’aviation commerciale, Sommaire Sommaire Partie A : Introduction 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 Table des matières Table des matières Partie A : Introduction 2 § A.1 - Étymologie et histoire 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 § B.1 - Morphologie 6 § B.2 - Les précurseurs 6 § B.3 - Premiers planeurs 7 § B.4 - Premier décollage motorisé 8 § B.5 - Premier vol motorisé contrôlé 8 § B.6 - Premiers vols motorisés contrôlés autonomes 9 § B.7 - Le perfectionnement des machines (1906-1914) 9 § B.8 - Le premier vol commercial 10 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 § C.1 - Comment un avion vole-t-il ? 12 § C.2 - La physique du vol 12 § C.3 - La technique du vol : le pilotage 13 § C.4 - Impact sur l'environnement 13 § C.5 - Les émissions de CO2 13 § C.6 - En termes d'écobilan 14 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 § D.1 - Avions civils 16 § D.2 - Avions militaires 16 § D.3 - Concurrence entre Airbus et Boeing 17 § D.4 - Histoire 17 Index des avions Index des avions Avion 1: L’avion III de Clément Ader 2 Avion 2: Avion des frères Wright,1903 9 L'aviation et son histoire Mise en page d'un texte long Mon département Pablo Rodriguez Mon groupe 20/01/2019 Sommaire Sommaire Partie A : Introduction 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 Introduction Avion 1: L’avion III de Clément Ader Un avion, selon la définition officielle de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), est un aéronef plus lourd que l'air, entraîné par un organe moteur (dans le cas d'un engin sans moteur, on parlera de planeur), dont la sustentation en vol est obtenue principalement par des réactions aérodynamiques sur des surfaces qui restent fixes dans des conditions données de vol. Celui ou celle qui le dirige est appelé pilote ou aviateur/aviatrice. Un avion qui est muni d'un dispositif lui permettant de décoller et de se poser sur l'eau (amerrir) est un type d'avion dénommé hydravion. Étymologie et histoire Le mot aviation (du latin avis, oiseau et actio, action) a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863, dans le livre Aviation ou navigation aérienne sans ballon, un ouvrage rendant compte des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris dans un appareil plus lourd que l'air. Le terme avion sera ensuite créé en 1875 par Clément Ader pour désigner sa série d'appareils volants, puis breveté par lui. C'est ainsi qu'il a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant le premier vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel. De fait, la performance de cette génération d'engins ne fera pas se bousculer les entrepreneurs car n'ayant pas assez de maîtrise de son domaine. Mais dans les premières années de l'aéronautique, après les exploits des frères Wright à partir du 17 décembre 1903, on ne parle guère d'avion mais d'aéroplane. En 1911, pour honorer la mémoire de Clément Ader, le Général Roques, créateur de l'aviation militaire, a décidé que tous les aéroplanes militaires s'appelleraient des avions. Mais ce n'est qu'avec la Première Guerre mondiale que les mots avion et aviation deviennent communs. Dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, les tensions grandissantes en Europe incitent les gouvernements à s'intéresser à l'aviation en tant qu'arme de guerre. D'où l'organisation par la France du fameux concours d’aéroplanes militaires de Reims (octobre et novembre 1911), premier concours de ce type de l'histoire mondiale de l'aviation. Les différents constructeurs, français et britanniques notamment, se livrent à une course contre la montre pour tenter d'obtenir des commandes à l'export. Léopold Trescartes, titulaire du brevet civil de l'Aéroclub de France no 842 délivré le 16 avril 1912, effectue le 7 septembre 1912 le premier vol au-dessus de Porto (Portugal) à bord d'un biplan de type MF-4 fabriqué par Maurice Farman. Cet avion, officiellement acheté par un journal de Porto et dont les exhibitions servent, pour le grand public, à financer la construction d'une crèche, est en réalité un modèle destiné à convaincre le gouvernement portugais d'acheter des avions français dans le cadre de la création d'une force aérienne. Après de nombreuses démonstrations, en présence notamment du ministre de la guerre portugais, le choix des autorités portugaises se portera finalement sur un appareil britannique de marque Avro, type Avro 500. Le MF-4 de démonstration sera ultérieurement offert au gouvernement portugais et sera utilisé au sein du bataillon Aerosteiros puis à l'école militaire d'aéronautique de Vila Nova da Rainha. Avions et pilotes pionniers (volontaires détachés d'autres unités qui gardaient leur uniforme d'origine, surtout recrutés dans la cavalerie) sont réquisitionnés pour des missions de reconnaissance. Cibles des deux camps au sol, ils sont décimés. Les grandes nations se dotent très vite d'une aviation militaire où les avions se spécialisent : reconnaissance, chasseurs, bombardiers. Une course aux records est engagée pour prendre l'avantage sur l'ennemi, l'armement étant amélioré avec l'apparition des premières mitrailleuses synchronisées. Le parachute fait son apparition, mais est seulement utilisé par les pilotes de dirigeables, les avions volant trop bas pour qu'il soit efficace. Au sol, on construit des aérodromes, et l'avion est fabriqué en séries. Le 5 octobre 1914, tout près de Reims, se déroule au-dessus du point de jonction des communes de Jonchery-sur-Vesle, de Prouilly et de Muizon, le premier combat aérien de l’histoire mondiale de l’aviation militaire, avec un avion abattu. Le combat est remporté par le pilote Joseph Frantz et le mécanicien Louis Quenault de l'escadrille V 24 sur un Voisin III, contre le sergent Wilhelm Schlichting (pilote) et l'oberleutnant Fritz von Zagen (observateur) sur un Aviatik allemand. À la suite, les duels aériens se multiplient. Si les premiers combats sont très rares et dangereux (fusils embarqués, qui nécessitent une dextérité extrême), le développement des mitrailleuses synchronisées (faisant suite aux hélices blindées sur le passage des balles, invention de l'aviateur français Roland Garros) améliore l'efficacité des batailles. Notamment parce que ce dispositif permettait de tirer les balles d'une mitraillette à travers les hélices des avions. Contrairement à l'horreur des tranchées (boue, bombardements constants…) la guerre aérienne est vue comme une guerre propre (si tant est que cela soit possible). Dans les représentations des pilotes comme des civils et de l'infanterie, qui suivent avec assiduité la guerre du ciel, l'aviation possède un côté noble, chevaleresque ; Guynemer refusera d'abattre Ernst Udet car sa mitrailleuse s'était enrayée. Il y a une grande compétition entre les « As », tant entre ennemis qu'au sein d'un même camp. Les grandes figures de cette époque sont les Français Guynemer et René Fonck (plus grand As français et de la guerre selon la méthode de calcul), ainsi que les Allemands Manfred von Richthofen (surnommé Le Baron Rouge), et Ernst Udet. Le soir du 10 juin 1916 a lieu le premier combat aéronaval de l’Histoire, en Afrique équatoriale. Un hydravion de fabrication britannique de type Netta, piloté par les lieutenants belges Behaeghe et Collignon, bombarde avec succès la canonnière allemande Graf von Götzen dans le port de Kigoma (actuelle Tanzanie) sur le lac Tanganyika à l’aide d’une de ses deux bombes de 65 livres qui l’atteint au gaillard d'arrière mettant hors d'état sa gouvern. Le navire est ainsi neutralisé ce qui brise le verrou allemand sur le lac, entre le Congo belge et l’Est Africain allemand qui avait été mis en place deux ans plus tôt. Les canonniers allemands n’ont pu riposter contre cette attaque aérienne car leurs pièces d’artillerie, prévues pour des cibles côtières ou navales (nous n'étions qu'au début de l'aviation), ne s’élevaient pas selon un angle suffisant pour menacer des avions (considérés par les Allemands comme inexistants en Afrique équatoriale). L’hydravion rejoignit sa base néanmoins avec 20 atteintes de balles de mitrailleuses tirées de Kigoma et un flotteur percé. À la fin de la guerre, il y a : 4 500 avions français ; 3 500 avions britanniques ; 2 500 avions allemands. Marie Marvingt invente en 1914 l'aviation sanitaire. Histoire de l’aviation et technique Morphologie Un avion est constitué : D'une cellule comprenant le fuselage, les train d'atterrissages, la voilure (aile et empennage) et les éléments mobiles de la voilure (ailerons, gouvernes, volets), y compris éléments aux fonctions combinées (aérofreinset gouvernes de profondeurs) ; D'un ou de plusieurs groupes moteurs et propulseurs à hélice ou à réaction; De commandes de vol capables de transmettre les actions du pilote aux gouvernes; D'instruments de bord d'indications et de contrôle pour informer le pilote sur le déroulement du vol : on parle d'avionique si ces instruments sont électroniques ; De servitudes de bord. Les précurseurs L'homme a probablement très tôt rêvé d'imiter le vol des oiseaux et la légende, telle celle d'Icare, ou de nombreux récits apocryphes revendiquent des tentatives de vol par des hommes harnachés d'ailes et s'élançant à partir d'une tour. Quelle que soit leur identité, ils tentaient d'imiter un mécanisme, celui de l'aile d'oiseau, dont ils n'imaginaient pas la complexité. Les égyptiens déjà fabriquent des jouets ou maquettes en bois de balsa ayant la capacité de s'élever et de planer dans les airs. On attribue à Archytas de Tarente l'invention d'une colombe en bois capable de voler. Vers 1500, Léonard de Vinci a dessiné et proposé plusieurs idées de « machines volantes » mais elles étaient basées, pour la plupart, sur le concept des ailes battantes. En 1655, Robert Hooke, mathématicien, physicien et inventeur anglais, concluait à l'impossibilité du vol humain sans l'assistance d'un moteur « artificiel ». Hezârfen Ahmed Çelebi (1609 — 1640) est un inventeur ottoman considéré comme l'un des premiers pionniers de l'aviation pour avoir plané depuis la Tour de Galata à Istanbul. En 1783, les frères Montgolfier grâce au ballon à air chaud et Jacques Charles grâce au ballon à gaz permettent à l'homme de s'élever dans l'atmosphère mais sans contrôle de la trajectoire. La solution viendra de l'étude d'un jouet, le cerf-volant, connu en Orient depuis l'Antiquité mais qui ne sera introduit en Europe qu'au XIIIe siècle. Le Britannique George Cayley (1773-1857), est le véritable précurseur de l'aviation. Il découvre les principes de base de l'aérodynamique et comprend que le poids et la traînée sont les deux forces qu'il faut vaincre. Il comprend également qu'il est inutile de reproduire le vol battu des oiseaux et que les ailes doivent être fixes ; il prévoit la nécessité d'un empennage pour stabiliser le vol. Il établit ainsi la forme de base de l'avion. S'inspirant des travaux des Français Launoy, il construit un hélicoptère en 1796 puis, en 1808, un « ornithoptère » à l'échelle humaine et, en 1809, un planeur qui volera sans passager. William Samuel Henson et John Stringfellow, reprenant les travaux de Cayley, font voler un modèle réduit d'aéroplane à vapeur. Néanmoins, les moteurs puissants pour les appareils à taille réelle sont beaucoup trop lourds pour leur permettre de décoller. En 1837, Isidore Didion en conclusion d'une étude théorique fine conclut que « La navigation aérienne n'aura de succès que si l'on trouve un moteur capable de produire une force motrice dont le rapport avec le poids de la machine qu'elle exigerait pour être soutenue, soit plus grand que les machines à vapeur actuelles, ou que chez l'homme ou la plupart des animaux ». Les progrès vont donc d'abord passer par les planeurs et par l'étude de l'aérodynamique. Entre 1857 et 1868, le Français Jean-Marie Le Bris essaie successivement deux planeurs de son invention, d'abord depuis les collines de la baie de Douarnenez (Finistère), puis sur la hauteur du Polygone de la Marine, près de Brest (Finistère), reprenant ainsi en France les travaux des pionniers britanniques de la décennie précédente. En 1863, le terme « aviation » est inventé par Gabriel de La Landelle. Le Britannique Francis Herbert Wenham, en 1871, construit ce qui est probablement la première soufflerie, qui va permettre d'expérimenter des maquettes. Le français Louis Mouillard s'inspire de l'aile d'oiseau pour concevoir des planeurs dont la voilure est courbée. Il propose le gauchissement des ailes. Entre 1857 et 1877, les Français Félix et Louis du Temple essaient des modèles réduits à moteur à ressort, en les aidant d'un plan incliné, puis peut-être un engin, muni d'un moteur à vapeur, monté par un matelot. Les essais de planeurs se succèdent, et s'y prêtent tour à tour l'Allemand Otto Lilienthal, le Britannique Percy Pilcher, les Américains John Joseph Montgomery et Maloney, et les Français Ferdinand Ferber, Maurice Colliex ainsi que les frères Voisin. Premiers planeurs Le premier homme ayant volé en contrôlant la trajectoire de sa machine est Otto Lilienthal, qui a effectué entre 1891 et 1896 deux mille vols planés depuis une colline artificielle à proximité de Berlin. Les premiers vols sur une machine volante pilotée par gouvernes agissant sur les trois axes (tangage, roulis, lacet) ont été réalisés par les frères Wright sur leur planeur en 1902. Premier décollage motorisé Le premier homme ayant déclaré avoir volé à l'aide d'un moteur est le Français Clément Ader, aux commandes de son Avion. La réalité de ces vols est discutée, à cause du manque de témoins et par l'absence de contrôle en vol de ses engins. La première tentative a lieu en 1890 aux commandes de l'Éole ; les marques laissées par les roues dans le sol meuble auraient présenté un endroit où elles étaient moins marquées et auraient totalement disparu sur une vingtaine ou une cinquantaine de mètres. Son engin volant aurait ainsi effectué un bond ; il n'y avait pas de témoins autres que des employés d'Ader. La même machine, essayée devant des témoins officiels en 1891, ne donne pas d'autres résultats. Les essais suivants d'Ader furent effectués au camp militaire de Satory, à Versailles, où avait été établie une aire circulaire de 450 mètres de diamètre pour effectuer une démonstration officielle. Le 12 octobre 1897, Ader effectua un premier tour sur ce circuit à bord de son Avion III. Il sentit à plusieurs reprises l'appareil quitter le sol, puis reprendre contact. Deux jours plus tard, alors que le vent est fort, Clément Ader lance sa machine devant deux officiels du ministère de la Guerre qui déclarent : « Il fut cependant facile de constater, d'après le sillage des roues, que l'appareil avait été fréquemment soulevé de l'arrière et que la roue arrière formant le gouvernail n'avait pas porté constamment sur le sol ». Les deux membres de la commission le virent sortir brusquement de la piste, décrire une demi-conversion, s'incliner sur le côté et enfin rester immobile (il semble que, les roues n'ayant plus assez d'adhérence du fait de la sustentation, le pilote ait perdu le contrôle directionnel de sa machine qui est alors sortie de la piste puis s'est renversée sous l'effet du vent). À la question « [...] l'appareil a [-t-il] tendance à se soulever quand il est lancé à une certaine vitesse ? » la réponse est « [...] la démonstration… n'a pas été faite dans les deux expériences qui ont été effectuées sur le terrain ». Devant cet échec, le ministère de la Guerre coupe les crédits à Ader. On peut conclure que, ce 14 octobre 1897, le Français Clément Ader aurait peut-être effectué le premier décollage motorisé – mais non contrôlé – d'un plus lourd que l'air. Premier vol motorisé contrôlé Après la mise au point en vol de leur planeurs entre 1900 et 1903, avec plus de 700 vols en 1902, les frères Wright ont expérimenté leur premier avion, le Flyer, dans les dunes de Kitty Hawk [1] le 17 décembre 1903. Les deux frères pilotent à leur tour ; ils effectuent quatre vols, le dernier étant le plus long : Orville vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. Ces vols sont généralement considérés comme les premiers vols motorisés et contrôlés d'un plus lourd que l'air. Leurs détracteurs, notamment les partisans d'Alberto Santos-Dumont et de Gabriel Voisin, leur reprochent d'avoir eu besoin d'un rail fixé au sol et d'une catapulte à contre poids pour le décollage, le Flyer étant dépourvu de roues ; la faible puissance du moteur ne permettait pas non plus le décollage par vent faible. Le souhait des inventeurs de protéger leur invention à partir des vols du Flyer III en 1905, l'absence de démonstrations publiques et le faible nombre de témoins de leurs vols jouèrent un rôle négatif pour leur publicité. La maîtrise de la technique de vol des Wright a été reconnue plus tard lors des différentes démonstrations que les Wright effectuèrent en France, notamment à Auvours dans la Sarthe en 1908. Des recherches historiques révèlent que le premier vol motorisé aurait été réalisé par l'ingénieur américain d'origine allemande Gustav Weißkopf en 1899. La journaliste américaine Stella Randolpha publié un ouvrage sur cet ingénieur en 1930 : Before the Wrights flew (Avant que les Wrigths ne volent) et ses travaux sont en voie d'être confirmés par l'historien de l'aéronautique John Brown. Ferdinand Ferber effectue à Chalais-Meudon le 27 mai 1905 le premier vol d'un avion à moteur en Europe. Le capitaine Ferber, polytechnicien et officier d'artillerie, était en contact avec les frères Wright. Comme eux il avait commencé par apprendre à piloter les planeurs qu'il construisait, puis en 1903 il avait motorisé et testé sous un portique son avion n°6 avant d'effectuer le premier vol libre. Comme le premier Flyer des frères Wright, son moteur n'était pas assez puissant pour assurer un décollage sans l'aide d'un dispositif de lancement. Pionnier oublié de l'histoire de l'aviation, il meurt en septembre 1909. Premiers vols motorisés contrôlés autonomes Avion 2: Avion des frères Wright,1903 Traian Vuia vola à Montesson le 18 mars 1906 avec un appareil plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement) sur une distance d'environ 12 mètres à une altitude d'un mètre. Ce vol se terminant par un accident, Vuia ne reprit ses essais qu'à partir du mois de juillet après avoir réparé et modifié son appareil. Le 19 août 1906 il vola sur une distance de 25 mètres à une altitude de 2,5 mètres à Issy-les-Moulineaux. Le Brésilien Alberto Santos-Dumont vola à Bagatelle le 23 octobre 1906 sur soixante mètres à une altitude de deux à trois mètres. Grâce à ce vol à bord du 14 Bis, il remporta devant un large public le prix Archdeacon décerné par l'Aéro-Club de France pour le vol d'un plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement). Ses détracteurs – entre autres les partisans des frères Wright – lui reprochent de ne pouvoir voler qu'en effet de sol, alors que le Flyer III pouvait déjà prendre de l'altitude lorsqu'il vola sur 39,5 kilomètres le 5 octobre 1905. Le perfectionnement des machines (1906-1914) En 1905, Robert Esnault-Pelterie invente l’aileron en modifiant un avion de sa construction conçu d'après le Flyer des frères Wright. En 1906, il invente le moteur en étoile. En décembre, il dépose le brevet du manche à balai. Le 30 octobre 1908, au Bouy aviation décolle Henri Farman au volant de son Voisin pour la réalisation du premier vol inter-villes, il atteint Reims après un vol de 17 min et a parcouru 27 km. Le 3 juillet 1909, au Champ d'aviation de la Brayelle près de Douai est organisé le premier meeting aérien au monde, Louis Blériot avec son monoplan vole 47 km en 1 h 7, Louis Paulhan avec son biplan, bat le record de hauteur avec 150 mètres. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot traverse la Manche aux commandes de son Blériot XI. L’évènement a un grand retentissement. Le Daily Mail, organisateur du concours, titre : « L'Angleterre n'est plus une île ». Du 22 au 29 août 1909, fut organisé le premier meeting international d'aviation de l'histoire : la prestigieuse « Grande semaine d'aviation de la Champagne » de Reims – qui se déroula très exactement sur la commune de Bétheny, à l'emplacement de l'ancienne Base aérienne 112 Reims-Champagne, fermée le 30 juin 2011 – à laquelle participèrent tous les grands pilotes de l'époque : Louis Blériot, Henri Farman, René Moineau, Louis Paulhan, Hubert Latham, Glenn Curtiss… Près d'un million de spectateurs y assistèrent. En 1909, fut établie à Pau la première école d'aviation organisée au monde par les frères Wright, suivie peu après par celle créée Louis Blériot qu'il put ouvrir grâce à sa traversée réussie de la Manche et dont il confia la direction à Henri Sallenave. Entraînée au pilotage par Léon Delagrange sur son biplan Voisin, Thérèse Peltier effectue son premier vol solo en septembre 1908, devenant de ce fait la première femme pilote. Le 8 Mars 1910, Élise Deroche (1882-1919) se voit décerner par l'Aéro-Club de France le brevet de pilote no 36 et devient la première femme brevetée au monde. Le premier vol autonome d'un hydravion fut réalisé par Henri Fabre, qui décolla le 28 mars 1910 de l'étang de Berre, à Martigues, en France, avec son hydro-aéroplane « Canard ». L'exploit fut constaté par huissier. Le premier vol autonome d'un avion monoplan muni d'un moteur à réaction, conçu et piloté par l'ingénieur roumain Henri Coandă et construit dans l'atelier de carrosserie de Joachim Caproni, eu lieu en octobre 1910 au deuxième Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget : l'air était aspiré à l'avant par un compresseur, puis dirigé vers une chambre de combustion (une de chaque côté, à l'avant de l'appareil) qui fournissait la poussée. Le compresseur était mis en mouvement par un moteur à piston classique et non par une turbine comme dans les réacteurs modernes. Le premier vol commercial Les premiers vols sont le fait d'aventuriers, de sportifs et aussi, considérant le coût, le terrain de jeux de quelques riches individus. Les avions étaient petits et peu de gens leur imaginaient un avenir commercial. Pourtant, dès 1914, un entrepreneur américain P.E. Fansler ouvre la première ligne aérienne régulière entre St. Petersburg et Tampa, en Floride, en utilisant un hydravion Benoist capable d'emporter un passager [2]. La compagnie survivra pendant quatre mois et transportera 1 205 passagers avant de cesser ses opérations. La Poste est, elle aussi, intéressée par le transport aérien du courrier mais la Première guerre mondiale interrompt les projets qui ne reprendront qu'en 1918. Le 10 février 1919, Georges Boulard ouvre la première ligne commerciale aérienne régulière à l'international, de capitale à capitale en concluant le Paris – Bruxelles. Fonctionnement : le vol Comment un avion vole-t-il ? Il faut d'abord rappeler qu'un avion vole grâce au vent relatif (l'écoulement d'air que subit l'aéronef s'il a de la vitesse). On peut d'ailleurs simuler ce vent relatif en soufflerie grâce à de puissants ventilateurs. Quand le vent relatif passe au-dessus et au-dessous de l'aile, l'air qui passe sur l'extrados va plus vite que l'air qui passe sur l'intrados, obéissant ainsi à la condition de Kutta. La pression à l'extrados va être plus faible que celle à l'intrados. La dépression sur l'extrados et la pression sur l'intrados engendrent une force sur l'aile appelée portance. Plus l'angle formé entre l'aile et le vent relatif (angle appelé incidence) est important, plus la résultante aérodynamique sera grande. Ceci reste vrai jusqu'au point de décrochage, où la portance commence à décroître à cause de la séparation des flux d'air. La résultante aérodynamique est orientée vers le haut et légèrement vers l'arrière. La résultante aérodynamique Ra est décomposée conventionnellement en deux forces correspondant à ces deux effets : la portance, perpendiculaire au vent relatif, la traînée, parallèle au vent relatif. La physique du vol Un avion subit trois types de forces : la poussée du réacteur ou la traction de l'hélice entraînée par le moteur ; le poids, effet de la gravité terrestre sur la masse de l'appareil ; la résultante des forces aérodynamiques décomposée en portance et en traînée : la portance, créée par le déplacement dans l'air d'une aile profilée, la traînée, somme des résistances aérodynamiques est opposée au mouvement. Ces forces sont représentées par 4 vecteurs : la traction vers l'avant s'oppose à la traînée vers l'arrière, la portance vers le haut s'oppose au poids vers le bas. Quand l'avion vole en palier à vitesse constante le poids est équilibré par la portance, la traînée est compensée par la traction. À partir de cette position d'équilibre, toute modification de l'un des paramètres entraîne une modification de l'équilibre. Si le pilote réduit les gaz, la traction diminue, la traînée devient prépondérante et la vitesse diminue. Étant proportionnelle au carré de la vitesse, la portance diminue avec la vitesse : l'avion s'inscrit dans une trajectoire descendante, entraîné par son poids. En descendant, l'avion accélère à nouveau : la portance croît à nouveau, égale et dépasse le poids : l'avion remonte. En remontant, la vitesse diminue, et ainsi de suite... Lorsque les oscillations s'amortissent du fait de la stabilité en tangage, l'avion se stabilise en un nouveau point d'équilibre : soit en descente à la même vitesse, soit en palier à une vitesse plus faible suivant son attitude de vol. La technique du vol : le pilotage Le pilotage dans le plan vertical (en tangage) consiste à intervenir sur la portance et la traction. Le pilotage dans le plan horizontal (en virage) consiste à intervenir en plus sur le roulis (inclinaison latérale) et le lacet (la direction). Impact sur l'environnement L'avion a, comme d'autres moyens de transport motorisé, un impact sur l'environnement, notamment en contribuant au dérèglement climatique. C'est au décollage, quand les réacteurs fonctionnent à pleine puissance qu'il pollue le plus (CO2, NOx, Métaux lourds contenus dans le kérosène ou provenant de l'usure des tuyères, imbrûlés...). Les avions sont aussi une source de pollution sonore importante aux abords des aéroports et sous les zones d’entraînement d'avions militaires. Les aérosols et la vapeur d'eau émise par les tuyères contribuent aussi à la formation de nuages artificiels (trainées de condensation) qui modifient le système atmosphérique et climatique, avec un effet de refroidissement à court terme, mais de réchauffement à long terme. Les émissions de CO2 Pour l'aviation civile, par passager et par vol, sont bien supérieures à celle du transport ferroviaire, (30 fois plus environ par passager). Par contre, s'il est rempli, et pour les longues distances, un passager n'émet, en moyenne, pas plus de gaz à effet de serre par passager qu'une voiture. Par exemple le nouvel A380 ne consomme que 3 à 4,5 l/100km par passager contre 1.5 à 15 litres pour une automobile (le chiffre varie avec le nombre de