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<header id="title-block-header">
<h1 class="title">dragonfeu_blog</h1>
</header>
<p>Superphénix… sil est un réacteur célèbre en France, cest bien lui. Jen parle souvent, avec des regrets, mais aussi avec la fierté de vivre dans le pays qui a développé un réacteur unique au monde jamais égalé. En son temps, il était le roi de tous les réacteurs, du haut de ses 1240 MW électriques, offrant un <strong>réél</strong> potentiel dindépendance énergétique à la France.</p>
<p>Et si on en parlait, en prenant le temps, en développant les concepts ?</p>
<p>Pour celles &amp; ceux nayant pas un attrait prononcé pour la technique, les premiers paragraphes de cet article établiront une présentation rapide de SPX. La suite ira plus en profondeur, en sappuyant sur les livres de Joël Guidez, la monographie du CEA sur les RNR à caloporteurs sodium, et des documents de lIRSN (sources à la fin de larticle).</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:512/0*VGFDdGUEuo8CM7x3.jpg" /></p>
<p>Superphénix - centrale nucléaire de Creys-Malville.</p>
<h1 id="vous-avez-dit-superphénix">Vous avez dit Superphénix ?</h1>
<p>Superphénix (désigné par le sigle SPX1 ou SPX) est un réacteur nucléaire à neutrons rapides (RNR) dont le caloporteur est le sodium (symbole Na) sous forme liquide.</p>
<p><strong>Neutron</strong> : cest la particule élémentaire sans charge électrique qui est responsable des fissions des éléments fissiles (uranium 235 &amp; plutonium 239 principalement).</p>
<p><strong>Neutron rapide</strong> : cest un neutron de forte énergie cinétique (Ec = 0.5\*masse\*vitesse²). On utilise ce terme en opposition aux neutrons thermiques (plus lents) utilisés dans un réacteur à eau sous pression, ceux que la France exploite actuellement. Un neutron rapide na donc pas été ralenti dans un modérateur. Un neutron rapide a une vitesse dau moins 13800 km/s, et un neutron thermique dau moins 2.2 km/s.</p>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*pGroXtn9G6c9UW_0">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*pGroXtn9G6c9UW_0</a></p>
<p>Les neutrons rapides sont issus directement de la fission. Ici cest un réacteur avec un modérateur, qui va venir ralentir les neutrons rapides par une série de chocs. Les neutrons lents ont une probabilité de fission avec les noyaux dU235 plus importante, et cest ainsi que la réaction en chaîne est maintenue.</p>
<p><strong>Caloporteur :</strong> vient du latin <em>calor</em> pour chaleur. Cest donc le nom donné au fluide qui circule pour extraire la chaleur. Dans un réacteur nucléaire il peut y en avoir plusieurs. Le plus connu est leau, qui sert à la fois de fluide déchange au circuit primaire, secondaire et tertiaire.</p>
<p>Dans un réacteur à eau légère, on dit quon utilise des neutrons thermiques, ou lents. Ils ont perdu leur énergie cinétique par une succession de chocs, et cela permet daugmenter sa “probabilité de fission” sur luranium 235. Et donc, pourquoi les neutrons “rapides” ? Pour aller fissionner plus facilement des atomes qui ne le sont pas avec des neutrons thermiques ! La courbe ci-dessous donne la “probabilité dinteraction” selon lénergie du neutron. En rapide (1MeV donc), on voit une nette différence entre la capture et la fission. Autrement dit, dans le domaine rapide, probabilité de fissionner est plus de 10 fois supérieure à celle de labsorption.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:583/0*9MVY0vkUWY-00hr4.png" /></p>
<p>Mais on peut aussi fertiliser les atomes duranium 238 ! En le transformant en Pu239 justement, qui lui est fissile… On en reparle juste en-dessous dans la partie “Surgénérateur ou incinérateur ?”…</p>
<p><strong>Quelles sont les différences entre un REP (réacteur actuel), et un RNR-Na?</strong></p>
<p>Le changement principal intervient sur le circuit primaire, comme détaillé ci-dessous. Un échangeur intermédiaire, lui aussi en sodium, est intercalé pour extraire la chaleur du cœur et la transmettre aux générateurs de vapeur.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/1*MWi025hmCFaVeun2D32SwQ.png" /></p>
<p>Différences REP/RNR</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:800/0*16UToNQ4NWTkP1SJ.jpg" /></p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*x1s3N2FlzTGpmx0A.jpg" /></p>
<p>Schéma dun REP sans aéroréfrigérant // Schéma de SPX</p>
<p>Les différences seront explicitées plus bas dans la partie 3: “ La technologie RNR-Na”.</p>
<h1 id="surgénérateur-incinérateur-isogénérateur">Surgénérateur, incinérateur, isogénérateur ?</h1>
<p>Selon lorganisation du cœur et ce quon met dans les assemblage combustible, plusieurs possibilités soffrent aux RNR-Na. Deux familles nous intéressent. Les isotopes du plutonium et les actinides mineurs.</p>
<p>Les stocks de plutonium sont condamnés à augmenter à court terme, ils augmentent même dans les pays qui le recyclent (MOx), car les réacteurs actuels nen font pas disparaître assez. Ce quon voit dans limage ci-dessous est la masse accumulée selon le temps en fonction du cycle. Le cycle ouvert est loption actuellement poursuivie en France. Le scénario MIX (valorisant les MOx) et RNR permettent dabaisser considérablement ces stocks.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:500/0*zTZA5eFDPhLudxao.jpg" /></p>
