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ohe-moussaillon
Ohé, moussaillon !
Aujourd'hui, nous te souhaitons une bonne Journée Internationale du Langage Pirate !
Roulis
Le vent s'était enfin levé. Après quatre jours de calme plat, les voiles gonflaient leurs seins et le vaisseau pouvait enfin reprendre sa route.
Étendues dans leur cabine, Anne Bonny et Mary Read ne sentait pas la brise sur leur visage, mais elles avaient immédiatement su qu'elle était là. Le trop léger tangage monotone du sur-place avait subrepticement changé, créant un tiraillement familier dans leur bas-ventre. Allongées côte à côte, elles avaient sans un mot commencé à s'embrasser avec fougue, couvrant leurs corps de baisers et de caresses plus avides maintenant que l'action approchait et que la nonchalance qui les avait saisies auparavant s'effaçait.Anne avait fini par basculer au-dessus de sa compagne au corsage déboutonné qui révélait un poitrine blanche strié de marque de bronzage d'un brun tanné là où la chemise ne la couvrait jamais ; les mamelons eux conservaient leur bancheur et leur douceur originelles, et Anne aimait passer ses lèvres dessus comme elle l'aurait fait d'une pêche duveteuse. Mais elle aimait également la peau plus dure des bras et du corsage de Mary, cette peau qui ressemblait tant à la sienne et qui criait leur liberté dans un monde où les autres femmes étaient séquestrées dans des corsets qui les empêchaient de respirer et de bouger à leur guise.Comme Anne prenait un des seins aimés en bouche, sa main glissa vers le con humide et brûlant de son amante. De ses doigts agiles, elle fit gémir Mary au rythme de doux frottements à l'orée de son antre qu'elle finit par pénétrer avec ardeur.Comme les deux femmes l'avaient pressenti, une tempête approchait et le roulis se fit plus fort. Et comme toujours, les éléments déchaînés faisaient naître en elles un désir plus grand encore.
Anne rythmait désormais ses mouvements de va-et-vient en fonction du tangage qui gagnait à chaque instant en intensité tandis que Mary hurlait son plaisir sans se soucier un instant des autres membres de l'équipage qui, de toute manière, savaient qu'il ne valait mieux pas déranger les deux femmes au cours de leurs ébats de début de tempête.Dans la cabine assombrie, Anne ne distinguait plus tout à fait le corps de sa douce mais ses autres sens s'enflammaient. Un éclair déchira le ciel, révélant Mary tremblante, haletante et moite au bout de sa main plongée en elle. Sa belle l'agrippa avec force pour l'embrasser avec passion et la faire basculer à son tour sur l'étroite couchette qu'elles partageaient. Couvrant Anne de baisers humides et ardents, elle la dévêtit entièrement pour enfouir son visage entre ses cuisses tout en lui présentant sa propre croupe.
Grisées pour le roulis devenu violent, les deux amantes s'entre-dévoraient goulûment. Au bord de l'extase, Mary se saisit de leur jouet préféré, un double godemichet déniché sur un négrier spécialisé dans le transport de filles. Avec cet accessoire, elle pouvait s'étreindre pleinement et jouir à peu près en même temps. Elle l'utilisait toujours lors de leurs ébats tempétueux, le roulis accentuant la pénétration de l'objet et stimulant leurs sens à l'extrême.Le tonnerre noya leurs derniers cris alors qu'un flot se déversait de leurs alcôves les plus intimes. Après cette petite mort, Anne et Mary se sentaient prêtes à affronter même la pire des tempêtes.
/Illu : VinegarTea/