passagers, le type de moteur et la taille du véhicule). Les avions émettent aussi d'importantes quantités de NOx (oxydes d'azote, polluant et également contributeur au réchauffement climatique). Ces NOx ne peuvent être traités par des pots catalytiques comme dans les cas des voitures modernes. Globalement, on évalue aujourd'hui à 3% de la libération totale de gaz à effet de serre la part due à l'aviation, mais c'est le secteur, qui avec la marine marchande augmente le plus rapidement, sans être soumis au protocole de Kyoto. En termes d'écobilan La conception des avions fait appel à des matériaux dont la production est également en amont source d'impacts énergétiques écologiques et sanitaires. Et le traitement des avions en fin de vie pose encore problème, avec un nombre d'avions à démanteler de plus en plus élevé (environ 6 000, soit 300 avions/an à traiter, sans compter les épaves déjà stockées à proximité des aéroports dans le monde. Des avions ont été transformés en récifs artificiels, mais avec des controverses sur les impacts de ce type d'opération. Les avions contiennent des matériaux précieux et dont la fabrication a causé l'émission d'importantes quantité de gaz à effet de serre et de métaux lourds, mais les carlingues n'ont pas été conçu pour faciliter la récupération de ces matériaux en fin de vie. Typologie : les différents types d'avions Les deux grandes catégories sont les avions civils (commerciaux ou de tourisme) et les avions militaires (susceptibles de jouer un rôle dans la guerre). Avions civils Les avions civils peuvent être classés comme ; ultra légers ; avions légers ; avions d'affaire ; avions de ligne. Les avions de ligne sont également classés selon leur rayon d'action : court-courrier, moyen-courrier, long-courrier. Cette dénomination date de l'époque où les avions étaient principalement utilisés pour acheminer les lettres et colis postaux, l'Aéropostale. Avions militaires Les avions militaires sont généralement classés selon leur emploi : avion de chasse, ou chasseur, conçu pour l'interception et la destruction d'autres avions (Dassault Mirage III, Lockheed F-22 Raptor). bombardier (tactique, stratégique ou nucléaire), dont la mission est de délivrer une ou plusieurs bombes (Boeing B-17 Flying Fortress, Boeing B-52 Stratofortress). avion d'interception, ou intercepteur, conçu pour abattre les bombardiers ennemis avant que ceux-ci n'atteignent le territoire national (F-106 Delta Dart, Mig-31 Foxhund). avion de transport, chargé de transporter du fret et/ou du personnel (parachutistes par ex.) (A400M, Lockheed C-130 Hercules, C-160 Transall). avion d'entraînement, avion conçu pour l'entraînement initial (Fouga Magister) ou avancé (Alpha Jet) -Aero L-39 Albatros des futurs pilotes militaires. avion de reconnaissance ou de surveillance (U2, Lockheed SR-71 Blackbird), qui doit ramener des informations (électronique, photo, etc.) ou les transmettre en temps réel (Système de détection et de commandement aéroporté (SDCA)). l'avion multirôle (le Rafale par exemple), qui doit cumuler plusieurs de ces missions. l' ASV, avion sans pilote (Dassault nEUROn) Concurrence entre Airbus et Boeing Depuis la fin des années 1990, Boeing, dont l'activité de défense est considérable, et Airbus s'affrontent essentiellement dans le domaine des avions civils. Boeing est également concurrent d'EADS, maison mère d'Airbus, dans d'autres domaines, notamment celui des avions militaires et des lanceurs. Histoire Le duel Boeing/Airbus commence doucement en 1972 quand le nouveau constructeur d'avion dénommé Airbus met sur le marché son premier avion : l'Airbus A300. Il s'agit du premier biréacteur à large fuselage, et qui permit à Airbus de naître ; l'A300 s'est vendu depuis à environ 850 exemplaires toutes versions confondues. Un dérivé suivra dix ans plus tard, également à large fuselage : l'A310 en 1982. En 1988, Airbus met en service l'A320, biréacteur moyen courrier, monocouloir (donc à fuselage plus étroit), et qui intègre des concepts révolutionnaires pour l'époque. Les avions de cette famille (A318, A319, A320, A321) vont se vendre très largement (plus de 3 000 exemplaires livrés jusqu'en janvier 2007), et ce large succès (à hauteur de la réussite commerciale du Boeing 737 concurrent) va aider grandement Airbus à rattraper Boeing. Au début des années 1990, Airbus met en service deux autres long courriers à larges fuselages (même diamètre que l'A300 et l'A310) : l'A330 et l'A340, qui ont beaucoup d'éléments en commun, mais qui diffèrent sur le nombre de réacteurs : l'A330 est un biréacteur, l'A340 un quadriréacteur. À la fin des années 1990, Airbus conçoit son propre "jumbojet", alors nommé l'A3XX, destiné à concurrencer le Boeing 747. L'avion sera lancé quelques années plus tard, sous le nom de "A380", et le premier vol a eu lieu en avril 2005. Le premier exemplaire commercial a été livré à Singapore Airlines le 15 octobre 2007, et mis en service le 25 octobre sur la ligne Singapour-Sidney. Table des matières Table des matières Partie A : Introduction 2 § A.1 - Étymologie et histoire 2 Partie B : Histoire de l’aviation et technique 6 § B.1 - Morphologie 6 § B.2 - Les précurseurs 6 § B.3 - Premiers planeurs 7 § B.4 - Premier décollage motorisé 8 § B.5 - Premier vol motorisé contrôlé 8 § B.6 - Premiers vols motorisés contrôlés autonomes 9 § B.7 - Le perfectionnement des machines (1906-1914) 9 § B.8 - Le premier vol commercial 10 Partie C : Fonctionnement : le vol 12 § C.1 - Comment un avion vole-t-il ? 12 § C.2 - La physique du vol 12 § C.3 - La technique du vol : le pilotage 13 § C.4 - Impact sur l'environnement 13 § C.5 - Les émissions de CO2 13 § C.6 - En termes d'écobilan 14 Partie D : Typologie : les différents types d'avions 16 § D.1 - Avions civils 16 § D.2 - Avions militaires 16 § D.3 - Concurrence entre Airbus et Boeing 17 § D.4 - Histoire 17 Index des avions Index des avions Avion 1: L’avion III de Clément Ader 2 Avion 2: Avion des frères Wright,1903 9 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Bernard Marck, Histoire de l’aviation, 2: Jean-Jacques Dufour, Une histoire de l’aviation commerciale, Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. Résumé :De l'Antiquité aux mission lunaires, l'humanité a toujours été fascinée par le ciel. Ce livre superbement illustré présente un panorama historique de l'aviation. les premiers pionniers comme les frères Wright, Alcock et Brown, Clément Ader ou Louis Blériot tissent la trame de cette aventure humaine exceptionnelle, aux côtés d'inventeurs plus proches de nous, comme les ingénieurs du Concorde. Les exploits et les dangers évoqués dans cet ouvrage forment une longue épopée, des premières montgolfières à la technologie complexe des chasseurs à réactions, sans oublier la magie de la conquête spatiale qui permit à l'homme de s'affranchir de la pesanteur. L'Histoire de l'Aviation propose un panorama des évolutions civiles et militaires de ce mode de transport devenu omniprésent en moins d'un siècle. Cet ouvrage est, de plus, enrichi de 20 fac-similé, présentant, entre autres, les plans du planeur de George Cayley (1849), la " une " du Matin annonçant le vol historique de Blériot au-dessus de la Manche, ou le rapport de mission d'Apollo 11. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. Ne tapez pas de guillemet, etc. Pour insérer le champ "-!b!-Commentaires-!/b!-".-!br!-Sélectionner le menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!--!br!-Dans la boite de dialogue "Champ"-!br!-Onglet "Info document" Dans les -!b!-Propriétés-!/b!- du style de page-!br!-Onglet -!b!-Page-!/b!--!br!--!b!-Mise en page-!/b!- -!b!--!u!-Attention formatage local:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type d'élément, ici un formatage local.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce formatage local soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel, ou vérifier que vous avez formaté localement ce text.-!br!-N'oubliez pas d'effacer le format avant de reformater le texte. -!b!--!u!-Attention paragraphe de texte:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte de ce paragraphe n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le paragraphe par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un paragraphe.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un paragraphe.-!br!- -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier guillemet du texte.-!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère de votre condition. Menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-" Pour légender une image, il faut un clic droite sur l'image et sélectionner -!b!-Insérer une légende...-!/b!--!br!-Cependant, il faut retirer la protection du contenu. Dans la boite de dialogue -!b!-Propriétés-!/b!--!br!-Onglet Option-!br!-Vou devez cocher les protections (case à cocher) -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Il peut y avoir devant la numération un espace.-!br!--!br!-Par exemple : -!b!-§[espace]-!/b!- Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitres"-!br!-Onglet Position-!br!-Numerotation suivi par. Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitre"-!br!-Afficher les sous-niveaux. Le texte du lien qui permet d'atteindre le paragraphe. Ne tapez pas d'espace à la fin du nom de la colonne, Sinon Null. La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description null / / Pablo Rodriguez 2018-03-30T12:40:15.812000000 2023-04-03T18:29:22.807000000 Prénom Nom PT9H26M55S 68 LibreOffice/7.5.1.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/fcbaee479e84c6cd81291587d2ee68cba099e129 Résumé :Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. Mise en page d'un texte long Frontière entre l'Espagne et la France Pablo Rodriguez 2019-03-17 Mon département Mon groupe Frontière entre l'Espagne et la France 40 35/ Mise en page d'un texte long 3. Économie frontalière et transfrontalière Mise en page d'un texte long 41 / 35 / / Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes : 418-781, naissance d'une région., 2: Jean Sermet, La Frontière hispano-française des Pyrénées, Sommaire Sommaire 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 2. Caractéristiques géographiques 16 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 Table des matières Table des matières 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 § 1.a - Propos liminaire 2 § 1.b - Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol 2 § 1.c - La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 4 § 1.d - Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé 6 § 1.e - La commission internationale des Pyrénées de 1875 8 § 1.f - Le traité de Bayonne de 1995 10 § 1.g - Histoire militaire et fortifications 10 2. Caractéristiques géographiques 16 § 2.a - La frontière terrestre au XXIe siècle 16 § 2.b - Matérialisation de la frontière terrestre 16 § 2.c - Particularités territoriales 17 § 2.d - Passages et voies de communication terrestres 19 § 2.e - Les chemins de Compostelle 22 § 2.f - Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens 24 § 2.g - La frontière maritime 25 § 2.h - Voies maritimes 25 § 2.i - L’île des Faisans 25 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 § 3.a - Tourisme et migrations transfrontalières 28 § 3.b - Énergie et transports 28 § 3.c - Économie et accords frontaliers 29 § 3.d - Traités de Bonne Correspondance 30 § 3.e - Économie frontalière 31 § 3.f - Coopération transfrontalière institutionnelle 33 § 3.g - Douane et contrôles frontaliers 34 Index des cartes Index des cartes Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé 2 Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 22 Frontière entre l'Espagne et la France Mise en page d'un texte long Mon département Prénom Nom Mon groupe 17/03/2019 Sommaire Sommaire 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 2. Caractéristiques géographiques 16 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 Frontière entre l'Espagne et la France Propos liminaire Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol Le vocable frontière provient du substantif front ; il induit une notion d’opposition entre deux zones séparées par ce même front, comme une « troupe qui, se mettant en bataille pour combattre, fait frontière […] » [1]. Il apparaît pour la première fois en France au XIVe siècle et demeure réservé, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, aux limites les plus menacées du royaume. Du côté espagnol, le terme frontière semble avoir coexisté avec celui plus général de limites, désignant une zone abstraite entre les royaumes chrétiens d'Espagne ; il décrit également la réalité physique d'une opposition, comme la ligne de forteresses séparant la Castille des provinces musulmanes. L'époque de l'apparition du terme frontière correspond à celle de la constitution des États européens — par confrontations successives, dont les traductions guerrières ont été des facteurs d'indentification, de différenciation et d'unification— et à celle de la distinction entre droit public et droit privé. Jean de Terrevermeille défend en 1418 l'idée que le royaume n'est pas la propriété d'un monarque ; celui-ci n’en serait que le « bénéficier », induisant en cela que le royaume est devenu un territoire géré par un prince. Cette interprétation se trouve renforcée au cours du temps et, au XVIe siècle, du fait de la consolidation de la cohésion politique interne, de militaires les frontières deviennent la traduction politique d'une souveraineté territoriale. Le développement du concept d’État engendre une nouvelle dimension de la notion de frontière : celle-ci dessine dorénavant la limite des compétences juridiques et de police de l’organisation politique au pouvoir. Elle circonscrit, en outre, un espace administratif, enrichi d'une institution fiscale et de sa composante douanière. « […] ces frontières peuvent être dissociées : la frontière militaire est souvent éloignée de la frontière juridique ; la frontière douanière peut ne pas coïncider avec la frontière politique, comme en Espagne où l’Èbre a longtemps été une barrière douanière au sud d'une vaste zone franche ; la frontière ecclésiastique peut ignorer la frontière politique, comme ce fut le cas pour le diocèse de Bayonne qui englobait jusqu’en 1566 le Valcarlos et le bassin de la Bidassoa, avec la vallée du Baztan, qui faisait partie de la Navarre, et le nord du Guipuzcoa jusqu’à Saint-Sébastien, qui était castillan […]. » Maïté Lafourcade, La frontière franco-espagnole : lieu de conflits interétatiques et de collaboration interrégionale, 1998, p. 2. L’analyse de Maïté Lafourcade montre que plusieurs conceptions coexistent et décident du tracé d’une frontière ; ainsi une frontière pourra suivre ou non des éléments naturels —ligne de partage des eaux, ligne de crête, cours d’eau, limite de propriété privée ; elle pourra être définie par une ligne précise ou par une zone No man's land par exemple ; elle pourra encore caractériser un lieu d’échanges, résultant de l’isolement d'une zone montagneuse s’étalant sur plusieurs vallées partageant la même langue, ou une zone d’affrontements politiques ou religieux. La frontière entre l’Espagne et la France ne déroge pas à la logique décrite ci-dessus ; elle est en effet le résultat de l’histoire politique et économique d’une zone qui dépasse celle circonscrite par la barrière physique que constitue la chaîne des Pyrénées. Cette dimension de zone se trouve d'autant plus vérifiée que la construction de l’Espace européen entraîne un réaménagement du concept de frontière, impliquant la disparition des frontières intérieures de la Communauté s’appliquant aux travailleurs, aux marchandises, aux capitaux et aux services. En conséquence, après une longue période durant laquelle elle s’est construit un profil linéaire, en réponse aux pressions militaires, politiques, puis juridiques, la frontière acquiert une dimension supplémentaire, interne à un espace communautaire, au sein d’une construction complexe du principe de territorialité. « [La frontière], expression de l’exclusivisme territorial, est inapte à rendre compte des devoirs qu’entraîne entre États voisins une communauté d’intérêts, qui appelle non l’arrêt des compétences, mais leur collaboration […]. » Charles de Visscher, Problèmes de confins en droit international public, 1969, p. 7. La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 Nombreux sont les peuples qui, du nord au sud et du sud au nord, ont traversé la chaîne des Pyrénées, que ce soit pour des migrations définitives, des conquêtes guerrières ou pour pratiquer des activités d’échanges économiques. Maïté Lafourcade dénombre ainsi les Celtes, les Carthaginois, les Romains, les Vandales, les Suèves, les Wisigoths, les Maures, les Francs, les Anglais, les Français et les Espagnols. Les Pyrénées ont, pour la première fois, formalisé une limite sous l’Empire romain, séparant l’Hispanie romaine — province de Tarraconaise — au sud, des Gaules au nord Gaule narbonnaise et Gaule aquitaine. Il s'agit, à cette époque, d’une optimisation administrative visant à une administration territoriale plus efficace. Le royaume wisigoth, de 418 à 711, englobe les Pyrénées, et il faut attendre Clovis, qui repousse les Wisigoths au sud de la chaîne montagneuse, pour voir les Pyrénées commencer à jouer un rôle de frontière naturelle. Il ne s’agit pas encore d’une véritable frontière, mais d’une limite, Clovis étant roi des Francs, mais pas d’un territoire. Charlemagne, à son tour, franchit les Pyrénées, et établit au tournant des VIIIe et IXe siècles, la marche d'Espagne entre le massif montagneux et jusqu’aux rives de l’Èbre. Le démembrement de l’Empire carolingien à partir de 843 laisse à Charles le Chauve la Francia occidentalis, qui sur le versant nord des Pyrénées, s’appuie sur des seigneuries qui regroupent plusieurs vallées, telles Béarn, Bigorre, Nébouzan, Comminges, Couserans, comté de Foix, Roussillon, Cerdagne. Les Vascons occupent alors un territoire à cheval sur les Pyrénées, divisé en deux comtés dont Charles le Chauve reconnaît respectivement en 852 et en 860 les dirigeants. La frontière se caractérise par sa mouvance, du fait de « l’importance donnée aux hommes plutôt qu’aux territoires […] et de l’enchevêtrement des droits et des fiefs ». La lutte contre l’invasion arabe concourt à la formation d’un futur État par la constitution de la Castille, qui s’unit au royaume de León au XIIIe siècle, et des royaumes d’Aragon et de Navarre qui, à eux deux, contrôlent le sud des Pyrénées. En 1035, la mort de Sanche le Grand — sous l’autorité duquel toutes les terres basques sont réunies, y compris ce qui constitue le Pays basque français d’aujourd’hui  engendre le démembrement de la Navarre. Le duché d'Aquitaine absorbe le Labourd et la Soule, avant de passer sous le contrôle du royaume d'Angleterre en 1152, par le mariage d’Aliénor d'Aquitaine avec Henri II d’Angleterre. Le 12 mai 1258, la signature du traité de Corbeil acte l’abandon des prétentions du royaume de France. dont le roi est, à cette époque, Louis IX. sur la Catalogne, en échange de celui du roi d’Aragon. Jacques Ier. sur une partie du Languedoc et la Provence. Le sud du massif des Corbières détermine alors la frontière entre le royaume de France et celui d’Aragon. Alors qu’en 1449, Mauléon est conquise par le royaume de France, et qu’en 1451, la Couronne de France s'empare du Labourd, le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon en 1469 unit les deux royaumes du sud des Pyrénées. Le souverain navarrais, Jean d’Albret, perd à son tour ses possessions espagnoles, après l’invasion des troupes du duc d’Albe, Fadrique Álvarez de Toledo, aux ordres de Ferdinand d’Aragon, dit le Catholique ; il ne conserve que les terres d'ultra-puertos, connues aujourd’hui sous le nom de Basse-Navarre. L’héritier des rois catholiques et de la maison de Habsbourg, Charles Quint se retrouve à la tête d’« une Espagne à la dimension du monde […] ». Commence alors un conflit qui dure près d’un siècle et demi, initié par les deux souverains, François Ier et Charles Quint, alors que jusque-là, la paix avait régné entre les deux royaumes, à l’exception des points sensibles concernant le Roussillon et le val d'Aran, revendiqués par les deux parties. Bien qu’encore imprécis, le tracé d’un front militaire se dessine alors. Sur le flanc nord, le Roussillon et le val d’Aran demeurent espagnols, alors que l’Andorre et la Basse-Navarre jouissent d’une suzeraineté indépendante des deux pays antagonistes. Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé Le pays Quint est de nouveau la proie d’affrontements violents, de 1827 à 1856, qui sont demeurés sous le nom de guerre des limites. Ces conflits n’étant pas isolés le long de la frontière, les souverains Napoléon III et Isabelle II parviennent à s’entendre sur une frontière qui tient compte « des vœux et des besoins des populations frontalières ». Si l’acte final est signé le 26 mai 1866, il fait suite à trois traités préalables paraphés à Bayonne le 2 décembre 1856 pour la section occidentale — de l’embouchure de la Bidassoa jusqu’au point où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre —, le 14 avril 1862 pour la portion centrale s’achevant au « val d’Andorre », et le 26 mai 1866 pour la partie orientale, d’Andorre à la mer Méditerranée. La commission internationale des Pyrénées de 1875 La commission internationale des Pyrénées (CIP) est créée en mai 1875, et, malgré la mise en application de l’accord de Schengen signé en 1985 et la création de l’espace homonyme définitivement en vigueur à partir du traité d'Amsterdam en 1999, elle est toujours active au 1er juin 2015, soit 140 ans après sa création. La commission, qu’il ne faut pas confondre avec la commission de délimitation des Pyrénées, responsable de 1853 à 1868 de la définition de la frontière franco-espagnole, est créée à l’initiative de Louis Decazes, ministre des Affaires étrangères français, à la suite de différends frontaliers survenus en 1872, puis le 7 mars 1874 à l’embouchure de la Bidassoa, et ayant provoqué localement une situation de quasi-guerre civile, à un moment où la troisième guerre carliste complique les relations entre la France et l’Espagne. Cette commission mixte, menée à l’origine par le duc Decazes pour la partie française, et par le ministre d’État de Castro, du côté espagnol, n’a pas vocation à survivre au règlement du différend frontalier qui a justifié sa création en 1875, mais dès janvier 1880, un autre conflit se déclare, portant sur les droits de pêche au saumon sur la Bidassoa, repoussant la dissolution annoncée de la commission. Sa compétence est alors élargie à l’élaboration d'un règlement général sur la pêche côtière dans le golfe de Gascogne [2]. En 1885, le différend entre Llívia et le village d’Err, portant sur un canal d’irrigation — quoique réglé directement par les chancelleries — provoque une prise de conscience des deux gouvernements de la nécessité de « […] soumettre dorénavant à l’examen des délégués espagnols et français à la commission internationale de la frontière pyrénéenne les questions litigieuses qui peuvent surgir sur les limites des deux pays ». Cette reconnaissance officielle de la commission, dans ses compétences élargies — qui, au passage, reçoit son nom de baptême — est actée le 12 avril 1888 par une lettre de Segismundo Moret, ministre espagnol, à Paul Cambon, ambassadeur de France à Madrid. Elle siège depuis l’origine à Bayonne. Au début du XXe siècle, les ministères de l’Agriculture, des Travaux publics et de la Guerre rejoignent la commission, qui interrompt ses sessions lors de la Première Guerre mondiale et qui vit au ralenti entre les deux guerres mondiales avec seulement trois réunions (1921, 1927 et 1934). À nouveau, les sessions sont suspendues, en raison de la guerre d'Espagne et de la Seconde Guerre mondiale. Les décennies qui suivent voient l’intensification des échanges et des réunions — qui deviennent biennales — et le renforcement des structures. Plus d’une centaine d’experts et de fonctionnaires se répartissent entre comités techniques et sous-commissions, qui prennent en compte, de manière élargie, les besoins des populations locales ; les discussions de la commission portent à présent sur les projets de voirie et de travaux publics, d’agriculture et d’économie, d’équipements hydroélectriques et d’environnement. Le traité de Bayonne de 1995 Depuis les années 1980, les régions ou départements français et les communautés autonomes espagnoles ont pris à leur compte l’initiative des contacts et des collaborations, donnant, par exemple, naissance en 1983, à la communauté de travail des Pyrénées, ou à des structures territoriales comme l’Eurocité basque Bayonne - San Sebastián — l’objectif de cette dernière structure est la création d’une métropole européenne, qui, en l’état actuel, regroupe près de 600 000 habitants, par la mise en commun de moyens techniques et politiques concernant « les infrastructures, les services urbains et les instruments de gouvernement »— ou le consorcio Bidasoa-Txingudi. La création de groupements européens de coopération territoriale comme l’Eurorégion Aquitaine-Euskadi et le GECT Pyrénées-Méditerranée sont à porter à l’actif des efforts de coopération décentralisée. Ces initiatives sont à présent encadrées et facilitées par une base législative nationale et des accords internationaux, dont le traité de Bayonne, signé le 10 mars 1995 et relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales de France et d’Espagne, est une illustration importante ; il est étendu à la principauté d’Andorre le 16 février 2010. « Sous l’emprise de ce texte, les collectivités frontalières pourront enfin traiter dans leur globalité des domaines aussi divers que ceux ayant trait à l’urbanisme, l’environnement, l’utilisation des infrastructures ou la gestion urbaine. Lieu de passage économique et humain, la frontière passe enfin de l’état de limite administrative à celui de point de rencontre […] » Pierre Cambot, La frontière franco-espagnole : commentaire du traité de Bayonne du 10 mars 1995 relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales, 1998, p. 129. Histoire militaire et fortifications Plusieurs épisodes politiques ou guerriers ont entraîné la construction de lignes de protection, matérialisées par des châteaux ou des redoutes. Il en est ainsi de la Reconquista, qui correspond à la reconquête des royaumes musulmans de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. Elle commence en 718 dans les Asturies, et s'achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille chassent le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade. Ainsi, Sanche Ier d’Aragon renforce le château de Loarre et pas moins de dix autres entre Sos et Barbatros, comme le fort d’Alquézar et les tours d’Abizanda et de La Fueva. Le début du conflit entre François Ier et Charles Quint, dès 1520, est également à