<p>Stocks de matière à valoriser</p>
<h2 id="incinérateur">Incinérateur ?</h2>
<p>En enlevant lenveloppe duranium 238 autour du cœur, Superphénix pouvait devenir sous-générateur : il pouvait consommer plus de plutonium 239 quil nen créait. Cela permettait donc dincinérer les déchets accumulés les plus problématiques, et sans devoir miner un gramme duranium naturel. Superphénix pouvait également transmuter les actinides pour en faire des déchets à vie courte. Le RNR-Na est <strong>le seul concept mature</strong> capable de faire cela. Cette configuration a été celle de SPX durant toute son existence.</p>
<h2 id="transmutateur">Transmutateur ?</h2>
<p>Pour les actinides, il est possible de remplacer certaines alvéoles par des assemblages spéciaux pour les faire fissionner, et réduire drastiquement leur durée de vie (de plusieurs centaines de milliers dannées à quelques centaines).</p>
<h2 id="surgénérateur"><strong>Surgénérateur ?</strong></h2>
<p>La capture neutronique sur luranium 238 à lintérieur du cœur ainsi que dans les enveloppes en périphéries de cœur pouvait produire plus de plutonium quil nen consommait. Ainsi, il pouvait régénérer son propre stock de combustible à partir de matière fertile. Le cœur de SPX, bien que capable de passer en mode surgénération, na jamais été fait, mais cela était bel et bien prévu par lexploitant.</p>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*-e6HZYGoOMeBXn22">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*-e6HZYGoOMeBXn22</a></p>
<p>Fertilisation de lU238 (<a href="https://www.orano.group/en/unpacking-nuclear/all-about-plutonium#:~:text=In this reaction%2C uranium-238,239 transforms into plutonium-239.">source</a>)</p>
<blockquote>
<p><strong>Maintenant, on va un peu plus loin dans la technique. Voici le plan :</strong></p>
</blockquote>
<h1 id="pourquoi-faire-superphénix">1\. Pourquoi faire Superphénix ?</h1>
<h1 id="lhistoire-des-rnr-du-projet-manhattan-jusquà-spx2">2\. Lhistoire des RNR, du projet Manhattan jusquà SPX2</h1>
<h1 id="pourquoi-le-sodium">3\. Pourquoi le sodium ?</h1>
<h1 id="principes-de-conception-généraux">4\. Principes de conception généraux</h1>
<h1 id="sûreté">5\. Sûreté</h1>
<h1 id="les-matériaux">6\. Les matériaux</h1>
<h1 id="exploitation-et-bilan-de-spx">7\. Exploitation et bilan de SPX</h1>
<h1 id="la-suite-de-spx">8\. La suite de SPX</h1>
<h1 id="conclusion">9\. Conclusion</h1>
<h1 id="pourquoi-faire-superphénix-1">1\. Pourquoi faire Superphénix ?</h1>
<p><em>Je reprendrai certains des mots de Georges Vendryes (19202014), grand serviteur du nucléaire français, dans “Superphénix pourquoi ?”, ouvrage dont je recommande la lecture, il est accessible à toutes et tous.</em></p>
<blockquote>
<p>“Le premier pays qui mettra au point un réacteur nucléaire surgénérateur en tirera un avantage commercial décisif.” Enrico Fermi, 1945.</p>
</blockquote>
<p><strong>Le grand-père de Superphénix, Rapsodie</strong></p>
<p>La France daprès 1945 se relève doucement et créée en 1945 le Commissariat à lEnergie Atomique, pour que la France soit souveraine sur les technologies nucléaires militaires et civiles. La recherche sur les neutrons rapides en France part avec 10 ans de retard sur les Etats-Unis (Clementine, EBR-1), lURSS (BR2, 5 puis BR10) et la Grande-Bretagne (DFR). En 1958, le CEA lavant-projet sommaire de Rapsodie, première “pile expérimentale à neutron rapides refroidie au sodium” (on appellerait ça un réacteur nucléaire aujourdhui). Lobjectif est dacquérir des données expérimentales pour lancer plus tard un prototype dont on pourrait convertir lénergie du cœur. Laventure des neutrons rapides commence alors à Cadarache, dans le Sud de la France. Sa construction commença en 1962 et sacheva en 1966, pour une première divergence et latteinte de sa pleine puissance (20MWth) en 1967. Il fut exploité pendant 15 ans, et a ouvert la voie à Phénix.</p>
<p><strong>Son père, Phénix.</strong></p>
<p>EDF et le CEA signent en 1969 un protocole dexploitation commun. Le réacteur fera 250MWe, permettant de garder les dimensions industrielles des groupes turbo-alternateurs disponibles à lépoque. Début des travaux en 1968 et divergence en 1973, pleine puissance en 1974. Malgré quelques incidents propres à tout prototype, le réacteur fonctionne 15 ans de façon remarquable, et est le premier à utiliser le plutonium quil a lui-même produit. <strong>Il atteint un taux de régénération de 1.16</strong> (16% de matière fissile en plus à la fin du cycle par rapport au début). <strong>Le concept de surgénérateur est validé !</strong></p>
<p><strong>La naissance de Superphénix.</strong></p>
<p>Fin des années 70, après deux crises pétrolières, et après avoir valider un concept de RNR de grande puissance, la coopération européenne pour léchelon industriel se met en place. Anglais, belges, hollandais, allemands, italiens et français travaillent ensemble à la construction de SPX. Le prototype de 1200MWe commencé en 1976 qui atteint sa pleine puissance en 1986. A lépoque EDF construisait les 900MWe et concevait les futurs 1300MWe. Lobjectif était de se placer au même niveau que les réacteurs de puissance.</p>
<p><strong>La volonté de fermer le cycle du combustible français</strong></p>
