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Les récits de Jeanine - chapitre 7
Après notre fantastique voyage de noces, nous retrouvâmes notre petit appartement d'Auteuil et le rythme de la vie quotidienne.
Roger, au retour de notre première escapade en Écosse, m'avait conté, toujours sur l'oreiller, toutes ses frasques de jeunesse, depuis Naïma la jeune Égyptienne qu'il séduit quand il avait douze ou treize ans, jusqu'à la jolie Cannoise, Michou, qu'il abandonna pour être avec moi.
La liste était impressionnante. Elle se composait de plus de 30 conquêtes dans l'espace d'environs sept ans. Il y avait un éventail d'une douzaine de nationalités différentes. Sept ou huit pucelles avouées, ne l'étaient plus après l'avoir connu.
Tout ceci m'inquiétait pour l'avenir de notre couple, car je savais, dans mon fors intérieur, que, certainement, tôt ou tard il recommencerait à butiner sur d'autres fleurs, quand l'occasion se présenterait.
Mais je l'aimais éperdument.
Juste avant notre mariage, afin de mitiger mon inquiétude, nous avions établi certaines grandes lignes qui seraient le socle de notre entente pour affronter l'avenir et qui seraient basées sur les quatre principes suivants.
Premièrement, que notre amour complice était l'essence primordiale, et que nous devions le préserver par tous nos moyens. Pour ce faire nous ne devions affronter et résoudre nos problèmes franchement sans qu'il n'y ait jamais aucun secret entre nous.
Deuxièmement, avoir un profond respect l'un pour l'autre.
Troisièmement, ayant établi que notre amour serait la chose la plus importante, notre concept de fidélité, pouvait admettre et tolérer, des amourettes passagères, uniquement si elles ne représentaient aucune menace pour notre couple.
Quatrièmement, dans le cas ou l'un de nous perçoive une telle menace, réelle ou imaginaire, il ou elle, exigera de l'autre, irrévocablement, de cesser cette relation.
Le résultat fut le suivant:
55 années d'amour et d'amitié entre Roger et moi……et cela continue aujourd'hui….
De fidélité absolue: Les 2 premières et les 25 dernières années.
Entre ces deux dates: 28 années de libertinage respectueux, de petits "coups de canif dans le contrat"…. Beaucoup de bonheur, presque toujours partagé.
Menaces évitées: 4 exigées par moi….1 par Roger ( à posteriori).
Revenons à nos moutons.
Un ami de Roger, industriel dans nord-est nous avait offert toute sa collection de littérature érotique, vu que sa nouvelle femme n'appréciait pas ce genre de lecture. (Ils divorcèrent deux ans plus tard….)
C'était une collection très raffinée avec certaines éditions originales de Pierre Louÿs comme les Douze Douzains illustrée avec des dessins en couleurs, Les Trois Filles de leur Mère, et plusieurs autres livres comme l'Histoire d'O, de Pauline Reage ou les Onze Mille verges de Guillaume Appolinaire et certains écrits d'Anaïs Nin.
Il s'agissait d'une belle prose, écrite avec élégance, peu vulgaire (à l'exception d'Appolinaire) qui réveillait mon imagination à l'érotisme raffiné. Ce n'était pas la vile pornographie, trop répandue aujourd'hui.
Et cela était très érotique, vraiment excitant !!!
Ces lectures, furent, pour moi, responsables d'innombrables masturbations et orgasmes, seule ou avec Roger.
Elles me révélèrent aussi, combien mes jouissances étaient cérébrales et dépendaient de mon imagination, de mes fantasmes.
Quelques fois, au bureau, repensant à un extrait lu la veille, je m'excitais et commençais à mouiller abondamment, me trouvant obligée d'aller aux lavabos pour me terminer. Ceci se produisait, le plus souvent, les jours ou Roger m'avais prié de ne pas remettre ma petite culotte après nos jouissances partagées du matin, dans notre salle de bains.
Nos lavabos de direction, étaient confortables, et assuraient beaucoup de privacité.
Debout, un pied posé sur le couvercle du WC, le genou replié contre mon ventre, je me fouillais á satiété l'intérieur de mon minou, mon pouce frottant mon clitoris.
S'était surtout une coquinerie, que de prendre tant de plaisir sachant que mes collègues et mes subalternes, à quelques mètres de moi vaquaient, ignares, à leurs occupations.
Je jouissait, très fort, deux ou trois fois, toujours me terminant en pensant que c'était Roger, et non pas mes doigts, qui me prenait vigoureusement.
Moins de dix minutes plus tard, après m'être arrangée, remis un slip que je gardais en réserve dans mon sac, et surtout après avoir séché ma mouille de mes cuisses et du haut de mes bas, je regagnais mon bureau, toute relaxée, souriante.
Le soir, dans notre lit, j'excitais Roger en lui racontant mon incursion dans les lavabos ce qui ne manquait pas de le retrouver immédiatement enfoncé au plus profond de mon minou.
Aussi, depuis un certain temps déjà, Roger tentait de me convaincre de faire l'amour, a trois, avec une femme, mais bêtement je résistais.
Quand nous rencontrions une femme qu'il pensait pourrait me plaire, ou qu'il me présentait à une de ses vieilles flammes, il me pressait souvent, le soir même, juste avant de faire l'amour et me demandait de penser à elle pendant que je jouissais. Parfois, il retardait mon orgasme jusqu'au point ou, pour jouir, il me faisait le supplier et invoquer le nom de cette femme pour qu'il déclenche enfin mon paroxysme. Il éjaculait, lui aussi, en moi en s'imaginant que nous faisions l'amour à trois.
Ce n'est que dix ans plus tard que son rêve se réalisa.
Pour les fêtes de fin d'année, nous passâmes une petite semaine de rêve dans un jolie auberge de l'île de France, avec un merveilleux réveillon de la St. Sylvestre y compris une belle sérénade de cors de chasse.
La multinationale qui employait Roger lui proposa un merveilleux poste de directeur général pour leur nouvelle filiale d' Espagne, et après m'avoir consultée, il accepta ce contrat de deux/trois ans…. Il n'avait que 22 ans à l'époque….
Il partit en éclaireur tout au début de l'année pour s'installer aux alentours de Barcelone et trouver un logement ou je le rejoindrais au printemps, après avoir donné ma démission de mon travail.