l’origine de la fortification de la frontière, de Bayonne à Mont-Louis. La fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant voient des combats violents se dérouler dans la partie occidentale des Pyrénées. La campagne de 1793 - 1795 a lieu en particulier à proximité de la Bidassoa. Les combats commencés tout d’abord au val d’Aran, c’est-à-dire en Catalogne— se concentrent dans les vallées de la Bidassoa et de la Nivelle. En 1793, le Comité de salut public qui, par décret du 1er mai 1793 vient de créer l’armée des Pyrénées occidentales, fait construire une redoute au sommet de la Rhune, sur l’emplacement de l’ermitage préalablement détruit. Celle-ci est rapidement prise par les troupes espagnoles, qui s’y installent le 1er mai. Après la défaite de Vitoria, le 21 juin 1813. qui voit la retraite des troupes françaises escortant Joseph Bonaparte. suivie de celles de Sorauren, le 28 juillet, et de San Marcial, le 31 août, les troupes de Wellington se trouvent sur les rives de la Bidassoa. Wellington déclenche une grande offensive le 10 novembre et lance 40 000 hommes contre les fortifications de la Rhune et dans la vallée de la Nivelle. Malgré une résistance farouche des troupes du maréchal Soult, Wellington s’empare des fortifications, et pénètre dans Saint-Pée-sur-Nivelle dans la journée. De 1941 à 1943, le fort du Portalet, dont la construction débute dans les années 1840 pour contrôler la route du col du Somport, sert de prison politique pour des personnalités de la Troisième République comme Édouard Daladier, Paul Reynaud, Léon Blum, Georges Mandel ou Maurice Gamelin. Il abrite un temps une garnison allemande avant d’être repris par la Résistance en 1944. Il accueille le maréchal Pétain du 15 août au 16 novembre 1945. L'opération Reconquista de España, lancée pour établir un pouvoir républicain dans le val d'Aran, rassemble 13 000 vétérans de la guerre d'Espagne et de la Résistance française aux points de recrutement de Foix et de Toulouse. De 4 000 à 7 000 hommes se portent volontaires pour participer à l'opération. Le 3 octobre 1944, une première formation franchit la frontière peu avant le col de Roncevaux. Le 5 octobre, une brigade pénètre dans la vallée de Roncal. Les incursions se multiplient alors, avec le versant français comme base de repli, jusqu’au 19 octobre, date de l’invasion principale. Un moment prises par surprise, les troupes espagnoles basées le long de la frontière réagissent et stoppent l’avancée de l’invasion ; le soulèvement populaire espéré ne se produit pas. Le 27 octobre, l’état-major de la guérilla auquel participe Santiago Carrillo décide la retraite. La France, sur décision de son gouvernement, a totalement fermé ses frontières terrestres avec l'Espagne entre le 1er mars 1946 et le 10 février 1948 à la suite des problèmes politiques entre le régime franquiste et le gouvernement provisoire français. Dès les années 1930, l’essor du nationalisme en Pays basque espagnol s’étend à la France, et en 1934 naît le mouvement eskualherriste et son journal Aintzina. À partir du début des années 1970, le conflit basque, qui est jusque-là circonscrit à l’Espagne, se caractérisant par la lutte d'Euskadi ta Askatasuna (ETA) contre le régime franquiste pour la reconnaissance des spécificités politiques et culturelles des Basques et l’indépendance du Pays basque, s’étend au nord de la frontière. Iparretarrak, bientôt rejoint par Euskal Zuzentasuna, milite pour l’autonomie du Pays basque français et multiplie les attentats. La coopération entre les deux États conduit à l’arrestation d’activistes d’ETA tant en France qu’en Espagne — en 2011, 35 etarras sont interpellés en France et 22 sur le territoire espagnol, faisant suite à 138 arrestations en 2010, dont 28 en France. En 1957, un tribunal arbitral tranche un différend entre les deux États, portant sur l'affaire dite du « lac Lanoux ». Ce lac situé en France est alimenté par le Carol, un affluent de la rivière espagnole, le Sègre. Voulant dévier le cours d'eau afin de le faire passer via une usine hydroélectrique, la France se trouve alors confrontée à un véto espagnol persistant ; ce conflit local ne trouve sa résolution que par la décision arbitrale du 16 novembre 1957 qui donne raison à la demande française, qui s'engageait à restituer à volume égal les eaux dérivées, par une galerie sous le col du Puymorens. Caractéristiques géographiques La frontière terrestre au XXIe siècle La frontière terrestre franco-espagnole s'étend sur 623 kilomètres, au sud-ouest de la France et au nord-est de l'Espagne, plus longue frontière terrestre de la France métropolitaine devant celle avec la Belgique (620 km). Elle débute à l'ouest sur le golfe de Gascogne au niveau de la commune française d'Hendaye et de la ville espagnole d'Irun. La frontière suit ensuite une direction générale vers l'est, respectant à peu près la ligne de partage des eaux des Pyrénées jusqu'en Andorre, au pic de Médécourbe. La principauté interrompt la frontière entre l'Espagne et la France sur 33 kilomètres. Elle reprend à l'est de la principauté et se poursuit jusqu'à la Méditerranée, qu'elle atteint au niveau de Cerbère en France et de Portbou en Espagne. Pour l'Espagne, et d'ouest en est, la frontière borde le nord de la province du Guipuscoa (communauté autonome du Pays basque), la Navarre, la province de Huesca (Aragon), la province de Lérida (Catalogne) avec le val d'Aran, et enfin la province de Gérone (Catalogne). En ce qui concerne la France, et toujours d'ouest en est, ce sont les limites sud des Pyrénées-Atlantiques (région Nouvelle-Aquitaine), des Hautes-Pyrénées (Midi-Pyrénées), de la Haute-Garonne (Midi-Pyrénées), de l'Ariège (Midi-Pyrénées) et des Pyrénées-Orientales (Languedoc-Roussillon) qui sont définies par la frontière. Matérialisation de la frontière terrestre La frontière est matérialisée par 602 bornes, numérotées d'ouest en est à partir de 1856, en respectant un tracé souvent ancien. Certaines bornes pastorales ont été placées avant la seconde moitié du XIXe siècle et viennent compléter le bornage officiel. Le traité de 1856 détermine l’emplacement de 272 bornes ou croix, de l'Atlantique à la Table des Trois Rois ; celui de 1862 ajoute 154 bornes, numérotées de 273 à 426, de la Table des Trois Rois au port de Bouet, à la frontière ouest avec l'Andorre ; enfin l’acte de 1866 détermine 176 bornes supplémentaires, de 427 à 602, au départ du tripoint est France - Espagne - Andorre, jusqu’à la Méditerranée. La borne no 1 se situe sur les bords de la Bidassoa, à environ 8,5 km en amont du pont ferroviaire entre Hendaye et Irun, à l'endroit où la frontière ne suit plus ce fleuve et s'incurve vers l'est. Cette borne est ainsi située entre la commune de Vera de Bidassoa et la commune de Biriatou. Le col du Somport accueille la borne no 305 et celui de Pourtalet, la borne no 310. D'autres ports recèlent eux aussi une balise, comme le port qui permet le passage de Cauterets à Panticosa (borne no 313), ou le port de Venasque (borne no 332) entre la vallée de la Pique en France et celle de l'Ésera en Espagne. La borne no 602 est matérialisée par une croix située sur les pentes du cap Cerbère, dominant la mer Méditerranée entre les communes de Portbou et Cerbère. De plus, 45 bornes marquent la frontière autour de l'enclave de Llívia. Elles sont numérotées dans le sens anti-horaire à partir de la borne no 1 située au niveau de l'entrée de la route neutre RD 68 des Pyrénées-Orientales dans l'enclave. Ce point marque aussi la rencontre entre les communes françaises de Bourg-Madame et Ur, avec la commune espagnole de Llívia. Particularités territoriales L’histoire a fortement marqué le tracé de la frontière et il demeure encore aujourd’hui des particularités territoriales dont l’origine remonte aux conflits et accords du Moyen Âge, et qui relèvent d’un droit international qui a dû s’adapter à ces anciennes règles. La principauté d’Andorre, dont le territoire est entièrement enclavé entre l’Espagne et la France dans la chaîne des Pyrénées, est une nation souveraine dont la création remonte à l’an 780, sous le règne de Charlemagne. Elle est régie par un contrat de droit féodal, le paréage, qui concède le trône andorran à deux coprinces, l'évêque espagnol d'Urgell et le chef d'État français. Elle possède une superficie de 468 km2 et une population estimée à 85 458 habitants en 2014. L'Andorre adhère à certains programmes de coopération frontalière établis entre l’Espagne et la France. Peu après le début occidental de la frontière, alors que celle-ci suit le cours de la Bidassoa, se trouve l'île des Faisans, au milieu du fleuve. Elle possède un régime frontalier particulier, l'île étant un condominium, dont la souveraineté est partagée entre les deux pays. Autre particularité, la ville de Llívia, ancienne capitale de la Cerdagne, est une enclave espagnole en territoire français, dans les Pyrénées-Orientales. Une route « neutre » c’est-à-dire sans contrôle douanier ; il s’agit de la route espagnole N-154 entre Puigcerdà et Llívia, qui coupe N20 entre Bourg-Madame et Ur la relie à l'Espagne. Son sort d’enclave semble être décidé lors du traité des Pyrénées de 1659, mais il faut attendre le traité de Bayonne de 1866 pour que la situation soit définitive. Plus à l’est, le village français du Perthus, dont le territoire n’est définitivement fixé qu’à partir du 29 avril 1851, est situé à cheval sur la frontière qu’il partage en ce point avec la commune espagnole de la Jonquera ; particularité géographique, le village se situe au sud de la ligne de crêtes. La frontière est marquée par l’épaulement est de la RN 9 située en France sur toute sa largeur. La traversée piétonne de la route permettant le passage d’un pays à l'autre, cette situation est restée favorable au trafic incontrôlé de marchandises, jusqu’à la disparition des frontières douanières en 1995. La vallée des Aldudes s’étend en zone frontalière de la Haute et de la Basse-Navarre. Une ordonnance du 12 octobre 1200 fixe les modalités de répartition de cette région indivise entre les différentes vallées limitrophes. Nombre de conflits et de procès émaillent l’histoire des relations entre ces vallées ; pas moins de huit sentences prononcées au XVIe siècle confirment que « la propriété et possession des Aldudes appartiennent à Valderro ». La notion de jouissance apparaît pour la première fois lors des capitulations signées le 25 septembre 1614 par les représentants des suzerains français et espagnols. La fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle sont marqués par des conflits armés, telle l’action du marquis de Valero en 1695, pour contrer les incursions des pasteurs et des troupeaux de Baïgorry, qui ne manquent pas d’avoir des retentissements internationaux. Un « aménagement des frontières » a lieu le 23 août 1769 à Ispéguy, et le bornage est vérifié le 9 octobre suivant en présence du représentant royal et de ceux des villages et vallées concernés, bientôt modifié en 1785 dans un traité des limites. Las, la Révolution vient bouleverser ce bel ordonnancement, et la France ne reconnaît pas le traité, malgré ceux de Bâle en 1795 et de Paris en 1814. Le début du XIXe siècle voit de nouvelles tentatives d’accords qui aboutissent le 21 novembre 1829 à une première transaction divisant la jouissance du pays Quint. Ce pays Quint est un territoire de 25 km2, situé au sud de la vallée des Aldudes, à la limite des communes d'Aldudes, d'Urepel et de Banca. Le traité de Bayonne de 1856 accorde la propriété du territoire à l’Espagne, et la jouissance à la France. Plusieurs dispositions d’application ont été encore nécessaires — ordre du 22 décembre 1948 portant sur celui du 31 juillet 1892— pour faciliter l’application du traité de 1856. Au début des années 2010, la France verse toujours une somme forfaitaire aux vallées du Baztan et d’Erro, pour l’utilisation des pâturages, et les habitants du pays Quint paient l’impôt foncier en Espagne et la taxe d'habitation en France. Enfin, il faut noter que les représentants français et espagnols à la commission d'abornement de la frontière entre les deux États ont constaté des différences d'appréciation sur son tracé, notamment au pic du Néoulous, sommet du massif des Albères. Passages et voies de communication terrestres Le col du Perthus est emprunté en 218 av. J.-C. par Hannibal et son armée accompagnée d'éléphants lors de la Deuxième guerre punique. Plus à l'est, au col de Panissars où se dresse le trophée de Pompée, et que les Romains nomment Summum Pyrenaeum, se trouve le point de jonction de la Via Domitia au nord — entreprise depuis 118 av. J.-C. — et de la Via Augusta au sud. Le site de Panissar est partagé entre l’Espagne et la France depuis le traité des Pyrénées ; il a fait l’objet de fouilles et de publications conjointes menées par la direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon et son homologue de la généralité de Catalogne. Le trophée de Pompée, dont la construction est estimée des années 70 av. J.-C., possède une symbolique forte puisqu’il incarne la restauration en 1659 de la frontière franco-espagnole perdue lors du traité de Corbeil de 1258, également appelé « acte de paix ». Le 27 novembre 711, les armées musulmanes débarquent au djebel Tarik ou Gibraltar et s’emparent de Narbonne en 720, après avoir traversé les Pyrénées en provenance de Barcelone. La bataille de Roncevaux, le 15 août 778, voit l'arrière-garde commandée par Roland, neveu de Charlemagne, attaquée et détruite par les Vascons, alors que Charlemagne et le reste de l'armée franque franchissent le col sans être inquiétés. Près de trois siècles plus tard, en 1064, l’armée catalane d’Armengol, comte d’Urgell, à laquelle se sont alliés des contingents venus d’Italie, et celle de Guillaume VIII, duc d’Aquitaine, renforcée de la chevalerie normande, flamande, champenoise et bourguignonne, traversent les Pyrénées par le col du Somport pour mettre le siège devant Barbastro. Le réseau d’autoroutes et de routes nationales franchissant la frontière est assez distendu ; le relief montagneux force les voies de communication à privilégier les zones côtières et quelques cols de la chaine pyrénéenne. À l'est et à l'ouest de la chaine des Pyrénées, deux autoroutes permettent des échanges routiers entre l'Espagne et la France. Il s'agit de la route européenne qui, venant de Narbonne sous le nom d'autoroute A9, rejoint Perpignan, puis se dirige vers Barcelone, sous le nom d'autoroute AP-7, après avoir passé la frontière au Perthus. De son côté, la route européenne E80 qui vient de Toulouse, rejoint, au niveau de Bayonne, la route européenne E70 en provenance de Bordeaux, et pénètre en Espagne à Biriatou / Irun. Avant son passage en Espagne, la voie se nomme autoroute A63, puis, dès le passage de la frontière, autoroute AP-8. Peu de routes nationales ou départementales permettent aux véhicules routiers le franchissement de la frontière, en reliant les réseaux routiers des deux pays. À l’extrême est, dans les Pyrénées-Orientales, la route départementale 86 (RD 86) franchit la frontière à Cerbère / Portbou, en suivant la côte méditerranéenne. En se dirigeant vers l’ouest, le col du Perthus, à 290 mètres d’altitude, connecte l’Espagne et la France par la route européenne 15. Il permet également le raccordement de la route nationale 9 française, en provenance de Perpignan, à la RN espagnole N-II qui se dirige vers Barcelone. En provenance de Céret, l’ancienne route nationale 615 parvient au col d’Ares, à 1 513 mètres d’altitude, sous le nom de RD 115. Elle rejoint alors la route espagnole C 38 qui se dirige vers Camprodon. Contournant l’enclave de Llívia, la RN 116 et la RN 20 retrouvent l’autoroute espagnole C-16 après avoir atteint Bourg-Madame / Puigcerdà. La RN 20, quitte Ax-les-Thermes vers le sud ; elle se divise en trois à l'Hospitalet-près-l'Andorre ; avant le col de Puymorens, elle se raccorde à la route desservant la principauté d'Andorre par le port d'Envalira et le tunnel d'Envalira sous les noms de CG 2 et CG 1, avant de rejoindre la N 14 espagnole. En Haute-Garonne, la RN 125 relie Montréjeau au Pont du Roi à Fos, desservant Vielha e Mijaran dans le val d'Aran par la N 230. En provenance d'Aínsa-Sobrarbe, la route espagnole A 138 traverse la frontière par le tunnel d'Aragnouet-Bielsa, long de 3 070 mètres, avant de remonter vers Lannemezan par la départementale D 173. En continuant vers l'ouest, le prochain passage d'importance est le col du Somport dans les Pyrénées-Atlantiques, à 1 632 mètres d'altitude. La route nationale 134 emprunte la vallée d'Aspe avant de franchir la frontière et de se diriger vers Canfranc par la route espagnole N 330. Puis, au sud de Saint-Jean-Pied-de-Port, la D 933 se dirige vers Arnéguy, franchit la frontière sur le pont international et trouve la route nationale 135 qui se dirige vers le col de Roncevaux et Pampelune. À partir de Saint-Jean-Pied-de-Port, le réseau routier transfrontalier secondaire se fait plus dense, au fur et à mesure de la réduction de l'altitude. Le long de l'océan, la RN 10 est à présent doublée par l'autoroute A63, et le passage entre la France et l'Espagne se fait à Béhobie, sur la commune d'Urrugne, point de jonction avec la N 1 espagnole. Plusieurs voies ferrées franchissent la frontière entre l'Espagne et la France ; elles font l’objet d'une convention entre États signée à Paris le 18 août 1904. La ligne de Perpignan à Figueras est une ligne ferroviaire à grande vitesse adaptée pour les trains de voyageurs et de fret à écartement standard UIC. Elle franchit la frontière franco-espagnole par un tunnel de 8,3 kilomètres. La ligne de Portet-Saint-Simon à Puigcerda est une voie ferrée secondaire. Le tronçon Latour-de-Carol - Puigcerda comporte deux voies, une voie à écartement standard et une voie à écartement espagnol. En d'autres points, compte tenu de la différence d'écartement des voies, la frontière est encadrée par deux gares terminus des réseaux nationaux. Il en est ainsi pour la ligne de Narbonne à Port-Bou. La jonction avec le train de la Renfe s'effectue dans le tunnel entre Cerbère et Portbou. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le transfert des fruits en gare de Cerbère des trains espagnols sur des wagons français, dont l’écartement des roues diffère, se fait à dos de femmes appelées les transbordeuses d’oranges. Celles-ci déclenchent en 1906 une grève qui dure plus d’un an et qui constitue la première grève féminine française. Quoique le terminus se situe en Espagne une fois franchie la Bidassoa, la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun, à écartement standard, électrifiée et à double voie, s'arrête à Irun, où arrive la ligne espagnole de Madrid à Irun. Enfin, la ligne de Pau à Canfranc est une ligne internationale, à voie unique et à écartement standard, qui est fermée au trafic depuis un accident survenu le 27 mars 1970. L'exploitation de la ligne est depuis lors réduite à la section Pau - Bedous. Les chemins de Compostelle Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au début du XIe siècle, Sanche III de Navarre, dit « le Grand », le monarque le plus puissant des royaumes chrétiens de la péninsule ibérique, transforme le pèlerinage de Compostelle, jusque-là circonscrit à la péninsule ibérique, en un pèlerinage international. En occupant et développant Nájera, il permet aux pèlerins qui viennent de franchir les cols pyrénéens, d’emprunter l’ancienne voie romaine qui passe par Astorga. L’action d’Alphonse le Batailleur, allié à Gaston le Croisé lors de la Reconquista, permet de libérer le bassin supérieur de l’Èbre, sécurisant ainsi l’accès à Saint-Jacques-de-Compostelle. « […] Il y a quatre routes qui, menant à Saint Jacques, se réunissent en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol. L'une passe par Saint-Gilles-du-Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport. La route qui passe par Sainte-Foy-de-Conques, celle qui traverse Saint-Léonard-en-Limousin et celle qui passe par Saint-Martin-de-Tours se réunissent auprès d'Ostabat, et après avoir franchi le col de Cize (ou de Roncevaux) elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport. De là, un seul chemin conduit à Saint-Jacques […]. Trois colonnes nécessaires entre toutes au soutien de ses pauvres ont été établies par Dieu en ce monde : l’hospice de Jérusalem, l’hospice du Mont-Joux [Grand Saint-Bernard] et l’hospice de Sainte-Christine sur le Somport […]. » Texte attribué à Aimery Picaud et daté des années 1130. L’hospice de Sainte-Christine et le chemin passant par le Somport connaissent leur apogée vers le milieu du XIIe siècle, avant que l’itinéraire passant par le col de Roncevaux et son hospice, fondé par Alphonse le Batailleur, ne les supplantent. Selon Pierre Tucoo-Chala, les routes médiévales entre Béarn et Aragon empruntent les ports de Vénasque, à 2 444 mètres d’altitude entre Bagnères-de-Luchon et Benasque ; plus à l’ouest les cols d’Aragnouet et de la brèche de Roland permettent de rejoindre Bielsa ; puis viennent les cols du Pourtalet, des Moines, du Somport, de Pau, de la Pierre-Saint-Martin et de Larrau, sans oublier le chemin qui, passant par Sainte-Engrâce, est le principal accès aux XIIe et XIIIe siècles. En ce début de XXIe siècle, trois des chemins contemporains — la via Turonensis, la via Lemovicensis et la via Podiensis — s'unissent à Ostabat, la traversée de la frontière se faisant par le col de Bentarte ou par Valcarlos, en amont du col de Roncevaux. La via Tolosane emprunte, quant à elle, le col du Somport pour franchir les Pyrénées. Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens La chaîne des Pyrénées est parcourue par de nombreux chemins de randonnée, qui empruntent parfois des voies traditionnelles pastorales ou antiques (romaines). Ces chemins font l'objet de balisages locaux, à l'initiative des communes. Certains d'entre eux se distinguent néanmoins parce qu'ils relient des points particuliers ou qu'ils parcourent des lieux chargés d'histoire. Le sentier de grande randonnée 10 (GR 10) est un sentier situé en France uniquement, qui traverse la totalité de la chaîne montagneuse depuis Hendaye sur la Côte basque, à Banyuls-sur-Mer sur la Côte Vermeille. Long de 910 km, il suit un itinéraire de moyenne montagne, alors que la Haute randonnée pyrénéenne suit les lignes de crête. Sur le versant espagnol, le sentier espagnol de grande randonnée 11 relie également les deux extrémités pyrénéennes du cap Higuer, sur l'Atlantique, au cap de Creus, côté méditérannéen. D’autres sentiers de randonnées sont référencés, comme le chemin des Bonshommes (GR 107), long de 224 km entre Foix en Ariège et Berga en Catalogne. Il franchit la frontière au col de la Porteille Blanche à 2 517 m et rencontre les châteaux de Foix et de Montségur, l'église de Mérens-Les-Vals et l'abbaye de Bellver de Cerdany. Le sentier cathare (GR 367) mène, quant à lui, de Port-la-Nouvelle (Aude) à Foix, en suivant 221 km de sentier qui font découvrir les châteaux d’Aguilar, Padern, Quéribus, Peyrepertuse, Puivert, Montségur, Roquefixade et enfin, celui de Foix. Le sentier dit « chemin Walter-Benjamin » relie Banyuls à Portbou. Cet ancien chemin de contrebandiers, long de 17 km, a vu le suicide du philosophe allemand Walter Benjamin, le 26 septembre 1940. ,Le « chemin de la Liberté », à travers le Couserans, part de Saint-Girons et conduit, par le mont Valier, à Sort sur 72 km. Il commémore le passage de près de 3 000 fugitifs durant la Seconde Guerre mondiale et de leurs passeurs. Les Pyrénées offrent, de part et d’autre de la ligne de crête, des refuges de montagne aux randonneurs et alpinistes ; du côté français, la plupart sont gérés par le club alpin français (CAF), et sur le versant sud, par des clubs affiliés à la federación Española de déportes de montaña y escalada (FEDME). La frontière maritime Deux zones, à l’ouest et à l’est de la frontière terrestre, font ou on fait l’objet d’une négociation en vue d’une délimitation maritime afin de déterminer la frontière maritime, l’une dans le golfe de Gascogne et l’autre en mer Méditerranée. En termes de frontières maritimes, le droit applicable est désormais celui défini par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, amendée par le protocole du 28 juillet 1994. La France et l’Espagne — et pour la mer Celtique, la France, l'Irlande et le Royaume-Uni — ont déposé le 19 mai 2006 une « demande conjointe à la commission des limites du plateau continental pour étendre leur plateau continental au-delà de la limite des 200 milles de la zone économique exclusive dans la région du golfe de Gascogne ». Les frontières maritimes font l’objet d’un désaccord entre l’Espagne et la France depuis les années 1970, et n’est toujours pas définitive au Ier janvier 2015. Voies maritimes Deux autoroutes de la mer ont été établies pour transporter des poids lourds entre l’Espagne et la France sur la façade atlantique, au départ de Gijón et de Vigo vers Saint-Nazaire. La ligne au départ de Gijón reliait les Asturies à la Loire-Atlantique en quatorze heures. Faute de rentabilité, elle est interrompue à compter du 14 septembre 2014 et remplacée en 2015 par la ligne partant de Vigo. L’île des Faisans L’île des Faisans, située dans l’estuaire de la Bidassoa entre Béhobie et Irun, est un cas particulier de la frontière entre les deux États. Elle possède le statut de condominium et elle est gérée alternativement par l’Espagne et par la France. Elle demeure dans l’histoire comme le lieu où le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne est âprement négocié en 1659 par le cardinal Mazarin et don Luis de Haro, en parallèle du traité des Pyrénées. En vertu de l'article 25 du traité de Bayonne de 1856, toute embarcation naviguant, passant ou pêchant dans la Bidassoa est soumise à la seule juridiction du pays auquel elle appartient. Néanmoins, « […] pour prévenir les abus et difficultés qui pourraient résulter de l'application de cette clause, il est convenu que toute embarcation touchant à l'une des rives, y étant amarrée ou s'en trouvant assez rapprochée pour qu'il soit possible d'y entrer directement du rivage [doit être] considérée comme se trouvant déjà sur le territoire du pays auquel appartient cette rive ». L'île a pour dimensions une longueur d'environ 210 m et une largeur maximum de 40 m. Sa superficie est de 6 820 m2. Les commandants de Marine installés à Bayonne et à Saint-Sébastien sont chargés à tour de rôle, par période de six mois, de faire appliquer la convention franco-espagnole qui régit l'estuaire de la Bidassoa ainsi que de l'entretien de l'île ; ils portent tous deux le titre de vice-roi de l’Ile des Faisans. L'un d'eux est le lieutenant de vaisseau Louis Marie Julien Viaud, plus connu sous le nom de plume Pierre Loti. Économie frontalière et transfrontalière Tourisme et migrations transfrontalières Les chemins de Compostelle ont engendré des échanges économiques que, dès la fin