<p>Les qualités des RNR du point de vue du cycle sont remarquables. Comme expliqué plus haut, les deux configurations de cœur de type <em>incinérateur</em> ou <em>surgénérateur</em> donnent à SPX un avantage considérable sur tous les autres réacteurs à neutrons thermiques (qui constituent au moins 95% des réacteurs actuels).</p>
<p><em>Plutonium</em> . Actuellement en France, il est utilisé dans les REP sous forme de MOx (“mix doxydes U-Pu”), mais il ne peut être utilisé quune fois, sa qualité isotopique se dégradant (cest à dire que la proportion des isotopes pairs, non fissiles, augmente). Le multi-recyclage efficace ne peut avoir lieu que grâce dans des RNR. Nous disposons aussi des stocks de MOX usés (120 t/an), qui ne sont pas valorisés actuellement malgré leur immense potentiel énergétique.</p>
<p><em>Autres ressources valorisables.</em> Luranium de retraitement appauvri (800 t/an) et luranium de retraitement réutilisé (140 t/an), sont également actuellement <strong>très peu valorisés, alors quils pourraient servir de combustible dans un parc de réacteurs rapides</strong> . Enfin, mais cela est encore à confirmer, il est possible sur le papier de convertir les actinides mineurs par transmutation ce qui diminuerait encore la quantité et la toxicité de ces déchets ultimes. Les déchets les plus complexes à gérer sont actuellement produits par le parc français à hauteur denviron 40 t/an, ce qui est ridicule au vue de lénergie produite mais reste néanmoins un enjeu de gestion (stratégie dentreposage et de refroidissement). Cela sera détaillé plus loin.</p>
<h1 id="lhistoire-des-rnr-du-projet-manhattan-jusquà-spx2-1">2\. Lhistoire des RNR, du projet Manhattan jusquà SPX2</h1>
<p>Cest important de comprendre la génèse de lidée derrière le RNR. Ce concept est en réalité apparu dans les esprits des physiciens à peu près au même moment que celui des réacteurs à modérateurs.</p>
<p>Enrico Fermi, futur prix Nobel de physique, qui travaillait alors sur la pile de Chicago, a été le premier à étudier les neutrons rapides. Il a remarqué que les neutrons lents causaient plus fréquemment des fissions que les neutrons rapides, découvrant alors le principe de section efficace. Le projet Manhattan achevé, la recherche sur les applications de la fission nucléaire allait bientôt devenir un enjeu majeur pour cette deuxième moitié du XXe siècle.</p>
<blockquote>
<p>“Lénergie nucléaire est une sacrée façon de faire bouillir de leau“, Albert Einstein (18791955).</p>
</blockquote>
<p>1935 Frédéric Joliot-Curie prononce ces mots en conclusion de sa conférence quil donne après la réception de son prix Nobel de chimie: “Nous sommes en droit de penser que les chercheurs, construisant ou brisant les atomes à volonté, sauront réaliser des transmutations à caractère explosif, véritables réactions chimiques à chaînes. Si de telles transformations arrivent à se propager dans la matière, on peut concevoir lénorme libération dénergie utilisable qui aura lieu”.</p>
<p>1942 La pile de Chicago est en place et le 2 décembre 1942 à 15h25, la première réaction en chaîne artificielle auto-entretenue débute.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:640/0*iPdFAaDGtnVDmARR.jpg" /></p>
<p>Dessin de la pile CP-1 à Chicago</p>
<p>1945Enrico Fermi propose le concept de réacteur surgénérateur. Un réacteur produisant plus de matière fissile quil nen consomme.</p>
<p>1946Le premier réacteur nucléaire à neutrons rapides, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Clementine_(réacteur)">Clementine</a>, diverge. Il a un caloporteur au mercure. Son objectif était détudirr les propriétés nucléaires de plusieurs matériaux à la suite du succès du projet Manhattan. Ce réacteur a servi à de nombreuses expériences, comme prouver la possibilité de faire un surgénérateur civil, ou encore mesurer les sections efficaces de plusieurs isotopes.</p>
<p>1951Le premier réacteur nucléaire électrogène, EBR-I pour <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Experimental_Breeder_Reactor_I"><em>Experimental Breeder Reactor I</em></a>, produit assez de puissance pour allumer 4 ampoules. Son caloporteur est un eutectique sodium-potassium (Na-K).</p>
<p>1956Création du consortium européen EUROCHEMIC, première agence européenne de coopération technique nucléaire.</p>
<p>1958Début du fonctionnement de lunité de retraitement du plutonium UP1 à Marcoule.</p>
<p>1962Construction de Rapsodie, premier RNR-Na en France, critique en 1967. 20MWth. Fonctionnera jusquen 1983.</p>
<p>1968Construction de phénix par le CEA et EDF. 560MWth. Il fonctionnera jusquen 2010.</p>
<p>1976Construction de Superphénix dit SPX, 1200MWe. Léchelon industriel des RNR-Na, plus gros RNR jamais construit à ce jour. Pleine puissance en 1986, après seulement 10 ans.</p>
<p>1992Le redémarrage de Superphénix est soumis à la réalisation préalable dune étude (Rapport Curien) sur la contribution que pourrait apporter Superphénix à lincinération des déchets radioactifs. Cette étude confirme lintérêt de SPX pour ce sujet, et le redémarrage est autorisé le 17 décembre 1992.</p>
<h1 id="pourquoi-le-sodium-1">3\. Pourquoi le sodium ?</h1>
<p>Les RNR ont autant de design que de caloporteurs. Certains choisissent des métaux liquides purs (Na, Pb, Hg), dautres des eutectiques (Pb-Bi, Na-K), ou encore le gaz (He). Certains choisissent aussi loption des sels (chlorure ou fluorure). Le choix du sodium présente un certain nombre davantages et la famille de RNR ayant le plus de retour dexpérience dans le monde est de loin celle du sodium.</p>
<p>Un certain nombre de critères doivent sappliquer au caloporteur dun RNR. Le premier, assez logiquement, est sa transparence aux neutrons, afin de modérer peu. On cherche donc un matériau faiblement absorbant et à faible pouvoir de ralentissement, ce qui exclut de fait la plupart des matériaux légers.</p>
<p>Ensuite, on veut un caloporteur efficace, il doit donc avoir une forte capacité calorifique et une bonne conductivité thermique. Son écoulement en cœur doit être excellent et ne pas demander un effort trop important aux pompes primaires, il doit donc être peu visqueux.</p>
<p>Ensuite, il doit être capable dencaisser les transitoires en restant monophasique liquide, il faut éviter quil se solidifie et quil sévapore.</p>
<p>Le caloporteur doit être aussi pur que possible pour éviter les produits dactivation dans le circuit, ce qui compliquerait la maintenance. On veut également éviter quil soit corrosif pour les structures internes.</p>
<p>Enfin, il doit être disponible à bas coût, en quantité industrielle, et le plus pur possible.</p>
<p>Bilan pour le sodium : ses températures de fusion (97,8°C) et débullition (883°C) permettent, à 500°C, une utilisation à la pression atmosphérique. Il a une très bonne conductibilité thermique (100 fois celle de leau). Il absorbe très peu les neutrons et a une faible capacité à les ralentir (mais cette composante nest pas nulle pour autant, nous le verrons dans la partie sûreté). Le sodium ne sactive pas non plus est est peu corrosif. Il est excellent dun point de vue neutronique et thermohydraulique mais mauvais sur la physico-chimie du fait de la réaction Na-H2O très exothermique et de son inflammation au contact de lair. Le sodium nest pas cher et est adapté à lusage industriel.</p>
<h1 id="principes-de-conception-généraux-1"><strong>4\. Principes de conception généraux</strong></h1>
<h2 id="neutronique-du-cœur"><strong>Neutronique du cœur</strong></h2>
<p>On utilise communément une unité dénergie appelée <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Électronvolt">électron-volt</a> pour lénergie cinétique des neutrons.</p>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:602/0*S0LU7Ni1zxO-uopT">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:602/0*S0LU7Ni1zxO-uopT</a></p>
<p>Les différentes catégories de neutrons.</p>
<p>Superphénix est un réacteur à neutrons rapides (RNR), ce qui signifie que sa population de neutron sera (très majoritairement) dans le “spectre” rapide, de 10⁵eV à 2\*10⁷eV, comme le montre la courbe orange ci-dessous.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:681/1*tq-ETHC-CEocwEuGIPxoAg.png" /></p>
<h2 id="conception-générale-du-cœur">Conception générale du cœur</h2>
<p><em>Coefficient de contre réaction. Parler de la CFV non échelonable.</em></p>
<p><em>à finir</em></p>
<h2 id="combustible">Combustible</h2>
<p>Le combustible a une géométrie hexagonale (carrée en REP), et est disposé dans des “aiguilles ” (“crayons” en REP). La géométrie en aiguille est choisie pour sa compacité, un combustible RNR-Na doit avoir au moins 15% de plutonium.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*zzDBhF05hhIlctxBIhlTdA.png" /></p>
<p>AC pour SPX</p>
<h2 id="léchangeur-intermédiaire">Léchangeur intermédiaire</h2>
<p>Dans un RNR-Na, il y a un échangeur supplémentaire, intercalé entre le circuit primaire et le circuit turbine. Pourquoi ?</p>
<ol>
<li>On veut éviter le contact entre leau du circuit turbine et le sodium primaire (réaction très exothermique, boom)…</li>
<li>En cas de réaction sodium-eau, on évite davoir un sodium activé (radioactif).</li>
</ol>
<p>Deux concepts dorganisation de ce circuit intermédiaire sont proposés. La différence repose sur la localisation de léchangeur intermédiaire, dans la cuve ( <em>concept intégré</em> ) ou en dehors ( <em>concept à boucles</em> , comme sur REP). Le caloporteur utilisé dans cet échangeur est également du sodium, après avoir écarté loption de leutectique Pb-Bi. Des concepts récents (<a href="https://www.hexana.fr/">Hexana</a>) proposent dutiliser un sel fondu.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*KgH_Hie7I7AaJ4YaTND7ww.png" /></p>
<p>Concepts dorganisation des circuits intermédiaires dun RNR-Na</p>
<h2 id="systèmes-de-conversion">Systèmes de conversion</h2>
<p>Les générateurs de vapeur (GV) sont hélicoïdaux sur SPX, contrairement à ceux des REP, et encore différents des GV en épingle de Phénix. Lavantage de cette géométrie est quelle présente une grande longueur (80m). Les GV de SPX sont conçus en un seul morceau, comme sur REP, moins chers mais plus durs à changer. Les tubes sont en Alliage 800. Les caractéristiques sont détaillées ci-dessous. Le GV avait beau être le premier du genre, aucun incident majeur na été déclaré pendant ses 748 jours dopérations.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:433/1*M9oepkszL4A6XofSWn2ypg.png" /></p>
<h2 id="la-cuve">La cuve</h2>