du XIe siècle, Sanche Ramirez tente de contrôler en imposant des droits de douane prélevés sur les produits de luxe à Jaca et Pampelune. Les produits concernés sont principalement les armes — lances, épées, écus et hauberts fabriqués en France — et les textiles, ces derniers provenant de Bruges, de Byzance ou d’Al-Andalus. Un millénaire plus tard, en 2011, plus de neuf millions de touristes français ont franchi la frontière — terrestre, maritime ou aérienne — pour se rendre en Espagne et cinq millions de touristes espagnols ont visité la France, alors que le transport routier a représenté pour cette même année le passage transfrontalier de 6 millions de poids lourds, essentiellement au Perthus et à Biriatou. Énergie et transports La zone frontalière fait l’objet de plusieurs projets dans les domaines de l’énergie et des transports. Ainsi, la ligne enterrée à très haute tension entre Baixas (Pyrénées-Orientales) et Santa Llogaia d'Àlguema (Catalogne), d'une longueur de 65 km, emprunte un tunnel de 8 km sous les Pyrénées dont le percement a commencé le 15 février 2012. La mise en service commerciale de cette nouvelle ligne de 1 400 mégawatts a eu lieu en juin 2015. Elle vient doubler un ensemble existant de quatre autres lignes — Arkale - Argia, Hernani - Argia, Biescas - Pragnères et Vic - Baixas — d’une capacité de 1 400 mégawatts. D’autre part, les deux États ont entrepris l’étude de faisabilité d’une ligne sous-marine d’une puissance supérieure à 2 000 mégawatts reliant le nord de la Gironde au Pays basque espagnol. Le réseau gazier à deux sens existant en 2012 se trouve renforcé en 2013 et 2015 par deux nouvelles liaisons sur la façade ouest résultant de deux investissements privés, l’un à Larrau et l’autre à Biriatou, contribuant à l’intégration des marchés gaziers des deux pays sur l’axe Afrique-Espagne-France. Ces investissements portent les échanges gaziers annuels entre les deux pays et dans les deux sens à 7,5 Mds m3. Économie et accords frontaliers Conséquence du relief montagneux et de la configuration des vallées, isolées les unes des autres, les populations pyrénéennes ont développé, depuis l’Antiquité et en toute indépendance, des systèmes juridiques et économiques propres. Insensibles aux changements politiques qui ont marqué l'histoire des deux versants du massif pyrénéen, elles ont passé, de vallée à vallée, des accords qui ont continué à se développer bien après la constitution des États espagnol et français. Dans une économie traditionnelle pastorale, qui jouit du régime de la propriété indivise des terres, un « système de démocratie directe à base familiale » se développe à partir de la cellule que constitue la maison. Compte tenu de l’absence de frontière précise entre versants opposés, ou sur le même versant, les communautés se sont souvent trouvées confrontées à des problèmes de voisinage, le plus souvent liés à l’utilisation des pâturages. Elles ont alors développé des conventions, ou faceries, permettant un usage consensuel et pacifique des pâturages. Cette pratique est avérée de l’ouest à l’est de la chaîne pyrénéenne. Les faceries les plus anciennes, dont des conventions écrites nous sont parvenues, datent de 1171 - 1175 ; elles régissent les relations entre Bagnères-de-Bigorre et le Lavedan, deux territoires situés sur le versant français. Un autre accord attesté date de 1314, entre Saint-Savin, en France, et Panticosa sur le versant espagnol. Nombreuses à partir du XIVe siècle, les faceries établissent avec précision les limites des pacages communs ou respectifs, leur bornage et les sanctions frappant les auteurs d’infractions. Alors que les États se constituent et que la frontière acquiert sa notion de limite militaire, politique, puis douanière, les faceries intègrent des dimensions nouvelles à partir du XVe siècle, qui consistent en la protection de l’économie locale et la liberté des transactions, indépendamment des conflits nationaux et des règles fiscales propres à chaque royaume. Dans le prolongement de cette évolution se développe un concept politique de « petites républiques », qui donne naissance à des traités de lies et passeries, c’est-à-dire de neutralité ou de surséance à la guerre. Durant la guerre de Succession d'Espagne, au début du XVIIIe siècle, les populations pyrénéennes « [refusent] de contribuer à l’effort militaire demandé par leur souverain respectif. Ils [préviennent] même leurs voisins du versant opposé à l’approche des troupes, afin qu’ils puissent se mettre à l’abri avec leur bétail, voire se défendre et attaquer […] ». Malgré les pressions centralisatrices des XVIIIe et XIXe siècles, les faceries perdurent et sont même officiellement reconnues dans le traité de 1856 ; certaines d’entre elles sont toujours en vigueur, comme la convention existant depuis une sentence arbitrale de 1375 entre la vallée de Barétous et celle de Roncal, ou celle renouvelée le 3 novembre 1997 au col de Lizarrieta entre les « nobles et valeureuses villes frontières de Vera de Bidassoa et de Sare ». Traités de Bonne Correspondance La notion de neutralité vis-à-vis des conflits entre États est l’idée centrale des traités de Bonne Correspondance. En cela, et même si les premiers d’entre eux semblent dater de la fin du XIIIe siècle et du début du siècle suivant — 1284, 1306, 1309, 1311 et 1328 ; il s'agissait à cette époque de régulariser la restitution de pinasses volées autant par des habitants de Bayonne ou de Biarritz que par ceux de Santander ou de Castro-Urdiales — ils prennent véritablement leur sens à partir du XVIe siècle, c’est-à-dire après la consolidation du concept d’État et au moment des premiers heurts d’importance entre François Ier et Charles Quint. Ces traités concernent la partie ouest de la chaîne des Pyrénées et plus précisément le Labourd, Bayonne — qui est anglaise jusqu’en 1451 —, le Guipuscoa et la Biscaye. Ils visent à régler les rapports et échanges maritimes entre ces entités dans le but de faire prospérer les ports, permettant par exemple aux bateaux labourdins de venir hiverner dans les ports basques espagnols, notamment celui de Pasajes, compte tenu de l’insuffisance des abris dans les ports français ou anglais (Bayonne). La collaboration interrégionale est en effet mise à mal par la survenue de guerres, permettant en particulier l'activité des corsaires. À la différence des lies et faceries, la signature des traités de Bonne Correspondance requiert l’approbation des suzerains espagnols et français. Le roi de France accorde une autorisation préalable. Il entend, en outre, confirmer expressément chacun des traités. Le 20 septembre 1694, le duc de Grammont représente « à Bayonne la ratification du traité de Correspondance fait par le Roy entre le gouverneur de Bayonne, le syndic du Labourd, la province du Guipuzcoa et la seigneurie de Biscaye ». Il en est de même pour la partie espagnole puisque l'article 12 du traité de 1653 prévoit qu'« il sera réciproquement ratifié par Leurs Majestés Très Chrétiennes et Très Catholiques » et enregistré dans les « Admirautez de France et dans celles d'Espagne ». Ces traités sont conclus suivant une structure type et un formalisme renforcé à partir du milieu du XVIIe siècle. Ils ouvrent la voie à la notion moderne d'eaux territoriales. En effet, un traité de 1719 fixe à « quatre lieues à partir des côtes l'étendue de la mer territoriale qui forme un prolongement fictif du territoire national ». Il ajoute qu'« aucun acte de guerre ne pourra avoir lieu dans cette zone […] » et que « si deux navires ennemis se rencontrent dans le même port, l'un ne pourra en sortir que vingt-quatre heures après l'autre […] ». À partir du traité de 1653, la course est réglementée dans le périmètre de la mer territoriale, que le corsaire soit basque ou belligérant étranger aux trois provinces signataires. Enfin, deux articles du traité de 1653 tentent de réguler les actes de contrebande qui pourraient résulter d’une application large du principe de neutralité, rappelant notamment les dispositions prises par le roi d’Espagne en la matière. Les marchandises de contrebande introduites à tort dans les ports sont menacées de saisie et les contrevenants de mesures strictes de justice. En 1808, alors que les deux États sont engagés dans la guerre d'indépendance espagnole, Napoléon ne déroge pas à la règle suivie par les rois qui l’ont précédé ; il autorise en effet les Bayonnais à approvisionner Irun, autorisation qu’il étend en 1810 à tout le Guipuscoa et à la Biscaye. Économie frontalière Les échanges de travailleurs transfrontaliers de la zone frontière France-Andorre-Espagne sont relativement limités, comparés à ceux d’autres frontières comme celle entre la France et la Suisse. Ils sont estimés en 2007 à 4 600 dans le sens France vers le sud, et autant dans le sens Espagne vers le nord. Compte tenu de l’ampleur de la crise espagnole depuis les années 2000, les flux nord-sud s’avèrent depuis sensiblement inférieurs. Ils se concentrent aux deux extrémités du massif, avec une estimation de 2 500 personnes en 2007 dans la bande littorale basque, dans le sens nord - sud, et 300 personnes à destination de la Catalogne. La zone centrale, principalement du côté espagnol, est faiblement peuplée et à dominante agricole et pastorale. En conséquence, les coopérations transnationales portent surtout sur le développement de l’économie rurale, du tourisme, de la culture et de la protection de l’environnement et des ressources. Ainsi, l’association de droit français Xareta regroupe sur un territoire à cheval sur la frontière, les villages d’Ainhoa, Sare, Urdax et de Zugarramurdi ; elle a pour objectif l’organisation économique autour des atouts touristiques, agricoles et naturels de la zone. Autre exemple, à l’initiative du comité Izpegi, des Amis de la Vieille Navarre et du gouvernement de Navarre, la communauté de communes de Garazi-Baigorri (Pyrénées-Atlantiques) et 16 communes espagnoles de la communauté forale de Navarre — vallées du Baztan, d'Erro et d'Esteribar ainsi que les villages de Valcarlos et de Burguete — ont signé en 2005 une convention ayant pour objectif le développement du tourisme autour des richesses patrimoniales locales. La coopération portant sur l’environnement est illustrée par les conventions développées entre des parcs nationaux de chaque côté de la frontière, comme celle rapprochant le parc national des Pyrénées et le parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu, ou encore entre le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et celui de Pallars Sobira. D’autres aspects de l’économie frontalière trouvent leurs racines dans les relations de communautés transfrontalières, souvent familiales et culturelles, comme c’est le cas par exemple dans la zone frontalière de Sare (Pyrénées-Atlantiques). L’activité pastorale a donné lieu très tôt à une compascuité naturelle, toujours d’actualité et présente tout au long du massif pyrénéen ; les disparités de taxes et la solidarité entre les communautés de part et d’autre de la frontière sont à l’origine de deux phénomènes économiques singuliers, l’apparition d'une part de points de vente peu après la frontière, du côté espagnol, les ventas, et l’émergence d’autre part de la contrebande, qui concernait initialement des produits de première nécessité, échangés entre les vallées. Le phénomène des ventas existe en d’autres points de la frontière, en particulier à l’est du massif pyrénéen, où se trouve l’autre grande voie de passage touristique. Le village de La Jonquera est devenu une ville-supermarché souhaitant attirer touristes et professionnels de la route. La contrebande est également un phénomène présent dans la partie orientale de la frontière — de même qu’à la frontière avec Andorre — et les douanes perpignanaises effectuent une grande partie des prises de contrebande de tabac du territoire français. En Roussillon également, l’activité économique liée à la contrebande est ancienne, datant de l’application du traité de 1659. Coopération transfrontalière institutionnelle La coopération transfrontalière institutionnelle est encadrée par le traité de Bayonne de 1995, mais également par le programme opérationnel de coopération territoriale Espagne - France - Andorre appelé programme Interreg IV POCTEFA. Le soutien financier communautaire prodigué vise à soutenir l'intégration économique et sociale de la zone frontalière franco-espagnole. Les axes de travail qui ont été privilégiés sont de « […] renforcer l’intégration transfrontalière en valorisant les complémentarités dans le domaine des activités économiques, de l’innovation et du capital humain, [de] valoriser les territoires, le patrimoine naturel et culturel dans une logique durable, [de] protéger et gérer les ressources environnementales et [d’]améliorer la qualité de vie des populations à travers des stratégies communes de structuration territoriale et de développement durable ». La gestion du programme est assurée par le consorcio de la communauté de travail des Pyrénées (CTP). La CTP est créée en 1983 et gérée en consorcio depuis 2005 pour contribuer au développement du massif pyrénéen, en suscitant et améliorant les relations entre territoires et acteurs. Elle propose et engage des actions transfrontalières en réponse à des problèmes et des enjeux partagés par les deux versants du massif. Sa compétence s'adresse à une zone couvrant plus de 220 000 km2 et regroupant près de 18 millions d'habitants. D’ouest en est, des groupements européens de coopération territoriale (GECT) recouvrent le massif pyrénéen en intégrant les régions des deux versants. Il s’agit de l’Eurorégion Aquitaine-Euskadi, du GECT Espace Pourtalet, du GECT Pyrénées-Cerdagne et du GECT Pyrénées-Méditerranée. La coopération entre France et Espagne s’exprime également en matière de santé par la création de l’hôpital transfrontalier de Puigcerdá, dans le but de fournir des soins médicaux à environ 30 000 habitants de la vallée de Cerdagne, de part et d'autre de la frontière franco-espagnole. De même, l’éducation fait l’objet de rapprochements transfrontaliers comme l’institut franco-catalan transfrontalier, au sein de l’université de Perpignan, ou encore un programme de la faculté de Bayonne, proposant un master « Affaires européennes et internationales » avec une spécialisation « Coopération transfrontalière et interrégionale ». Douane et contrôles frontaliers La France et l’Espagne adhèrent à l’union douanière de l'Union européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 1968, et sont toutes deux membres de l’espace Schengen depuis le 26 mars 1995. Depuis lors, les postes-frontière ont été fermés ; le Code frontières Schengen en vigueur depuis le 13 octobre 2006 stipule en effet, que les États participants doivent supprimer tous les obstacles à la libre circulation dans les frontières internes de l’espace. Les contrôles douaniers font l’objet d’une coopération bilatérale entre la France et l’Espagne, formalisée par le traité du 7 juillet 1998 ; ce dernier prévoit des échanges d’agents entre les services ou unités douanières des deux parties, en particulier dans le domaine des stupéfiants. En 2011, 188 personnes ont été interpellées dans les deux pays, dans le cadre de cette collaboration. Un groupe de liaison anti-drogue (GLAD) a été créé en 2008 pour améliorer la coopération judiciaire contre le crime organisé. De même des équipes communes d’enquêtes (ECE) existent depuis juillet 2003 pour lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. Table des matières Table des matières 1. Frontière entre l'Espagne et la France 2 § 1.a - Propos liminaire 2 § 1.b - Le concept de frontière : application au contexte franco-espagnol 2 § 1.c - La frontière avant le traité des Pyrénées de 1659 4 § 1.d - Les conséquences du traité des Pyrénées et l’évolution du tracé 6 § 1.e - La commission internationale des Pyrénées de 1875 8 § 1.f - Le traité de Bayonne de 1995 10 § 1.g - Histoire militaire et fortifications 10 2. Caractéristiques géographiques 16 § 2.a - La frontière terrestre au XXIe siècle 16 § 2.b - Matérialisation de la frontière terrestre 16 § 2.c - Particularités territoriales 17 § 2.d - Passages et voies de communication terrestres 19 § 2.e - Les chemins de Compostelle 22 § 2.f - Les sentiers de randonnée et autres chemins pyrénéens 24 § 2.g - La frontière maritime 25 § 2.h - Voies maritimes 25 § 2.i - L’île des Faisans 25 3. Économie frontalière et transfrontalière 28 § 3.a - Tourisme et migrations transfrontalières 28 § 3.b - Énergie et transports 28 § 3.c - Économie et accords frontaliers 29 § 3.d - Traités de Bonne Correspondance 30 § 3.e - Économie frontalière 31 § 3.f - Coopération transfrontalière institutionnelle 33 § 3.g - Douane et contrôles frontaliers 34 Index des cartes Index des cartes Carte 1: Expansion des royaumes francs de 481 à 814. Le trait rouge représente la frontière entre le royaume wisigoth et le royaume franc avant la bataille de Vouillé 2 Carte 2: Chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 22 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes : 418-781, naissance d'une région., 2: Jean Sermet, La Frontière hispano-française des Pyrénées, Résumé :Cet article traite de la frontière pyrénéenne entre l’Espagne et la France et de ses prolongements maritimes directs. Il n’aborde pas les anciennes frontières ayant existé entre les deux pays dans des territoires où l’un des deux États, ou les deux, n’est plus présent. C’est le cas, par exemple, de l’île d'Hispaniola ; celle-ci a vu la colonie française de Saint-Domingue, future Haïti, et la colonie espagnole — où la Capitainerie générale de Saint-Domingue est installée dans ce qui est aujourd’hui la République dominicaine — s’affronter et définir une frontière mouvante en fonction des différents conflits. Ces deux possessions coloniales sont aujourd’hui devenues des États indépendants et leurs frontières, anciennes ou présentes, ne sont pas prises en compte dans les développements qui suivent. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description nullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnullnull/////// // / Pablo Rodriguez 2018-04-09T19:31:56.176000000 2020-04-30T10:12:23.151000000 Pablo Rodriguez PT4H42M47S 35 LibreOffice/6.3.5.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/dd0751754f11728f69b42ee2af66670068624673 Résumé:Le régime alimentaire des Grecs antiques se caractérise par sa frugalité, reflet de conditions difficiles pour l'agriculture grecque. Il se fonde sur la « triade méditerranéenne » : blé, huile d'olive et vin.Les céréales constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur, d'épeautre et d’orge. Le blé est réduit en gruau et employé en bouillie ou moulu en farine pour fabriquer du pain ou des galettes. L'orge sert le plus souvent à fabriquer la maza, le plat de base grec. Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches). La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». Mise en page d'un texte long Alimentation en Grèce antique Votre prénom et votre nom 2018-04-10 Histoire ou Géographie Votre groupe de TD Alimentation en Grèce antique 9 / 27 Mise en page d'un texte long B -Régimes alimentaires particuliers Mise en page d'un texte long 10 / 27 / / Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Janick Auberger, Manger en Grèce classique , 2: Philippe De Carbonnières , Olympie: La victoire pour les dieux., Sommaire Sommaire A - Alimentation en Grèce antique 2 B - Régimes alimentaires particuliers 20 Table des matières Table des matières A - Alimentation en Grèce antique 2 § A.α - Repas 2 § A.β - En famille 3 § A.γ - En société 4 § A.δ - Syssities 7 § A.ε - Pain 8 § A.στ - Fruits et légumes 9 § A.ζ - Viande 10 § A.η - Poisson 12 § A.θ - Œufs et fromage 14 § A.ι - Boissons 15 § A.ια - Le vin 16 § A.ιβ - Cycéon et ptisane 18 B - Régimes alimentaires particuliers 20 § B.α - Le végétarisme 21 § B.β - La diète des malades 23 § B.γ - Les régimes des athlètes 23 Index des céramiques Index des céramiques Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias 2 Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin 9 Alimentation en Grèce antique Mise en page d'un texte long Histoire ou Géographie Votre prénom et votre nom Votre groupe de TD 10/04/2018 Sommaire Sommaire A - Alimentation en Grèce antique 2 B - Régimes alimentaires particuliers 20 Alimentation e n Grèce antique Repas Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias Le régime alimentaire des Grecs antiques se caractérise par sa frugalité, reflet de conditions difficiles pour l'agriculture grecque. Il se fonde sur la « triade méditerranéenne » : blé, huile d'olive et vin. Les céréales constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur, d'épeautre et d’orge. Le blé est réduit en gruau et employé en bouillie ou moulu en farine pour fabriquer du pain ou des galettes. L'orge sert le plus souvent à fabriquer la maza, le plat de base grec. Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches) [1]. La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». Le beurre est connu, mais on lui préfère l'huile d'olive. La nourriture s'accompagne de vin (rouge, blanc ou rosé) étendu d'eau et parfois aromatisé. L’alimentation des Grecs est connue par des sources à la fois littéraires et artistiques : les comédies d'Aristophane et les extraits d'œuvres préservées par le grammairien Athénée d'une part, les vases peints et les figurines en terre cuite d'autre part. En famille Les Grecs font trois repas par jour : Le premier, froid, est composé de pain d'orge trempé dans du vin pur, éventuellement agrémenté de figues entre autres fruits ; fromage et olives. Le second, sommaire, est pris vers midi ou au début de l'après-midi. Le troisième, le plus important de la journée, a généralement lieu à la nuit tombée. Il peut s'y ajouter un goûter en début de soirée ; littéralement un déjeuner dînatoire, peut être servi tard dans l'après-midi à la place du dîner. Les femmes sont rares lors des repas et des banquets, et elles s'y tenaient dans la plus grande réserve, et le silence. Il était d'usage qu'elles sortent lorsque les convives, ayant cessé de manger, se livrent à la conversation libre. Il semble que, dans la plupart des cas, les femmes prennent leurs repas à part. Si la taille de la maison ne le permet pas, les hommes mangent les premiers, les femmes passant à table une fois que ces derniers ont terminé leur repas. Les esclaves assurent le service. Dans les familles les plus pauvres, ce sont les femmes et les enfants, s'il faut en croire Aristote, qui pallient le manque d'esclaves. L'usage de déposer dans des tombes de petits modèles en terre cuite représentant des pièces du mobilier nous permet aujourd'hui d'avoir une bonne idée des meubles grecs. Les Grecs mangent assis, l'usage de banquettes étant réservé aux banquets ou aux aristocrates. Les tables, hautes pour les repas ordinaires et basses pour les banquets, sont d'abord de forme rectangulaire. Au IVe siècle av. J.-C., la table habituelle prend une forme ronde, souvent à pieds zoomorphes (par exemple en forme de pattes de lion). Les galettes de pain peuvent servir d'assiette, mais les écuelles en terre cuite ou en métal sont plus courantes. La vaisselle se raffine au fil du temps et l'on trouve des assiettes en matériaux précieux ou en verre pendant l'époque romaine. Les couverts sont peu utilisés à table : l'usage de la fourchette étant inconnu, on mange avec les doigts. On s'aide d'un couteau pour la viande et d'une cuillère semblable aux cuillères occidentales contemporaines pour manger soupes et bouillies. Des morceaux de pain ( ἀπομαγδαλία / apomagdalía) peuvent être utilisés pour se saisir de la nourriture ou, en guise de serviettes, pour s'essuyer les doigts. En société L'histoire des banquets publics (repas et symposion) montre de grandes différences entre, par exemple, le banquet aristocratique archaïque (du VIIIe au VIe siècle) et le banquet public organisé par la cité ou les évergètes dans les cités hellénistiques. Dans tous les cas, cependant, comme le dit J.