<p>Cest assez particulier sur SPX, il y a deux cuve. Une cuve dans une autre. La cuve la plus intérieure contient lensemble du circuit primaire, et la cuve de sécurité qui lentoure permet de contrôler les fuites sodium et de valoriser la convection naturelle de ce dernier, et donc en évacuant la chaleur résiduelle, ce qui permet déviter lévaporation du sodium. Sur Phénix, la faible puissance relative à la surface de cuve permettait de refroidir uniquement par rayonnement de la face externe de la cuve.</p>
<p>Le choix fait sur SPX est de prendre la cuve principale, la dalle supérieure prend la masse. Un schéma pour bien comprendre.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*wVbPw1txjld-NYr_ZTiu0g.png" /></p>
<p>Sur ce schéma, en gris clair la cuve principale, en forme dentonnoir. La cuve de sécurité englobe les pompes primaires. (source: <a href="https://www.isere.fr/sites/default/files/presentation-edf-cli-publique-de-creys-malville-08112022-vedef.pdf">EDF</a>)</p>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*5M_C2LxfKK_OKLYf">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*5M_C2LxfKK_OKLYf</a></p>
<p>La cuve de SPX, de 21m de diamètre.</p>
<h2 id="les-pompes-primaires">Les pompes primaires</h2>
<p>Elles sont toutes mécaniques, et non pas électromagnétiques (réacteurs du futur). Ces pompes sont au nombre de quatre, dune hauteur de 15 m, dun diamètre maximum 2,5 m pour une masse totale sans moteur et avec protection biologique de 120 tonnes. Leur débit atteint presque 4.8m3/s.</p>
<p>Chose à noter, la pompe étant suspendue par en haut, les dilatations thermiques à lentrée sont importantes. Ainsi la pompe est supportée à sa partie supérieure par un anneau flexible permettant la libre inclinaison de la pompe sous laction des déplacements différentiels.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:670/1*gtAnO2MEWOVJBA7v-ejPdw.png" /></p>
<p><a href="https://www.shf-lhb.org/articles/lhb/pdf/1977/05/lhb1977054.pdf">source</a></p>
<h2 id="le-bouchon-couvercle-cœur-bcc">Le bouchon couvercle cœur (BCC)</h2>
<p>On parle ici de la pièce amovible positionnée en haut du cœur et reposant sur la dalle de maintien.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*n44ijdbcw7oWbQFIaoUAZw.png" /></p>
<p>Cest une pièce multifonction. Il sert à fermer le circuit primaire par le haut, assurant létanchéité. Comme sur un REP, le BCC supporte et positionne les mécanismes de commande des barres et linstrumentation de surveillance du cœur. Il a aussi un rôle de protection biologique et thermique. Par rapport à un REP, le BCC a aussi une fonction hydraulique, il dévie les jets de sodium à la sortie du cœur.</p>
<h1 id="sûreté-1">5\. Sûreté</h1>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*9qxdp9_gb7MMz-yO">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*9qxdp9_gb7MMz-yO</a></p>
<h2 id="maitrise-de-la-réactivité"><strong>Maitrise de la réactivité</strong></h2>
<p>Déjà, le réacteur dispose de grappes darrêt pour stopper la réaction en chaîne, elles sont placées en haut (cf. schéma ci-dessous). L<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Empoisonnement_au_xénon">effet Xénon</a> nest pas présent, simplifiant le contrôle de la réactivité du cœur. Le centre du cœur, là où il est le plus chaud, induit des variations de densité du sodium, contribuant à des insertions ponctuelles de réactivité. Lobjectif est de se prémunir en concevant un cœur CFV (faible vidange) comme le projet ASTRID. Leffet est dautant plus fort que le cœur est grand.</p>
<h2 id="evacuation-de-la-puissance"><strong>Evacuation de la puissance</strong></h2>
<p>Le sodium a une plus grande marge à lébullition que leau par rapport au fonctionnement normal. L <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Inertie_thermique">inertie thermique</a> du sodium ( résistance au changement température lors dun transitoire). Des systèmes diversifiés sont mis en place pour évacuer la puissance résiduelle, dont des échangeurs sodium-air. Sur SPX, le DRACS est le BPR sont passifs à 4 boucles. Le RVACS est actif à deux boucles. Il ny a pas de SGOSHDR sur SPX.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*J6xpVMVQnIY33Jb1wIBeLQ.png" /></p>
<h2 id="maitrise-du-confinement"><strong>Maitrise du confinement</strong></h2>
<p><em>Première barrière (gaine combustible)</em> : la conductivité thermique élevée du sodium (x70 par rapport à leau) assure un coefficient déchange important entre les gaines et le sodium. Concernant les ruptures de gaine, elles sont de deux types, <em>ouverte</em> ou <em>gazeuse</em> . Les RNR français sont équipés du système DND (Détection de Neutrons Différés) pour détecter les ruptures ouvertes de gaine. Lassemblage défectueux est ensuite identifié et retiré du cœur (on sinterdit de fonctionner en gaines percées). Dans le cas des ruptures par rejet de gaz de fission, des rejets peuvent alors avoir lieu par les soupapes de protection du circuit dargon du ciel de pile</p>
<p><em>La deuxième barrière</em> est assez complexe à définir sur RNR-Na, on va donc regarder seulement le concept intégré ici (type SPX).</p>
<ul>
<li>cuve principale du réacteur (21m de diamètre),</li>
<li>cuve de sécurité, cette dernière étant prévue pour collecter le sodium primaire en cas de la fuite de la cuve principale (22.5m de diamètre),</li>
<li>fermeture supérieure du réacteur,</li>
<li>circuits auxiliaires véhiculant du sodium primaire ou du gaz de couverture (argon) hors du circuit primaire,</li>
<li>tubes des échangeurs intermédiaires (EI) séparant le sodium primaire du sodium intermédiaire,</li>
<li>tubes des échangeurs des circuits dévacuation de la puissance résiduelle immergés dans le circuit primaire.</li>
</ul>
<p>En résumé, tout ce qui constitue la cuve et sa partie supérieure, plus les traversées. Cette barrière <strong>nest pas étanche.</strong> Il existe des fuites dargon au niveau de la fermeture supérieure par louverture des soupapes pour réguler la pression du “ciel de pile”. Ces fuites sont contrôlées et mesurées régulièrement.</p>
<p><em>La troisième barrière (bâtiment en béton très résistant</em>) la très faible pression primaire simplifie grandement les problématiques de fuite et de tenue de lenceinte de confinement. En revanche, la réaction sodium-eau est à surveiller, ne serait-ce quavec lhumidité ambiante. Certains designs proposent de changer leau par du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxyde_de_carbone_supercritique">CO2 supercritique</a>.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*unhnYoEL7Gc-iUsW.jpg" /></p>
<p>Troisième barrière qui est la plus grande jamais construite.</p>
<h2 id="la-sûreté-de-manutention-du-combustible-neuf-et-usé">La sûreté de manutention du combustible neuf et usé</h2>
<p><em>A finir</em></p>
<h2 id="la-gestion-des-accidents-graves"><strong>La gestion des accidents graves</strong></h2>
<p>Concernant les accidents graves, les normes à lépoque de Phénix nimposaient pas de système de mitigation. SPX avait quand à lui un récupérateur à débris de corium dans sa cuve. On lappelait le cendrier, il était originellement conçu pour résister à la fusion complète de 7 assemblages, la fusion totale étant jugée trop improbable en raison des caractéristiques de sûreté du cœur.</p>
<h1 id="cycle-combustible">6\. Cycle combustible</h1>
<blockquote>
<p>Cette partie est la plus important pour comprendre lintérêt des RNR-Na dans une optique de gestion durables des matières radioactives françaises. La France est assise sur une mine dor qui ne demande quà être exploité, à la différence notable que, cette fois, lor est déjà miné et ne demande quà être valorisé.</p>
</blockquote>
<h2 id="complémentarité-rep-rnr">Complémentarité REP-RNR</h2>
<p>Il est important de comprendre que les RNR se positionnent comme létape suivant celle du déploiement de REP. Le plutonium généré par les irradiations en REP permet de démarrer des RNR. Le MOx neuf (voire usé) est exploitable en coeur rapide. Cest un point clé car cela permet de se baser sur un cycle existant, ce qui donne au RNR-Na un avantage considérable sur dautres technologies de 4e génération tels que les réacteurs à haute température (<a href="https://laradioactivite.com/articles/energie_nucleaire/reacteursahautestemperatures">HTR</a>) à combustible <a href="https://www.discoverthegreentech.com/nucleaire/combustibles/triso/">TRISO</a> ou les réacteurs à <a href="https://medium.com/p/69f2170689ca/edit">sels fondus</a> (sel chlorure ou fluorure)</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*leO_xZlNWAHRpNrBBqGMOg.png" /></p>
<p>Source <a href="#fn1" class="footnote-ref" id="fnref1" role="doc-noteref"><sup>1</sup></a> p.158</p>
<p>En létat actuel du cycle français, le parc produit environ 10 tonnes de Pu par an. Les REP viennent donc se placer comme létape préliminaire (et indispensable) à létablissement dune filière rapide qui a besoin de plutonium pour démarrer ses premiers cœurs. Lobjectif à très long terme (plusieurs décennies) est la surgénération, qui permet ensuite à la filière de sautoalimenter. Ainsi il est nécessaire de maintenir la filière REP pour accompagner les premiers RNR.</p>
<h2 id="retraitement-du-combustible">Retraitement du combustible</h2>
<p><em>A finir</em></p>
<h2 id="transmutation-des-actinides-mineurs">Transmutation des actinides mineurs</h2>
<p>Déjà, de quels isotopes parle-t-on ? Dans lordre dimportance, lAméricium (Am 241, Am 243), le Curium (Cm 244, Cm 245) et le Neptunium (Np 237).</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*qSWNiGqR2cyDUL43ghWotA.png" /></p>
<p>Combustible usé de REP-UOx</p>
<p>Lobjectif est double, obtenir des colis moins toxiques…et beaucoup moins chauds ! Je ne vous dirai pas que les déchets ne seront plus un problème, mais la transmutation des AM ouvre la voie à des modes de gestion beaucoup plus simples. De plus, cela permettrait dutiliser CIGEO encore mieux, du fait de la possibilité daugmentation de concentration de matière dans les alvéoles, la chaleur résiduelle étant moins élevée ! Ci-dessous, les contributions des AM à la radiotoxicité des colis et à leur chaleur.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*t8oKQWCaNjids5IOfh9IpQ.png" /></p>
<p>Convertir les actinides mineurs en énergie permettrait de diminuer leur radiotoxicité. (cf. <a href="#fn2" class="footnote-ref" id="fnref2" role="doc-noteref"><sup>2</sup></a> p.171)</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*1XmAatwfBsPURmZV7K2Wnw.png" /></p>
<p>Mais cela ferait aussi des colis moins chauds à gérer. (cf. <a href="#fn3" class="footnote-ref" id="fnref3" role="doc-noteref"><sup>3</sup></a> p.171)</p>