-P. Vernant « il y a des formes et des degrés divers de sacré, plutôt qu'une polarité sacré-profane » et le religieux est présent autant dans le repas que dans le symposion. Enfin, le fait de manger et boire ensemble fonde la communauté civique. Le lieu le plus fréquent est le sanctuaire du dieu en l'honneur duquel se font les sacrifices, dans le hieron ou le temenos. La plupart des sanctuaires attiques, recevaient des banquets publics. Le lieu du symposion était aussi, souvent, situé au cœur de la cité : à Thasos sur un côté de l'agora archaïque, à Athènes le prytanée ne sert, au début du Ve siècle, qu'au banquet des prytanes, et la stoa sud comportait des salles de banquet pour 500 lits de table. Sur l'Acropole, la Pinacothèque pouvait être aménagée pour recevoir 17 lits (entre 440 et 430), tout ceci pour les « officiels ». Dans le quartier du Céramique, le Pompeion, de la fin du Ve siècle, et ses abords pouvaient recevoir les masses lors des banquets publics. Cependant d'autres espaces pouvaient convenir en certaines occasions. « Ainsi un bienfaiteur à Metropolis a fait lors des jours bachiques une hestiasis pour le dèmos « dans la montagne », ce qui n'est guère surprenant dans une fête en l'honneur de Dionysos. » Le συμπόσιον / sympósion — traditionnellement traduit par « banquet », plus littéralement « réunion de buveurs » — est l’un des « loisirs » préférés des Grecs. Il comprend deux parties : la première est consacrée à la nourriture, généralement assez simple, et la seconde à la boisson. En réalité, on consomme tragếmata également du vin avec le repas, et les boissons sont accompagnées des τραγήματα / tragếmata ou friandises à grignoter : châtaignes, fèves, grains de blé grillés ou encore gâteaux au miel, chargés d'absorber l'alcool et de prolonger la beuverie. Certains banquets font d'ailleurs partie de rituels qui en manifestent la dimension « sacrée ». La seconde partie est inaugurée par une ou plusieurs libations, un péan ou une simple prière, généralement en l’honneur de Dionysos. Puis l’on discute ou l’on joue à divers jeux de table, comme le cottabe — en effet, les convives sont allongés sur des banquettes. Des danseuses, des acrobates et des musiciens de location peuvent agrémenter la soirée. Le philosophe péripatéticien Théophraste montre dans ses Caractères le propriétaire d’un esclave qui a loué des filles, musiciennes et danseuses qui peuvent assurer tous les plaisirs des convives. Un « roi du banquet », tiré au sort, est chargé d'indiquer aux esclaves la proportion à observer entre le vin et l'eau dans la préparation de la boisson. Le chant ou la prière sont assez libres de composition ; la libation est composée d'une partie offerte à Zeus et aux dieux olympiens, une deuxième offerte au bon démon, et la troisième à Hermès [2]. Une coupe est remplie, qui passe de main en main chez les participants qui formulent une prière. Les libations obéissent à certaines règles : le nombre de libations par personne n'est pas limité, mais l'invocation ne va pas sans la libation. Après le repas et avant la beuverie, on couvre la tête des participants de bandelettes ou des couronnes de rubans. Théophraste montre dans ses Caractères un avare qui fait une petite libation, et de surcroît compte le nombre de coupes vidées, puis se plaint du prix des bandelettes et autres rubans (les objets rituels nécessaires s'échangeaient). Strictement réservé aux hommes — à l'exception des danseuses et des courtisanes, les femmes se devaient de rester entre elles dans Le Banquet de Platon, Aristodème prie la joueuse d'aulos de rejoindre les femmes de la maison dans la pièce qui leur est réservée ; celle qui se mêle aux hommes est vue comme une esclave, comme tout sauf de condition libre, passible d'attaque en justice — le banquet est un élément essentiel de la sociabilité grecque. Il peut être organisé à l'instigation d'un particulier conviant ses amis ou sa famille, à l'instar de modernes invitations à dîner. Il peut également rassembler, de manière régulière, les membres d'une association religieuse ou d'une hétairie (sorte de club aristocratique). Les grands banquets sont évidemment l'apanage des plus riches, mais dans la plupart des foyers grecs, les fêtes religieuses ou les événements familiaux sont l'occasion de banquets plus modestes. Le philosophe péripatéticien Hippoloque de Macédoine, ami et condisciple de Lyncée de Samos, lui a écrit une lettre au sujet d'un banquet de mariage auquel il a été convié : on servit du vin, puis un pain d'égale largeur, des poules, des canards, du pigeon (ramier), etc. Chacun ayant pris ce qu'on lui présentait, le donna avec le plat aux esclaves ; on présenta aussi à la ronde nombre d'autres différents mets. Ce service fut suivi d'un autre, dont faisait partie un grand pain, des oies, des lièvres, des chevreaux, des tourtereaux, des perdrix. Les mêmes mets furent aussi donnés aux esclaves. Ayant ainsi pris assez de nourriture, les invités se sont lavé les mains, et des joueuses de flûtes, des musiciens, et des harpistes rhodiennes couvertes d'un voile[style à revoir]. Elles se retirèrent après un court début : aussitôt il en parut d'autres, portant chacune deux pots de parfum. On servit ensuite à chacun, pour souper, un plat contenant un très gros cochon rôti. Hippoloque ** TEXT:SOFT-PAGE-BREAK ** mentionne des grives rôties, des becfigues où l'on avait versé des jaunes d'œufs, des huîtres, des pétoncles. « Le cochon fut suivi d'un autre chevreau bouillant dans la sauce sur un autre plat. Dès que nous fûmes débarrassés de ce monde, nous nous mîmes à boire. » La dernière partie du banquet, celle consacrée à la beuverie, était également prétexte à la danse ; inviter une danseuse sans être au moins éméché est très mal vu en société ; l'ivresse doit servir de prétexte. Le banquet a servi de cadre à une littérature de genre : Le Banquet de Platon, Le Banquet de Xénophon, les Propos de table de Plutarque ou encore le Banquet des Deipnosophistes d’Athénée. Syssities Les syssities ( τὰ συσσίτια / tà syssítia) sont des repas obligatoires pris en commun dans le cadre de groupes sociaux ou religieux rassemblant hommes et jeunes gens. Ils concernent principalement la Crète et Sparte et prennent le nom d’hetairia, pheiditia, ou andreia. Ils fonctionnent comme des clubs aristocratiques et comme un mess militaire. Comme les banquets, les syssities sont le domaine exclusif des hommes ; quelques références décrivent également des syssities exclusivement féminines. Au contraire des banquets, cependant, les repas se caractérisent par la simplicité et la tempérance. Pain Les céréales ( σῖτος / sĩtos) constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur ( πύρος / pýros), d'épeautre ( ζειά / zeiá) et d'orge ( κριθαί / krithaí). Mondé par trempage, le blé peut être transformé de deux manières principales : réduit en gruau, il sera employé en bouillie ; moulu en farine ( ἀλείατα / aleíata) et pétri, il sert à fabriquer du pain ( ἄρτος / ártos) ou des galettes, simples ou mélangées à du fromage ou du miel. Le levain est connu ; à partir de l'époque romaine, les Grecs utilisent un composé alcalin ou de la levure de vin comme agent levant. Les pâtons sont cuits à la maison dans un four en argile (ἰπνός / ipnos) surélevé par des pieds. Une technique de cuisson plus rustique consiste à déposer des charbons ardents sur le sol en terre et de recouvrir le tas d'un couvercle en cloche ( πνιγεὐς / pnigeus) ; quand le sol est suffisamment chaud, on pousse les charbons sur le côté, on dépose les pâtons et le couvercle est remis en place, sous les charbons. Le four en pierre n'apparaît qu'à l'époque romaine. D'après une prescription de Solon, législateur athénien du VIe siècle av. J.-C., le pain de froment doit être réservé aux jours de fête. Cependant, dès l'époque classique et pour peu qu'on en ait les moyens, on le trouve tous les jours chez la boulangère, profession qui apparaît à Athènes au Ve siècle. L'orge est plus facile à produire mais peu panifiable. Elle donne des pains nourrissants mais très lourds. De ce fait, elle est plutôt grillée puis moulue pour donner une farine ( ἄλφιτα / álphita), laquelle sert à fabriquer (le plus souvent sans cuisson puisque les grains ont déjà été grillés) la μᾶζα / mãza, le plat de base grec, comme le souligne le surnom de « mangeurs d'orge » dont les Romains affublaient les Grecs. Dans la Paix, Aristophane emploie l'expression ἔσθειν κριθὰς μόνας, littéralement « ne manger que de l'orge », équivalent du français « être au pain sec et à l'eau ». Nous connaissons plusieurs recettes de la maza : elle peut être servie cuite ou crue, sous forme de bouillie, de boulettes ou de galettes. Là encore, la maza peut être agrémentée de fromage ou de miel. Fruits et légumes Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin La présence de figues carbonisées, près des restes de raisin, laisse supposer qu'elles ont servi d'adjuvant sucré pour camoufler l'amertume du jus des vignes sauvages. Les céréales sont souvent servies avec un accompagnement appelé génériquement ὄψον / ópson. Le mot désigne d'abord tout ce qui se prépare sur le feu, et par extension tout ce qui accompagne le pain. À partir de l'époque classique, il s'agit de poisson et de légumes : choux, oignons, lentilles, fèves, différentes espèce de gesses, vesces ou encore pois chiches. Ils sont servis en soupe, bouillis ou en purée ( ἔτνος / étnos), assaisonnés d'huile d'olive, de vinaigre, de γάρον / gáron — sauce de poisson proche du nuoc mam vietnamien — et d'herbes. S'il faut en croire Aristophane, la purée est l'un des plats favoris d'Héraclès, toujours représenté comme un goinfre dans la comédie. Les plus pauvres consomment couramment des glands de chêne ( βάλανοι / bálanoi). Les olives sont une garniture fréquente, qu'elles soient crues ou confites. En ville, les légumes frais sont chers et peu consommés : les citadins peu fortunés se rabattent sur les légumes secs. La soupe de lentilles ( φακῆ / phakễ) est le plat typique de l'ouvrier. Les rations militaires typiques contiennent de l'ail, des oignons et du fromage. Aristophane évoque ainsi le « rot de mangeur d'oignon » typique du soldat ; ailleurs, le chœur chante la paix et sa « joie d'être délivré du casque / du fromage et des oignons ». Les fruits, frais ou secs, sont mangés en dessert. Ce sont principalement les figues, les grenades, les noix et noisettes. Les figues sèches sont également consommées en apéritif, en buvant du vin. Dans ce cas, elles sont souvent accompagnées de graines de lupin, de châtaignes, de pois chiches ou de faines grillées. Viande Manger de la viande est chose rare, sauf aux fêtes ou autres banquets. La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée mais aussi son implantation : à la campagne, la chasse (principalement le piégeage pour les petites gens) permet de consommer du lièvre et des oiseaux. Les paysans possèdent également des basses-cours les fournissant en poulets et en oies ; les propriétaires un peu aisés ou riches pratiquent un élevage d'appoint de chèvres, porcs et moutons, et les chasseurs s'offrent le produit de leurs prises : sangliers, cerfs. À la ville, les viandes sont chères, à l'exception de la viande de porc : à l'époque d'Aristophane, un cochon de lait coûte trois drachmes, soit trois jours de travail d'un ouvrier de chantier public. Les riches comme les pauvres consomment des saucisses. Des boudins faits d'estomac de chèvre bourrés de graisse et de sang sont déjà mentionnés dans l'Odyssée. La civilisation mycénienne pratiquait l'élevage de bovins pour leur viande. Au VIIIe siècle av. J.-C. encore, Hésiode décrit son idéal de festin campagnard : « puissé-je avoir l'ombre d'une roche, du vin de Byblos, une galette bien gonflée et du lait de chèvres qui ne nourrissent plus, avec la chair d'une génisse qui a pris sa pâture au bois et n'a pas encore vêlé ou d'agneaux d'une première portée ». La viande est beaucoup moins mentionnée dans les textes de l'époque classique que dans la poésie archaïque ; il est possible que cette évolution ne reflète pas une évolution des habitudes de consommation, mais seulement les codes de chaque genre littéraire. La consommation de viande a principalement lieu à l'occasion des sacrifices religieux qui donnent lieu à des festins civiques : la part des dieux (graisse, fémurs et viscères) est brûlée alors que la part des hommes (viande) est grillée et distribuée aux participants. Il existe parallèlement un commerce florissant de viandes cuites ou salées, qui semblent elles aussi être issues de sacrifices. La technique bouchère grecque a ceci de particulier que l'animal n'est pas découpé suivant le type de morceau, mais en portions de poids égal : chacune d'entre elles peut donc être composée presque entièrement de graisse et d'os ou au contraire seulement de viande, et mêler morceaux à braiser, rôtir, bouillir ou griller. Un passage de comédie illustre les problèmes que la pratique suscite : « Chairéphon achetait un jour de la viande ; le boucher, dit-on, lui en coupa par hasard un morceau très osseux. Il lui dit : « Boucher, ne compte pas l'os », ce à quoi celui-ci répondit : « Mais la viande est tendre : on dit qu'elle l'est quand elle est près de l'os. » Et Chairéphon de dire : « Soit, cher ami, mais son poids supplémentaire me chagrine, où qu'il se trouve. » En Crète, les meilleures parts sont allouées aux citoyens particulièrement sages ou bons guerriers ; dans d'autres cités, comme Chéronée, les portions sont tirées au sort, ce qui donne à chacun une chance égale d'obtenir un bon ou un mauvais morceau. Par conséquent, un Grec achetant sa viande au marché ne peut guère choisir qu'entre les abats et la viande à proprement parler : aucune source n'en montre commandant une côtelette ou un gigot. Les Spartiates se nourrissent principalement d'un ragoût de porc, le brouet noir ( μέλας ζωμός / mélas zômós). Plutarque indique que « parmi les plats, celui qu'ils apprécient le plus est le brouet noir ; c'est au point que les vieillards ne demandent même pas de viande ; ils la laissent aux jeunes et font leur dîner du brouet qu'on leur verse. » C'est pour les Grecs un véritable sujet de curiosité. « Bien sûr que les Spartiates sont les plus courageux de tous les hommes », plaisante un Sybarite, « n'importe quel homme de bon sens préférerait mourir mille morts plutôt que de mener une si pauvre vie. » Le plat est composé de viandes rôties de chèvre et porc, de sel, de vinaigre et de sang. Il est complémenté de maza, de figues et de fromage et parfois gibier ou de poisson. Élien, auteur du IIe-IIIe siècle, prétend que Sparte défend à ses cuisiniers de savoir préparer autre chose que de la viande. Poisson L'attitude des Grecs face au poisson varie suivant l'époque. Comme le remarquent les Grecs eux-mêmes, on ne mange pas de poisson dans l’Iliade, mais seulement des viandes rôties. Platon l'explique par l'austérité des mœurs de l'époque mais il semble qu'au contraire, le poisson ait alors été perçu comme la nourriture des pauvres. L’Odyssée évoque bien que les compagnons d'Ulysse mangent du poisson, mais uniquement parce qu'ils sont affamés après être passés par Charybde et Scylla et parce qu'ils doivent se nourrir de ce qui leur tombe sous la main. Au contraire, à l'époque classique, le poisson devient un mets de luxe, recherché par les plus fins gourmets et suscitant, à l'époque hellénistique, des traités spécialisés, comme celui de Lyncée de Samos sur L'Art d'acheter du poisson pour pas cher. Pour autant, tous les poissons ne se valent pas. Une stèle de la fin du IIIe siècle av. J.-C. provenant de la petite cité béotienne d'Akraiphia, sur le lac Copaïs, fournit une liste de poissons et de leurs prix respectifs, probablement pour protéger les consommateurs d'augmentations excessives : le moins cher est le skaren (sans doute du perroquet de mer), tandis que la ventrèche de thon coûte trois fois plus cher. Le poète Ériphe range les seiches avec la ventrèche de thon, la tête de loup et le congre au rang des mets dignes des dieux, et que les pauvres ne peuvent pas s'offrir. Les convives du banquet mis en scène par Athénée au IIe-IIIe siècleapr. J.-C. consacrent une grande partie de leur conversation à des considérations œnophiles et gastronomiques. Ils discutent des mérites comparés de tels vins, légumes ou viandes ; évoquent des plats renommés (seiches farcies, ventrèche de thon, écrevisses de mer, laitues arrosées de vin au miel) et grands cuisiniers — ainsi de Sotéridès, cuisinier du roi Nicomède Ier de Bithynie (IIIe siècle av. J.-C.). Alors que son maître, en pleines terres, se languit d'anchois, il lui en sert des imitations : des raves femelles soigneusement découpées en forme d'anchois, huilées, salées et saupoudrées de graines de pavot noires. Cet exploit de cuisinier, la Souda, encyclopédie byzantine, l'attribue par erreur au gourmet romain M. Gavius Apicius (Ier siècle av. J.-C.) — preuve qu'alors les Grecs n'ont plus rien à envier aux Romains. Au plus bas de l'échelle, les sardines, les anchois et autre menu fretin constituent l'ordinaire des citoyens athéniens. Parmi les autres poissons de mer courants, on peut citer le thon blanc, le rouget, la raie, l'espadon ou encore l'esturgeon, mets de choix consommé salé. Le lac Copaïs est lui-même fameux pour fournir des anguilles, renommées dans toute la Grèce et chantées par le héros des Acharniens. Parmi les autres poissons d'eau douce, on peut citer le brochet, la carpe ou le peu apprécié poisson-chat. Les Grecs apprécient également les œufs de poisson et fruits de mer : coquillages, seiches ( σηπία), poulpes ( πολύπους) et calmars ( τευθίς) sont frits ou grillés et servis comme amuse-gueule, comme accompagnements ou dans les banquets quand ils sont de petite taille ; des oursins ; les spécimens de grande taille relèvent du répertoire de la grande cuisine. Seiches et poulpes sont des cadeaux traditionnels lors de la fête des Amphidromies, lorsque les parents nomment leur enfant. S'agissant des coquillages, on peut probablement reconnaître dans ceux que citent les sources le bulot, la moule, la grande nacre, l'ormeau, la palourde, la patelle, le pétoncle ou praire ou encore le troque. Galien est le premier à mentionner la consommation de l'huître ( ὄστρεον) crue. Enfin, le crabe ( καρκίνος), le homard ( ἀστακός), la langoustine ( κάραϐος), la cigale de mer ( ἄρκτος) sont appréciés. L'oursin ( ἐχῖνος) est davantage connu le long des côtes. Le poisson est issu d'une pêche le plus souvent individuelle, très près des côtes et très artisanale, voire à la main. Si l'on peut supposer l'existence de criées, la plus grande partie de la pêche semble être vendue sur les marchés des cités, sur des étals spécialisés. Le poisson se présente souvent sous forme salée. Le procédé est surtout courant pour les petits poissons : l'expression « moins cher que le poisson saur » désigne un bien extrêmement commun et très bon marché. Il est également appliqué aux poissons gras — bonite, thon, maquereau, ange de mer, esturgeon — et même aux crabes et aux oursins. Œufs et fromage Les Grecs élèvent des canards, des oies, des cailles et des poules en partie pour leurs œufs. Certains auteurs louent également les œufs de faisan et d'oie. Les oiseaux dans le commerce, chez un boucher, sont vivants et tués à la demande, mais on peut supposer qu'ils étaient assez rares. Les œufs sont consommés durs ou à la coque en tant que hors-d'œuvre ou inversement, comme desserts, ou encore gobés. Ils sont également employés, sous forme de blancs, de jaunes ou entiers, dans la fabrication de certains plats. Le lait ( γάλα / gála) est bu par les paysans mais n'est quasiment pas employé en cuisine. Le beurre ( βούτυρον / boútyron) est connu mais lui aussi peu employé : les Grecs considèrent son usage comme une caractéristique des Thraces, qu'ils considèrent volontiers comme des rustres incultes, que le poète comique Anaxandridès surnomme les « mangeurs de beurre ». En revanche, ils apprécient les produits laitiers. On sert comme friandise ce qui devait ressembler à du yaourt, le πυριατή / pyriatế. Surtout, le fromage ( τυρός / tyrós), de chèvre ou de brebis, est un aliment de base. On le vend dans des boutiques distinctes suivant qu'il est frais ou non, le premier coûtant environ les deux tiers du prix du second. On le mange seul ou en mélange avec du miel ou des légumes. Il entre également, comme ingrédient, dans la préparation de bon nombre de plats, y compris de poisson. L'unique recette préservée du cuisinier sicilien Mithécos (Ve siècle av. J.-C.) indique ainsi : « cépole : videz, enlevez la tête, rincez et levez les filets ; ajoutez de l'huile et du fromage ». Cependant, cette utilisation du fromage est controversée : Archestrate avertit ses lecteurs que les cuisiniers siciliens gâchent le bon poisson en y ajoutant du fromage. Boissons La boisson la plus répandue est évidemment l'eau. Aller chercher de l'eau est la corvée quotidienne des femmes. Si le puits est inévitable, on préfère naturellement l'eau « d'une source toujours coulante et jaillissante, qui n'est pas trouble ». L'eau est reconnue comme nourrissante — elle fait grandir les arbres et les plantes — mais aussi comme désirable. Pindare juge ainsi « agréable comme le miel » l'eau d'une fontaine. Les Grecs peuvent qualifier une eau de lourde, sèche, acide, douce ou dure, vineuse, etc. Un personnage du poète comique Antiphane jure qu'il reconnaîtrait entre toutes l'eau de l'Attique par son bon goût. Enfin, Athénée cite un certain nombre de philosophes réputés pour ne boire que de l'eau, habitude conjuguée à une alimentation végétarienne (cfr. ci-dessous). On boit aussi couramment du lait de chèvre et de l'hydromel. L'ustensile habituel pour boire est le scyphos, ustensile en bois, en terre cuite ou en métal. Critias préservé par Plutarque mentionne ainsi le cothon, gobelet spartiate qui présente l'avantage, à l'armée, de cacher à la vue la couleur de l'eau et de retenir dans ses bords la boue qui peut s'y trouver. On utilise également la coupe à boire appelée kylix (à pied et large vasque), et dans les banquets, le canthare (coupe profonde à pieds) ou encore le rhyton (cornet à boire souvent plastique, c'est-à-dire à la panse moulée en forme de tête d'homme ou d'animal). Le vin La Grèce découvre probablement la viticulture au cours des IVe et IIIe millénaires av. J.-C. Elle est bien attestée par des tablettes écrites en linéaire A et en linéaire B, qui évoquent des vignobles, des vignes associées avec des arbres ou des céréales, et des vins doux, passerillés ou miellés. Homère et Hésiode décrivent les travaux de la vigne comme des pratiques traditionnelles. Les Travaux et les Jours montrent ainsi le viticulteur vendangeant des grappes bien mûres, qu'il laisse sécher au soleil pendant dix jours pour concentrer les sucres ; la technique est utilisée jusqu'à l'époque d'Hippocrate et de Dioscoride. Les grappes sont ensuite foulées dans des foulons portatifs puis pressées. Le moût est placé dans des pithoi, sorte de jarres rendues étanches à la poix, à demi-enterrées pour assurer une température stable, et laissées à fermenter pendant 10 à 30 jours. Les jarres sont ensuite bouchées jusqu'à la fin de l'hiver, ce qui correspond en Attique à la fête des Anthestéries. Théophraste, auteur d’un Traité de l'ivresse, montre au IIIe siècle av. J.-C. dans Histoire des Plantes que le « thériclée » utilisé pour consommer le vin est un calice, lorsqu'il parle du térébinthe, expliquant que l'on ne peut distinguer ceux de térébinthe de ceux de terre. Selon Théophraste, c’est le potier de terre corinthien Thériclès, contemporain d'Aristophane, qui imagina cette sorte de récipient. Le vin a été à une époque reculée, antérieure à son époque, on ne versait pas l'eau sur le vin, mais le vin sur l’eau, afin d’user d’une boisson bien détrempée, de sorte qu’après en avoir bu, on fût moins avide de ce qui pouvait rester, et l'on en employait la plus grande partie au jeu du cottabe. Le vin est vinifié aussi bien en rouge qu'en rosé et en blanc. Les cépages employés sont très nombreux : Pramnos, Maronée, Phanaios de Chios, biblin de Phénicie, psithia, mersitis, etc On trouve toutes sortes de productions, des grands crus en provenance de Thasos, de Lesbos, Chios ou encore Rhodes au vin de table, et même une piquette légère, rinçage à l'eau du marc de raisin mêlé de lie, réservée à la consommation personnelle du producteur. Phanias, ami et condisciple de Théophraste, a décrit une préparation du vin dans laquelle il faut verser une partie d'eau de mer sur environ cinquante de vin doux ; il devient « anthosmias ». Il ajoute que l'anthosmias est beaucoup plus fort avec du vin de jeune plant, mais on faisait aussi de l'anthosmias en écrasant du raisin qui commençait à peine à tourner. Le vin doit être vendu pur. Vendre du vin coupé est une fraude contre laquelle les Géoponiques donnent des astuces : il suffit de jeter dans le vin un objet léger comme un morceau de pomme ou de poire, ou une cigale : si le vin est pur, l'objet flotte. Le vin est généralement consommé coupé d'eau ; pur, il n'est pas recommandé pour un usage courant : il semble en effet que son degré alcoolique ait été plus élevé que le vin actuel. Ceux de Santorin, de Crète, de Messénie, d'Arcadie et d'Attique varient entre 13° et 15°, voire atteignent 17° pour les plus forts. Le vin est mélangé dans un cratère et puisé par les esclaves à l'aide d'œnochoés (cruches) pour être servi dans les kylix (coupes) des buveurs. Le vin peut également aromatisé au miel, à la cannelle ou au thym. Élien mentionne également un vin mélangé de parfum. On connaît également le vin cuit et, à Thasos, un vin qualifié de « doux ». Certains vins sont salés, comme à Lesbos, en ajoutant de l'eau de mer ou en faisant tremper les grappes séchées au soleil dans de l'eau de mer ; si le goût semble avoir été apprécié, il peut également s'agir d'un moyen pour empêcher le vin de tourner. On connaît également, à l'époque romaine, un ancêtre du retsina (vin additionné de résine de pin) et du vermouth. Le vin pur peut être en revanche employé comme médicament ; de manière générale, on prête au vin des vertus médicales étonnantes. Élien mentionne ainsi que le vin d'Héraia en Arcadie rend fous les hommes et les femmes fertiles ; inversement, un vin achéen aide les femmes désirant avorter. Hors de ces applications thérapeutiques, la société grecque réprouve la consommation de vin par les femmes. S'il faut en croire Élien, une loi de Massalia l'interdit même et prescrit aux femmes de ne boire que de l'eau. Sparte est la seule cité où les femmes boivent couramment du vin. Les vins réservés à un usage local sont stockés dans des outres de peau. Ceux destinés à la vente sont versés dans des pithoi ( πίθοι / píthoi), grandes jarres en terre cuite. On les transvase ensuite dans des amphores enduites de poix, pour les vendre au détail. Les grands crus comportent des estampilles du producteur et/ou des magistrats de la cité afin de garantir leur origine (principe des appellations d'origine contemporaines). Cycéon et ptisane Les Grecs buvaient le cycéon, intermédiaire entre la boisson et la nourriture, gruau d'orge allongé d'eau et additionné d'herbes et d'aromates. Dans l’Iliade, la boisson préparée pour Machaon par une servante est un cycéon comportant du fromage de chèvre râpé en plus de l'oignon. Dans l’Odyssée, Circé y ajoute du miel et un philtre magique. Dans l’Hymne homérique à Déméter, la déesse refuse du vin rouge mais accepte un cycéon composé d'eau, de farine et de menthe pouliot. Utilisé comme boisson sacrée dans les mystères d'Éleusis, le cycéon est aussi un breuvage populaire, surtout à la campagne : Théophraste montre dans ses Caractères un rustre ayant bu force cycéon et incommodant ses voisins par son haleine à l'Assemblée. La boisson est réputée pour ses vertus digestives : dans la comédie La Paix, le dieu Hermès la recommande au héros qui a abusé de fruits secs. Décoction d'orge, la ptisane est une décoction d'orge mondée, filtrée ou non, qui sert de nourriture habituelle aux malades. Hippocrate la recommande plus particulièrement dans l'alimentation des patients atteints de maladies aiguës. Régimes alimentaires particuliers À l'époque archaïque et classique, la frugalité, imposée par les conditions physiques et climatiques grecques, est érigée en vertu. Les Grecs n'ignorent pas le plaisir que l'on peut prendre à se nourrir, mais celui-ci doit rester simple. Le campagnard Hésiode, cité plus haut, considère comme un festin de la viande grillée, du lait et des galettes, le tout à l'ombre par une belle journée. Encore le meilleur repas est-il celui qui est gratuit : « bombance sans écot n'est pas à laisser perdre », remarque le philosophe Chrysippe. La recherche culinaire et gastronomique est en revanche rejetée comme un signe de mollesse toute orientale : les Perses sont considérés comme décadents en raison de leur goût du luxe, qui se manifeste dans leur gastronomie. Les auteurs grecs se complaisent à décrire la table du Grand Roi achéménide et de sa cour : Hérodote, Cléarque de Soles, Strabon et plus encore Ctésias sont unanimes dans leurs descriptions. Au contraire, les Grecs se complaisent à souligner l'austérité de leur régime alimentaire. Plutarque raconte ainsi qu'un roi du Pont, curieux de goûter le fameux « brouet noir » spartiate, achète un cuisinier laconien. Il goûte le plat et le trouve très mauvais ; le cuisinier répond « Ô roi, pour goûter ce brouet, il faut s'être d'abord baigné dans l'Eurotas. » Selon Polyen, Alexandre le Grand, en découvrant la salle à manger du palais royal perse, se moque de leur goût pour la nourriture et y voit la cause de leur défaite. Pausanias de Sparte, en découvrant les habitudes alimentaires du Perse Mardonios, aurait pareillement ridiculisé les Perses qui « ayant le moyen de vivre [ainsi], est venu attaquer [les Grecs] pour [leur] ravir ce dont [ils] viv[ent] ainsi misérablement ». Conséquence de ce culte affiché de la frugalité, la cuisine reste longtemps le domaine des femmes, qu'elles soient libres ou esclaves. Malgré tout, dès la période classique, la réalité semble ne pas correspondre totalement au tableau peint par les Grecs : on voit déjà mentionner des spécialistes de l'art culinaire. Élien et Athénée mentionnent les mille cuisiniers accompagnant, à l'époque de Clisthène, Smindyridès de Sybaris dans son voyage à Athènes — même si c'est pour stigmatiser sa « mollesse ». Platon mentionne ainsi « Théarion le cuisinier, Mithécos, l'auteur d'un traité sur la cuisine sicilienne, et Sarambos, le marchand de vins, trois éminents connaisseurs en gâteaux, en cuisine et en vins. » Certains cuisiniers écrivent des traités de cuisine. Au fil du temps, de plus en plus de Grecs se présentent comme gourmets. Élien explique ainsi : « à Rhodes, celui qui fait grand cas des poissons et les apprécie et qui dépasse tout le monde en gourmandise est, dit-on, loué par ses concitoyens comme un noble esprit. » À la période hellénistique puis romaine, malgré les revendications de frugalité, les Grecs — du moins les riches — ne se montrent guère plus austères qu'ailleurs. Le végétarisme L'orphisme et le pythagorisme, deux courants religieux et philosophiques grecs, ont proposé un mode de vie différent, fondé sur l'idée de pureté et donc de purification ( κάθαρσις / kátharsis) — c'est au sens propre une ascèse : ἄσκησις / áskêsis signifie d'abord un exercice, puis un mode de vie particulier. Dans ce cadre, le végétarisme est un élément central de l'orphisme et d'un certain nombre de variantes du pythagorisme. L'enseignement de Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) est plus difficile à cerner. Les auteurs de la Comédie moyenne, comme Alexis ou Aristophon, décrivent des pythagoriciens strictement végétariens, certains subsistant même au pain et à l'eau. Cependant, d'autres traditions se contentent d'interdire la consommation de certains légumes, comme la fève, d'animaux sacrés comme le coq blanc, ou même seulement certaines parties d'animaux. En outre, même des pythagoriciens mangent de la viande de temps à autre dans le cadre des banquets sacrificiels, afin d'obéir à leurs devoirs religieux : « c'est uniquement dans les animaux qu'il est permis de sacrifier que l'âme de l'homme ne peut pas pénétrer ; c'est pourquoi il faut manger les animaux du sacrifice, si nécessaire, et jamais les autres. » Empédocle condamne la consommation de viande et adopte une position proche du végétarisme moderne. On la justifie souvent par la croyance en la transmigration des âmes et la justice que l'on doit aux créatures : « Jeûnez de la méchanceté ! » L'âme de chacune des créatures, humaines, animales ou végétales, passe d'un corps à un autre, de la mort à la naissance et de la naissance à la mort, pour se purifier. On a fait observer qu'Empédocle aurait dû également refuser de manger des végétaux, puisqu'il croit que son âme s'est déjà incarnée en buisson : Dodds voit dans le végétarisme une conséquence de l'« antique horreur du sang versé » : Orphée enseigne de ne pas verser le sang. D'autres contestent l'attribution à Empédocle de la doctrine de la métempsycose, et lient son végétarisme à la doctrine suivant laquelle tous les êtres vivants sont parents : il faut donc ne manger que les fruits des plantes à maturité. Le sacrifice aux dieux devient symbolique : « Empédocle, qui était pythagoricien, et ainsi ne mangeait de rien qui eût une vie, fit, avec de la myrrhe, de l'encens et d'autres aromates précieux, un bœuf qu'il distribua à toute l'assemblée des jeux Olympiques. » Dans son Manger la chair, Plutarque (Ier-IIe siècles apr. J.