<p>Les processus chimiques impliqués dans le retraitement et lextraction des actinides mineurs dépassent mes compétences, mais les personnes intéressées peuvent toujours aller lire la monographie CEA sur la séparation des actinides des combustibles usés (disponible <a href="https://www.cea.fr/multimedia/Documents/publications/monographie-nucleaire/CEA_Monographie6_Traitement-recyclage-combustible-nucleaire-use_2008_Fr.pdf">ici</a>). Cest un sujet passionnant qui mériterait un article entier, mais nétant pas chimiste je ne my risquerai pas.</p>
<p>En supposant une extraction efficace dans le combustible de ces AM, on peut maintenant regarder les potentiels usages en RNR. Déjà, la neutronique du RNR est plus favorable à la transmutation des AM:</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:564/1*K2wBrjRhDJvf0mzf2eO-nQ.png" /></p>
<p>A comprendre ainsi: “Le Neptunium 237 a 30 fois plus de chance dêtre capturé que de fissionner en REP-MOx. Cela passe à 5.3 en RNR-MOx”.</p>
<h1 id="les-matériaux-1">6\. Les matériaux</h1>
<h2 id="les-matériaux-du-combustible">6.1 Les matériaux du combustible</h2>
<p>Les matériaux structurels sont en acier inoxydable austénitique. Le combustible est une poudre MOx compactée en pastille. Acier AIM1 sur SPX, AIM2 sur ASTRID.</p>
<p>Le tube hexagonal est en acier EM10</p>
<h2 id="les-matériaux-structurels">6.2 Les matériaux structurels</h2>
<ul>
<li>Le barillet, à lorigine en acier 15 D3, a été changé suite à une fissure rapide.</li>
<li>Les tubes GV de SPX sont en alliage à forte teneur en nickel, du type Alliage 800.</li>
<li>La cuve est en acier austénitique (316LN pour basse teneur carbone (L) et azote contrôlé (N)).</li>
<li>La robinetterie est en acier inoxydable austénitique.</li>
</ul>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*GtDjsXMhTA9WZmkaIuw68A.png" /></p>
<h1 id="exploitation-et-bilan-de-spx-1">7\. Exploitation et bilan de SPX</h1>
<p><em>Cest la partie où je ménerve. Vous allez lêtre aussi en lisant jusquau bout.</em></p>
<p><strong>Un prototype arrêté trop tôt</strong></p>
<blockquote>
<p><em>“ Le simple bon sens dicte la marche à suivre : puisque linvestissement est fait, puisque le combustible est disponible, et puisque les dépenses dexploitation peuvent être équilibrées par les fournitures délectricité, dépensons le plus tard possible les sommes inéluctables que nécessiteront la mise à larrêt définitif et le démantèlement de la centrale. “</em> Georges Vendryes</p>
</blockquote>
<p><strong>Comprendre ses performances industrielles</strong></p>
<p>Sur les 10 années dopération du réacteur :</p>
<ul>
<li>54 mois de procédures administratives pendant lesquelles le réacteur est en état de fonctionner, mais nest pas autorisé</li>
<li>53 mois de réel fonctionnement</li>
</ul>
<p>Deux évènements non nucléaires nont pas aidé le réacteur:</p>
<ul>
<li>En 1990, le toit de la salle des machines seffondre à cause dune chute de neige exceptionnelle.</li>
<li>La turbine de 1200MWe nétait pas encore prête, il a fallu en faire deux de 600MWe. Cela a conduit à des difficultés de fonctionnement importantes dans les premières années et à des baisses notables du coefficient de disponibilité.</li>
</ul>
<p><strong>Les fuites sodium</strong></p>
<p>Superphénix aura connu <strong>3 très petites fuites</strong> de sodium (à comparer à Phénix qui en a eu 32, et oui le retour dexpérience, ça compte).</p>
<p><em>Première fuite:</em> mai 1987, une fuite sodium est constatée sur le barillet. Cette fuite est causée par la corrosion dun acier proposé par le partenaire allemand… Or cet acier nétait ni utilisé, ni validé sur Phénix. Cet équipement sera remplacé et cela nécessita une intervention de 18 mois.</p>
<p><em>Deuxième fuite :</em> en 1990, de lair sinfiltre dans la partie supérieure, dans le ciel dargon. Cette fuite est causée par un compresseur de mauvaise fabrication. Cette fuite a servi de raison aux politiques pour paralyser le réacteur qui ne pourra pas fonctionner pendant 4 ans.</p>
<p><em>Troisième fuite :</em> en 1995, une fuite dargon sur le tube dalimentation dune cloche déchangeur, est localisée et réparée sur place directement.</p>
<p><em>Bilan :</em> trois fuites sans aucun rejet à lenvironnement, sans conséquence radiologique grave.</p>
<p><strong>Rejets dans lenvironnement</strong></p>
<p><em>à finir</em></p>
<p><strong>Conséquences sociales de larrêt de SPX</strong></p>
<p>Larrêt fut si brutal que beaucoup de personnes se sont retrouvées au chômage du jour au lendemain.</p>
<p>Je vous conseille cet excellent article:</p>
<p>[[<a href="https://www.contrepoints.org/2015/09/09/221198-larret-de-superphenix-fut-un-desastre-humain?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------">https://www.contrepoints.org/2015/09/09/221198-larret-de-superphenix-fut-un-desastre-humain?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------</a>][]</p>
<h2 id="larrêt-de-superphénix-fut-un-désastre-humain">L'arrêt de Superphénix fut un désastre humain</h2>
<h3 id="la-fermeture-de-la-centrale-de-creys-malville-en-1998-sapparente-à-un-suicide-économique-et-technologique.">La fermeture de la centrale de Creys-Malville en 1998 s'apparente à un suicide économique et technologique.</h3>
<p>www.contrepoints.org</p>
<p>]]</p>
<p><strong>Justification de larrêt de SPX, et aucun argument ne tient</strong></p>
<p><em>à finir</em></p>
<p>[[<a href="https://www.senat.fr/rap/l97-4392/l97-439230.html?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------">https://www.senat.fr/rap/l97-4392/l97-439230.html?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------</a>][</p>
<h2 id="la-politique-énergétique-de-la-france-passion-ou-raison-tome-2---sénat">La politique énergétique de la France : passion ou raison ? (tome 2) - Sénat</h2>
<h3 id="le-sénat-a-pour-missions-premières-le-vote-de-la-loi-le-contrôle-du-gouvernement-et-lévaluation-des-politiques">Le Sénat a pour missions premières le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement et l'évaluation des politiques…</h3>
<p>www.senat.fr</p>
<p>]]</p>
<h1 id="la-suite-de-spx-1">8\. La suite de SPX</h1>
<p>Le projet ASTRID, porté par le CEA, visant à développer un RNR-Na de puissance intermédiaire, a été abandonné (en réalité repoussé après 2050, ce qui revient à tuer la compétence et donc abandonner le projet).</p>
<p>Le CEA a récemment essaimé deux structures privées afin de relancer les concepts de RNR-Na. Lespoir est désormais à placer dans deux structures, <a href="https://www.hexana.fr/">Hexana</a> et <a href="https://otrera.fr/">Otrera</a>.</p>
<p>Les deux concepts reprennent certaines briques technologiques du projet ASTRID. La différence notable est sur léchangeur intermédiaire:</p>
<ul>
<li>Hexana a fait le choix dun stockage de sels fondus pour servir de batterie thermique, en utilisant un sel non réactif avec le sodium dans léchangeur</li>
<li>Otrera a fait le choix de léchangeur sodium-diazote du projet ASTRID.</li>
</ul>
<p>Ces deux start-up proposent la technologie la plus mature de tout le spectre du nucléaire innovant, en France comme à linternational. On parle de 400 années réacteurs en fonctionnement. Soit plus que les RNR-Pb (plomb), RNR-gaz et RSF (sels fondus) réunis. Nous en avons eu trois en France, à différentes puissances permettant de valider le concept.</p>
<p>Souhaitons que cette fois-ci la France comprenne quelle a rendez-vous avec son avenir.</p>
<h1 id="conclusion-1">9\. Conclusion</h1>
<p>Jespère vous avoir donné des éléments utiles pour comprendre les RNR-Na et le génie derrière Superphénix. Vous saurez quoi répondre quand on vous parlera des soi-disant “dangers” de SPX.</p>
<p><strong>Cet article est dédié aux 3000 techniciens et ingénieurs, hommes et femmes, privés de leur formidable machine, avec les conséquences sociales associées à cette brutale fermeture. Superphénix a été tué par lignorance des politiques. La France avait une avance considérable quelle a aujourdhui perdu. Soyons collectivement à la hauteur de lhéritage de nos anciens, à qui je nai quune chose à dire: merci.</strong></p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:612/0*036SOrMqmhIsBeQq.jpg" /></p>
<p>Plaque commémorative devant SPX.</p>
<p><img src="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/1*I7hnkz4wWTeA1Y0PhktU5A.png" /></p>
<p>Photo tirée de “Superphenix Technical and Scientific Achievements” par Joël Guidez.</p>
<p>Le phénix renait toujours de ses cendres. Merci de mavoir lu 🧡.</p>
<p><a href="https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*J-LujTym-6O_8Qdq">https://miro.medium.com/v2/resize:fit:700/0*J-LujTym-6O_8Qdq</a></p>
<h1 id="sources">Sources</h1>
<h2 id="les-réacteurs-nucléaires-à-caloporteur-sodium">les réacteurs nucléaires à caloporteur sodium</h2>
<h3 id="cette-monographie-décrit-lhistorique-et-le-retour-dexpérience-technique-accumulé-sur-ces-réacteurs-dont-les-trois">Cette monographie décrit l'historique et le retour d'expérience technique accumulé sur ces réacteurs, dont les trois…</h3>
<p>www.cea.fr</p>
<p>]]</p>
<p>Source [2]</p>
<p><a href="https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/52/111/52111240.pdf"><a href="https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/\_Public/52/111/52111240.pdf">https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/\_Public/52/111/52111240.pdf</a></a></p>
<p>Source [3]</p>
<section class="footnotes" role="doc-endnotes">
<hr />
<ol>
<li id="fn1" role="doc-endnote"><p>Source principale, monographie CEA RNR-Na.</p>
<p>[[<a href="https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------">https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------</a>][<a href="#fnref1" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
<li id="fn2" role="doc-endnote"><p>Source principale, monographie CEA RNR-Na.</p>
<p>[[<a href="https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------">https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------</a>][<a href="#fnref2" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
<li id="fn3" role="doc-endnote"><p>Source principale, monographie CEA RNR-Na.</p>
<p>[[<a href="https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------">https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx?source=post_page-----f23c9a43cc08--------------------------------</a>][<a href="#fnref3" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
</ol>
</section>
</body>
</html>
</body>
</html>
</body>
</html>