-C.) reprend la thématique de la barbarie du sang versé et, renversant le débat habituel, somme l'homme zoophage de justifier son choix. Le néoplatonicien Porphyre de Tyr (IIIe siècle), dans son De l'abstinence, rattache le végétarisme aux Mystères crétois et recense les végétariens du passé en commençant par Épiménide, selon qui c'est Triptolème, à qui Déméter a confié le blé pour apprendre l'agriculture à l'humanité, qui est à l'origine du végétarisme : ses trois commandements sont « honore tes parents », « honore les dieux par des fruits » et « épargne les animaux ». La diète des malades Les médecins grecs s'accordent sur la nécessité d'une diète particulière pour les malades, mais le consensus s'arrête là. Dans son Régime des maladies aigües, Hippocrate rapporte que la ptisane est souvent utilisée, parce qu'elle est facile à absorber et qu'elle est réputée calmer la fièvre. Cependant, certains l'administrent épaisse, avec ses grains d'orge, tandis que d'autres la prescrivent filtrée des grains d'orge. D'autres encore n'autorisent que les boissons jusqu'au septième jour, puis passent à la ptisane et enfin, certains interdisent toute forme de nourriture solide tout au long de la maladie. Les prescriptions d'Hippocrate sont elles-mêmes évaluées de manière diverse : certains médecins accusent le grand médecin de faire jeûner les malades ; au contraire, d'autres lui reprochent de trop les nourrir. À l'époque hellénistique, l'alexandrin Érasistrate fait grief aux disciples d'Hippocrate de contraindre les malades à ne boire qu'un peu d'eau, sans prendre de nourriture : c'est en fait la doctrine des méthodistes, qui ordonnent une diète stricte pendant les 48 premières heures de la maladie. Inversement, un certain Pétronas recommande de manger du porc rôti et de boire du vin pur. Les régimes des athlètes S'il faut en croire Élien, le premier athlète à s'être soumis à un régime alimentaire particulier est Iccos de Tarente, un athlète du Ve siècle av. J.-C.. Platon confirme qu'il suit un régime très strict, l'expression « repas d'Iccos » devenant proverbiale. Pourtant, Milon de Crotone, champion olympique de lutte, est déjà réputé avaler 7,5 litres de vin, 9 kilos de pain et autant de viande par jour. Avant lui, les athlètes de l'époque classique observent un régime à base d'aliments secs ( ξηροφαγία / xêrophagía) composé de figues sèches, de fromage frais, de noix, et de pain. Le vin leur était interdit. Pythagore (soit le philosophe, soit un maître de gymnastique) est le premier à proscrire aux athlètes de manger de la viande. Par la suite, les entraîneurs appliquent une sorte de régime standard : pour prétendre au titre olympique « on doit suivre une diète particulière, ne pas prendre de desserts (…) ; on ne peut pas boire d'eau glacée ni prendre un verre de vin quand on veut. » Ce régime semble reposer sur une consommation importante de viande : Pausanias évoque un « régime carné. » Le médecin Galien reproche aux sportifs de son temps de « toujours se gaver de viandes saignantes. » Pour lui, ce régime alimentaire conduit à un épaississement de la chair et donc l'extinction de la chaleur innée du corps, à terme à la mort de l'athlète. Au contraire, il estime que le régime diététique doit être adapté à chaque sportif et prescrit par un médecin hygiéniste. Table des matières Table des matières A - Alimentation en Grèce antique 2 § A.α - Repas 2 § A.β - En famille 3 § A.γ - En société 4 § A.δ - Syssities 7 § A.ε - Pain 8 § A.στ - Fruits et légumes 9 § A.ζ - Viande 10 § A.η - Poisson 12 § A.θ - Œufs et fromage 14 § A.ι - Boissons 15 § A.ια - Le vin 16 § A.ιβ - Cycéon et ptisane 18 B - Régimes alimentaires particuliers 20 § B.α - Le végétarisme 21 § B.β - La diète des malades 23 § B.γ - Les régimes des athlètes 23 Index des céramiques Index des céramiques Céramique 1: Banqueteurs jouant au cottabe pendant qu'une musicienne joue de l'aulos, cratère en cloche du Peintre de Nicias 2 Céramique 2: Banqueteur puisant dans un cratère grâce à une œnochoé pour remplir son cylix de vin 9 Bibliographie : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , : , , , : , , : , , : , , : , , : , , Bibliographie 1: Janick Auberger, Manger en Grèce classique , 2: Philippe De Carbonnières , Olympie: La victoire pour les dieux., Résumé:Le régime alimentaire des Grecs antiques se caractérise par sa frugalité, reflet de conditions difficiles pour l'agriculture grecque. Il se fonde sur la « triade méditerranéenne » : blé, huile d'olive et vin.Les céréales constituent la base de l'alimentation grecque. Il s'agit principalement de blé dur, d'épeautre et d’orge. Le blé est réduit en gruau et employé en bouillie ou moulu en farine pour fabriquer du pain ou des galettes. L'orge sert le plus souvent à fabriquer la maza, le plat de base grec. Les paysans ne cuisent au four que les pâtes de froment ; les pâtes de froment servent à la confection de galettes de consommation courante, galettes mises dans des moules et séchées. Les céréales sont souvent servies avec des légumes (choux, épinard, oignons, laitue, radis, lentilles, fèves ou encore pois chiches). La consommation de poisson et de viande varie suivant la fortune de la maisonnée, elle est réservée aux riches. En revanche, les Grecs consomment beaucoup de produits laitiers, et surtout du fromage. L’expression « ne manger que de l'orge » est ainsi l’équivalent du français « être au pain sec et à l’eau ». choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. //// / Exercice - TD 2 - Fables de Jean de La Fontaine Pierre Rodriguez 2023-01-14T16:41:53.156000000 7 PT41M7S 2023-01-14T17:54:02.916000000 Pierre Rodriguez LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Le corbeau et le renardLe lièvre et la tortue Mise en forme textuelle Fable de Jean de La Fontaine Fable de Jean de La Fontaine Le corbeau et le renard Maître Corbeau sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard par l’odeur alléché Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie : Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le Corbeau honteux et confus Gravure du 17ième siècle par Chauveau. Cette gravure représente le corbeau et le renard. Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. Le Lièvre et la Tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage. Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Etes-vous sage ? Repartit l’animal léger. Ma commère, il vous faut purger Avec quatre grains d’ellébore. – Sage ou non, je parie encore. Ainsi fut fait : et de tous deux On mit près du but les enjeux : Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire, Ni de quel juge l’on convint. Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ; J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteint Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes, Et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir, et pour écouter D’où vient le vent, il laisse la Tortue Aller son train de Sénateur. Elle part, elle s’évertue ; Elle se hâte avec lenteur. Lui cependant méprise une telle victoire, Tient la gageure à peu de gloire, Croit qu’il y va de son honneur De partir tard. Il broute, il se repose, Il s’amuse à toute autre chose Qu’à la gageure. A la fin quand il vit Que l’autre touchait presque au bout de la carrière, Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit Furent vains : la Tortue arriva la première. Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ? De quoi vous sert votre vitesse ? Moi, l’emporter ! et que serait-ce Si vous portiez une maison ? Fable de Jean de La Fontaine Pierre Rodriguez Mise en forme textuelle 2 Gravure du 17ième siècle par Chauveau. Cette gravure représente le corbeau et le renard. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. 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Elle fait suite à la monarchie de Juillet et est remplacée par le Second Empire. La Deuxième République se distingue des autres régimes politiques de l’histoire de France d’abord par sa brièveté, ensuite parce que c’est le dernier régime à avoir été institué à la suite d’une révolution. C’est enfin le régime qui applique pour la première fois le suffrage universel masculin en France et abolit définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Après une période transitoire où un gouvernement relativement unanime prend des mesures sociales demandées par la frange ouvrière des révolutionnaires, le régime se stabilise et évince les socialistes, puis se dote d’une constitution. Dès décembre 1848, la République a un président, Louis-Napoléon Bonaparte, élu pour quatre ans comme champion (jugé manipulable) du parti de l’Ordre. S’ensuivent plusieurs années de politique conservatrice, marquées notamment par la loi Falloux qui implique plus fortement l’Église catholique dans le domaine de l’éducation et la nette restriction du suffrage universel pour freiner le retour de la gauche, incarnée par la Montagne. Les conceptions sociales de Bonaparte l’éloignent du parti qui l’a amené au pouvoir, et il rassemble progressivement autour de sa personne une nouvelle sphère bonapartiste, tandis que le parti de l’Ordre espère faire arriver à la présidence, en 1852, un candidat monarchiste. Bonaparte, à qui la Constitution interdit de se représenter au terme de son mandat, fait pression pour obtenir qu’elle soit amendée, mais en vain. Il orchestre donc avec ses proches le coup d’État du 2 décembre 1851 qui lui permet par la suite d’instaurer un régime autoritaire, approuvé par le peuple par le biais d’un plébiscite. L’année suivante, Bonaparte reçoit la dignité impériale, mettant fin au régime au profit du Second Empire. Le souvenir de la fin agitée de la Deuxième République marque durablement la classe politique française, qui refusera pendant plus de cent ans que le président de la République puisse à nouveau être élu au suffrage universel. Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. Le milieu des années 1840 est marqué par une crise à la fois économique, sociale et politique qui touche la monarchie de Juillet et conduit le régime à sa fin. Les mauvaises récoltes de 1845 et 1846 et la déficience des moyens de transport pour acheminer des secours donnent lieu à une crise économique marquée par une hausse des prix alimentaires, avec son cortège de misère et d’émeutes (comme celles de Buzançais en 1847, qui se soldent par trois condamnations à mort). Cette crise cumule par ailleurs des aspects anciens et modernes : il s'agit notamment de la dernière grande crise de subsistance en France, mais aussi de la première véritable crise capitaliste de surproduction. En effet, si la crise est d'abord agricole, elle s'amplifie par la suite dans d'autres secteurs. La bonne récolte de 1847 fait baisser les prix, ce qui gêne les gros producteurs céréaliers comme les petits, qui ont du mal à écouler leur production. L'exode rural s'amplifie. De plus, le monde rural (75 % de la population) réduit sa consommation de produits artisanaux et industriels. Une crise économique secoue ce dernier secteur, qui s'est fortement développé depuis 1840. La crise économique et monétaire conduit des entreprises à la faillite, notamment dans les domaines de la métallurgie et de la construction ferroviaire, mettant à la fin de 1847 près de 700 000 ouvriers au chômage. Ce climat de crise fait baisser la natalité, augmenter la mortalité, et crée un important sentiment de peur sociale. La perte de confiance ne favorise pas la reprise, et nombre des victimes de la crise recherchent des responsables à leur situation, se retournant donc contre un pouvoir déjà fragilisé. Une crise plus ancienne touche en effet le régime. Divers scandales impliquant des notables d'influence locale et nationale ruinent leur prestige aux yeux de la petite bourgeoisie, et inquiètent certains dirigeants quant à leur légitimité. À cela s'ajoute le débat croissant sur la réforme électorale : en 1848, le pays ne compte que 241 000 électeurs pour près de 35,5 millions d'habitants. Une part croissante du corps législatif, notamment les membres de l'« opposition dynastique », attend un nouvel abaissement du cens et l'introduction de plus de « capacités » (corps de métier bénéficiant du droit de vote sans condition de cens), ainsi que l'impossibilité pour un fonctionnaire d'accéder à un mandat législatif. L'opposition espère ainsi doubler le nombre de votants, et réduire l'importance de François Guizot, à la tête du gouvernement depuis 1840 et qui avait encore obtenu une importante majorité aux élections de 1846. En 1847, cette majorité refuse l'abaissement du cens de 200 à 100 francs, conduisant à un inévitable blocage. Conscients de la nécessité d'une réforme pour arriver au pouvoir, et de l'impossibilité de cette réforme avec la majorité au pouvoir, les monarchistes de l'« opposition dynastique » organisent partout une vaste campagne de banquets par laquelle, Image représentant napoléon debout, la main sur son ventre et dans sa veste. en contournant l'interdiction de réunions politiques, ils tentent de convaincre Guizot d'élargir les conditions d'accès au vote en sollicitant l'opinion. Le premier banquet a lieu à Paris le 9 juillet 1847 avec 1 200 personnes, dont 85 députés. D'autres s'enchaînent en province, souvent dirigés par des opposants de renom. Pour contourner l'interdiction de réunions politiques, les participants portent des toasts à connotation politique, par exemple : « à la fin de la corruption », et parfois plus sociale comme « à l'amélioration du sort des classes laborieuses ». Cependant, malgré l'importante mobilisation, qui pousse un conservateur à proposer à la Chambre et à Guizot des réformes « sages, modérées, parlementaires », le chef du gouvernement reste inflexible. La révolution de 1848. Face à ce refus, l'opposition décide d'organiser à nouveau un banquet d'importance à Paris, en février 1848, dans un quartier populaire. La crainte de dérives insurrectionnelles pousse les chefs de l'opposition dynastique, comme Odilon Barrot, à faire machine arrière, mais il est trop tard. Pour limiter les risques, le banquet est déplacé aux Champs-Élysées et reporté au mardi 22 février au lieu du dimanche initialement prévu, mais l'arrivée du peuple dans la rue semble inévitable. De fait, si le banquet est officiellement interdit, une manifestation survient. Dès le 23, des barricades sont dressées et le maintien de Guizot semble un obstacle à l'apaisement 1 André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 247. . De plus, la garde nationale, chargée de maintenir l'ordre, n'est guère favorable au ministre. Sa démission le jour même n'empêche pas un drame : dans la soirée, des manifestants venus se féliciter de son départ devant le ministère des Affaires étrangères, boulevard des Capucines, sont fusillés dans la confusion. Seize d'entre eux sont tués, donnant un nouveau tour à la révolution. Le roi Louis-Philippe met alors en œuvre plusieurs solutions successives, faisant appel en l'espace de quelques heures à deux de ses anciens ministres, Mathieu Molé et Adolphe Thiers, qui ne satisfont pas les manifestants, puis à Odilon Barrot, l'un des chefs de l'opposition dynastique, qui ne parvient pas non plus à rétablir la situation. Le 24, la marche des insurgés vers le palais des Tuileries pousse le roi vieillissant à abdiquer rapidement en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, âgé de neuf ans. Il s'empresse ensuite de fuir en Angleterre, signant dans le même geste la fin de la monarchie de Juillet. La Chambre démissionne dans la foulée. Le pouvoir tend alors à se regrouper dans les mains des chefs républicains à la tête des insurgés, mais aussi autour des journaux d'opinion que sont Le National (républicain modéré) et La Réforme (socialiste). Le nouveau roi désigné étant trop jeune, une régence s'annonce pour la duchesse d'Orléans qui, selon ses principes libéraux, choisit de se faire investir par les députés et se rend au palais Bourbon, où la salle des séances est déjà envahie par les insurgés. Les indécis les plus influents, qui auraient pu permettre au régime de perdurer (comme Lamartine), penchent finalement dans le sens de l'insurrection — et donc de la République — et préparent un gouvernement provisoire. Des manœuvres semblables ayant lieu à l'hôtel de ville, les députés s'y précipitent. C'est là qu'est finalement mis au point le gouvernement provisoire, autour de cadres des courants de La Réforme et du National, ce dernier étant prépondérant. La République est proclamée dans la foulée, pour éviter une nouvelle hésitation comme en 1830. Histoire du régime. Gouvernement provisoire et tentatives sociales. Le gouvernement provisoire de 1848 réunit donc deux tendances, démocrates et libéraux. La tendance majoritaire est celle des libéraux non socialistes, représentée par les députés Dupont de l'Eure (qui en a la présidence symbolique, pour sa participation à la Révolution française), Lamartine, Crémieux, Arago, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, Marie, auxquels se joint Marrast du National. Si les démocrates se reconnaissent en Ledru-Rollin, ainsi qu'en Flocon, du journal La Réforme, ils demandent une plus grande représentation de leurs idées au gouvernement. S'y ajoutent donc Louis Blanc et Alexandre Martin, dit « l'ouvrier Albert ». Cependant, ces trois derniers ne bénéficient d'aucune fonction de ministre, signe de l'inégalité des forces entre les deux partis. Décidés à revendiquer l'héritage de la Révolution, mais pas de la Terreur, les représentants de la République, notamment Lamartine, souhaitent une conciliation des classes, une amélioration des conditions de travail, et rejettent le drapeau rouge que veut imposer la foule au profit du drapeau tricolore déjà adopté. Leurs premières mesures sont révélatrices de la tonalité qu'ils souhaitent donner au nouveau régime. Le 25 février, ils instituent le suffrage universel masculin. La peine de mort pour raisons politiques est également abolie, comme désaveu de cette Terreur. Les « principes de 1789 », comme la liberté individuelle, sont mis en application : le 27 avril un décret annoncé dès le début du régime met définitivement fin à l'esclavage dans les colonies françaises. Se réclamant de la Révolution française, ils souhaitent que les peuples puissent librement choisir leur destin et ils souhaitent que la République soutienne les Polonais et les Italiens de Milan et de Sicile insurgés contre leurs souverains, ou les Autrichiens, mais certains, comme Lamartine, prônent la prudence en ce domaine. Ce dernier, chef de la diplomatie, définit la politique de la France en ce domaine comme un équilibre entre les principes qu'elle défend et l'étendue de ses forces. Aussi la nouvelle République ne s'engage-t-elle pas à soutenir toutes les révolutions, et renonce aux guerres de conquête qui avaient marqué la Première République. Pour satisfaire la frange de gauche de ce gouvernement provisoire très hétérogène, l'État se dote de moyens de lutter contre le chômage qui touche de nombreux Français. Un compromis entre les ateliers sociaux gérés par les ouvriers voulu par Louis Blanc et la défense de la propriété défendue par ses opposants est trouvé avec la création des ateliers nationaux le 27 février. Ces grands travaux ont le double avantage de diminuer le chômage et d'éloigner les ouvriers de possibles révoltes. Faute d'obtenir la création d'un ministère du Travail, les socialistes bénéficient de la création de la commission du Luxembourg, où l'on réfléchit sous la présidence de Louis Blanc et d'Albert à une nouvelle organisation du travail en vue d'améliorer le sort des « classes populaires ». Cette commission permet aux ouvriers d'obtenir, le 2 mars, que le gouvernement diminue d'une heure la durée de la journée de travail, qui passe de onze à dix heures à Paris et de douze à onze heures en province 2 Maurice Agulhon 1973, p. 45-46. . En province, l'information circule vite et de nouveaux fonctionnaires favorables au régime sont mis en place. De nombreux notables légitimistes, heureux de l'éviction de Louis-Philippe, et même des orléanistes, rallient la République, tandis que les républicains, censurés sous la monarchie de Juillet, manifestent leur enthousiasme. Aux républicains « de la veille » se joignent donc les républicains « du lendemain », gagnés au nouveau régime : les légitimistes, notamment, profitent de cette occasion pour se débarrasser des Orléans. Nombre de catholiques se rallient également. Les populations de province profitent cependant dans un premier temps de la désorganisation suscitée par le changement de régime pour laisser exploser des tensions plus anciennes, et certains règlements de compte ont lieu, sous forme de pillages et destructions, avant que la majorité de la population ne rejoigne la République. Les paysans, oubliés par les réformes, restent en revanche distants vis-à-vis du nouveau régime. Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. L'unanimisme « républicain » est de mise pendant quelques semaines : les prêtres bénissent les arbres de la liberté qui sont plantés dans de nombreuses communes, dans l'illusion de l'avènement d'une « ère nouvelle », celle de la fraternité universelle. La situation change avec l'approche d'élections en vue de former l'Assemblée constituante, qui doit poser les bases d'un nouveau régime politique. Les républicains avancés, conscients du contrôle des ruraux par les notables, redoutent les résultats du suffrage universel. Afin d'avoir le temps de développer leur propagande en province, ils demandent, sous la direction de Blanqui, un report des élections. Ils obtiennent maigrement satisfaction, les élections étant décalées du 9 au 23 avril. Déçu, Blanqui s'obstine et mène des ouvriers dans la rue le 16 avril. Ils font face à la garde nationale devant l'hôtel de ville, mais la journée se termine sans effusion de sang, et sans modification du calendrier électoral. Un front de l'ordre se forme, décidé à contrer les revendications des ouvriers en passant dans un premier temps par les urnes. Les élections du 23 avril confirment les craintes des républicains avancés. Au début du mois, Ledru-Rollin avait demandé à ses commissaires d'éclairer le peuple provincial pour l'inciter à voter pour des républicains de la veille. Ainsi, si on cherche à contrer le courant socialiste à Paris, c'est le courant monarchiste qui est craint en province. Les élections mobilisent 84 % de l'électorat, qui doit souvent marcher longuement jusqu'au chef-lieu de canton dans ce qui est parfois une véritable procession civique guidée par le maire et quelques fois par le curé. La nouvelle Assemblée, d'environ 900 membres, est dominée par les républicains modérés (environ 500 élus). Mais les monarchistes, qui vont former le parti de l'Ordre, représentent 200 députés. Le courant socialiste occupe alors moins du quart de l'Assemblée et ses chefs ne sont pas élus, à l'exception d'Armand Barbès. Les membres du gouvernement provisoire sont réinvestis pour leur part, en particulier Lamartine qui est élu dans 17 départements. Par crainte de la fermeture des ateliers nationaux, seul moyen de subsistance d'une partie de la population ouvrière, une émeute survient à Rouen, première effusion de sang entre républicains sous ce régime. Le 4 mai, l'Assemblée proclame à nouveau la République, à une date qui devient symboliquement sa fête. La commission exécutive et les journées de juin. L'élection de l'Assemblée constituante permet de mettre en place un système de gouvernement moins confus. En s'inspirant du Directoire, il est décidé de créer une commission exécutive de cinq membres, choisis parmi l'ancien gouvernement provisoire. Les socialistes en sont exclus, et elle est composée de François Arago (qui la préside), ainsi que Louis-Antoine Garnier-Pagès, Pierre Marie de Saint-Georges, Alphonse de Lamartine et Alexandre Ledru-Rollin. Ce dernier, jugé par certains comme le responsable des tumultes parisiens, ne doit son entrée à la commission qu'à Lamartine, qui en fait une condition de sa propre participation. À la suite de la création de la commission, un gouvernement est formé dans la même tendance, proche du National, malgré deux concessions aux socialistes : le maintien d'Hippolyte Carnot à l’Instruction, et l'arrivée de Ferdinand Flocon à l’Agriculture et au Commerce. Des troubles se produisent rapidement. Le 15 mai 1848, à la suite d'une manifestation en faveur de la Pologne, Barbès, Blanqui, Raspail et l'ouvrier Albert rentrent de force dans l'assemblée élue trois semaines plus tôt. Aloysius Huber la déclare dissoute et acclame les noms des dirigeants révolutionnaires susceptibles de former un nouveau gouvernement, mais ils sont finalement arrêtés. L'historien Henri Guillemin y voit pour sa part un « piège », dans la mesure où Huber aurait pu être un provocateur de la police, rôle qu'il avait rempli sous Louis-Philippe. Sa personnalité douteuse entretient dans tous les cas la confusion sur l'origine réelle de l'événement. Qu'il s'agisse d'une provocation ou non, le résultat est la décapitation de l'extrême-gauche et les premières arrestations politiques du régime. L'élection en plusieurs lieux de certains des députés (notamment Lamartine, qui l'est 17 fois), laisse de nombreux sièges libres, et entraîne de nouvelles élections, le 4 juin. Arrivent ainsi de nouveaux venus, notamment Victor Hugo, mais aussi Louis-Napoléon Bonaparte (qui démissionne aussitôt), et pour l'extrême gauche, Marc Caussidière, Pierre-Joseph Proudhon et Pierre Leroux. Cela n'est pas sans danger pour le gouvernement, d'autant que les idées socialistes, mais aussi la popularité croissante de Bonaparte, ont trouvé un puissant moteur dans les ateliers nationaux dont la majorité craint qu'ils ne suscitent des mouvements insurrectionnels. Leur fort coût accroit encore la motivation de la majorité des constituants pour les détruire. Le 21 juin, sous la pression de l'Assemblée, la Commission exécutive prend un décret obligeant les hommes de moins de 25 ans à rejoindre l'armée, et les autres ouvriers à se disperser en province. Il s'agit de fait d'une dissolution des ateliers nationaux. Une partie du Paris populaire entre en insurrection le 22 pour protester contre cette fermeture. Ce sont les journées de Juin, qui durent jusqu'au 28. L'armée, commandée par le général républicain Cavaignac (à qui l'assemblée confie tous les pouvoirs le 24), réprime durement les insurgés avec ses 50 000 soldats, rejoints par 100 000 gardes nationaux de province. Plusieurs milliers d'insurgés sont tués, 1 500 fusillés, tandis que l'on compte plus de dix mille prisonniers. Outre l'agitation, qui marque aussi un certain recul de la domination de Paris sur la province (recul symbolisé par le suffrage universel), les journées de Juin marquent aussi l'avènement du gouvernement Cavaignac, et le retrait des cinq de la Commission. La peur bourgeoise face à ces événements est très forte, et les conséquences de ces violences sont durables dans les esprits. Le régime en sort affaibli et est désormais marqué par une forte peur sociale, renforcée par les rumeurs souvent infondées sur les atrocités commises par les insurgés. La République conservatrice. L'hypothèse d'une république sociale étant brutalement levée, la majorité de l'Assemblée (républicains modérés et monarchistes) soutient le gouvernement du général Cavaignac, républicain mais conservateur et autoritaire. Le gouvernement perd ses derniers éléments socialistes avec le départ de Flocon, mais aussi d'Hippolyte Carnot qui doit quitter l’Instruction publique le 5 juillet à la suite d'un vote de défiance, pour satisfaire notamment la droite cléricale qui apprécie peu d'avoir un tel libre penseur à ce poste. Le gouvernement annule les mesures sociales prises au printemps 1848 (limitation du temps de travail, notamment), il limite drastiquement la liberté d'expression (loi sur la presse et censure des théâtres), et poursuit certains des derniers socialistes, comme Louis Blanc, qui préfère s'exiler. Lorsque Proudhon propose son projet socialiste à l'Assemblée, il ne reçoit que 2 voix, contre 600. L'élimination de l'extrême gauche semble accroître les chances d'une république bourgeoise et modérée, sous l'égide de Cavaignac. C'est pourtant rapidement un échec. Pendant l'été 1848, les élections municipales du 3 juillet, et les cantonales des 27 août et 3 septembre, montrent une évolution de l'électorat. Les ruraux sont mécontents de la baisse des prix, liée à une bonne récolte, et ulcérés des moyens militaires utilisés pour percevoir l’impôt des 45 centimes, et désavouent par conséquent la République. Plus de 35 000 maires et adjoints élus (sur 65 000) occupaient déjà ces fonctions sous la monarchie de Juillet. Les élections législatives des 17 et 18 septembre confirment l'évolution : dans treize départements, sur dix-sept députés élus, quinze sont monarchistes. Le 4 novembre, l'Assemblée vote le texte d'une Constitution élaborée par une commission depuis le 17 mai. À côté d'un président de la République, chef de l'exécutif, élu pour quatre ans au suffrage universel masculin et non rééligible immédiatement, siège une Assemblée législative élue pour trois ans au suffrage universel toujours masculin, qui vote les lois et contrôle le gouvernement. Rien n'est prévu pour régler pacifiquement un possible conflit durable entre le président et l’assemblée. À gauche, certains, comme Jules Grévy, se sont opposés à cette fonction suprême, jugeant que l'exécutif devait revenir au chef de gouvernement, révocable par l'assemblée ; mais leur proposition a été très nettement rejetée. La Constitution annonce les grandes valeurs de la République : « Elle a pour principes la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Elle a pour base la Famille, le Travail, la Propriété, l'Ordre public ». En revanche, l'extrême-gauche ne parvient pas à y faire exprimer le principe de « droit au travail ». L'élection du président par le peuple suscite des craintes de retour à la monarchie, et un amendement supprimant cette élection est proposé, sans succès. Des dispositions sont cependant prises pour garantir la non-rééligibilité du président, et des mesures en cas de coup d’État de sa part. L'élection présidentielle de décembre 1848. L'automne est occupé par la préparation de l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le 10 décembre 1848. Regroupés autour du National, les Républicains modérés pensent que la popularité d'Eugène Cavaignac assurera son élection. Face à lui se présente Louis-Napoléon Bonaparte qui, en septembre, a été réélu à l'Assemblée. Entre eux s'engage une lutte pour séduire l'électorat conservateur de droite, qu'il s'agisse de libéraux ou de catholiques. Pour ce faire, Cavaignac fait entrer deux orléanistes au gouvernement, et propose d'accueillir le pape Pie IX, chassé de ses États par la révolution et la proclamation de la République romaine. Cela lui fait perdre une partie du soutien des modérés, tandis que la gauche lui est opposée depuis les événements de juin. De leur côté, les chefs du « parti de l'Ordre », peu convaincus, se rabattent sur Bonaparte, dont Adolphe Thiers juge qu'il sera ensuite facile à manipuler. À gauche, Alexandre Ledru-Rollin propose sa candidature, afin de rassembler les déçus de Cavaignac et les socialistes modérés, tandis que les socialistes intransigeants présentent Raspail, alors emprisonné. Comptant sur sa popularité démontrée par ses succès aux législatives, Lamartine se présente également. Quelques légitimistes portent pour leur part la candidature du général Nicolas Changarnier. Le résultat est sans appel : Bonaparte obtient plus de 5 millions de voix, soit 74,2 % des suffrages exprimés, alors que Cavaignac, arrivé second, ne récolte qu'un million et demi de voix. Ledru-Rollin en obtient moins de 400 000, Raspail 37 000, et Lamartine moins de 18 000 tandis que Changarnier, bon dernier, est encore nettement derrière. Il est alors évident que l'assemblée élue en avril n'est plus représentative de l'électorat. Les campagnes, notamment, ont plébiscité Bonaparte car, chose rare, il leur est possible de voter pour un nom qu'ils connaissent. Ce jour de vote fait donc figure d'entrée en scène du monde rural sur la scène politique française. Les élections législatives de 1849. Le président nomme Odilon Barrot à la tête d'un gouvernement à forte coloration monarchiste. Très représentatif des visées du parti de l'Ordre, ce gouvernement ne compte aucun républicain. La nouvelle tendance est clairement affichée et, rapidement, certains préfets républicains sont remplacés par des anciens de la monarchie de Juillet ou des bonapartistes. Le gouvernement œuvre pour affaiblir le camp républicain en vue des élections législatives que l'Assemblée, à majorité républicaine, est contrainte d'accepter le 29 janvier sous pression militaire (l'armée étant mobilisée au vague prétexte d'émeutes). Elles doivent avoir lieu le 13 mai 1849. Le ministre de I'Intérieur, Léon Faucher, obtient difficilement le 24 mars l'interdiction des clubs politiques. L'expression publique des républicains démocrates-socialistes regroupés au sein de la Solidarité républicaine (créée pour Ledru-Rollin lors de l'élection présidentielle), est ainsi rendue plus difficile. Cette nouvelle Montagne (dont le nom fait référence à la Montagne de 1793) se retrouve être la seule opposition conséquente face au parti de l'Ordre, puisque les quelques républicains modérés ne parviennent pas à créer une faction centrale conséquente après la défaite de Cavaignac. Si le parti de l'Ordre remporte ces élections (53 % des voix, 64 % des élus), les démocrates-socialistes progressent (25 % des voix), alors que les républicains modérés sont laminés (11 % des voix). La géographie politique de la France à cette époque pose les foyers durables de l'extrême-gauche dans le pays. L'espoir est alors grand pour les démocrates-socialistes (qui voient fortement progresser le vote paysan en leur faveur depuis l'élection présidentielle) d’une plus forte progression à l’avenir, ce qui est symétriquement une crainte pour les conservateurs effrayés par le « spectre rouge ». Cependant, le pouvoir est aux mains du parti de l'Ordre, et c'est donc dans le sens d'une politique conservatrice et catholique qu’agit le gouvernement. C'est notamment le cas lors de l'expédition de Rome, où le corps envoyé pour défendre la jeune République romaine contre les Autrichiens est détourné de sa mission pour rétablir le pape Pie IX dans ses prérogatives temporelles. Certains républicains sont choqués que la République française s'attaque à une autre république pour restaurer une monarchie, et Ledru-Rollin appelle à des manifestations le 13 juin. Cependant, il n’est pas suivi, une partie des chefs sont arrêtés, et Ledru-Rollin lui-même s'exile pour vingt ans en Angleterre. Des manifestations ont lieu en province, notamment à Lyon où des barricades sont dressées : on compte des dizaines de morts et des centaines d'arrestations. Crépuscule d'une République avortée. La reprise des hostilités contre la République romaine permet au gouvernement de se débarrasser des chefs républicains qui s'y opposent après le fiasco de leur manifestation du 13 juin 1849 : 34 députés sont suspendus de leur mandat, la plupart se trouvent sur le chemin de l'exil. L’état de siège est déclaré dans les départements qui se sont révoltés, et de nouveaux délits sont créés, notamment celui d'offense au président dans la presse. Peu à peu, une répression des idées républicaines se met en place, servant les intérêts communs de Bonaparte et du parti de l'Ordre. Afin d'éviter de nouvelles révoltes, notamment à Paris, et suivant le courant du catholicisme social, le gouvernement entreprend de lutter contre la misère. Les conservateurs innovent dans leur démarche en reconnaissant que l’État doit intervenir dans la question sociale. Ainsi apparaît le 13 avril 1850 une loi sur les logements insalubres ; en juillet de la même année, une loi encadre les sociétés de secours mutuels, en février 1851, une loi est adoptée sur l'apprentissage, et le 30 juin, une autre concerne les caisses d'épargne. Ces innovations n'ont qu'un impact limité, et ne parviennent à combler les attentes de 1848, tout en créant le débat entre les députés. D'autre part, les catholiques effrayés par le socialisme et, notamment, les projets d'Hippolyte Carnot sur l'éducation, renforcent leur lutte contre le monopole de l'Université. La loi Falloux votée en mars 1850 donne une plus grande place à l’Église dans l'enseignement, et une plus grande liberté aux préfets concernant la nomination et l'éviction des instituteurs. Cela a également pour effet d'entraîner une poussée d'anticléricalisme chez les intellectuels et l'effacement du courant socialiste chrétien par rapport à la défense de l'ordre. Cependant, l'harmonie n'est pas parfaite entre le président et la majorité qui l'a porté au pouvoir. Le 31 octobre 1849, il renvoie le gouvernement Barrot pour former à la place un ministère de partisans qui dépend davantage de son autorité. Sa politique restant la même, le parti de l'Ordre finit par s'en accommoder. Face à lui, l'opinion républicaine poursuit sa résistance, notamment lors des élections législatives complémentaires du 10 mars et du 28 avril 1850. Les républicains parviennent à faire élire vingt-et-un des leurs pour remplacer trente-et-un de leurs chefs, déchus de leur mandat par la Haute Cour. Cette persistance d'une faction montagnarde qu'elle croyait avoir éliminée effraie la majorité, qui décide d'agir. La loi électorale du 31 mai 1850 réduit ainsi l'électorat de 30 % sans pour autant remettre en cause le principe du suffrage universel : elle s'assure notamment que les électeurs ont résidé trois ans dans leur canton et prend d'autres dispositions qui éliminent dans les faits les plus pauvres et les militants du corps électoral. La loi suscite des critiques pour son hypocrisie, et réduit de 9 600 000 à 6 800 000 le nombre des électeurs, laissant penser au pouvoir que la menace montagnarde est définitivement passée. De nouvelles perspectives apparaissent donc pour l'élection présidentielle de 1852. Une nouvelle loi réduit la liberté d'expression dans la presse (16 juillet 1850). Les républicains se scindent : la majorité opte pour une action légale, la minorité, soutenue par les chefs en exil, préconise l'action de sociétés secrètes, qui sont particulièrement nombreuses dans la vallée du Rhône. Cette mise au silence de la faction républicaine n'est pas sans conséquences sur les relations entre le président et le parti de l'Ordre, qui se sentent désormais libre d'afficher des désaccords croissants avec Bonaparte, notamment en ce qui concerne ses idées sociales. Ce dernier rend également les conservateurs responsables de la mutilation du suffrage universel, qu'il condamne. Peu à peu, un « parti de l’Élysée » se crée. Fin du régime. Ayant jugulé l'opposition républicaine, le parti de l'Ordre prépare l'avenir et tente la fusion des courants monarchistes légitimiste et orléaniste en vue d'établir une monarchie constitutionnelle. La mort de Louis-Philippe en 1850 semble en effet permettre d'établir une voie commune entre les deux factions. Cependant, l'intransigeance du comte de Chambord et de ses partisans légitimistes (notamment au sujet du drapeau tricolore et de l'idée d'une constitution libérale) ainsi que la perspective probable pour les orléanistes de voir l'un des héritiers de Louis-Philippe se présenter à l'élection en 1852 font échouer cette fusion. La position de Bonaparte en sort renforcée. Pendant ce temps, le président se rend populaire auprès des militaires et effectue une tournée en province, séduisant tour à tour les républicains (en critiquant à mots voilés la loi électorale de mai 1850) et les conservateurs. Il se retrouve cependant confronté à un obstacle de taille : la Constitution lui interdit de se représenter en 1852. Au printemps 1851, il lance par l'entremise des préfets une campagne visant à populariser l'idée d'une révision de cette Constitution, mais il n'obtient pas les trois quarts des voix nécessaires à l'Assemblée le 19 juillet suivant. Envisageant alors un coup d’État, Bonaparte place ses fidèles à des positions stratégiques, notamment Saint-Arnaud au ministère de la Guerre. Ce dernier venant de rappeler aux soldats de Paris qu'ils lui doivent une totale obéissance, une partie de l'Assemblée prend peur, et rédige (principalement sous la plume des royalistes) la « proposition des questeurs », qui cherche à rappeler à l'armée que la Constitution prime sur toute hiérarchie militaire. Cependant, une grande partie de la Montagne rejoint les bonapartistes pour voter contre cette proposition, voyant dans les orléanistes le plus grand danger. Le coup d’État survient le 2 décembre 1851, date symbolique, anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la bataille d'Austerlitz. Au matin, une double proclamation à l'armée et au peuple est placardée dans Paris. La proclamation au peuple tient une ligne démagogique plus à gauche que l'Assemblée, promettant notamment le retour du suffrage universel et la fin des lentes délibérations. L'Assemblée est dissoute, le palais Bourbon envahi, les chefs républicains et orléanistes arrêtés. Lorsque 200 députés se réunissent dans un édifice voisin pour délibérer de la marche à suivre, tous sont arrêtés. Quelques élus ayant échappé aux rafles, comme Victor Hugo et Victor Schœlcher, tentent de mobiliser la population de Paris, qui n'a pas oublié les massacres de juin 1848 et reste donc plutôt en retrait. Le député Baudin est tué sur une barricade, ce qui suscite une amplification de l'insurrection. Dans le même temps, Saint-Arnaud demande que quiconque participe à la construction ou la défense de barricades soit exécuté. Une fusillade éclate également sur les boulevards, créant ensuite une certaine panique. Le 4 décembre au soir, la situation est calmée dans une ville de Paris terrorisée. La marche vers l'Empire. Alors que la province avait jusqu'à présent la réputation de toujours suivre les changements parisiens, elle marque son indépendance en décembre 1851. C'est en effet hors de Paris qu'une réelle résistance républicaine apparaît, originalité de ce coup d’État. Cette résistance républicaine en province, dans le Centre, le Sud-Ouest, en Languedoc et dans le Var, terrorise les notables par son ampleur en certains lieux où le sang coule. Certaines villes et même des départements tombent aux mains des insurgés, puis sont reconquis. Cependant, une grande majorité des régions ne bouge pas, et la répression importante permet au régime de rassurer les notables. Des proscriptions touchent de nombreux républicains, et les condamnations contre ceux qui se sont insurgés sont souvent dures. Cependant, Louis-Napoléon Bonaparte est gêné par cet état de fait : il ne souhaitait pas que son régime naquît dans un bain de sang, et prononce donc un certain nombre de grâces. Malgré cela, le prince-président s'est aliéné une grande partie des intellectuels français : beaucoup émigrent lorsqu'un serment de fidélité à Bonaparte est rendu obligatoire pour occuper certaines fonctions. Les 21 et 22 décembre, après avoir rétabli le suffrage universel, le chef de l’État fait valider par la population son coup d’État, sous la forme d'un plébiscite. Avec 7,5 millions de « oui », contre 640 000 « non » et un million et demi d'abstentions, le changement est approuvé. Les rares villes où le « non » recueille la majorité des suffrages ne s'étaient pas insurgées : les villes révoltées, en revanche, ne se sont pas opposées par leur vote, trop effrayées par la répression. À la suite de ce vote, Bonaparte met en place une nouvelle Constitution en 1852. Celle-ci prévoit que Bonaparte demeure président de la République, pendant dix ans. Le parlement est divisé en deux chambres, Corps législatif et Sénat, contrairement à l'unique assemblée de 1848. Le Sénat, dont les membres sont nommés à vie par le prince, est chargé de contrôler les lois votées par rapport à la constitution et à certains principes fondamentaux, et il peut seul proposer une modification de la constitution. Le Corps législatif, qui ne peut ni proposer ni amender les lois, est pour sa part élu au suffrage universel. Cependant, le régime use fortement de candidatures officielles pour garantir un corps législatif docile. De même, la liberté de la presse est limitée. Si le régime n'a pas officiellement recours à la censure, il envoie des « avertissements » lorsqu'un article lui déplait, qui peuvent aboutir à la fin de la publication. Les journaux sont donc poussés à s'autocensurer. De fait, les élections de 1852 ne font sortir des urnes qu'une poignée d'opposants qui, refusant de prêter serment, n'entrent pas en exercice. La transition de la Deuxième République vers le Second Empire est alors presque terminée. Le prince-président entreprend une tournée officielle en province, au cours de laquelle il prononce à Bordeaux en octobre : « L'Empire, c'est la paix ». Peu à peu, la nouvelle du changement de régime annoncé se répand. Le 7 novembre 1852, ce changement est proposé par le biais d'un sénatus-consulte. Le 20 novembre, un nouveau plébiscite appelle le peuple à se prononcer sur ce choix. On compte 7 824 000 « oui » contre 253 000 « non ». Après cette validation populaire, Louis-Napoléon Bonaparte se fait proclamer empereur sous le nom de Napoléon III, le 2 décembre 1852, un an jour pour jour après le coup d’État, mais, avec une volonté plus symbolique, quarante-huit ans après le sacre de Napoléon Ier. La culture politique sous la Deuxième République. Les forces politiques. Plusieurs courants de pensée coexistent durant la Deuxième République, dont l'évolution se révèle très forte. Ainsi, lors des débuts du régime, la polarisation se fait principalement entre les partisans d'une république sociale et les républicains plus modérés, ces derniers regroupant également des royalistes opportunément ralliés, provisoirement, au nouveau régime. L'entente est d'abord bonne entre les deux factions, organisées autour des journaux La Réforme et Le National. Si ce dernier domine très nettement, les deux courants sont représentés au sein du gouvernement provisoire. C’est à l’époque de cette union républicaine que sont adoptées un certain nombre de mesures progressistes et sociales (abolition de l'esclavage, fin de la peine de mort politique, baisse du temps de travail, ateliers nationaux). Les élections législatives de mai 1848 marquant une nette faiblesse du courant socialiste, celui-ci est progressivement exclu de la vie politique. Le « danger rouge » étant provisoirement écarté, les monarchistes et conservateurs s'éloignent peu à peu des républicains modérés pour former le parti de l'Ordre, réuni autour des valeurs du catholicisme et du conservatisme, qui favorise l'accession de Louis-Napoléon Bonaparte au pouvoir. Aux élections législatives de mai 1849, les modérés sont marginalisés, leur courant étant dépassé à sa droite par le parti de l'Ordre, et à sa gauche par l’émergence du courant démocrate-socialiste, la Montagne. S'il est en partie décapité en juin, ce courant parvient à se maintenir à l'Assemblée jusqu'à la fin de 1851 malgré les persécutions. À l'opposé, le parti de l'Ordre voit émerger un nouveau concurrent qu'il a contribué à créer. Bonaparte s'émancipe en effet peu à peu des conservateurs, et rallie à lui des partisans attirés notamment par ses idées sociales. Un « parti de l’Élysée », bonapartiste, se forme, permettant la marche vers le coup d’État. Une politisation progressive de la population. La Deuxième République favorise, par le biais du suffrage universel, la politisation de la population. Dès le début du régime, la fin de la censure permet une circulation plus facile des idées, notamment au sein des milieux ouvriers. De très nombreux journaux, souvent éphémères, se créent : plus de 300 titres à Paris et quasiment autant en province. Les ateliers nationaux deviennent également un biais pour la propagation de la pensée socialiste chez les ouvriers, ce qui est un des motifs de leur fermeture. Cependant, au début de la République, cette circulation est surtout aisée dans la capitale, ce qui explique la crainte des socialistes face à des élections législatives qu'ils jugent prématurées, mais aussi la différence des cibles de la propagande gouvernementale lors de ces mêmes élections : alors que les idées socialistes sont combattues à Paris, c'est la monarchie qui est crainte en province, où la population pourrait être amenée à suivre les notables. En province, les idées de la Montagne circulent aussi par le biais du folklore, des danses et des chansons. Les clubs et associations sont également un moyen important pour cette propagation au sein de la gauche, ce qui conduit le parti de l'Ordre à en faire interdire plusieurs. Ses propres idées, pour leur part, circulent surtout par le biais de l’Église, de ses missions et processions, et plus généralement par le rôle d'encadrement qu'il juge avoir sur la population. Une division provinciale se crée (notamment visible lors des élections de 1849) avec une France conservatrice au nord et à l'ouest, et une France montagnarde au centre et à l'est : cette carte politique qui se révèle en 1849 s'avère durable. La réaction au coup d’État du 2 décembre est représentative de l'évolution de l'engagement des populations. Alors que la population ouvrière parisienne, encore marquée par les journées de juin 1848, rechigne à défendre un régime qui l’a combattue, la province se mobilise fortement en plusieurs endroits. Cette insurrection de province suscite un long débat entre les conservateurs, qui y voient avant tout une jacquerie tant redoutée avec son lot de destructions et de pillages, et, au contraire, les républicains qui y voient un mouvement de défense de la République. Il est en effet difficile d'évaluer avec précision la limite entre l'engagement politique des paysans et les exactions aux causes plus locales, mais aussi la part d'implication des paysans dans ces mouvements. Le rôle des femmes dans la vie politique. La révolution de 1848 et la Deuxième République marquent une étape importante dans l'émergence politique des femmes, à l'époque encore considérées aux yeux de la loi comme mineures. Certaines femmes de lettres se manifestent ainsi politiquement, comme George Sand qui s'engage au côté du gouvernement provisoire. Plus encore, les libertés nouvellement acquises, notamment en ce qui concerne les droits de réunion et les publications, entrainent la naissance de plusieurs journaux féministes comme La Voix des femmes, La Politique des femmes ou encore L'Opinion des femmes. Au sein de ces journaux émergent des personnalités de premier plan, telles qu'Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin et Désirée Gay. Il est cependant difficile de quantifier cette implication des femmes dans la révolution. Bien que les femmes restent exclues du suffrage universel mis en place à l'époque, elles s'expriment notamment par divers types de publications. Le fond de leur propos varie sans réelle unité. Certaines s'engagent pour le droit au travail, ce qui leur permet d'obtenir des ateliers nationaux qui leur sont destinés. Le désir d'égalité sur des sujets sociaux est également présent, et certaines s'engagent pour le rétablissement du divorce. Enfin, la question politique est importante, et des comités sont créés pour obtenir auprès du gouvernement un réel suffrage universel. Niboyet tente même d'obtenir la candidature de George Sand aux élections législatives, ce que celle-ci refuse. Elles bénéficient d'une certaine audience : ainsi, Armand Marrast, alors maire de Paris, reçoit une délégation de femmes et promet de rapporter leur parole à l'Assemblée. Après les journées de Juin et le tournant conservateur, une vague d'antiféminisme déferle. Les femmes sont en effet soupçonnées d'avoir contribué aux soulèvements, et leur présence au sein des clubs est interdite dès le mois de juillet. Peu à peu, également, l'image d'une femme mal éduquée et trop soumise à la volonté du clergé émerge chez les républicains. Cette image, durable, reste longtemps leur argument rejetant le suffrage des femmes. Arts et politique. Les arts reflètent l'ambiance politique de l'époque. Les peintres se font l'écho de l'évolution du régime : L'Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848 de François-Auguste Biard illustre bien l'utopie quarante-huitarde, tandis que le célèbre tableau Un enterrement à Ornans, de Gustave Courbet, crée la polémique en étant perçu comme une illustration de la déception du peintre après la victoire des conservateurs en 1849. Si on ne peut parler d'une peinture révolutionnaire, un tournant décisif s'amorce néanmoins, avec l'émergence d'une peinture davantage empreinte d'émotion et la naissance de la peinture de reportage, qui anticipe l'avènement de la photographie. Cette dernière est quant à elle utilisée comme source documentaire. L'Illustration emploie ainsi des photos des personnalités ou des événements, comme la barricade de la rue Saint-Maur-Popincourt du 26 juin 1848, pour en tirer des gravures qu'elle publie. Le théâtre, pour séduire un public que la crise politique et l'épidémie de choléra pourraient détourner, brocarde le régime à partir de la fin de l'année 1848, présentant la République comme l'héritière de la Terreur. Il s'en prend aussi violemment aux femmes qui militent pour leurs droits. Héritage de la Deuxième République. Influence du régime sur la pensée politique. Bien qu'il s'agisse d'une période particulièrement courte, la Deuxième République fait figure de « laboratoire » et d'expérience dans la pratique républicaine en France. Dès 1852, Victor Hugo écrit dans Napoléon le Petit que, désormais, l'idée de République ne sera plus liée à celle de Terreur, car le régime n'a pas vécu dans le sang. Les journées de Juin contribuent pour leur part à la théorie de lutte des classes que définissent Karl Marx et Friedrich Engels à la même époque. L'enthousiasme des premiers mois de 1848 est également une période fondatrice pour les socialistes, et fait naître chez eux l'idée que le socialisme est l'aboutissement de l'idéal républicain. C'est une idée que reprend notamment Jean Jaurès dans son discours d'Albi, en 1903. Les années conservatrices de 1849 et 1850, avec notamment la loi Falloux, ont également un effet sur la mentalité républicaine en accroissant leur anticléricalisme. C'est ainsi que le combat pour la laïcité sera un des grands enjeux de la Troisième République. Cependant, cette période républicaine ne donne pas d'héritage qu'à la gauche. Cette période sans monarque permet en effet à certains conservateurs, qu'ils soient légitimistes ou orléanistes, de voir que le concept de république ne remet pas forcément en cause ni leurs biens, ni leurs principes. C'est ainsi qu'un homme comme Adolphe Thiers, qui a accepté la Deuxième République comme une contrainte temporaire, deviendra l'un des fondateurs de la Troisième. C'est donc de cette période que la gauche et la droite contemporaines tirent une partie de leurs racines communes. La fin de la Deuxième République et le coup d’État de Bonaparte ont également durablement marqué la vie politique française, en donnant naissance à une certaine peur du suffrage universel. La dérive du régime fait apparaître la nécessité d'éduquer le peuple pour lui permettre de voter : l'éducation des masses sera un enjeu de la Troisième République. L'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848 a prouvé que le suffrage universel pouvait devenir un danger pour la démocratie lorsqu'il sert à plébisciter un nom célèbre suscitant des espérances diverses et contradictoires. Cette élection du président de la République au suffrage universel est donc durablement rejetée. Lors de l'établissement des lois constitutionnelles de 1875, les radicaux vont jusqu'à demander la suppression de la fonction présidentielle, et son élection est finalement l’œuvre des chambres législatives. Il en va de même au début de la Quatrième République où le souvenir de Bonaparte, mêlé à celui, plus récent, de Pétain, pousse à rejeter à nouveau le suffrage universel pour l'élection présidentielle. De même, lorsque Charles de Gaulle propose un référendum pour que le président soit de nouveau élu au suffrage universel, le tollé de la part de la classe politique (à l'exception des gaullistes de l'UNR) est général, sans pour autant empêcher une nette majorité du « oui » de l'emporter. Persistance de la Deuxième République dans la culture. Après sa chute, le régime reste très présent dans la littérature, sous la plume d'écrivains comme Gustave Flaubert, qui le met en scène en 1869 dans L'Éducation sentimentale, ou encore de Victor Hugo qui en dresse un portrait élogieux en opposition tranchée avec le Second Empire. D'autres témoins de l'époque ont laissé de précieuses sources, qu'il s'agisse des mémoires de Charles de Rémusat, d'Alexis de Tocqueville, ou de la correspondance de George Sand. Karl Marx a également analysé cette époque sous l'optique de la "lutte des classes". Par la suite, le cinéma aussi s'inspire de la période, par exemple avec le documentaire 1848 commenté par Bernard Blier, qui est, en 1950, nominé pour l'Oscar du meilleur court métrage documentaire. Historiographie. L'historiographie de la Deuxième République a longtemps été principalement limitée aux mois de 1848 suivant la révolution : ceux qui ont traité cette période ont souvent été guidés par leurs opinions politiques lorsqu'ils ont mis en place, tantôt la « légende rose » d'une République progressiste apportant la fin de l'esclavage, le suffrage universel et le début de la résolution de la question sociale, traîtreusement abattue par « Badinguet » ; tantôt la « légende noire » d'une République idéaliste, sombrant dans l'improvisation stérile et dangereuse. Cela s'est longtemps traduit par une opposition entre historiens spécialistes de la Seconde République et du Second Empire, les uns et les autres s'accusant mutuellement d'une trop grande complaisance à l'égard de leur sujet d'étude. Depuis le milieu du XXe siècle, cependant, les historiens se penchent de plus en plus sur la période de 1849 à 1851, qui voit le centre de la vie politique française se déplacer de Paris vers la province par le biais du suffrage universel. Cette dynamique trouve son origine dans le paradigme labroussien alors en vogue, qui privilégie les études à l'échelle régionale ou départementale. Par ailleurs des historiens étrangers se sont penchés sur le xixe siècle français, avec une approche plus culturelle que politique, contribuant à un renouvellement historiographique. Tous ces travaux entraînent une meilleure compréhension, moins politisée, du régime. Toutefois les recherches sur les années 1849 et 1850 restent trop peu nombreuses par rapport à celles sur le début et la fin du régime. Table des matières Table des matières Deuxième République. 1 Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. 2 La révolution de 1848. 5 Histoire du régime. 7 Gouvernement provisoire et tentatives sociales. 7 Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. 9 La commission exécutive et les journées de juin. 10 La République conservatrice. 12 L'élection présidentielle de décembre 1848. 14 Les élections législatives de 1849. 15 Crépuscule d'une République avortée. 17 Fin du régime. 19 La marche vers l'Empire. 20 La culture politique sous la Deuxième République. 23 Les forces politiques. 23 Une politisation progressive de la population. 24 Le rôle des femmes dans la vie politique. 25 Arts et politique. 26 Héritage de la Deuxième République. 28 Influence du régime sur la pensée politique. 28 Persistance de la Deuxième République dans la culture. 29 Historiographie. 30 Pablo Rodriguez 2023-01-21T15:52:52.437000000 3 PT10M23S LibreOffice/7.3.7.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/e114eadc50a9ff8d8c8a0567d6da8f454beeb84f Mise en page d'un texte long TD informatique 2023-01-21T17:50:51.821000000 Pablo Rodriguez TD informatique Pablo Rodriguez Mise en page d'un texte long 31 Table des matières Table des matières Deuxième République. 1 Crise économique et impossible réforme de la monarchie de Juillet. 2 La révolution de 1848. 5 Histoire du régime. 7 Gouvernement provisoire et tentatives sociales. 7 Les élections d'avril 1848 et l'Assemblée constituante. 9 La commission exécutive et les journées de juin. 10 La République conservatrice. 12 L'élection présidentielle de décembre 1848. 14 Les élections législatives de 1849. 15 Crépuscule d'une République avortée. 17 Fin du régime. 19 La marche vers l'Empire. 20 La culture politique sous la Deuxième République. 23 Les forces politiques. 23 Une politisation progressive de la population. 24 Le rôle des femmes dans la vie politique. 25 Arts et politique. 26 Héritage de la Deuxième République. 28 Influence du régime sur la pensée politique. 28 Persistance de la Deuxième République dans la culture. 29 Historiographie. 30 Image représentant napoléon debout, la main sur son ventre et dans sa veste. choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Exemple : #808080 0.176cm 0.176cm-!br!-La couleur : #808080-!br!-0.176cm : décalage X-!br!-0.176cm : décalage Y C'est l'ordre d'apparition de la page lorsque le mode "-!b!-Livre-!/b!-" est utilisé.-!br!-Dans le mode d'affichage "-!b!-Livre-!/b!-" toutes les pages s'affichent, y compris les pages vides. Si l'objet ne se nomme pas -!b!--!u!-EXACTEMENT-!/u!--!/b!- comme indiqué dans la consigne.-!br!--!br!-L'algorithme d'analyse ne pourra pas trouver l'objet.Vous aurez que des valeurs -!b!--!u!-NULL-!/u!--!/b!--!br!--!br!-Faites attention à la case (majuscule et minuscule). Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère. Ne tapez pas de guillemet, etc. Pour insérer le champ "-!b!-Commentaires-!/b!-".-!br!-Sélectionner le menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!--!br!-Dans la boite de dialogue "Champ"-!br!-Onglet "Info document" Dans les -!b!-Propriétés-!/b!- du style de page-!br!-Onglet -!b!-Page-!/b!--!br!--!b!-Mise en page-!/b!- -!b!--!u!-Attention formatage local:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type d'élément, ici un formatage local.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce formatage local soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel, ou vérifier que vous avez formaté localement ce text.-!br!-N'oubliez pas d'effacer le format avant de reformater le texte. -!b!--!u!-Attention paragraphe de texte:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte de ce paragraphe n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le paragraphe par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un paragraphe.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un paragraphe.-!br!- -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier guillemet du texte.-!br!-Ne tapez pas d'espace après le dernier caractère de votre condition. Menu Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-" Pour légender une image, il faut un clic droite sur l'image et sélectionner -!b!-Insérer une légende...-!/b!--!br!-Cependant, il faut retirer la protection du contenu. Dans la boite de dialogue -!b!-Propriétés-!/b!--!br!-Onglet Option-!br!-Vou devez cocher les protections (case à cocher) -!b!--!u!-Attention :-!/u!--!/b!--!br!-Il peut y avoir devant la numération un espace.-!br!--!br!-Par exemple : -!b!-§[espace]-!/b!- Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitres"-!br!-Onglet Position-!br!-Numerotation suivi par. Dans la boite de dialogue "Numérotation des chapitre"-!br!-Afficher les sous-niveaux. Le texte du lien qui permet d'atteindre le paragraphe. Ne tapez pas d'espace à la fin du nom de la colonne, Sinon Null. La variable de séquence permet de légender et de créer des index.-!br!-Pour ajouter une variable de séquence, vous devez sélectionner le menu-!br!-Insertion/Champ/Autres champs...-!br!-Onglet "-!b!-Variables-!/b!-". -!b!--!u!-Attention retour à la ligne:-!/u!--!/b!--!br!-Si le texte n'a pas été trouvé.-!br!-Vous devez savoir que l'application recherche le texte par son contenu.-!br!-Mais aussi par le type de l'élément, ici un retour à la ligne.-!br!-Il est probable que tous les autres attributs (propriétés) de ce paragraphe soient "null".-!br!-Vérifier le contenu textuel de votre paragraphe, ou vérifier que c'est bien un retour à la ligne.-!br!- Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion d'un caractère tabulation Insertion du champ numéro de page Insertion du champ nombre de page Insertion du champ nombre de révision Paragraphe de texte-!br!-Un paragraphe de texte est créé avec la touche-!br!--!b!-ENTRÉE-!/b!- Le formatage direct-!br!-Lorsque l'on modifie localement les attributs d'un texte (Gras, italic, taille, soulignage, etc.) Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. // / Monsieur Albert Dupuis, Rue des fleurs coupées, 75016 PARIS LETTRE D E DESISTEMENT Madame, Monsieur, Suite à notre conversation téléphonique du 15 courant, j'ai le regret de vous confirmer mon désistement à la réunion du 23 décembre 2016 suite à une convocation à la préfecture du nord. Salutations respectueuses, Albert Dupuis, Traducteur 1 choose the encoding from this list : UTF-8 US-ASCII ISO-8859-1 UTF-16BE UTF-16LE UTF-16 Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Auteur2-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Clique sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Date du contrôle-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Propriétés personnalisées-!br!-Cliquez sur le bouton "Ajouter une propriété" pour ajouter une méta données.-!br!--!br!--!b!--!u!-ATTENTION-!/u!--!/b!-: Vous devez tapez comme nom de la méta donnée -!b!-Département-!b!--!br!-Exactement ces caractères, ne tapez pas d'espace après le dernier caractère.-!br!-Sinon vous aurez une valeur -!b!-null-!/b!-. 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Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. Le paragraphe juste avant doit être le même que celui indiqué dans la consigne. Menu Fichier/Propriétés-!br!-Onglet Description Retour à la ligne-!br!-Un retour à la ligne est différent d'un paragraphe.-!br!-Pour réaliser un retour à la ligne vous devez taper-!br!--!b!-SHIFT (majuscule) + ENTRÉE-!/b!- Insertion du champ numéro de page Un espace est inséré lorsque vous souhaitez un séparateur de mots à un endroit où un saut de ligne est acceptable. pierre louis 2022-06-23T17:17:22.653000000 6 PT4H57M16S 2022-06-26T11:09:54.406000000 pierre louis LibreOffice/7.3.3.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/d1d0ea68f081ee2800a922cac8f79445e4603348 null/ /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// \ No newline at end of file diff --git a/bin/.gitignore b/bin/.gitignore index 3ddf088..b94978e 100644 --- a/bin/.gitignore +++ b/bin/.gitignore @@ -6,7 +6,174 @@ /fenetres/ /list/ /menucontextuel/ +/open.svg +/open2.png +/openmax.png +/openmini.png +/ordreparagraphe.svg +/ou.png +/ouenviron.png +/ouenviron.svg +/ouenvironmini.png +/ouenvironsimilitude.png +/ouenvironsimilitude.svg +/ouenvironsimilitudemini.png +/oumini.png +/oustrict.png +/oustrict.svg +/oustrictmini.png +/oustrictseps.png +/oustrictseps.svg +/oustrictsepsmini.png +/paragraphe_source.svg +/paste.png +/piedpagenon.png +/piedpagenon.svg +/piedpagenonmini.png +/piedpageoui.png +/piedpageoui.svg +/piedpageouimini.png +/poids.svg +/poidsmini.png +/premierenfant.png +/premierenfant.svg +/premierenfantmini.png +/property.png +/property.svg +/quitteEvaluation.png +/quitteEvaluation.svg +/quitteEvaluationmini.png +/recherche.png +/recherche.svg +/rechercheDoublon.png +/rechercheDoublon.svg +/rechercheDoublonmini.png +/rechercheancragepage.png +/rechercheancragepage.svg +/rechercheancragepagemini.png +/recherchecontenu.png +/recherchecontenu.svg +/recherchecontenumini.png +/recherchecontenuplusprochevoisin.png +/recherchecontenuplusprochevoisin.svg +/recherchecontenuplusprochevoisinmini.png +/rechercheindex.png +/rechercheindex.svg +/rechercheindexmini.png +/recherchemini.png +/redo.png +/removeEvaluation.svg +/removeEvaluaton.png +/removeEvaluatonmini.png +/renommeEvaluation.svg +/renommeEvaluaton.png +/renommeEvaluatonmini.png +/renommeFichierAnalyse.svg +/saut.svg +/sautmini.png +/sautmultiple.png +/sautmultiple.svg +/sautmultiplemini.png +/sautpageColonne.svg +/sautpagecolonne.png +/sautpagecolonnemini.png +/sauvegardeHistoriqueEvaluation.svg +/sauvegardehistoriqueevaluation.png +/sauvegardehistoriqueevaluationmini.png +/save.png +/save.svg +/saveEvaluation.png +/saveEvaluation.svg +/saveEvaluationmini.png +/saveZipEvaluation.png +/saveZipEvaluation.svg +/saveZipEvaluationmini.png +/save_as.png +/saveas.svg +/saveasmini.png +/savemini.png +/savepreference.png +/savepreference.svg +/savepreferencemini.png +/section.png +/section.svg +/sequence.png +/sequence.svg +/setting.png +/setting.svg +/settingmini.png +/similitude.png +/similitude.svg +/similitudemini.png /sousmenuArbre/ /sousmenuEvaluation/ /sousmenuRecherche/ /sousmenuRepresentation/ +/structurepage.png +/structurepage.svg +/stylepage.png +/stylepage.svg +/styleparagraphe.png +/styleparagraphe.svg +/supprime.svg +/supprimemini.png +/textclean.png +/textclean.svg +/textcleanmini.png +/titre.svg +/titremini.png +/totalpoint.png +/totalpoint.svg +/totalpointmini.png +/totalpointnode.png +/totalpointnode.svg +/totalpointnodemini.png +/touslesnodes.png +/touslesnodes.svg +/touslesnodesmini.png +/toutext.png +/toutext.svg +/toutextmini.png +/traduction.png +/traduction.svg +/traductionmini.png +/treeClose.png +/treeClose.svg +/treeLeaf.png +/treeLeaf.svg +/treeOpen.png +/treeOpen.svg +/triche.png +/triche.svg +/trichemini.png +/true.png +/true.svg +/truemini.png +/tutoriel.png +/tutoriel.svg +/tutorielmini.png +/undo.png +/upnode.png +/upnode.svg +/upnodemini.png +/verifhistorique.png +/verifhistoriquemax.png +/verifhistoriquemini.png +/verifhistoriquestudent.png +/verifhistoriquestudent.svg +/verifhistoriquestudentmini.png +/versevaluate.png +/versevaluate.svg +/versevaluatemini.png +/versfichierAnalyse.png +/versfichierAnalyseModifmax.svg +/voir.svg +/voirmini.png +/what.svg +/whatmini.png +/zip.png +/zip.svg +/zipmini.png +/zipstudent.png +/zipstudent.svg +/zipstudentmini.png diff --git a/bin/fenetres/create$1.class b/bin/fenetres/create$1.class index 5b2d77cdb5dcb405d7b508b30655d0d5163334b9..03b16137c7dc3506ce31672c854e31bab1f71327 100644 GIT binary patch delta 47 zcmdnQy@`7R538go11FOdgCLVMgF2H8gAtP~gB6n;g9nr7WK~uNRwV`wCgsUltR4WR C^9H8? 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zO9ZtfRN|v9&7ziMP)mGNKMw+DSZJ7!b95GGSO#a9kK<3rX2k+(X{c1dGHWRxOf6U+ z&qG9?Pvv|8jphsSg6bmt|0+MFxqLDHFOHwl6263v<4v>*70;=7LUR^hM(6PrbSYnj zis@=pN!Oq%x(=1l7J80vz#H3}=tFs{!ng7sc$2ah--f4-Taj7r;3M(yq?OZrG_qS4 zveU_Y7v3M;jaNkX;vvpXJX^UR?@u1U-(TZ##lv`j@CY6eJc{h}m@4Eaa8LYOwGTh3 zs(6?BHa~-_wP)30eoh_FFQ^WFNu~H@buz!AF62L`&HSpmieFQ=^BXw!d{f=ee^$@) zU(~DoSM>qEjWd~dtRjBbD(CmCz4!yGnm@D-=Z~xg{@6l3v`*lESPA~8wT?ft&g9Rn zbNEYZ6Mto0$zSXI`%9DSy!<=OimGE!k20;Y4pPUWrRY+tP#uRBPJh%d)bVH)@H7=w zC!kfxUFr~ZB3eWEa%HLSpk+hmr&Jg%c?@u=T7gy(IyW;HIsibQH5 z6{w>i>7pEpMIOZ>c_;~V*%!;IC4^4js#5sR+OF0uQ`0W~+_Z3*i5^@uXiRy28IHT97-+)%LWy z>tPy=jbCohPTG-HJGYR7{&ICc+F5o-!rY|JfDzB6@#-wFc{Uw@J1zf|Ma)+~Y9bDf zwt*5O-l){<5aj!COWcB%`sQlEfQH&dl3)gS6pPqz4NfYn05 z%WAL?KYg~vV`Lz$p1bPn9W~hljQz1MA@yT;!-X_NT?DOOO#7;z(}C&|`0+-Xi@qi5 zGRo0-z--Gp+!TKv;{Uxye$NyK>aRl$#=_cq(vdmO4fv#pKy2e*@i>K(? zjG}9yXbcao=-1$SuOpAV0j}S~t>~X|-}XAVeoJ#(VW!dQ#m?SSxhQx9mM?^FM&)K~ zUvQIAdC*fi&e1)-@ALR>_+R)Q556a6`1Yi#_N5x1^_YE;LrA>?LEeQRe}f?JL6G+$ z$h#2aLz=BV$`Pg^Bg|pie+Cyu#s(3_vTC4qWz|}f@OvQASOb3L-+c3f{}WdK!`pWA YoAiD+m|tr$eoHjod|HT&Ws*1iAF*2YR{#J2 diff --git a/src/baseEvaluations/recupeNodeBaseEvaluations.java b/src/baseEvaluations/recupeNodeBaseEvaluations.java index 0a4fecf..f5b9b95 100644 --- a/src/baseEvaluations/recupeNodeBaseEvaluations.java +++ b/src/baseEvaluations/recupeNodeBaseEvaluations.java @@ -16,7 +16,7 @@ import cXML.node; public class recupeNodeBaseEvaluations { /** - * Récupère la base des évaluation qui se trouve indiqué par commandes.PathBaseEvaluationDefaut ou commandes.PathBaseEvaluations. + * Récupère la base des évaluations qui se trouve indiqué par commandes.PathBaseEvaluationDefaut ou commandes.PathBaseEvaluations. */ public recupeNodeBaseEvaluations() { String directoryName = ""; diff --git a/src/fenetres/create.java b/src/fenetres/create.java index 87c889a..6d8580e 100644 --- a/src/fenetres/create.java +++ b/src/fenetres/create.java @@ -25,6 +25,7 @@ import javax.swing.JOptionPane; import javax.swing.JPanel; import javax.swing.JScrollPane; import javax.swing.JSplitPane; +import javax.swing.JTable; import javax.swing.JToolBar; import javax.swing.JTree; import javax.swing.KeyStroke; @@ -91,6 +92,7 @@ public final class create extends JFrame { private static create instance; public static boolean isDispose = true; private static JLabel lblInfo = new JLabel("Fichier d'analyse"); + private static JTable table = new JTable(); /** * Création de la fenêtre.
*/ @@ -149,6 +151,8 @@ public final class create extends JFrame { // Construction et injection de la barre de menu setJMenuBar( this.createMenuBar() ); + + // coloration et nombre de ligne de l'arbre tree.setBackground(new Color(255, 255, 255)); tree.setVisibleRowCount(30); @@ -187,10 +191,17 @@ public final class create extends JFrame { JScrollPane rightScrollPane = new JScrollPane( ); -// JSplitPane splitPane = new JSplitPane(JSplitPane.HORIZONTAL_SPLIT, leftScrollPane, rightScrollPane ); - JSplitPane splitPane = new JSplitPane(JSplitPane.HORIZONTAL_SPLIT, panelLeft, rightScrollPane ); - splitPane.setBounds(10, 10, 1364, 783); //10, 10, 1364, 783 - splitPane.setDividerLocation(0.25); + + JSplitPane splitPane2 = new JSplitPane(JSplitPane.HORIZONTAL_SPLIT, rightScrollPane, table ); + splitPane2.setBounds(10, 10, 1364, 783); + splitPane2.setDividerLocation(0.5); + + +// JSplitPane splitPane1 = new JSplitPane(JSplitPane.HORIZONTAL_SPLIT, panelLeft, rightScrollPane ); + JSplitPane splitPane1 = new JSplitPane(JSplitPane.HORIZONTAL_SPLIT, panelLeft, splitPane2 ); + splitPane1.setBounds(10, 10, 1364, 783); //10, 10, 1364, 783 + splitPane1.setDividerLocation(0.25); + textNodeSelect.setBackground(new Color(255, 242, 155)); rightScrollPane.setViewportView(textNodeSelect); @@ -199,15 +210,18 @@ public final class create extends JFrame { leftScrollPane.setViewportView(tree); tree.setFont(new Font("Tahoma", Font.PLAIN, 16)); - getContentPane().add(splitPane, BorderLayout.CENTER); + getContentPane().add(splitPane1, BorderLayout.CENTER); panelPrincipal.setLayout(new GridLayout(1, 1, 0, 0)); panelPrincipal.add(toolBarPrincipal); if(commandes.fichierAnalyseValide) { tree.setVisible(true); + table.setModel(new myTableModel(commandes.sujet.retourneFirstEnfantsByName("structurepage"))); + table.setVisible(true); constructionTree(); }else { tree.setVisible(false); + table.setVisible(false); } this.setExtendedState(MAXIMIZED_BOTH); @@ -617,11 +631,9 @@ public final class create extends JFrame { root = new DefaultMutableTreeNode(commandes.sujet,true); root = addNodeMutable(commandes.sujet, root); - commandes.tree = new JTree(root); - tree.setCellRenderer(new MyTreeCellRenderer()); // tree.setCellRenderer(new MyCellRenderer()); @@ -678,9 +690,12 @@ public final class create extends JFrame { fenetres.create.getTextNodeSelect().afficheChargementFichierAnalyse(); // fenetres.create.getTglbtnTousLesNodes().setSelected(false); fenetres.create.getButtonEvaluate().setEnabled(true); - fenetres.create.getTextNodeSelect().afficheChargementFichierAnalyse(); - }else { + fenetres.create.getTextNodeSelect().afficheChargementFichierAnalyse(); + table.setModel(new myTableModel(commandes.sujet.retourneFirstEnfantsByName("structurepage"))); + table.setVisible(true); + }else { fenetres.create.getTextNodeSelect().setContentType("text/plain"); + table.setVisible(false); } } diff --git a/src/fenetres/myTableModel.java b/src/fenetres/myTableModel.java new file mode 100644 index 0000000..eb09f3d --- /dev/null +++ b/src/fenetres/myTableModel.java @@ -0,0 +1,45 @@ +package fenetres; + +import java.util.List; + +import javax.swing.table.AbstractTableModel; + +import cXML.node; + + + +public class myTableModel extends AbstractTableModel{ + + /** + * + */ + private static final long serialVersionUID = 1L; + Integer ColumnCount = 1; + Integer RowCount = 0; + node structure; + List ListParagraph; + + + public myTableModel(node structurepage) { + this.structure = structurepage; + ListParagraph = structure.getNodeText(); + RowCount = ListParagraph.size(); + } + + + @Override + public int getRowCount() { + return RowCount; + } + + @Override + public int getColumnCount() { + return 1; + } + + @Override + public Object getValueAt(int rowIndex, int columnIndex) { + return ListParagraph.get(rowIndex); + } + +}